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lui accorde le privilège de ne pouvoir être foumis pour aucun forfait à la Justice Royale. Depuis cette date il ne reste plus aucun nuage fur l'état de cette illuftre Compagnie. Le nom d'Univerfité lui eft donné dès les commencemens de ce même treizième fiècle, non pas à la vérité comme fon nom propre & fpécial, mais comme un nom appellatif & commun qui fignifioit alors précisément ce que nous appellons Compagnie. Dès l'An 1229. les Nations font mentionnées en termes exprès par un ancien Ecrivain. Jean de St. Victor, parlant du grand tumulte arrivé en cette Année au fujet de quelques Ecoliers tués dans le Fauxbourg S. Marceau, ajoute: Alors toute l'Univerfité des quatre Nations rendit un Décret pour quitter le fervice & faire ceffer les leçons. La Faculté de Théologie exiftoit en un corps diftinct & féparé l'An 1267, & les Facultés de Droit Canon & de Médecine en 1281. Les droits du Chancelier de Notre-Dame s'exerçoient vers l'An 1169. Les degrés de Licencié & de Bachelier font indiqués affez clairement dans un Statut de 1215: & le nom de Bachelier eft exprimé dans la Bulle de Gregoire IX de l'An 1231. La poffeffion du Pré aux Clercs, marquće obfcurément dès les Années 1163, & 1192. eft clairement établie dans le Statut de 1215 Enfin les petits Meffagers font nommés dans l'Ordonnance de Philippe le Bel

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de l'An 1296, & les grands Meffagers paroiffent d'une manière diftincte vers l'An 1440.

teur, que

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Au refte, il importe d'observer avec l'Autoutes les dates qu'on vient de voir, ne font point les dates de l'origine & du commencement des choses, mais des premiers monumens qui en ,,reftent, & qui les fuppofent antérieure,, ment fubfiftantes. On peut feulement ,, en conclure, que, fi l'Univerfité de Pa,, ris, comme Ecole, remonte jufqu'à ກາ Alcuin par une chaîne de Maîtres & de Difcipies, elle n'a néanmoins commen. cé à fubfifter en Compagnie que dans le ,, douzième fiècle; & qu'elle ne s'eft point ,, formée tout d'un coup telle qu'on la voit dans le treizième, mais par degrés, & à mesure que les befoins d'une Com"pagnie naissante exigeoient de nouveaux ,, arrangemens.

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NOUVELLES LITTERAIRES.

GRANDE BRETAGNE.

ONDRES. Nous annonçons aux Amateurs des Beaux Arts, à qui la Langue Angloife eft familière, & qui favent appréeier les richeffes de la Poéfie, une ma

gnifique Edition des OEUVRES DE THOMPSON in 2 Vol. in 4. Outre le fameux Poëme des quatre Saifons, on a de cet ingénieux & fublime Ecrivain, le Château de l'Indolence, plufieurs Tragédies & quelques Odes. Chaque Volume fera décoré d'un portrait de l'Auteur, gravé fur des originaux faits en des tems différens. On trouvera à la tête du premier la vie de THOMPSON, composée par M. PATRICK MURDOCH, membre de la fociété Royale. C'est Millar qui a cet Ouvrage fous preffe. Il l'imprime par foufcription. Le prix en eft de deux guinées, & le nombre des Soufcrivans d'autant plus grand, qu'on fait que les profits de cette Edition font principalement deftinés à fournir aux fraix d'un Maufolée, qu'on va ériger au célèbre Poëte dans l'Abbaye de Weftminfter. Le Roi, dont le règne est celui de la Vertu & des Arts, à contribué de cent guinées, à l'encouragement d'une entreprife, dont le fuccès flatteur ne pourra qu'animer le génie & les talens à mériter, fous fon Augufte protection, l'applaudiffement du Public.

