Page images
PDF
EPUB

plume, en qualité de secrétaire, en l'absence de M. le secrétaire de la section des sciences physiques et naturelles.

M. le Président provisoire donne la parole à M. Tourte, président du Conseil d'État. M. Tourte prononce un discours, qui a été livré à l'impression, et dans lequel il énumère les causes qui ont concouru à la création de l'Institut Genevois, et les résultats que le pays et la science attendent de cette institution nouvelle. L'Institut procède ensuite à la nomination de son bureau définitif (art. 9 de la loi). M. Chenevière, professeur et recteur de l'Académie de Genève, est élu président. M. Gaullieur, professeur à l'Académie de Genève, est nommé secrétaire général.

MM. Diday, James Fazy, Longchamp, professeur, Hugues Darier et Vogt, professeur, sont désignés comme membres de la Commission qui doit être chargée (art. 10 de la loi) de la gestion des fonds et de l'administration matérielle de l'Institut. Cette Commission est priée d'élaborer, conjointement avec le bureau, un projet de règlement définitif pour tout l'Institut, chaque section ayant déjà des règlements particuliers, lesquels ont servi pour les réunions particulières et la constitution de sections qui ont précédé cette séance générale d'installation.

Une discussion s'engage sur les points essentiels qui devront être touchés dans ce règlement, ainsi que sur le budget à présenter pour l'année courante. La séance est levée.

Deuxième séance générale (jeudi 24 août 1853).

(Présidence de M. le professeur Chenevière.)

Cette séance a eu lieu, comme la précédente, dans la salle du Grand Conseil. Le Président a exposé qu'elle avait pour objets : 1° la discussion du règlement général dont le projet autographié a été distribué aux membres de l'Institut un mois à l'avance; 2o la discussion du budget pour la présente année 1853.

M. le Secrétaire général présente, au nom du Comité de gestion, le rapport suivant sur ces deux objets :

Messieurs,

« Dans votre séance générale d'installation, vous avez chargé la commission qui fut nommée en vertu de l'art. 10 de la loi sur l'établissement de l'Institut Genevois, de préparer pour votre prochaine réunion un projet de règlement général et un projet de budget pour la présente année.

<< Votre Commission s'est occupée de ces deux objets dans une série de séances, et je vais avoir l'honneur de vous exposer brièvement la marche qu'elle a suivie.

1e Règlement général.

<< Deux projets ont été élaborés, l'un par M. Fazy, conseiller d'État; le second par M. le professeur Longchamp. C'est en les combinant tous deux que la Commission s'est arrêtée au projet de règlement général qui vous a été adressé le 1er du mois courant avec prière de l'examiner, et de l'étudier pour le moment de la discussion.

« La Commission ne s'est pas départie de ce point de vue, que la simplicité et la concision doivent caractériser un travail de ce genre. Elle s'est surtout attachée à écarter tout ce qui

aurait pu faire double emploi et établir une confusion avec la loi sur la fondation de l'Institut. Le règlement ne détermine absolument que les points sur lesquels se tait cette loi.

« Votre Commission, Messieurs, est aussi partie de l'idée, que si un règlement très-serré, plein de détails, prévoyant un grand nombre de cas et d'incidents, est nécessaire à des corps délibérants, où les discussions peuvent devenir compliquées, difficiles, orageuses même; il n'en est pas tout à fait de même pour un corps scientifique et littéraire, dont les membres, par la nature et le but de leurs travaux, sont tout particulièrement incités à s'entendre amiablement en allant au devant les uns des autres, et en se faisant toutes les concessions que peuvent réclamer la raison, des vues élevées et des tendances libérales.

Les divers points que traite le règlement général s'expliquent d'eux-mêmes. Il passe successivement en revue ce qui concerne : 1o les Assemblées générales et l'ordre à suivre dans les délibérations; 2o les attributions du président de l'Institut, et 3o celles du secrétaire général.

La section quatrième détermine les fonctions du Comité de gestion. La cinquième est consacrée aux travaux de l'Institut, la sixième aux rapports des sections entre elles, et la septième, enfin, aux publications de l'Institut.

