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marché de bestiaux tenu chaque semaine; que les foires mensuelles suffisant largement à tous les besoins, les agriculteurs ne demandent nullement l'adjonction à ces foires de marchés hebdomadaires qui ne pourraient que nuire aux foires existantes et déranger inutilement les cultivateurs de leurs travaux; que c'est cependant l'intérêt de ces derniers qu'il faut rechercher avant tout dans une question de cette nature; qu'il est évident, en effet, que si les marchés agricoles profitent indirectement à la ville où ils sont tenus, c'est bien dans l'intérêt immédiat des agriculteurs qu'ils doivent être institués ;

« Considérant que la création de semblables marchés a déjà été téntée autrefois dans le même emplacement de la Porte de Paris, mais sans ancun succès; qu'aujourd'hui les facultés productives de la région ne se sont pas développées au point de faire présumer que ce qui a échoué à une autre époque réussirait mieux à l'heure présente; En conséquence, la Société est d'avis :

« 1° Qu'il n'y a pas lieu de déplacer un certain nombre des foires mensuelles qui se tiennent actuellement au Cours pour les transférer sur la place du Pont-Guillon; qu'une pareille tentative serait de nature à compromettre sérieusement l'existence de ces nouvelles foires;

2° Que les foires mensuelles existantes suffisent amplement aux besoins des agriculteurs de la région ; qu'il est inutile de tenter d'y adjoindre des marchés hebdomadaires qui pourraient nuire aux foires, actuelles sans offrir, d'ailleurs, aucune chance sérieuse de succès ;

3° Que la présente délibération soit communiquée à l'administration compétente, qui voudra bien s'en inspirer dans la décision à intervenir. >>

M. Georges Bruant rappelle qu'il a souvent demandé l'établissement d'un marché à fourrages à Poitiers, et que

s'il était donné suite à son idée, on pourrait donner satisfaction, dans une certaine mesure, aux habitants du PontGuyon, en faisant installer ces marchés dans leur quartier. Plusieurs membres discutent sur l'utilité de remplacer les foires mensuelles par des marchés hebdomadaires. Mais la majorité n'est pas de cet avis.

La Société, à l'unanimité, est d'avis de transmettre au Conseil municipal le vœu formulé avec la plus grande précision par M. Deloze, à qui elle exprime tous ses remercîments.

M. Georges Bruant avait l'intention de nous communiquer divers documents relatifs aux conserves de viandes pour l'armée. On sait qu'il est question à la Chambre de faire fabriquer ces conserves avec le bétail indigène et sous le contrôle de l'Etat. Poitiers est tout indiqué pour avoir la fabrication nécessaire au 9o corps d'armée.

Le Conseil municipal ayant pris l'initiative de cette question, M. Bruant estime qu'il n'est pas nécessaire de lire les documents qu'il avait préparés. Espérant voir aboutir son projet qui offre le plus grand profit pour la ville de Poitiers et pour notre agriculture régionale qui aura là un excellent débouché, il propose que la Société prouve, par un vou, qu'elle s'associe aux efforts du Conseil municipal.

Cette proposition est adoptée à l'unanimité, et la Société émet le vœu suivant qui sera transmis à qui de droit: « La Société académique d'Agriculture, Belles-Lettres, «Sciences et Arts de Poitiers: Considérant qu'au point <«< de vue alimentaire, les conserves françaises sont très supérieures aux conserves étrangères ;

((

Que l'adoption de la mesure proposée serait de nature « à favoriser l'élevage national, en créant un nouveau « débouché pour notre agriculture, et une nouvelle << source de travail et de salaires pour nos ouvriers ;

« Considérant que la position de Poitiers au centre <d'un pays d'élevage est très avantageuse et qu'au point « de vue de la défense nationale, aucune autre ville ne << peut lutter avec elle pour l'approvisionnement du 9o «< corps d'armée ;

« Que Poitiers possède, à côté de l'abattoir et à pro<< ximité de la gare des chemins de fer un emplacement <inappréciable et qu'en y édifiant une fabrique de con< serves de viande, elle réunirait tous les avantages < qu'on peut désirer en pareille matière :

< Emet le vœu que l'administration municipale forme <d'urgence auprès des Ministres de la Guerre et de l'Agri«< culture toutes démarches nécessaires afin d'obtenir « l'autorisation de créer à Poitiers une fabrique de con« serves pour l'armée, et facilite par tous les moyens en « son pouvoir la réalisation de cet utile projet. >>

M. Georges Bruant présente un spécimen de pomme de terre dite Reine de Polders; ce tubercule d'une forme allongée et aplatie est, paraît-il, d'un goût très agréable et plus recommandable au point de vue alimentaire que toutes ces variétés desquelles on veut tirer les plus fortes proportions de fécule et qui conviennent mieux à l'industrie qu'à l'alimentation.