Tout ce qui peut contribuer à jetter du jour fur les antiquités, les mœurs, l'efprit, & le caractère des Peuples du Nord, doit être reçu avec plaifir & reconnoiffance des Nations qui leur doivent leur origine. Mais quand les monumens de ce genre, qu'on fait connoitre au public, portent des traits de génie que . les fiècles les plus cultivés pourroient regarder avec envie, ils doivent fans doute être reçus comme un présent ineftimable. Tel eft le Poëme Epique nommé FINGAL, dont les Libraires Becket & de Hondt vont donner in- . ceffam

eeffament au Public, une traduction en profe Angloife. Il eft écrit en vieux Ecoffois, idiôme dont on trouve encore aujourd'hui des traces dans les montagnes d'Ecoffe, dans le pays de Galles, dans quelques provinces de la Bretagne, &, fi nous ne nous trompons pas, parmi les habitans de la Dalécarlie. C'eft au Traducteur, Mr. Mc. PHERSON, dont la modeftie égale les talens & le génie, que nous fommes redevables de ce morceau précieux. Ayant découvert, il y a plus d'une année dans les montagnes d'Ecoffe, quelques Fragmens de l'ancienne poéfie de ce Peuple, il les donna au Public, qui les reçut avec les plus grands applaudiffemens, & véritablement ils en font bien dignes. Dans ces fragmens l'habile Editeur crut appercevoir plufieurs_traits, qui annonçoient les morceaux d'un Poëme Héroï. que; c'en étoit affez pour l'animer à contimuer fes recherches, & le fuccès les a fi heureufement couronnées, qu'il a prefque entière ment réuffi à recueillir les membres difperfés du Poëme en question. Son titre eft Fingal, en voici le fujet : Swarthan, Roi de Lochlyn, c'eft à-dire, du Danemarc, fe jette fur l'Irlande. Cuchulaid, le chef des Tribus Irlandoifes, assemble ses troupes, tient des confeils, livre des Batailles; mais après plufieurs efforts de valeur les Irlandois font obligés de fuccomber. Enfin, FINGAL Roi d'Ecoffe, arrive avec les vaiffeaux aux fecours de Cuchulaid, bat les Danois, les chaffe de l'Irlande, & retourne chez lui couvert de Lauriers. Ce Poême, rempli des images les plus originales & les plus fublimes, eft de la plus haute antiquité; fon Auteur a vécu dans le

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tems de la guerre qui en fait le fujet. Les Manufcripts, d'après lefquels M. Mc. PHERSON a fait fon excellente Traduction, se trouvent chez les Libraires Becket & de Hondt, où tout le monde peut les voir. On fe propose même d'en imprimer quelques morceaux avec la Traduction, pour en donner du moins quelque idée.

On trouve chez les mêmes Libraires un Ouvrage qui a pour titre, Effai fur l'étude de la Littérature. C'eft l'Ouvrage d'un Jeune Auteur. Il faut le dire, car autrement on ne s'en appercevroit pas. Mais, ce qui eft plus fingulier, c'est l'Ouvrage d'un Anglois, qui a daigné.écrire en François, & qui a écrit en effet comme s'il n'étoit pas Anglois. On trouve à la tête de cet Ejai une Lettre du Dr. Maty à l'Auteur. Il y blâme ironiquement le courage qu'il a eu d'écrire fur la Littérature dans le fiècle ou nous vivons, & ce qui eft encore plus hardi d'écrire en François. On reconnoit facilement dans cette Lettre la plume élégante de l'ingénieux Médecin.

Fobnfon a publié en Anglois en 2 Vol. in Folio une bonne Traduction de l'Arte Armonica de GIORGIO ANTONIOTTO, Ouvrage Savant & profond, qui renferme trois Livres fur la compofition Musicale avec une Introduction, où l'on voit l'Hiftoire & les progrès de cet Art, depuis les commencemens jufqu'au tems préfent.

On trouve chez le même Libraire le fecond Volume de la traduction très eftimée des Harangues de Démoftbène, par le Dr. THOMAS LELAND. De ces Harangues celles qui fu

rent

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