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avant Louer, l'indication de Vignoles, avec le signe consacré aux châteaux fortifiés (1). Evidemment, chez Robert, comme dans Ranchin, il s'agit non pas d'un fait actuel, mais d'un souvenir basé sur des traditions ou sur des documents qui nous sont inconnus.

En contrôlant ces assertions au moyen de cartes exécutées sur une plus grande échelle, on trouve, au point correspondant du no 106 de Cassini, la mention suivante: « Château ruiné », et au-dessus un double signe, comme s'il y eût eu deux châteaux accolés : indication insolite dont la singularité s'explique en ce sens qu'il exista, dans ces parages, deux manoirs seigneuriaux dont la situation diverse et successive n'est donnée qu'approximativement, à défaut d'informations topographiques suffisamment précises.

Grâce à une échelle deux fois plus étendue, de Belleyme (no 51) est facilement plus complet: au-dessus de l'angle le plus aigu et le plus septentrional que forme le cours du Louts, il place le « château de Préchacq,» ainsi appelé sans doute comme étant situé dans le domaine des seigneurs et sur le territoire de la commune du même nom. Cette construction, qui répond à l'un des deux « châteaux ruinés» de Cassini, ne peut se rapporter qu'à l'époque où la maison de VignolesLahire possédait le marquisat de Préchacq, au xvIIa ou xvII® siècle. Un peu à l'O., de Belleyme indique le château de Lahitte, habitation relativement moderne, et dont la situation, qui est fautive ici, doit être rectifiée et reportée à deux ou trois kilomètres au N. E., dans la direction de Louer, et au point où le même géographe place « le Lhec. »

Telle est, en effet, la topographie donnée par la carte de l'Etat-major (n° 215). Dans ce document basé sur les travaux les plus positifs, il n'est plus question de traditions et de souvenirs; néanmoins la lumière sort de ses indications

(1) Robert, carte de la Partie méridionale du gouvernement de Guienne.

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multipliées au N. O. du coude sus-mentionné du Louts, on aperçoit un point nommé Castaillon. Plusieurs routes qui s'y croisent attestent la convergence des intérêts vers ce point à une époque où il comptait pour quelque chose, et lui donnent une importance géographique qu'il n'a plus de nos jours d'autres cartes signalent, d'ailleurs, en ce lieu, bien des points culminants d'un versant d'où s'échappe un filet d'eau qui va rejoindre la rivière: conditions favorables pour un établissement dont la nature est indiquée par la tradition dans le nom même de Castaillon. Les idées de petit château, vieux château, ruines, me semblent être contenues dans ce mot et je n'hésite pas à y voir:

1o Le plus occidental des deux « châteaux ruinés » indiqués par Cassini;

2o Le château ouest désigné à tort Lahitte par de Belleyme et se confondant avec la localité voisine de Castaillon, qu'il faut remonter vers le N.-E.;

3o Enfin, tout ce qui reste du manoir primitif des anciens barons de Vignoles, le lieu de naissance d'Amador et de Lahire.

M. de Cauna m'écrit à ce sujet : « Je ne puis qu'approuver votre.... dissertation sur la topographie du manoir des Vignolles, et certainement le principal château était sur le Louts au point que vous précisez. Cependant, les VignollesLahire étaient nombreux et ramifiés dans le pays. On ne va pas contre la vraisemblance en leur accordant d'autres maisons, tours et moulins, situés plus près de Dax, et sur lesquels des titres originaux s'expriment formellement. »

Ce qui précède ne laisse aucun doute à cet égard.

ALPH. CASTAING.

TOME X.

3

UNE LETTRE INÉDITE

DE

DOM BERNARD DE MONTFAUCON.

Dom Bernard de Montfaucon appartient par sa naissance au Languedoc (1), mais ses aïeux étaient originaires du comté de Comminges (2), et nous pouvons jusqu'à un certain point, ce me semble, nous autres Gascons, considérer l'illustre érudit comme un des nôtres. Je ne raconterai pas la vie et je n'apprécierai pas les ouvrages de celui que l'on a surnommé « le critique incomparable, le prince des savants de son siècle, » cette vie et ces ouvrages étant trop connus pour qu'il y ait la moindre utilité à refaire ce qui tant de fois a été très bien fait (5). Je me contenterai de dire que si je suis heureux de publier un document intéressant qui a échappé à de nombreuses recherches, c'est surtout parce que je trouve ainsi l'occasion de rendre à la grande mémoire. de dom Bernard de Montfaucon un hommage dans lequel il n'entre pas moins de reconnaissance que d'admiration. PHILIPPE TAMIZEY DE LARROQUE.

(1) On sait qu'il vit le jour (13 janvier 1655) au château de Soulage dans le Narbonnais.

(2) Sa famille, dit dom Tassin, avait pour tige les anciens seigneurs de Montfaucon le Vieux en Gascogne, qui étaient les premiers barons du comté de Comminges. Montfaucon a donné une courte généalogie de sa famille au tome 11 (p. 1157) de sa Bibliothèque des manuscrits (1739).

(3) Voir principalement : Bibliothèque historique et critique des auteurs de la Congrégation de Saint-Maur, par dom Philippe le Cerf de La Viéville (1726, in-12), et mieux encore: Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, par dom René Prosper Tassin (1770, in-4o). Ce judicieux critique n'a pas consacré moins de trente pages (p. 585-616) à la notice sur son éminent confrère. L'article du Moreri de 1759 est excellent. Je louerai aussi beaucoup l'article de la Nouvelle Biographie générale rédigé par le continuateur du Gallia Christiana, M. B. Hauréau. Citons encore l'éloge de Montfaucon par M. de Boze, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions, lu le 3 avril 1742, et publié dans le tome xvi des Mémoires de la docte Compagnie, et un autre éloge (en latin) qui parut en 1742 (Paris, in-8°), et dont l'auteur est dom Noël Boyer.

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