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XXII. Serment des Rois de Pologne,

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d'obferver les Loix, de conferver les droits de l'Empire, » d'honorer le Souverain Pontife & les autres Evêques, & de maintenir les Eglifes dans la jouiffance des biens qui » leur ont été donnés ; ainfi le Seigneur me foit en aide & » me donne fa grace. »

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En Pologne, le jour destiné au Couronnement, dès que le Roi eft entré dans l'Eglife, on met fur l'Autel la Couronne & ĺes autres marques Royales.

Les Evêques de Cracovie & de Cujavie conduisent enfuite le Roi devant l'Archevêque de Gnefne qui, après avoir averti le Roi de fon devoir & de fon obligation, lui fait les demandes fuivantes.

» Voulez-vous maintenir & obferver la Religion Catholi» que, par la pratique des bonnes œuvres ?

» Voulez-vous être le Tuteur & le défenfeur des Eglifes » & de fes Miniftres?

Voulez-vous recevoir le Royaume qui vous a été donné » de Dieu, le gouverner & le défendre felon la juftice? Le Roi répond à chaque demande: Je le veux. Ce Prince se met enfuite à genoux devant l'Archevêque, & prête le ferment qui lui eft prescrit, en mettant les deux mains fur le Saint Evangile. L'ancienne formule de ce Serment fe trouve dans plufieurs Auteurs (a). Depuis Sigifmond-Augufte, il s'en étoit introduit une autre ; & celle que Michel, Augufte II, & Augufte III ont fuivie, differe encore un peu des précédentes. Voici le Serment de ces trois derniers Princes.

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» Je m'engage à conferver dans toute leur, étendue les droits, libertés, immunités, & priviléges tant publics que » particuliers, qui ne font pas contraires au droit commun, » & aux libertés des deux Nations (b), qui ont été accor(a) Dans Lafco, Stat. f. 161; dans Prilus, Stat. p. 20 ; & autres. (b) De Pologne & de Lithuanie.

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» dés justement & légitimement par les Rois & Princes du Royaume de Pologne & du grand Duché de Lithuanie ; » mais fur- tout par Cafimir le Grand & par fes Suceffeurs, » & ftatués pendant l'interregne, par tous les Ordres de l'Etat, y compris les Pacta conventa qui m'ont été présen»tés & livrés par tous ces Ordres du Royaume & du grand Duché de Lithuanie. Je m'engage en même tems à main» tenir la paix & la tranquillité entre les diffidens au fujet » de la Religion; à ne point violer ce qui a été réfolu à la Diette d'élection, ni ce qui le fera à celle de Couronne» ment; à ramener à la profperité du Royaume & du grand » Duché de Lithuanie, tout ce qui a été diftrait injustement de leur domination, foit par les armes, ou de quelque autre » maniere; à ne point diminuer les frontieres du Royaume, & » du Grand Duché de Lithuanie; mais au contraire à les défen» dre & les élargir; à rendre justice à tous les habitans du Royau» me, fuivant les droits publics établis dans toutes les Provinces » fans aucun délai ni prorogation, & fans aucune acception » de personnes quand même il s'agiroit de mes proches, & » enfin dans l'exercice de la Juftice diftributive; à ne me point laiffer entraîner à l'affection & au penchant naturel du fang, » mais à avoir égard au mérite & aux bons fervices, en difpofant des Charges & des Bénéfices qui viendront à vaquer dans la République. Et fi (ce qu'à Dieu ne plaife) il m'ar» rive de violer mon ferment en quelques points, tous les » habitans du Royaume & des autres Domaines de chaque

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Nation, ne feront plus tenus de me rendre obéiffance; & » meme je les délivre ipfo facto de la foi promise & de l'obéiffance qu'ils doivent à leur Roi, conformément à l'intention » des Constitutions exprimées dans les Pacta conventa. Je » ne demanderai non plus à perfonne l'abfolution de ce mien ferment, ni ne la recevrai de perfonne, quand elle M Mmm ij

XXIII.

Serment des Rois d'Angleterre.

» me feroit offerte: ainfi, Dieu me foit en aide & fes faints Evangiles.

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Après ce Serment prêté, l'Archevêque fait diverses prieres, & ces prieres étant finies, on ôte au Roi les habits, & l'Archevêque lui oint d'huile facrée toute la main droite jufqu'au coude, & enfuite le front & les épaules.

En Angleterre, le Roi étant monté fur un théatre peu élevé près de l'Autel, & s'étant affis dans un fauteuil, l'Archevêque de Cantorberi s'approche du Roi qui fe léve de fon fiege; & ce Prélat dit par quatre fois aux quatre côtés du théâtre, en s'adreffant à l'affemblée.

» Meffieurs. Voici le Roi N. N. héritier de la Couronne » que je vous présente. Vous qui êtes venus pour lui rendre hommage, fervice, & obéiffance, voulez-vous le faire ? Le peuple ayant à chaque demande, marqué fon consentement & fa joie par des acclamations de Vive le Roi N. N.; on fait des prieres qui font terminées par un Sermon. L'Archevêque fait enfuite prêter au Roi le ferment accoutumé, qui confifte en demandes & en réponses.

