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GRAMMAIRE

NATIONALE.

PARIS. IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT,

Rue Racine, 28, près de l'Odéon.

GRAMMAIRE

69

NATIONALE

OU

GRAMMAIRE de VOLTAIRE, de RACINE, de BOSSUET, de FÉNELON, de J.-J. ROUSSEAU,
de BUFFON, de BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, de CHATEAUBRIAND, de CASIMIR DELAVIGNE,
et de tous les Écrivains les plus distingués de la France;

RENFERMANT PLUS DE

CENT MILLE EXEMPLES

Qui servent à fonder les règles, et forment comme une espèce de panorama où se déroule notre langue
telle que la Nation l'a faite, telle qu'elle doit la parler;

OUVRAGE ÉMINEMMENT CLASSIQUE,

DESTINÉ A DÉVOILER LE MÉCANISME ET LE GÉNIE DE LA LANGUE FRANÇAISE,

Louis

PAR M. BESCHERELLE AINÉ,'

De la Bibliothèque du Louvre, Membre de la Société française de Statistique universelle, de la Société Grammaticale
de Paris, Auteur du DICTIONNAIRE NATIONAL,

ET MM. BESCHERELLE JEUNE ET LITAIS DE GAUX.

Quatrième Edition,

PRÉCÉDÉE D'UNE INTRODUCTION,
PAR M. PHILARÈTE CHASLES.

• Dans un état libre, c'est une obligation pour tous les citoyens de
» connaitre leur propre langue, de savoir la parler et l'écrire correc-
»tement. La carrière des emplois est ouverte à tous : qui sait ce que la
>> fortune réserve au plus humble des membres de la grande famille?...
» la base de la connaissance de toute langue est la grammaire... et en
» fait de grammaire, ce sont les bons écrivains qui font autorité »
(TISSOT.)

A PARIS,

CHEZ SIMON, ÉDITEUR, 12, RUE DE SAVOIE;
GARNIER FRÈRES, LIBRAIRES, 10, RUE RICHELIEU,
ET PALAIS-ROYAL, 214-216.

-

1847

840.5 B554 qu 1847

811242-018

PRÉFACE.

«Dans un état où les places ne sont plus le partage d'un petit nombre de privi» légiés, mais où chaque homme voit s'ouvrir devant lui la carrière des emplois, et >> par conséquent peut être appelé à élever la voix dans les tribunaux, dans les as>> semblées politiques ou dans les temples, c'est un devoir pour tous les citoyens de >> connaître leur propre langue et de savoir la parler et l'écrire correctement.

» Mais où puiser cet art de parler et d'écrire? Faut-il sur ce point consulter les » grammairiens? De ces gens-là que Dieu vous garde! répondait un jour Buffon » à madame de Genlis. L'art d'écrire n'est pas plus dans leurs livres que la beauté >> des fleurs dans les herbiers, Herbiers et grammaires sont également incapables de » présenter une phrase et une fleur dans leurs formes gracieuses, avec leurs suaves » couleurs, leurs mouvements et leur vie; fleurs et phrases y sont mortes: on n'en » trouve que la poussière et les noms. »

Aussi, qu'il avait bien raison le critique qui, dans son indignation, s'écriait : << Soumettez au grammairien la plus belle strophe: son œil, soyez-en sûr, n'y cher>> chera ni la pensée, ni les sentiments, ni l'art de l'écrivain; non, mais il tuera cette » phrase si brillante, il la déchirera, pour y trouver des virgules et des points, des » accents et des apostrophes, des nasales et des sifflantes, des gérondifs et des su» pins, et puis, tout fier de ses découvertes, vous le verrez écrire, dans le style le » plus inintelligible, des classifications, des règles et des préceptes, prononcer entre >> les écrivains comme un juge en dernier ressort, et préconiser avec orgueil sa mé>> thode grammaticale (1). »

C'est une vérité maintenant incontestable, que la véritable grammaire est dans les écrits des bons auteurs. La science grammaticale se borne à l'observation et à

(1) M. Deshoulières.

a

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