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Cette lecture, qui a été une agréable récréation pour la Société et qui a apporté une diversion à ses travaux spéciaux, a soulevé une discussion à laquelle ont pris part MM. les docteurs Autellet et Lagrange, pour protester, ou tout au moins, faire d'extrêmes réserves sur ce moyen thérapeutique.

Ce travail sera inséré dans le prochain bulletin.

La séance est levée à 9 heures 3/4.

Le Président,

A. PLANCHON.

Pour le Secrétaire empêché,
WALDTEUFEL.

PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU
20 MARS 1895.

La séance est ouverte à 8 heures 114, sous la présidence de M. Planchon. 26 membres sont présents. Le procèsverbal de la précédente séance, la par M. Waldteufel qui a bien voulu remplacer M. Leroy,secrétaire, absent, est adopté.

Rappelant le décès récent de deux de nos membres, M. Aymer de la Chevallerie et M. Barbault de la Motte, M. le Président adresse à leur famille les voeux de condoléance de la Société, et exprime en quelques mots les regrets sincères qu'elle éprouve de la perte de ces deux distingués et anciens collègues.

M. le colonel Babinet nous fait part de l'élection récente, en qualité de Président de la Société de législation comparée, de notre collègue, M. Tranchant i dépose, au nom de ce dernier, un Bulletin de cette Société contenant l'allocution prononcée par M. Tranchant, lors de sa prise de possession de la présidence de ladite Société. M. le Président remercie M. le colonel Babinet de cette communication et exprime la satisfaction éprouvée par la

Société de l'honneur mérité conféré à un de ses membres. Il est procédé ensuite à l'élection de deux nouveaux membres proposés lors de la précédente séance. M. Prébay, négociant à Poitiers, est élu ainsi à l'unanimité en qualité de membre résidant; M. Péricault, vétérinaire à l'Ile-Jourdain, à la même unanimité, en qualité de membre non résidant.

M. le Président fait connaître qu'il a déposé à la Mairie de Poitiers les deux voeux récents émis par notre Société relativement au transfèrement de la foire au Pont-Guillon et à l'établissement à Poitiers d'une fabrique de conserves pour l'armée. Il dépose ensuite sur le bureau de la Société un arrêté de M. le Ministre de l'Agriculture sur le concours agricole d'Angers, et une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique portant accusé de réception de nos Bulletins.

M. Waldteufel, s'excusant avec modestie de nous entretenir toujours de sujets qui, selon son expression, « répandent une certaine odeur d'écurie », lit un travail sur un nouveau mode de ferrure ayant pour but d'empêcher les chevaux de « se couper. » Rappelant combien il est fréquent de voir des chevaux s'atteindre avec leur fer sur la face interne du membre opposé, et particulièrement sur la région du boulet, ce qui occasionne des blessures d'une certaine gravité, il fait connaître que cet inconvénient a été particulièrement signalé dans une communication faite à la Société centrale de médecine vétérinaire le 8 février 1894 par M. Delpérier : ce dernier a préconisé en cette circonstance l'emploi d'un bracelet en cuir ou en corde que l'on fixe au pâturon; mais ce bourrelet aurait l'inconvénient de diminuer l'allure et la vitesse du cheval. Aussi M. Waldteufeld pense qu'il y a plutôt lieu de modifier la forme ordinaire du fer à cheval et présente un spécimen qui a déjà donné les meilleurs résultats. L'insertion in extenso

de l'intéressant travail de M. Waldteufel dans notre Bulletin nous dispensera de donner ici la desciption exacte de ce fer, description qui contiendrait des détails un peu techniques pour ce procès-verbal.

M. Paul Oudin, pensant avec raison qu'il est utile de faire connaître à nos producteurs français les efforts qui sont faits à l'étranger pour amener en France, à des prix inférieurs aux nôtres, des produits étrangers qui viendraient leur faire concurrence, fait une intéressante communication, au sujet d'une réclame récente à lui adressée par une maison de Galicie qui propose de livrer aux consommateurs français pour le prix de 28 fr. 55 les denrées suivantes :

1° 10 livres beurre et miel;

2° 10 livres foie d'oie;

3° 3 chapons d'un poids total de 10 livres ;

4 65 eufs frais.

