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MEMENTO BIOGRAPHIQUE

Ackermann (Louise-Victorine-Choquet), 1813-1890; femme écrivain et poète. Parmi ses œuvres, Premières poésies (1863), Poésies philosophiques (1872) et Pensées d'une Solitaire (1882).

Armée Coloniale (l'). Inutile de dire quelles sont ses opinions. Le titre suffit. Aubanel (Théodore), 1829-1886; poète provençal; un des fondateurs du féli

brige.

Aurore (l'), journal fondé en 1897, par Vaughan, avec des apparences éclectiques. Mais ayant appris à l'Intransigeant, le journalisme de l'engueulade, Vaughan a coulé son journal en le lançant dans cette voie. Il essaie sans succès, de le renflouer en en faisant une tribune politicienne.

Barras (Paul-François-Jean-Nicolas, vicomte de), 1755-1829; fut un des cinq membres du Directoire qui contribua à ressusciter l'esprit monarchique.

Bauer (Henry), 1852; publiciste et critique. Envoyé à la Nouvelle-Calédonie pour participation à la Commune. A souvent des idées larges dans ses écrits.

Bergerat (Auguste-Emile), 1845? Littérateur, critique et auteur dramatique. Bismarck (Otto-Edouard, prince de), 1815-1899; une des bêtes féroces qui sortent de temps à autre des rangs de l'humanité, et que celle-ci admire en raison du mal qu'ils lui font.

Bonnetain (Paul), 1858-1898; quitta la littérature pour devenir directeur des affaires indigènes au Soudan où il mourut.

Boucher de Crèvecœur de Perthes (Jacques), 1788-1868; surtout connu pour la longue lutte qu'il eut à soutenir contre les savants officiels pour faire reconnaître le travail de l'homme, et sa haute antiquité, sur les instruments de pierre taillée. A publié plusieurs travaux là-dessus: Des outils de pierre (1865); Rien ne naît, rien ne meurt, la forme seule est périssable (1865) et divers morceaux de littérature où, à côté d'idées réactionnaires, il a des aperçus et des conceptions larges sur la vie sociale.

Bradamante, pseudonyme d'une collaboratrice de talent de la Fronde. On dit qu'elle était la veuve d'un officier supérieur. A mème, par là, de bien connaitre

l'armée.

Burke (Edmond) 1730-1797; orateur, écrivain et politicien anglais. Homme d'une rare intégrité et grand désintéressement. A la barre du Parlement, il fut l'accusateur de Warren Hastings, gouverneur général de l'Inde. Malgré l'éloquent exposé des souffrances et mauvais traitements infligés aux indigènes, fait par Burke, Hastings fut acquitté. Un Parlement, du reste ne pouvant agir autrement. Par contre, ce fut son livre: Réflexions sur la Révolution en France qui a arrêté, en Angleterre, le progrès des idées révolutionnaires. Burke, parait-il, ayant voyagé en

France, avait été offusqué par les atrocités de la Terreur. Comme si une révolution était une chose qui se règle comme un ballet! M. H. T.

Burton (Sir Richard), 1821-1890; célèbre explorateur, écrivain, savant orientaliste anglais. Fit le pèlerinage de El Medinah et de la Mecque, déguisé en pèlerin mahométan afghan, une situation pleine de dangers, protégé par sa seule connaissance des langues orientales, des mœurs et du rituel mahométan. Fut le compagnon du capitaine Speke aux lacs de l'Afrique centrale. A écrit plusieurs livres traitant du pays des Somalis, du Dahomey, de la Syrie, etc. M. H. T.

Calmette (Gaston), secrétaire de rédaction au Figaro.

Carol (Jean), publiciste; fut directeur du Journal officiel, à Tananarive. Les infamies qu'il raconte, il les a vues.

Chamfort, 1741-1794; polémiste vigoureux. Compromis avec les Girondins, se brûla la cervelle pour échapper aux argousins de la Terreur.

Châteaubriand (François-René, vicomte de), 1768-1848; écrivain. Fut ministre sous la Restauration. Ses principaux ouvrages sont : Le génie du Christianisme. Atala, Les Natchez.

Chatrian (voir Erckmann).

Chenu (Jean-Charles), 1808-1879; naturaliste. Entra au corps de santé de l'armée. Fut médecin principal, inspecteur et directeur des ambulances pendant la guerre de 1870-1871.

