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de l'harmonie, adoucissons, lénifions, et accoisons l'aigreur de ses esprits, que je vois prêts à s'enflam

mer.

SCENE XII.

M. DE POUR CEAUGNA C, seul.

Que diable est-ce là? Les gens de ce pays-ci sontils insensés? je n'ai jamais rien vu de tel, et je n'y comprends rien du tout.

SCENE XIII.

M. DE POURCEAUGNAC, DEUX MÉDECINS

GROTESQUES.

Ils s'asseyent d'abord tous trois; les médecins se levent à différentes reprises pour saluer M. de Pourceaugnac, qui se leve autant de fois pour les saluer.

LES DEUX MÉDECINS.

Buon dì, buon dì, buon dì.
Non vi lasciate uccidere
Dal dolor malinconico:

Noi vi faremo ridere

Col nostro canto armonico;
Sol' per guarirvi

Siamo venuti quì.

Buon dì, buon dì, buon dì.

PREMIER MÉDECIN.

Altro non è la pazzia

Che malinconia.

Il malato

Non è disperato,

Se vol pigliar un poco d'allegria.

Altro non è la pazzia

Che malinconia.

SECOND MÉDECIN.

Sù, cantate, ballate, ridete;
E, se far meglio volete,
Quando sentite il deliro vicino,
Pigliate del vino,
E qualche volta un poco di tabac,
Allegramente, monsu Pourceaugnac.

SCENE XIV.

M. DE POURCEAUGNAC, DEUX MÉDECINS GROTESQUES, MATASSINS.

ENTREE DE BALLET.

Danse des matassins autour de M. de Pourceau

gnac.

SCENE X V.

M. DE POURCEAUGNAC, UN APOTHICAIRE tenant une seringue.

L'APOTHICAIRE.

Monsieur, voici un petit remede, un petit remede qu'il vous faut prendre, s'il vous plaît, s'il vous plaît.

M. DE POURCEAUGNAC.

Comment! je n'ai que faire de cela.

L'APOTHICA IRE.

Il a été ordonné, monsieur, il a été ordonné.

M. DE POURCEAUGNAC.

Ah! que de bruit!

L'APOTHICAIRE.

Prenez-le, monsieur, prenez-le; il ne vous fera point de mal, il ne vous fera point de mal.

Ah!

M. DE POURCEAUGNAC.

L'APOTHICAIRE.

C'est un petit clystere, un petit clystere, benin, benin; il est benin, benin; là, prenez, prenez, monsieur; c'est pour déterger, pour déterger, déterger.

SCENE XVI.

M. DE POURCEAUGNAC, L'APOTHICAIRE, LES DEUX MÉDECINS GROTESQUES, ET LES MATASSINS AVEC DES SERINGUES.

LES DEUX MÉDECINS.
Piglia lo sù,
Signor monsu;

Piglia lo, piglia lo, piglia lo sù,
Che non ti fara male.

Piglia lo sù questo servizziale;
Piglia lo sù,

Signor monsu;

Piglia lo, piglia lo, piglia lo sù.

M. DE POURCEAUGNAC.

Allez-vous-en au diable.

les

(M. de Pourceaugnac, mettant son chapeau pour se garantir des seringues, est suivi par deux médecins et par les matassins; il passe par derriere le théâtre, et revient se mettre sur sa chaise, auprès de laquelle il trouve l'apothicaire qui l'attendoit; les deux médecins et les matassins rentrent aussi.)

LES DEUX MÉDECIN S.
Piglia lo sù,
Signor monsu;

Piglia lo, piglia lo, piglia lo su,
Che non ti fara male.

Piglia lo sù questo servizziale;
Piglia lo sù,

Signor monsu;

Figlia lo, piglia lo, piglia lo su.

(M. de Pourceaugnac s'enfuit avec la chaise, l'apothicaire appuie sa seringue contre, et les médecins et les matassins le suivent.)

FIN DU PREMIER ACTE.

ACTE SECOND.

SCENE I.

PREMIER MÉDECIN, SBRIGANI.

IL

PREMIER MÉDECIN.

La forcé tous les obstacles que j'avois mis, et s'est dérobé aux remedes que je commençois de lui faire.

SBRIGANI.

C'est être bien ennemi de soi-même que de fuir des remedes aussi salutaires que les vôtres.

PREMIER MÉDECIN.

Marque d'un cerveau démonté et d'une raison dépravée, que de ne vouloir pas guérir.

SBRIGANI.

Vous l'auriez guéri haut la main.

PREMIER MÉDECIN.

Sans doute, quand il y auroit eu complication de douze maladies.

SBRIGANI.

Cependant voilà cinquante pistoles bien acquises qu'il vous fait perdre.

PREMIER MÉDECIN.

Moi, je n'entends point les perdre, et je prétends le guérir en dépit qu'il en ait. Il est lié et engagé à mes remedes; et je veux le faire saisir où je le trouverai, comme déserteur de la médecine, et infracteur de mes ordonnances.

SBRIGANI.

Vous avez raison. Vos remedes étoient un coup sûr, et c'est de l'argent qu'il vous vole,

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