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l'aide de l'acide nitrique, de très-utiles indications relatives à la nature de cet alliage (1).

Lorsqu'on a obtenu, par la corrosion galvanique lentement graduée, un spécimen de l'altération probable d'un laiton à doublage, il est très-facile de reproduire un grand nombre de fois ce spécimen. Il suffit pour cela d'employer le procédé appliqué, avec tant de succès, en Allemagne et en France, et qui permet de reproduire des végétaux, des cristallisations salines et, en général, des empreintes d'une excessive délicatesse, en les comprimant, à l'aide d'un laminoir, au contact d'une feuille de plomb (2). On obtient par ce moyen une matrice dans laquelle on dépose ultérieurement un relief galvano-plastique. La gutta-percha, ramollie dans l'eau chaude, puis comprimée sur le creux, donnerait également un moule convenable.

J'ai récemment, du reste, opéré d'une manière plus simple encore et dont la planche jointe à ce mémoire démontre les avantages. La plaque de laiton corrodée est coupée à la cisaille, dressée avec soin au moyen d'une pression graduée, puis fixée sur un morceau de chêne de manière à constituer un cliché qui reçoit parfaitement l'encrage et se prête, sans écrasement, au tirage typographique.

DE QUELQUES APPLICATIONS DE LA MÉTHODE.

J'ai exposé au Congrès de la Sorbonne et à la Société

(1) M. Kulmann a établi (Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, 1864, 2o semestre), qu'en décapant la tôle de fer de certains générateurs au moyen de la lime, puis l'attaquant par de l'acide nitrique concentré, on met en évidence la texture quelquefois cristalline que des vibrations réitérées lui ont communiquée et qui peut être une cause d'explosion.

(2) Figuier. Année scientifique 1864. Autotypie de M. D'Auer, directeur de l'imprimerie impériale de Vienne.

Académique de Nantes des échantillons de doublages en laiton, sur lesquels il est très-facile de juger comparativement l'usure à la mer et l'altération que détermine un courant galvanique faible. Je mentionnerai la nature de ces doublages qui appartiennent tous à la catégorie des laitons laminés à froid et renfermant, à peu de chose près, 66 à 67 de zinc, 33 à 32 de zinc et 1 de matières étrangères, telles que plomb, étain, traces de fer et d'arsenic.

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Le Maurice. Quelques mois de mer. - Quatre plaques ont été usées par le courant galvanique. Les altérations obtenues sont identiques à celles observées à la mer et qui ont motivé un prompt remplacement du doublage. La teinte jaune d'or est difficile à obtenir par le décapage.

Le Merle-Blanc. Doublage changé après trente-huit mois de navigation dans l'Inde. Usure un peu irrégulière obtenue par le courant galvanique.

Assez bon doublage.

Le Tanjore. Quarante-deux mois de navigation dans l'Inde. - Identité des plus remarquables entre l'usure à la mer et la corrosion lente par le courant. - Cette corrosion est un peu inégale, mais peu

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l'usure à la mer et sous l'influence du courant. L'usure

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est très-uniforme. La surface métallique est douce au toucher, au sortir du bain de sulfate de cuivre.

Doublage ayant servi six ans dans l'Océan atlantique. - Identité d'altération constatée après l'action de la mer et celle du courant galvanique. Surface douce au toucher. On constate que des reliefs peu saillants ayant l'aspect de verrues aplaties se sont produits par l'action de l'eau de mer et par celle du bain de sulfate de cuivre. Mayotte et Nossi-Bé. - Assez bon doublage.

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Usure

régulière par la pile. --Grain homogène et fin. Décapage facile.

Anne-Marie. - Trois ans de durée. - Assez bon douUsure régulière par la pile. Grain fin. — Dé

blage. capage facile.

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Plaques prises dans un magasin de Nantes. - Usure par la pile extrêmement uniforme. Grain fin et homo

gène.

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Décapage facile et donnant à l'alliage une belle

teinte jaune d'or. - Prévision favorable. Plaques destinées au navire T.... L'aspect extérieur est satisfaisant; mais trois plaques soumises au courant électrique ont été corrodées inégalement. L'alliage est devenu extrêmement rugueux et le décapage donne trèsdifficilement une surface brillante et uniforme. Prévision défavorable.

La planche II est destinée à donner une démonstration très-nette des résultats que peut offrir l'altération par la pile. La fig. 1 reproduit les effets de corrosion d'un mauvais doublage. Or, deux lames furent découpées dans les feuilles de laiton neuf resté en magasin; elles offraient une identité remarquable de composition chimique avec la portion qui avait été appliquée sur le navire. Ces deux lames ont été, au bout de quinze heures de séjour dans mon appareil, usées d'une façon très-caractérisque. La fig. 2 montre en A B la portion de laiton non immergée dans le sulfate de cuivre, l'usure électro-chimique s'est effectuée en B C. Dans la fig. 3, les effets sont un peu différents, mais toujours très-irréguliers et par conséquent significatifs. Dans la partie inférieure de la fig. 3, en E, on remarquera particulièrement un mode de corrosion rappelant d'une manière frappante celui que la mer a déterminé sur l'alliage fig. 1.

Les fig. 4 et 5 donnent également les altérations obtenues

sur un laiton peu homogène soumis aux actions comparatives de la mer et du courant électrique. A B (fig. 5) est le métal à l'état normal, la portion B C a été soumise pendant douze heures à l'influence du courant. L'analogie des modes de dissolution est très-digne d'attention.

Enfin, les fig. 6 et 7 donnent l'aspect de deux lames provenant d'excellents doublages. De A en B, on voit le laiton normal de B en C, la lame a été usée par la pile. Dans la fig. 6, il y a une partie blanche due à un trou de clou. La fig. 7 offre des variétés de ton qui sont la conséquence des ondulations d'une plaque dont le dressage n'est pas irréprochable.

Quel que soit l'intérêt de ces épreuves typographiques, il ne faudrait pas les considérer comme propres à donner une idée suffisante du mode d'altération des laitons. Elles ne reproduisent pas, en effet, la profondeur variable des cavités, la nature plus ou moins rugueuse de leurs parois, les phénomènes de coloration si intimement liés à la nature homogène ou hétérogène des alliages; on ne saurait donc voir dans leur obtention qu'un moyen complémentaire propre à transmettre l'expression à peu près satisfaisante des faits observés. En ce qui me concerne, j'ai été fort heureux d'y avoir recours, parce que, grâce à leur publication, je puis faire voir ce que j'ai vu, constater des identités de dissolution dont j'ai été témoin, et susciter peutêtre des expérimentations qui tourneront à l'avantage de la marine.

Les essais que j'ai tentés en immergeant, dans divers réactifs, des laitons laminés à froid et renfermant 40 % de zinc, ne m'ont pas permis jusqu'à ce jour de reproduire sur ces alliages et au moyen de la pile le mode curieux d'altération qui les caractérise et que j'ai décrit, en 1858, dans mon travail sur les altérations des dou

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