Chervin (Arthur), né en 1850; docteur en médecine. Membre de la Société d'anthropologie de Paris.

Chevalier (Michel), 1806-1879; économiste, député et sénateur. Débuta si je ne me trompe, par le Saint-Simonisme, école qui a fourni beaucoup trop de financiers. Claretie (Jules), né en 1840; membre de l'Académie, administrateur de la Comédie-Française. Auteur d'une compilation furieusement réactionnaire des événements de 70-71.

Clemenceau (Georges), homme politique. Eut la chance d'échouer aux élections; se révéla alors comme littérateur philosophique de premier ordre. Depuis a eu la faiblesse de retourner à la politique. Requiescat in pace.

Condorcet (Marie-Jean-Antoine-Nicolas-Caritat, marquis de), 1743-1794; mathé maticien, membre de la Convention. Compromis avec les Girondins, s'empoisonna pour échapper à l'échafaud.

Considérant (Prosper-Victor), 1808-1893; capitaine du génie, démissionna pour se livrer à la propagande fouriériste. Fut député de Paris. Tenta la création de phalanstères qui échouerent. Ses principaux ouvrages sont: Manifeste de l'école sociétaire (1841), Principes du socialisme (1847), Le socialisme devant le vieux monde (1848).

Corre (A.), docteur de la marine, auteur de différents ouvrages d'anthropologie. entre autres: Nos Créoles, Crime et suicide (1891), Documents de criminologie rétrospective (1894), etc.

Courrier (Paul-Louis), 1772-1825; savant helléniste. Vigoureux pamphlétaire contre le clergé et la Restauration. Fut tué par un de ses vignerons, ce qui laisserait supposer qu'il était un propriétaire mal commode.

Darwin (Charles-Robert), 1809-1882; naturaliste et écrivain, dont la plus grande partie de sa vie s'écoula à la campagne, en observations et expériences dont il tira les conclusions et formules des théories qu'il résuma en son livre l'Origine des Espèces (1859). Ensuite, ce furent: La descendance de l'Homme, Les récifs de

corail, etc. D'une santé chétive, c'est grâce aux soins d'une femme dévouée, et à son caractère patient, tenace et persévérant qu'il put tant accomplir en sa vie. M. H. T.

Daudet (Léon-Alphonse), né en 1868; fils de Alphonse Daudet. Auteur de différents ouvrages qui ont fait du bruit. Est tombé dans le nationalisme et l'antisémitisme.

Delacroix (Eugène), 1799-1863; peintre de grand talent que les impressionnistes actuels réclament comme un de leurs précurseurs.

Denis (Pierre), journaliste, républicain sous l'empire. Joua, depuis, un rôle interlope dans les agissements bonapartistes et boulangistes.

Descaves (Lucien), né en 1861. Littérateur et journaliste. A écrit plusieurs ouvrages de valeur, en dehors de ses romans anti-militaristes plus connus: La Teigne, Les Emmurés.

Desmolins (Edmond), né en 1852; historien et sociologue, disciple de Le Play. A fondé, aux Roches, en Normandie, une école où il s'agit de former de jeunes bourgeois, parfaitement armés pour la lutte!

Dickens (Charles), 1812-1870; romancier anglais, le plus populaire de son siècle. Les misères et privations de sa jeunesse sont décrites dans David Copperfield (1849), le plus fameux de ses livres, dont il n'y a aucun qui n'ait un cri de flétrissure contre l'oppression des petits par les lois injustes, contre les iniquités sociales ou l'hypocrisie religieuse. C'est en se privant sur ses repas pour acheter des livres qu'il s'instruisit. Son père fut enfermé pendant de longues années en la prison pour dettes. Dickens en a laissé la description drôle et poignante à la fois, comme il savait envisager les choses, dans la Petite Dorritt (1855). A citer encore Contes de Noël (1843). M. H. T.

Drumont (Edouard), né en 1844; polémiste de talent. Inventeur, en France, de l'antisémitisme qui a fait sa fortune.

Dryden (John), 1631-1700; un des plus grands noms de la littérature anglaise. Fut le fondateur de l'école critique de la poésie anglaise. Dramaturge, satirique, polémiste, il laissa une masse d'œuvres peu lues aujourd'hui, quoique son style poétique soit peut-être le plus parfait qui existe en la littérature anglaise. M. H. T. Dubois (Ph.), rédacteur à l'Intransigeant puis à l'Aurore.

