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fouhaitée, il affiftoit aux affemblées de l'Académie avec affiduité, par goût, & elle fe flattoit de voir l'année d'après à fa tête le Vainqueur de Berg-op. Zoom, mais la Providence en avoit ordonné autrement.

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,, Il étoit grand & bienfait. Son vifa,,ge annonçoit la candeur, qui faifoit le fonds de fon caractère. Il parloit bien & avec une noble fimplicité. Jamais enivré de fa gloire, il ne fongeoit à fes actions que pour en méditer de plus grandes. Auffi content d'obéir que de ,, commander il étoit toujours fatisfait lorfqu'il pouvoit affurer la victoire un mot on peut le regarder comme un des Héros de notre fiècle, & comme le ,, digne rival de gloire de l'illuftrè MAU,, RICE. (1) Tous deux fortis du fang des Rois: tous deux confommés dans l'art militaire tous deux d'une valeur à toute épreuve : tous deux favoris de la Victoire: tous deux, comme ces feux fi defirés des matelots, venus au fecours de la France au fort de l'ora"ge: tous deux, par une trifte confor mité avec ces météores bienfaisans, difparus presque avec la tempête ". C'eft à regret que nous fommes obligés de nous refferrer, à la vue des éloges de M. JEAN CLAUDE - ADRIEN HELVE

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(1) Feu Mr. le Maréchal de Saxe.

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TIUS, Confeiller d'Etat, premier Médecin de la Reine, & de M. JEAN FRANÇOIS BOYER, ancien Evêque de Mirepoix.

Le premier né à Paris le 18. Juillet 1685. & décédé le 17 Juillet 1754 agé de 70. ans s'eft fait connoître très avantageufement, & par fes Ecrits & dans la pratique de fon art. Pourvu dès l'an 1713. d'une charge de Médecin du Roi, que fon Père lui avoit acheté, il fe conduifit à la Cour avec tant de modeftie & de fageffe, qu'il n'y compta prefque que,, des amis, & ,, qu'un an après fa réception, ayant été ,, appellé en confultation pour le feu Roi dans la maladie dont il mourut, la capacité qu'il fit paroître ne choqua per,, fonne & qu'on lui pardonna fes talens". L'Académie fe l'aggregea en 1716. Depuis ce tems il compofa divers écrits; & quatre jours avant fa mort il travailloit à un ouvrage important de phyfique, qu'il a laiffé imparfait. Aimable, poli, généreux, officieux, ennemi de toute intrigue, il est un exemple à citer en preuve que la Cour ne corrompt pas toujours les mœurs de ceux qui en refpirent l'air, fon heureux naturel & fa Religion formoient chez lui un rempart impénétrable à tout ce qui auroit pu le corrompre.,, Il n'a laiffé qu'un fils qui a laiffé une place de Fermier général, qu'il avoit obtenue, pour fe livrer tout entier aux Lettres & à la Philofophie. Phéno

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mène moral digne de trouver place dans un Eloge Académique ".

Celui de M. l'Ancien Evêque de Mirepoix n'a rien d'Académique. Né à Paris en 1675. d'un Père Avocat, il s'échappa de bonne heure de la maifon paternelle, & revendiqué par, fes parens & inftruit par les Jéfuites, il voulut être Théatin. Cinq feres & trois de fes fœurs embrafferent comme lui l'état monaftique. Il parvint à tout dans fon ordre malgré lui, il brilla dans la chaire malgré lui, il fut fait Evêque malgré lui. Nommé à l'importante fonction de Précepteur de Mgr. le Dauphin & digne de ce pofte, il conferva à la Cour l'efprit de fon état. Ce pofte lui valut en 1738 une place à l'Académie, & le conduifit, aprèsla mort du Cardinal de Fleury, à l'honneur épineux d'être le diftributeur des bénéfices. Jamais il n'eut & ne voulut qu'un revenu médiocre eu égard à fon état. Le Portail de l'Eglife des Théatins eft auffi la feule dépenfe qu'il ait faite, dont il reste quelque vetiges, les autres ont été répandues dans le fein de la charité & enfevelies dans un profond fecret. Il mourut le 20 Aout 1755. ágé de 80. ans. La douceur & la modeftie compofoient, à ce qu'affure M. DE FOUCHY, le fonds de fon caractère. Et fi l'on y joint le défintéreffement le plus ,, parfait avec la plus grande régularité de mœurs, on aura de lui une idée auffi exacte que l'humilité, fous le voile

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de laquelle il s'eft toujours caché, a pu , permettre de la prendre.

ARTICLE TROISIEME.

ME'MOIRE envoyé de Genève à Mr. CHAIS & communiqué aux Auteurs de cette Bibliothèque, fur les Etuves qu'on employe à Genève, pour deffécher les bleds & fur le fuccès de cette opération.

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L'Art de conferver les Bleds, fi intéreffant pour tous les cultivateurs, fait un objet des plus importans pour la Ville de Genève, où la Police a fu tirer de cette branche de commerce un revenu confidérable.

On y a mis fucceffivement tout en oeuvre, foit pour empêcher les bieds de germer en s'échauffant dans les greniers publics, foit pour les préferver ou pour les guérir des atteintes des infectes qui les y dévo rent. On les a fait paffer par différens cribles; on les à fréquemment remués à la pêle. On les a parfumés avec du fouffre, du tabac & des fuffumigations de plufieurs autres Plantes, mais le fuccès à trompé l'attente & les foins qu'on y a mis.

On

On a donc pris le parti de confulter dans le pays étranger, & c'eft de là qu'on a reçu les lumières dont on fait ufage actuellement.

Des avis de Hollande apprirent, que pour prévenir la fermentation des bleds dans les voyages de long cours, on faifoit fécher le quart ou le tiers de la cargaifon, qu'enfuite on mêloit bien ce bied fec parmi l'autre, & que de cette manière le tout ne fermentoit point dans le Vaiffeau. De la Grande Bretagne on reçut un échantillon des bleds defféchés dans la même vue. De Livorne on fut qu'avant de battre le bled, on le faifoit fécher dans l'épi, & qu'on y employoit des étuves imaginées pour cela, dont on fit venir un modèle.

Mais ce qui donna le plus de lumières, fut le Livre publie à Naples, par le nommé Barthelemi Intieri, l'un des fermiers de l'illuftre maison Corfini. C'est un Traité assez complet, & accompagné des figures néceffaires fur la Méthode de deffécher les Bleds avec des étuves. Après l'avoir lu attenti. vement, on dreffa un Mémoire & on chargea une perfonne affidée, d'aller fur les lieux conftater les faits attestés par le Sr. Intieri, & prendre de plus amples informations, tant fur la manière d'exécuter fes préceptes, que fur le fuccès qui les avoit accompagnes.

Celui qui fe chargea de cette commillion, s'en acquita avec autant d'intelligence

que

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