M. Paul Oudin, voulant se rendre compte de la qualité de ces marchandises, s'est fait envoyer le colis postal proposé l'épreuve n'a pu être absolument décisive, à cause de la mauvaise saison à laquelle l'envoi a été fait d'autre part, les conditions avantageuses du prospectus quant aux prix n'ont pas été tenues. Malgré cela, et bien que les constatations qui sont résultées de cette expérience ne soient pas absolument décourageantes pour notre patriotisme, M. Oudin estime qu'il y a là un avertissement dont nos producteurs doivent tenir compte, et son intéressante communication sera insérée intégralement dans ce but dans notre prochain Bulletin.

Après un échange d'observations entre M. le Président et M. le colonel Babinet sur l'état des récoltes et les mesures préventives contre les hannetons, la séance est levée à 9h. 114.

Le Président,
A. PLANCHON.

Le Secrétaire,

A. LEROY.

FERRURE POUR EMPÊCHER LES CHEVAUX DE SE COUPER DE DERRIÈRE

PAR M. WALDTEUFEL

Vétérinaire en 1or à l'Etat-major de la place d'Alger.

MESSIEURS,

J'hésite un peu à vous demander encore aujourd'hui de m'accorder votre bienveillante attention, et je vous déclare que j'ai peur de paraître monotone en vous entretenant toujours de sujets qui répandent une certaine odeur d'écurie. Mais, s'il a été dit que le cheval est la plus belle conquête de l'homme, ce n'est pas tout à fait en vain. N'est-il pas un des plus puissants auxiliaires de l'agriculture? A ce titre tout au moins, il mérite bien que notre Société académique s'occupe de lui, surtout si nous cherchons à combattre tout ce qui peut entraver ou seulement gêner son travail.

Si cela ne doit pas trop vous effrayer, je vais vous parler un peu de maréchalerie.

Cette branche délicate de l'hygiène hippique confiée à de modestes ouvriers a toujours été pleine de problèmes à résoudre.

Parmi ces problèmes, il en est un dont la solution a été trouvée récemment ; son énoncé donne une idée de son importance:

« Empêcher un cheval de se couper. »

Tout propriétaire de cheval n'est pas sans savoir que beaucoup de chevaux ont le fâcheux défaut de s'atteindre,

avec la face interne du pied, la face interne du membre opposé, et plus particulièrement la région du bou

let.

On dit des chevaux qui ont ce défaut qu'ils se coupent, parce que la région contusionnée est fréquemment le siège de blessures plus ou moins graves, avec plaies simulant une coupure faite avec l'arête vive formée par le bord inférieur de la rive externe du fer.

Un cheval se coupe du devant ou du derrière, selon que ce sont les membres antérieurs ou postérieurs qui sont atteints. Ce défaut s'observe sur les chevaux dont les aplombs sont défectueux pendant la marche. Chez le cheval qui marche d'aplomb, les membres se meuvent dans une direction parallèle au plan médian du corps. L'aplomb devient défectueux lorsque le membre est déplacé, soit en dedans, soit en dehors de cette direction. Si le mouvement du membre se fait en dedans, c'est-à-dire dans l'adduction, on a toute chance de voir le cheval se couper. La contusion ou la plaie que ce défaut peut engendrer acquièrent souvent un caractère de gravité assez fort pour gêner la marche et quelquefois pour déterminer une boiterie qui mettra le sujet atteint dans l'impossibilité de continuer son service. Une fois l'animal guéri, il y a des chances pour que le mal revienne, puisque la cause exis

tera encore.

Une théorie bien simple a été exposée avec la plus grande précision par M. Delpérier dans la séance du 8 février 1894 de la Société centrale de médecine vétérinaire. D'après cette théorie, mon distingué confrère démontre que, pour empêcher les chevaux de se couper, il suffit de produire l'abduction artificielle du membre, c'est-à-dire d'empêcher sa déviation en dedans pendant la marche. Pour cela, il préconise l'application d'un bracelet fixé au pâturon, afin de limiter la flexion de la région phalangienne.

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