Dubois-Desaulle. Connaît les choses de Biribi, car il y a passé.

Du Camp (Maxime), 1822-1894; poète, romancier. Un de ses meilleurs titres pour être élu de l'Académie, fut d'avoir été un des chacals qui s'acharnèrent contre les vaincus de la Commune. On peut avoir du talent, et n'être qu'un petit caractère.

Duclaux (Emile), né en 1840. Professeur de physique et de chimie biologique. Membre de l'Académie des Sciences, directeur de l'Institut Pasteur. Auteur de nombreux mémoires scientifiques. Au moment de l'affaire Dreyfus, quitta le laboratoire pour le forum.

Du Cleuziou. S'est surtout occupé des choses celtiques.

Dufraisse (Marc-Etienne-Gustave), 1811-1876; avocat, député en 1848 et en 1875. Son principal ouvrage est: Histoire du Droit de paix et de guerre, de 1789 à 1815. Echo de Paris (l'), devenu l'organe de la « Patrie Française », des Lemaître et autres Q. de Beaurepaire.

Eclair (l'), nationaliste, comme le précédent, avec cette aggravation qu'il est inspiré par un ancien communard comme Humbert, et un ancien collaborateur de journaux révolutionnaires, comme Montorgueil.

Erckmann-Chatrian, le premier, né en 1822, mort en 1899; le second, 1826 1890. Romanciers, ayant traité spécialement de la période des guerres de la Répu

blique et de l'Empire. Ils eurent l'honneur de résister au courant chauvinard et impérialiste, et de raconter la guerre comme elle est.

Esquiros (Henri-Alphonse), 1814-1876; député, sénateur. Auteur de différents ouvrages politiques et littéraires.

Favre (Jules), ?-?; député, sénateur, membre du gouvernement, dit de la Défense nationale au 4 Septembre. Lui et ses collègues donnèrent la mesure du patriotisme bourgeois, en tournant tous leurs efforts à décourager ceux qui voulaient lutter; préférant conclure la paix avec l'envahisseur, que de devoir la victoire au peuple en armes, avec lequel il aurait fallu compter ensuite. Millière paya de sa vie pour avoir divulgué les actes malpropres de ce dirigeant.

Th. Féré, a publié plusieurs livres de science.

Flammarion (Camille), astronome, auteur d'ouvrages de vulgarisation. Spirite à moments perdus.

Fourier (Charles), 1772-1837.

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- Commis, quelque peu détraqué, avec des intui

tions géniales, dans l'élaboration de son système.

France (Anatole-François-Thibault, dit Anatole), né en 1844; académicien, ce qui ne l'empêche pas, dans des ouvrages d'une fine ironie, comme M. Bergeret (1900), L'Orme du Mail (1897), les Opinions de Jérome Coignard, de porter de rudes coups à l'état social dans la hiérarchie duquel il a pris rang.

France (Hector), fils du général de ce nom. Officier de spahis, prit part au mouvement insurrectionnel de 1871. Ayant réussi à échapper à la fusillade, se réfugia en Angleterre, où il devint professeur à l'école de Woolwich — quelque chose comme notre Ecole polytechnique. Préluda à la propagande antimilitaire par l'Homme qui tue. A citer Les Va-nu-pieds de Londres.

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Franklin (Benjamin), 1706-1790; publiciste, physicien, homme d'Etat americain; l'un des fondateurs de l'indépendance américaine.

Frédéric II (dit le Grand, parce qu'il sut voler pas mal ses voisins et organisa l'armée prussienne), 1712-1786; roi de Prusse, qui s'assura la servilité des écrivains en sachant les flatter.

Freycinet (Charles-Louis de Saulses de), né en 1828; ingénieur, membre de l'Académie Française et des Sciences. A été plusieurs fois ministre de la guerre. Bourgeois dans toute la force du terme.

Fronde (La), journal de revendications féministes, fondé par Marguerite Durand. En politique est un peu le sabre de Prudhomme.

Garchine (Vsevolode), né en 1855, se suicida en 1888; considérant comme une guerre nationale, la guerre de 1877 contre la Turquie, il s'engagea ne voulant pas laisser les autres se battre pour lui. Ce sont ses souvenirs qu'il raconte, et forment une belle page contre la guerre.

Gaulois (le), journal royaliste, antisémite et dirigé par un juif.