Ce dernier point a surtout occupé votre Commission. Elle s'est enfin décidée, après d'assez longues délibérations, à vous proposer de consacrer à l'Institut deux publications, savoir: 1° un bulletin sommaire qui serait rédigé par les secrétaires particuliers de chaque section, et qui pourrait servir en même temps de procès-verbal pour les séances des diverses sections. Votre Secrétaire général serait chargé de coordonner ces matières, afin de donner de l'unité et des proportions égales à l'ensemble de ces bulletins partiels, et de surveiller leur publication et leur distribution.

«Toutefois, Messieurs, votre Comité ne s'est pas dissimulé les objections que l'on pourra élever contre ce bulletin sous le rapport des frais qu'il occasionnera, de son utilité immédiate et de la publicité qu'il recevra. Si, dans quelques corps savants de premier ordre, ces bulletins, qui paraissent d'ordinaire mensuellement, sont envisagés comme indispensables, surtout pour prendre date des découvertes, il est d'autres sociétés, plus modestes dans leurs allures, qui ont pu s'apercevoir que dans bien des cas ces bulletins qu'on prenait beaucoup de peine à rédiger, n'étaient la plupart du temps ni lus, ni même dépliés, par ceux qui les recevaient.

« 2o La seconde publication que vous propose votre Comité est celle des mémoires de l'Institut, que les diverses sections, chacune dans son ressort, auront jugé dignes de l'impression.

« Vous partagerez sans doute à cet égard, Messieurs, la conviction profonde de votre comité. Il estime que de tels mémoires seront la meilleure garantie de l'utilité actuelle de l'Institut, et sa sauve-garde dans l'avenir. Les sociétés savantes qui ont su dès leur origine, poser la base de leur réputation sur des travaux de ce genre, ont acquis des titres réels et incontestables à la reconnaissance des générations studieuses. Il est telle de ces collections de mémoires dont l'autorité est si bien établie qu'on s'en dispute les exemplaires à des prix infiniment élevés. Au contraire, les sociétés scientifiques qui ont négligé ce moyen de se recommander au souvenir de la postérité savante, n'ont plus dans l'histoire littéraire qu'un vain titre qui rappelle même parfois une idée de nullité et de ridicule.

« Mais pour que les mémoires de l'Institut de Genève aient une valeur réelle, pour qu'ils puissent être cités avec éloge, comme ceux de telle autre société savante genevoise, notre devancière, il faut, Messieurs, que cette publication soit surveillée de près et qu'on n'y insère réellement que des mémoires de nature à faire avancer la science, des choses réellement nouvelles

et importantes dans le monde des idées. Ceci a conduit votre comité à examiner quels seraient les juges qui offriraient à cet égard les meilleures garanties. Après un ample examen il lui a paru, Messieurs, que l'élément le plus compétent pour apprécier l'utilité, l'originalité, la portée et la valeur scientifique d'un mémoire serait la section même de l'Institut à laquelle il aurait d'abord été soit présenté, soit lu par un membre effectif, un honoraire ou un correspondant.

« L'idée d'avoir un comité spécial de publication, composé par exemple d'un ou de deux membres de chaque section, a bien été examinée par votre comité. Mais il lui a semblé, en définitive, qu'il serait peu heureux de faire juger en partie un mémoire de physique ou d'histoire naturelle par des membres de la section de littérature ou de la section des Beaux-Arts et vice-versà. Sans doute on saurait bien à la rigueur composer un corps restreint qui pourrait se prononcer sur le mérite d'un travail, à quelque branche de l'universalité des connaissances humaines qu'il appartienne. Mais ce mode de faire offrira dans la pratique des chances d'erreur qu'on pourrait peut-être éviter en procédant autrement. Au reste, une fois l'impression d'un mémoire votée par une section, tout n'est pas fini d'après le projet de règlement général. Ce mémoire est renvoyé au comité de gestion qui s'entoure encore, avant de déterminer l'ordre et le rang de sa publication, des lumières des membres de l'Institut les plus compétents dans la branche de la science dont traite le mémoire en question.

<«< Une autre considération, Messieurs, qui a porté votre comité à se déterminer pour chaque section en corps comme juge de la valeur d'un mémoire, c'est que cette section aura été en prémier lieu appelée à entendre la lecture de ce mémoire en séance ordinaire. Or il serait à craindre que la section, si elle ne se savait pas compétente pour prononcer sur le mérite de ce travail et sur l'opportunité de sa publication, ne vînt à apporter à la longue

« PreviousContinue »