La Reine de Polders constitue un excellent aliment, précieux pour les grandes cultures. M. Pacaud dit qu'il cultive cette variété de pomme de terre depuis deux ans, et il trouve qu'elle a un très grand rendement.

M. Duhamel fait une communication sur l'ensilage des tiges et des feuilles de topinambour. Ce sujet qui a une si grande importance en agriculture, intéresse la Société au plus haut point. Jusqu'alors les feuilles et tiges de topinambour entraient dans l'alimentation du bétail jusqu'à l'époque des gelées. M. Deloze dit avoir utilisé ce genre d'alimentation avec succès depuis

deux ans. M. Duhamel donne le moyen de faire avec les tiges et les feuilles de topinambour un fourrage qui peut être donné en consommation toute l'année.

Sur la proposition de M. le Président, la Société émet l'avis que la note aussi.importante qu'intéressante de M. Duhamel sera insérée, in extenso, dans son Bulletin.

Notre laborieux et infatigable Vice-Président, non content d'apporter toujours une large part aux travaux de la Société, stimule le zèle de nos confrères éloignés. Il nous prouve que cela n'est pas inutilement en donnant lecture d'un des deux travaux que notre confrère, M. Viaud, a bien voulu faire à notre intention.

Dans ce travail qui a pour titre : De la Zoothérapie, ou traitement de l'homme malade par les animaux sains, M. Viaud commence par établir ce fait que la santé physique et la santé morale sont tout à fait en décroissance dans toutes les classes de la société, et il prend les statistiques officielles comme témoins.

Il déplore que pour combattre les états morbides si nombreux et si variés, on renonce à l'usage des agents naturels, pour recourir à la polypharmacie, à l'empirisme, au charlatanisme.

Il énumère et donne la définition de tous les systèmes thérapeutiques, d'après le professeur Raoux, de Lausanne.

Il fait une longue citation d'une étude en français du docteur Dock sur la Physiatrie ou Végétarisme appliqué à la Médecine. M. Viaud limite la citation qu'il fait de cette doctrine aux agents de la Physiatrie.

Il passe ensuite à son exposé succinct de l'effet des attractions et répulsions mutuelles des êtres vivants, effet d'après lequel le corps sain ou fort communique de la vitalité au corps malade ou faible, et, réciproquement,

les corps malades ou faibles communiquent leur état morbide aux corps sains.

Ceci peut se produire pour deux humains ou pour un humain cohabitant avec un animal.

A l'appui de ce principe, il cite plusieurs auteurs, entre autres le docteur Noirot.

Il aborde ensuite la partie pratique de la Zoothérapie en conseillant de recourir à des animaux jouissant d'une santé parfaite, et conseille de puiser des indications et des instructions pratiques dans les exemples de traitements heureux dont quelques-uns lui ont été fournis par le professeur Raoux, de Lausanne.

Ces observations comprennent sept cas de rhumatismes sur l'homme, tous guéris par l'application d'un animal sur la région douloureuse.

L'efficacité du traitement a été confirmée par la guérison des rhumatisants, la mort de cinq animaux, et sur un sixième animal pour un malaise manifesté par de la rancune pour le rhumatisant soulagé à ses dépens.

Le cas le plus curieux est celui d'un ecclésiastique à l'agonie, sauvé par un chat, qui en se posant sur le corps du moribond a fait diriger la mort de son côté.

Enfin, M. Viaud, rappelle l'influence salutaire de l'air des étables, Il cite une observation qui lui est personnelle celle d'un homme phtisique qui fait partie du détachement qu'il commande. Cet homme, paraît-il, trouvait un grand soulagement lorsqu'il était près des chevaux, et se sentait plus vigoureux après chaque séance de pansage.

Pour conclure, notre confrère déclare qu'il n'a pas la prétention de trancher la question de la Zoothérapie, qu'il ne fait que citer des faits recueillis par lui et d'autres, dans l'espoir d'attirer l'attention sur cette question pour en hâter la solution.

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