Par ces réponses, le Roi promet d'obferver les Loix; les Coutumes, & les Privileges accordés au Clergé & au Peuple par le Roi faint Edouard, & de leur faire rendre justice avec prudence & avec équité.

L'Archevêque, affifté du Doyen de Weftminster, tenant l'Ampoule où eft l'huile bénite, oint le Roi, & le Doyen de Westminster, dépositaire des habits & ornemens Royaux, les lui met. L'Archevêque donne au Roi l'épée qu'il a benite, & lui met fur la tête la Couronne de faint Edouard. Il fait enfuite la cérémonie de donner au Roi l'invertiture du Royaume par l'Anneau & le Sceptre, & il donne la béné¬ diction au Roi.

Les prieres, dont ces cérémonies font entremêlées, font

terminées par le Te Deum qu'on chante. Le Roi eft enfin élevé fur un Trône par l'Archevêque, par les Evêques & par les Pairs, qui lui font hommage, & qui le baisent à la joue gauche.

XXIV. Serment des Rois

Le Prince qui regne à Lisbonne ne faifant que de monter fur le Trône, je transcrirai ici tout ce qui a rapport au fer- de Portugal, ment qu'il a fait à fes peuples. (a) Le 7 Septembre 1750, jour de l'anniversaire de la naiffance de la Reine fa mere, avoit été fixé pour la prestation folemnelle du ferment que les nouveaux Rois de Portugal font à leur avénement à la Couronne, & pour la réception de la foi & hommage qu'ils reçoivent de leurs peuples. On avoit conftruit, pour cette cérémonie, dans la grande place devant le Palais Royal, une galerie difpofée de maniére que des balcons du Palais, des fenêtres des maisons dont la place est environnée; & du dedans de la place même tous les fpectateurs pouvoient voir commodément toute la cérémonie. Le Roi se rendit à l'endroit le plus élevé de la gallerie, où le Cardinal Patriarche de Lisbonne & les Evêques de Portalegre & de Saint Paul étoient placés pour faire la fonction de témoins. Le Roi s'étant mis à genoux, & pofant la main droite fur une croix d'or placée fur un Miffel ouvert; » jura & promit avec la gra

ce de Dieu, de conduire & de gouverner fes peuples di»gnement & équitablement; de leur adminiftrer la juftice " avec toute l'exactitude que la fragilité humaine peut per» mettre; & de les maintenir dans la jouissance de tous leurs » bons usages & priviléges, ainfi que des graces, faveurs, » libertés & franchises qui leur avoient été ci-devant accordées & confirmées par les Rois fes prédéceffeurs ». Auffitôt le Roi fe fut relevé & se fut placé sur un trône, l'Infant Don Pedre, frere du Roi, lequel repréfentoit le grand Con(a) M. de Real écrivoit en 1751,

que

XXV. Serment des Rois de Suede.

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nétable de Portugal, les Infans Don Antoine & Don Emmanuel, oncles du Roi; le Seigneur Don Jean, fils légitime de feu l'Infant Don François ; & le Duc de Cadaval, premier Prince du Sang de la Maison de Bragance, prêterent succesfivement ferment, & » jurerent par les faints Evangiles fur lefquels ils pofoient actuellement leur main, qu'ils recon» noiffoient pour leur Roi & pour leur véritable & légitime Seigneur, le très-haut & très-puiffant Roi Don Joseph leur » maître, auquel ils rendoient obéiffance & hommage, con» formément aux Capitulations & aux Coutumes du Royaume, Enfuite le principal Roi d'armes qui porte le nom de Portugal, cria par trois fois à haute voix: Que c'étoit le bon plaifir de fa Majefté, que le même ferment lui fût prêté, » & fa main baifée par tous les Grands, les Titrés Eccléfiaftiques & féculiers, & par tous autres de la Noblesse indiftinctement; déclarant que perfonne par là ne fouffriroit au» cun dommage ou préjudice dans fon rang ou droit de préféance «. Après cette prestation de ferment, le Roi tenant fon Sceptre à la main & fuivi de toute l'assemblée, se rendit à l'Eglife Patriarchale où il affifta au Te Deum chanté par la Mufique de fa Chapelle, & au Service Divin célébré par le Cardinal Patriarche, qui termina la folemnité par donner la bénédiction au Roi & à toute la famille Royale avec une relide la vraie Croix.

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que

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Le Roi regnant en Suede prêta le jour de fon Sacre un ferment relatif à la Constitution de l'Etat fixée en 1720, conçu dans les termes fuivans:

Moi, Adolphe Frederic, promets & jure devant Dieu & fur fon faint Evangile; I. que je veux aimer Dieu & fa fainte Eglife; conferver & maintenir tous les Etats du Royaume dans la pratique & l'observance de la plus pure doctrine, suivant l'affurance folemnelle que j'en ai donnée; protéger l'Eglife

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