Je me moque de lui, Je couche sur la paille. Vaut bien mieux, etc.
Au compte de Bar&me Je n'aurai rien perdu, Je suis venu tout nu, Je m'en irai de même. Vaut bien mieux, etc.
Providence divine
Qui veille sur nos jours, Conserve-nous toujours La cave et la cuisine.
Vaut bien mieux moins d'argent. Chanter, danser, rire et boire, Vaut bien mieux moins d'argent, Rire et boire plus souvent.
Depuis longtemps je me suis aperçu De l'agrément qu'on a d'être bossu. Polichinelle en tous lieu si connu, Toujours chéri, partout si bien venu, Fais le gros dos parce qu'il est bossu.
Loin qu'une bosse soit un embarras, De ce paquet on fait un fort grand cas : Quand un bossu l'est derrière et devant, Son estomac est à l'abri du vent, Et ses épaules sont plus chaudement.
On trouve ici des gens assez mal nés Pour s'aviser d'aller leur rire au nez: Ils l'ont toujours aussi long que le bec De cet oiseau que l'on trouve à Québec; Et leur babil inspire le respect.
Tous les bossus ont ordinairement Le ton comique et beaucoup d'agrément. Quand un bossu se montre de côté, Il règne en lui certaine majesté, Qu'on ne peut voir sans en être enchanté.
Si j'avais eu les trésors de Crésus, J'aurais rempli mon palais de bossus. On aurait vu près de moi, nuit et jour, Tous les bossus s'empresser tour à tour, De montrer leur éminence à ma cour.
Dans mes jardins, sur un beau piédestal J'aurais fait mettre un Ésope en métal, Et par mon ordre, un de mes substituts Aurait gravé près de ses attributs : Vive la bosse et vivent les bossus!
Concluons donc, pour aller jusqu'au bout, Qu'avec la bosse on peut passer partout; Qu'un homme soit ou fantasque ou bourru, Qu'il soit chassieux, malpropre, mal vêtu, On le distingue alors qu'il est bossu.
Le peuple fredonne encore le Vrai Buveur, d'Adam Billaut, dit maître Adam, le menuisier de Nevers. Ce chansonnier, qui a beaucoup été prôné, est un poëte médiocre; il appelle ses chansons ses vilebrequins, ses chevilles. Elles ne méritent pas d'autres dénomations. Le Vrai Buveur fait exception.
Aussitôt que la lumière A redoré nos coteaux, Je commence ma carrière Par visiter mes tonneaux. Ravi de revoir l'aurore, Le verre en main je lui dis : Vois-tu sur la rive maure Plus qu'à mon nez de rubis?
Le plus grand roi de la terre, Quand je suis dans un repas, S'il me déclarait la guerre, Ne m'épouvanterait pas.
A table, rien ne m'étonne, Et je pense, quand je bois, Si là-haut Jupiter tonne, Que c'est qu'il a peur de moi.
Si quelque jour, étant ivre, La mort arrêtait mes pas, Je ne voudrais pas revivre Four changer ce doux trépas. Je m'en irais dans l'Averne Faire enivrer Alecton, Et bâtir une taverne Dans le manoir de Pluton.
Par ce nectar délectable, Les démons étant vaincus, Je ferais chanter au diable Les louanges de Bacchus. J'apaiserais de Tantale La grande altération; Et, passant l'onde infernale, Je ferais boire Ixion...
Au bout de ma quarantaine, Cent ivrognes m'ont promis De venir la tasse pleine, Au gite où l'on m'aura mis. Pour me faire une hécatombe Qui signale mon destin,
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