En 1530, il se fit inscrire sur les registres de la Faculté de médecine de Montpellier; en 1534, il accompagna à Rome, en qualité de médecin, le cardinal Jean de Bellay, ambassadeur de France. Revenu à Montpellier, il fut reçu docteur (1537) et exerça la médecine à Narbonne, à Castres, à Lyon. En 1551, il obtint la cure de Meudon et mourut à Paris en 1553. On a de lui quelques travaux sérieux, tels que des éditions de divers traités d'Hippocrate et de Galien. Mais l'ouvrage qui a rendu son nom immortel, c'est l'Histoire de Gargantua et de Pantagruel, roman satirique en cinq livres, qui parurent séparément de 1532 à 1565. Cette œuvre immense et puissante est un mélange prodigieux de science et de bouffonnerie, de vues élevées et d'obscénités grossières, de hautes leçons et de sanglantes satires. RACINE (Jean) (1639-1699), né à la Ferté-Milon. A l'âge de vingt et un ans, il débuta par une ode qui lui valut une pension de Louis XIV, poursuivit, malgré mille entraves, sa carrière poétique, protégé par le roi, appuyé par Molière et Boileau; ce dernier fut toujours pour lui un guide sûr et un ami dévoué. Andromaque inaugura, en 1667, la série de ses chefs-d'œuvre tragiques : Britannicus, Bérénice, Bajazet, Mithridate, Iphigénie, Phèdre. Beaucoup plus tard, à la prière de Mme de Maintenon, il composa Esther et Athalie. Il avait aussi donné en 1668 les Plaideurs, qui révèlent en lui une incroyable aptitude pour la comédie. Racine avait été nommé historiographe du roi; il l'accompagnait dans ses voyages et fréquentait la cour, tout en s'occupant avec soin de l'instruction et de l'éducation de ses enfants. REGNIER (Mathurin) (1573-1613), né à Chartres, était neveu du poète Desportes, dont l'exemple le porta de bonne heure à faire des vers. Disciple de Ronsard et de son école, il les a défendus contre Malherbe. Il imite fréquemment les anciens, mais en maître. On a de lui des Satires, des Épitres, des Elégies, etc. RONSARD (Pierre de) (1524-1585), né près de Vendôme, s'enferma à 18 ans avec le jeune Baïf, son ami, avec Joachim du Bellay, avec Henri Belleau et Antoine Muret, au collège de Coqueret, dont le savant Daurat venait d'être nommé principal, et résolut de faire passer dans notre langue toute la majesté d'expression et de pensée qu'il admirait chez les anciens. Ses premiers ouvrages poétiques, imprimés vers 1531, furent vivement, mais inutilement attaqués par Mellin de Saint-Gelais. Il excita de son vivant un enthousiasme. extraordinaire. Il faut lui reconnaître beaucoup d'imagination, de force, de verve, de grâce, et souvent un charme pénétrant et une délicatesse exquise de sentiment et d'expression. On a de lui des Odes, la Franciade, des Églogues, Élégies, Hymnes, Sonnets, etc. ROUSSEAU (J.-J.) (1712-1778), né à Genève, célèbre écrivain, a laissé de nombreux ouvrages, remarquables par la beauté du style: la Nouvelle Héloïse, le Contrat social, l'Emile, les Confessions, etc. SACY (Silvestre de), journaliste, membre de l'Académie françaișe, né à Paris (1801-1879). Il a fourni pendant plus de vingt ans, au Journal des Débats, des articles politiques et littéraires qui ont été réunis sous le titre de : Variétés littéraires, morales et historiques. SAINT-GELAIS (Mellin de), né à Angoulême en 1491, mort en 1558, fut aumônier du dauphin et bibliothécaire du roi François Ier à Fontainebleau. Poète et musicien, il fut l'âme des fêtes qui se donnaient à la cour et vécut dans l'intimité de Clément Marot. On a de lui des contes pleins de grâce et de naïveté, des épigrammes, des sonnets, des madrigaux. SAINT-ÉVREMONT (Ch.-Marguetel de Saint-Denis, seigneur de) (1613-1703), né à Saint-Denis-le-Gast, près de Coutances, se distingua à Rocroy, å Nordlingen, prit parti pour Mazarin pendant la Fronde, mais fut forcé de s'exiler pour avoir critiqué la Paix des Pyrénées; il vécut en Angleterre de 1661 à 1689. Il a laissé des Observations sur Salluste et Tacite; Réflexions sur la tragédie et la comédie, Réflexions sur le génie du peuple romain, Parallèles de Turenne et de Condé et des Lettres. SAND (George) (1804-1876), née à Paris. Célèbre romancière, a publié de nombreux ouvrages: Indiana, Lélia, la Mare au Diable, François le Champi, la Petite Fadette, le Marquis de Villemer, Mademoiselle de la Quintinie, etc. La fable est toujours attachante, les passions très délicatement et très finement analysées, et le tout recouvert d'un style incomparable. TAINE (Hippolyte), né à Vouziers, dans les Ardennes, en 1828; membre de l'Académie française. A composé plusieurs ouvrages considérables d'histoire, de littérature et de philosophie. Mort en 1893. THEURIET (André), né à Marly-le-Roi en 1833. Membre de l'Académie française. Prosateur et poète, il a publié le Chemin des bois, le Bleu et le Noir, les Nids, Sous Bois, etc. Ses œuvres se distinguent par un sentiment exquis et vrai de la nature. THIERS (Louis-Adolphe) (1797-1877), né à Marseille. Grand homme d'État et historien français, membre de l'Institut. Son Histoire de la Révolution française et son Histoire du Consulat et de l'Empire sont des œuvres célèbres où l'auteur, doué d'un admirable bon sens, d'une merveilleuse facilité à tout comprendre et à tout expliquer, est parvenu à rendre clairs et intéressants pour le lecteur les faits les plus embrouillés de cette période de notre histoire. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE (Jean), né en 1536 dans le Calvados, mort en 1649, fut précepteur d'un fils de Henri IV, puis de Louis XIII; il se retira de la cour en 1611 et s'adonna aux lettres. On a de lui un poème : De l'institution du prince, un Art poétique et de nombreuses pièces de vers. VILLEMAIN (Abel-François), professeur, écrivain et homme politique français, né à Paris en 1790 et mort en 1870. Il débuta dans les lettres par un Eloge de Montaigne et un Eloge de Montesquieu et publia ensuite une Histoire de Cromwell, Lascaris, un Essai sur l'état des Grecs depuis la conquéte musulmane, Essais sur le géme de Pindare, etc. Son œuvre capitale est son Cours de Littérature au dix-huitième siècle et son Cours de la Littérature du moyen âge. VOI TAIRE (1694-1778), né à Paris, fut à la fois poète, historien, philosophe. eut une réputation européenne et une influence très considérable sur son siècle. Il est surtout remarquable comme prosateur. On a de lui la Henriade. l'Histoire de Charles XII, le Siècle de Louis XIV, des tragédies: Mérope, Zaïre, etc., ainsi qu'une volumineuse correspondance. |