Voylà une creance tressalutaire, toute vaine qu'elle soit. Chasque nation a plusieurs tels exemples chez soy: mais ce subiect meriteroit un discours à part.

Pour dire encores un mot sur mon premier propos, ie ne conseille non plus aux dames d'appeler honneur leur debvoir; ut enim consuetudo loquitur, id solum dicitur honestum, quod est populari fama gloriosum'; leur debvoir est le marc, leur honneur n'est que l'escorce: ny ne leur conseille de nous donner cette excuse en payement de leurs refus; car ie presuppose que leurs intentions, leur desir, et leur volonté, qui sont pieces où l'honneur n'a que veoir, d'autant qu'il n'en paroist rien au dehors, soient encores plus resglees que les effects:

Quæ, quia non liceat, non facit, illa facit :

l'offense et envers Dieu et en la conscience seroit aussi grande de le desirer, que de l'effectuer : et puis ce sont actions d'elles mesmes cachees et occultes; il seroit bien aysé qu'elles en desrobbassent quelqu'une à la cognoissance d'aultruy, d'où l'honneur despend, si elles n'avoient aultre respect à leur debvoir, et à l'affection qu'elles portent à la chasteté, pour elle mesme. Toute personne d'honneur choisit de perdre plustost son honneur, que de perdre sa conscience.

Dans le langage ordinaire, on n'appelle honnête que ce qui est glorieux dans l'opinion du peuple. CIC., de Finibus, 11, 45.

⚫ Celle-là succombe, qui ne refuse que parce qu'il ne lui est pas permis de succomber. OVIDE, Amor., III, 4, 4.

FIN DU TOME PREMIER.

CHAPITRE Ier. Par divers moyens on arrive à pareille fin.
CHAP. II. De la tristesse.

..

CHAP. III. Nos affections s'emportent au delà de nous.
CHAP. IV. Comme l'ame descharge ses passions sur des obiects
fauls, quand les vrays luy defaillent.

CHAP. V. Si le chef d'une place assiegee doibt sortir pour parle-

menter.

CHAP. VI. L'heure des parlements, dangereuse.

CHAP. VII. Que l'intention iuge nos actions.

CHAP. XIII. Cerimonie de l'entrevue des roys.

CHAP. XIV. On est puny pour s'opiniastrer à une place sans

raison.

CHAP. XV. De la punition de la couardise.

CHAP. XVI. Un traict de quelques ambassadeurs.

CHAP. XVII. De la peur.

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CHAP. XVIII. Qu'il ne fault iuger de nostre heur qu'aprez la

CHAP. XIX. Que philosopher c'est apprendre à mourir.
CHAP. XX. De la force de l'imagination. .

CHAP. XXI. Le proufit de l'un est dommage de l'aultre.
CHAP. XXII. De la coustume, et de ne changer ay seement une
loy receue.

CHAP. XXIII. Divers evenements de mesme conseil.
CHAP. XXIV. Du pedantisme.

Pages

62

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CHAP. XXVI. C'est folie de rapporter le vray et le faulx au iuge-

ment de nostre suffisance. .

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CHAP. XXVII. De l'amitié.

193

CHAP. XXVIII. Vingt et neuf sonnets d'Estienne de La Boëtie. 209
CHAP. XXIX. De la moderation.

CHAP. XXXI. Qu'il fault sobrement se mesler de iuger des or-
donnances divines.

CHAP. XXXII. De fuir les voluptez au prix de la vie.
CHAP. XXXIII. La fortune se rencontre souvent au train de la
raison.

CHAP. XXXIV. D'un default de nos polices.

CHAP. XXXVII. Comme nous pleurons et rions d'une mesme

CHAP. XL. Que le goust des biens et des maulx despend, en

bonne partie, de l'opinion que nous en avons.

CHAP. XLI. De ne communiquer sa gloire. .

314

CHAP. XLII. De l'inequalité qui est entre nous.
CHAP. XLIII. Des loix sumptuaires.

CHAP. XLVII. De l'incertitude de nostre iugement.

CHAP. XLVIII. Des destriers.

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CHAP. VII. Des recompenses d'honneur.

CHAP. VIII. De l'affection des peres aux enfants.

CHAP. IX. Des armes des Parthes.

CHAP. X. Des livres.

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CHAP. XIII. De iuger de la mort d'aultruy.
CHAP. XIV. Comme nostre esprit s'empesche soy mesme.
CHAP. XV. Que nostre desir s'accroist par la malaysance.
CHAP. XVI. De la gloire.

FIN DE LA TABLE DU PREMIER VOLUME.

PARIS.-IMPRIMERIE DE CASIMIR, RUE DE LA VIEILLE-MONNOIE, N° 12.