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ARTICLE SECOND.

HISTOIRE DE L'ACADE'MIE ROYALE DES SCIENCES. Année MDCCLV. Avec les ME'MOIRES de Mathématique & de Phyfique, pour la même année', tirés des Regiftres de cette Académie. A Paris de l'imprimerie Royale MDCCLXI; in 4. de 175 pages pour l'Hiftoire & de 602 pages pour les Mémoires.

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E nouveau Volume, de l'Hiftoire & des Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris, nous offre, comme les précédens, une riche variété d'objets à confidérer, & qui tous nous occuperoient en détail, s'ils étoient tous également fufceptibles d'être analyfés, & mis à la portée du plus grand nombre de nos Lecteurs.

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PHYSIQUE GE’NEʼRALE.

1. D'abord fe préfente, felon l'ordre que s'eft prefcrit le Secretaire de l'Illuftre Academie, un Mémoire, où l'on rend compte de quelques tentatives que l'on a faites, pour guérir plufieurs maladies par l'Electricité. Ce Mé

moire eft de M. LE ROI. Il est écrit avec beaucoup de clarté & non moins de prudence. On n'y voit ni la prévention aveugle de quelques Savans en faveur de l'Electricité médicale, ni auffi l'éloignement décidé de quelques autres contre l'efficace de ce nouveau moyen. Parfaitement inftruit du peu de fuccès, que de très habiles gens ont eu dans leurs tentatives pour guérir quelques malades en les électrifant, le fage Académicien a cru que, loin d'y renoncer, il falloit les multiplier, & que le Phyficien devant toujours tendre à l'utilité du genre humain. Quel que fut le résultat de fes expériences, il n'auroit jamais à regretter le tems qu'il y auroit employé. Comme l'Electricité, quand elle eft d'une cer taine force, femble, par les divers effets qu'elle produit fur le corps humain, fatisfaire à toutes les indications néceffaires, pour opérer la guerifon de quelques maux, & fpécialement de la paralyfie, on ne voit pas ce qui empêcheroit d'y avoir recours, tant qu'il n'eft pas prouvé d'ailleurs par l'expérience, qu'il en peut réfulter quelque inconvénient notable.

M. LE ROI a fait fes effais fur les trois maladies fuivantes, la paralyfie, la goutte fereine, la furdité, & il rend compte à l'Académie du fuccès qu'il y a eu. Le paralytique l'étoit depuis environ trois ans ; la moitié de fon corps avoit été attaquée, le fort du mal étoit tombé fur la main gau

gauche. Au bout d'environ quatre mois d'électrifation, le doigt du milieu prit du mouvement; le patient commença à boire de fa main malade, il leva un poids de 47 livres & demie. Mais dans les quatre mois fuivans, l'électricité n'ayant plus produit au paralytique que de la fatigue & de la douleur, il y renonça, & fe contenta d'étre foulagé fans être guéri.

Le fecond malade qu'électrifa M. LE Ror, étoit un jeune homme aveugle par l'effet d'une goutte fereine, qui lui étoit furvenue à la fuite d'une maladie. Il fubit, de plufieurs manières différentes, les plus fortes commotions à la tête, & cela douze ou treize fois de fuite fans autre effet que des fueurs, le rétreciffement de fes prunelles qui fe rétablirent enfuite, & une grande agitation. Un jour pourtant il s'écria qu'il voyoit des perfonnes, tout un peuple rangé devant lui & un fpectacle admirable, preuve que les nerfs optiques étoient ébranlés par les objets extérieurs, & qu'ils ne l'étoient que convenablement, puifque les fenfations étoient agréables; mais l'électricité fe borna là; le malade s'en dégoûta & retourna aux remedes ordinaires qui n'ont pas mieux réulli.

Quatre fourds fe font auffi adreffés à notre Phyficien. Ils avoient entendu parler d'un Curé d'Alface, guéri de furdité par

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l'électrifation, & du P. Bertier de l'Oratoire délivré d'un mal de dents par le même moyen; ils voulurent en faire l'essai, mais ce fut fans fuccès. Quelques autres perfonnes attaquées de maux de dents & de rbumatifmes, eurent auffi recours à l'électricité: les premiers n'y trouvèrent aucun foulagement, mais les feconds furent plus heureux, & M. LE ROI panche à croire, que les Rhumatifmes font peut être celles de toutes les maladies, à la guérifon defquelles l'électricité peut être le plus avantageufement employée. Il ajoute ailleurs que dans la paralyfie on devroit joindre à l'électrifation les émolliens, les douches, les bains, pour remédier à la rétraction des mufcles fléchiffeurs, pendant qu'on travaille à redonner de la vigueur aux extenfeurs. Il confeille encore d'être attentif à contenir les membres paralytiques en telle fituation, qu'aucun muscle ne foit dans le cas de fe raccourcir, afin que fi on peut leur redonner le mouvement, ils fe trouvent précisément dans l'état où ils doivent être pour opérer leurs fonctions. De tout cela nous tromperons nous, fi nous concluons qu'on auroit grand tort de fe livrer à toutes fortes de gens pour fe faire électrifer, & que rien ne feroit plus injufte que de juger des effets de l'électricité par ceux qu'elle opère entre des mains malhabil s? M. LE ROI eft un modèle

d'induftrie, de patience, de fageffe & d'habileté à propofer en ce genre.

II. Mémoire fur le Tripoli par M. GUETTARD. Le Tripoli eft une fubftance douce au toucher, fine, propre à nettoyer & à polir les métaux, & qui eft communément d'un blanc lavé de rouge. Wallerius en a fait un fablon, Cramer une terre réfractaire & une espèce de marne. Avant eux Wormius &Mercatus l'ont donné pour une craie. MM. Pott & Woltersdorf le rangent parmi les argiles. M. Ludwig veut que ce foit un compofé de fablon & de fubftances végétales. M. de Gardeil n'y reconnoit qu'une fubftance végétale convertie en une fubftance terreufe.

Afin de favoir plus fûrement à quoi s'entenir, M. GUETTARD a follicité & obtenu de M. Grangier de Vediere, Confeiller au Préfidial de Riom, une defcription très curieufe & très exacte de la Tripolitière de Menat, Village à sept lieues de Riom. On y trouve du Tripoli rouge, du noir, & du gris; mais rien qui annonce que le Tripoli foit une fubftance tirée d'arbres foffiles, comme M. de Gardeil croit l'avoir obfervé. Notre Auteur juge que ce dernier s'eft trompé, ou qu'au moins on ne fauroit dire que généralement le Tripoli foit le produit d'une matière végétale. Il le range entre les glaifes & les fchites & en. fait une claffe intermédiaire. Et comme

dans

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