Geffroy (Gustave), né en 1855; littérateur et critique. Son œuvre principale: L'Enfermé, vie de Blanqui (1893).

Germinal, revue fondée par de jeunes littérateurs, mais qui a eu peu de durée. Ginisty (Paul), né en 1855; littérateur et directeur de théâtre.

Godwin (William), 1756-1836, fut philosophe, romancier et historien, son rôle en Angleterre correspondit avec celui de Rousseau en France. Fils et petit-fils de pasteurs sectaires, Godwin suivit la mème profession jusqu'à l'âge de 26 ans, quand, perdant la foi, il renonça à sa cure et devint homme de lettres. Sa célèbre Enquête sur la Justice politique énonçait, en 1793, les bases d'un nouveau système social, où les institutions telles que le mariage et la propriété ne trouvaient plus place. Ce

livre, plus tard, exerça une grande influence sur Shelley qui devint l'ami et le beau-fils de Godwin. Le plus connu de ses romans, Caleb Williams, démontre en la persécution d'un domestique par son maître, comment toutes nos institutions se prètent à l'oppression des pauvres par les riches. La violence en actes ou en paroles répugnait à Godwin, mais il ne craignait pas d'élever la voix pour la défense de ceux moins calmes que lui, et son adresse aux jurés à un procés célèbre où cinq de ses amis étaient accusés de haute trahison, amena leur acquittement. Il se maria à Mary Woolstoncraft, écrivain de talent, pionnier du féminisme. M. H. T.

Goncourt (Edmond et Jules Huot de), le premier, né en 1829, mort en 1870; le second, né en 1830, mort en 1896; littérateurs de talent. Dans leur œuvre, à côté de recherches historiques sur les femmes du XVIII° siècle, on remarque Charles Demailly (1860), La fille Elisa (1877), Germinie Lacerteux (1889).

Guillaume II, empereur actuel d'Allemagne. Joli spécimen du détraquage que peut apporter l'exercice du pouvoir.

Guyot (Yves), né en 1843; député, ministre; fit de la littérature sentimentale pour le bon peuple, pour se retrouver économiste féroce ensuite. C'est lui, qui, au lendemain de la Commune, écrivait des articles radicaux dans le Radical de Mottu, et, en même temps des articles réactionnaires, sous le pseudonyme de Veranneau, dans le Bien Public.

Harduin (H.), journaliste qui, lorsqu'il fait de l'ironie, s'en acquitte pas trop mal, mais lâche de fortes bourdes lorsqu'il veut discuter la question économique.

Haeckel (Ernest-Henri), né en 1834; biologiste, professeur à l'Université de léna. Profondément réactionnaire en politique, mais un des meilleurs propagateurs de la théorie de l'évolution. Son ouvrage principal, Histoire de la création des êtres organisés (1874), fait époque.

Hérodote (d'Halicarnasse), 484 vers 407 avant J.-C.; historien grec.

Hugo (Victor-Marie), 1802-1885; député, sénateur, membre de l'Académie. A passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel politique. La bourgeoisie lui a fait des obsèques nationales parce qu'elle se glorifiait en lui. Son œuvre est considérable et est connue de tout le monde.

Hugo (Georges), petit-fils du précédent. Son livre, Souvenirs d'un matelot, est parmi les meilleurs de ceux qui ont été écrits sur le militarisme.

Huysmans (Joris-Karl), né en 1848; écrivain réaliste avec A rebours, Les sœurs Vatard (1879), A vau-l'eau (1882); s'est tourné depuis vers le mysticisme chrétien. Il y en a qui affirment la sincérité de sa conversion. Moi, je veux bien. Illustration (L'), journal d'un parfait bourgeoisisme.

Intransigeant (L'), journal où Rochefort opère ses tours d'acrobate politique. Jourdain (Frantz), né en 1847; architecte et écrivain, à tendances libérales dans le bon sens du mot.

Journal (Le), fondé par les Letellier aux approches du dénouement du Panama. Débuta avec une bonne rédaction littéraire, dans laquelle il s'est fait pas mal de trous, depuis.

Journal de la Rive Gauche (Le), petit journal d'opposition littéraire sous l'empire.

Journal officiel (Le), tout le monde en a entendu parler. Il y en a même qui le lisent.

Jullien (Jean), ?-?; journaliste, critique et auteur dramatique d'une grande conscience littéraire, que l'on salue lorsqu'on la rencontre; car elle est rare à notre

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