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des offifications, qui fe font contre natu re, dans le corps de l'homme & des animaux. Mais qu'eft-ce qui donne l'occafion à la production & à l'accroiffement de ces corps étrangers? & pourquoi prennentils la figure des cornes. Je laiffe aux Phyficiens Anatomistes à en décider, & à nous expliquer fi l'épiderme & la peau, de même que le tiffu cellulaire, qui joue un fi grand rôle dans les maladies, comme l'a prouvé M. Thiery, D. M. dans une Thèse foutenue à Paris en 1749 & 1754; fi, dis-je, ces différens corps ne produifent pas avec le fusdit fuc jaune, les verrues & les excroiffances cornues.

On voit par les divers exemples que j'ai rapporté, les fuites fâcheufes qui peuvent réfulter de ces excroiffances, fi on ne les extirpe, ou fi on ne les déracine avec quelque cauftique.

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ARTICLE DIXIEME.

CONSPECTUS & Conditiones Subfcriptionis Antiquitatum, omnifque eruditionis elegantioris Cultoribus & Fautoribus propofitæ; ad quas in publicum prodibunt inedita & diu defiderata viri celeberrimi JACOBI PHILIPPI D'ORVILLE SICULA. in quo eruditiffimo & elaborato opere Siciliæ monumenta & Antiquitates, Urbes, Templa, Bibliothecæ, Numifmata vetera, Infcriptiones, aliaque egregie illuftrantur, & plurima antiquorum Auctorum loca emendantur & explicantur, curante PETRO BURMANNO SECUNDO Amfteladami, apud Gerardum Tielenburg. ciɔtɔCCLXI.

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N finiffant les Nouvelles Littéraires du dernier Trimeftre de cette Bibliothè que, nous eumes à peine le tems de faire mention du Projet dont on vient de lite le titre. C'eft l'annonce d'une foufcription ouverte à un ouvrage d'un Volume in

fotto

folio, grand & beau caractère, & plein de figures, fur un fujet des plus dignes de l'at tention des Gens des Lettres. Il contient la description d'un Voyage fait en Sicile dès le printems de l'année 1727. par feu M. JAQUES D'ORVILLE, dont le nom célèbre porte avec lui fon éloge. C'eft M. le Profeffeur PIERRE BURMAN qui procure ce tréfor au Public, c'eft lui qui achève de lui donner du prix par les explications & les recherches favantes dont il accompagne les Infcriptions, & fur tout un précieux fupplément aux Méd. de Paruta, c'eft fous fes yeux & par fes foins que le tout s'imprime; difficilement auroit-on rien à ajouter à ce peu de mots, pour piquer la curiofité des perfonnes qui ont de l'érudition & du goût.

Quoiqu'on ait beaucoup écrit fur la Sicile, l'intérieur de cette Ifle, fi fameuse dans l'hiftoire, n'eft rien moins qu'exacte. ment connu. C'eft fans doute par cette raifon que le Public fit un fi bon accueil à ce qui parut fur les Monumens Antiques qui y fubfiftent encore, parmi les Obfervations de Mr. Jean Breval, qui y voya geoit en 1723. Ces Obfervations font partie d'un Ouvrage publié en Anglois en 4 petits Volumes in folio, & qui parurent à Londres en 1726 & 1730. fous le titre, de Remarques fur les Antiquités & Hiftoire des diverfes Contrées de l'Europe &c. Quoi

que

que l'Auteur y ait à peine confacré une cinquantaine de pages à ce qui concerne la Sicile on ne laiffe pas d'y trouver des faits, de l'érudition, & quelques Planches bien gravées, dont quelques unes préfentent des Monumens qui n'avoient pas encore été publiés. Il faut avouer néanmoins que l'érudition de l'illuftre Anglois eft bien min ce à côté de celle de notre Voyageur Hollandois, & que, quant aux accompagnemens de l'ouvrage, ce dernier ne lui eft pas moins fupérieur. On a ici XXIX. Planches deffinées avec beaucoup de propreté & d'exactitude, par un habile Artiste dont M. D'ORVILLE fe fit accompagner fur les lieux. Elles ont été très bien rendues par le burin qu'on y a employé à Amsterdam. Les Médailles de même, qui forment un fupplément a l'ouvrage de Paruta & qui occupent XX. Planches, font excellemment gravées. Avec les Médailles quantité d'Infcriptions Grecques & Latines, voient aufli le jour pour la première fois, & ces In fcriptions ainfi que les Médailles font expliquées par M. BURMAN, avec une érudition qui affortit parfaitement celle de fort illuftre Prédéceffeur.

En jettant les yeux fur les X. premières feuilles de l'Ouvrage, qui font actuellement imprimées, nous avons été frappés de l'abondance des chofes qu'on y trouve, & du favoir qui l'affaifonne. Il eft vrai que M.

D'OR

D'ORVILLE n'a gróffi fon Itinéraire ni d'avantures amufantes, ni de détails hif toriques fur les événemens, dont la Sicile a été le théatre dans notre fiècle. Ces détails n'euffent pas beaucoup. coûté à fa plume, mais ils n'entroient pas dans fon plan. En fe bornant à l'effentiel pour ce qui regarde l'état préfent de la Sicile moderne, fon grand but étoit de faire connoître la Sicile ancienne, plus ignorée qu'on ne le croiroit.

Il a fu amufer le Lecteur en le faifant voyager avec lui, mais il a plus fait, il l'a inftruit & inftruit en Savant confommé dans la lecture des Anciens. Il les confronte, il les explique, il en rétablit ingénieufement la vraie leçon, dès qu'elle eft obfcure ou douteufe; & en cent endroits il fixe, par de doctes recherches la fituation des lieux qu'ils avoient indiquée & qu'on avoit méconnue.

Auffi Fafelius, Cluvier & divers autres Critiques, jufqu'ici placés au premier rang entre les Auteurs qui ont illuftré la Sicile ancienne, font-ils fouvent réfutés par M. D'ORVILLE. On fent que c'est à regret qu'il fe voit aufli contraint de relever quelques fois les étymologies un peu hazardées de l'incomparable Bochart; avec d'autres qui ne méritent pas les mêmes égards, it n'a pas les mêmes ménagemens Le P Hardouin, par exemple, eft affez souvent l'objet de fes cenfures, on diroit qu'il a

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