Essai sur les fables de La Fontaine

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Librairie de Joubert, 1853 - French literature - 200 pages

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Page 181 - J'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors , Contre le Louvre et ses trésors , Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux, Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments.
Page 115 - Une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille Pour égaler l'animal en grosseur, Disant: «Regardez bien, ma sœur; Est-ce assez? dites-moi. N'y suis-je point encore? -Nenni.- M'y voici donc?-Point du tout. -M'y voilà? -Vous n'en approchez point.
Page 116 - D'élever des poulets autour de ma maison; Le renard sera bien habile S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser...
Page 31 - Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au prince, ou, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le paraître. Peuple caméléon, peuple singe du maître ; On dirait qu'un esprit anime mille corps : C'est bien là que les gens sont de simples ressorts.
Page 61 - La république a bien affaire De gens qui ne dépensent rien! Je ne sais d'homme nécessaire Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien. Nous en usons. Dieu sait: notre plaisir occupe L'artisan, le vendeur, celui qui fait la jupe.
Page 138 - L'arbre étant pris pour juge, Ce fut bien pis encore. Il servait de refuge Contre le chaud , la pluie, et la fureur des vents : Pour nous seuls il ornait les jardins et les champs ; L'ombrage n'était pas le seul bien qu'il sût faire ; Il courbait sous les fruits. Cependant pour salaire Un rustre l'abattait, c'était là son loyer ; Quoique, pendant tout l'an, libéral...
Page 140 - Rome est par nos forfaits, plus que par ses exploits, L'instrument de notre supplice. Craignez, Romains, craignez que le Ciel quelque jour Ne transporte chez vous les pleurs et la misère, Et mettant en nos mains par un juste retour Les armes dont se sert sa vengeance sévère, Il ne vous fasse en sa colère Nos esclaves à votre tour.
Page 116 - S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser coûtera peu de son : II était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable J'aurai, le revendant, de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau?
Page 117 - Jean lapin allégua la coutume et l'usage. Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils, L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis. Le premier occupant, est-ce une loi plus sage? . Or bien, sans crier davantage, Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
Page 181 - Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ! Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré...

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