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FAIT à l'Institut national des sciences et arts, dans la séance du 20 prairial

an 10,

SUR L'OUVRAGE INTITULÉ:

MÉMOIRES sur les fièvres pestilentielles' et insidieuses du Levant, avec un Aperçu physique et médical du Sayd, etc.

« LE citoyen Pugnet s'est proposé de rendre

compte, non-seulement de ce qu'il a observé relativement aux maladies de l'Egypte en général, mais encore sur le sol de ce pays et sur les mœurs de ses habitans.

» Il en commence le tableau physique et moral par le Sayd ou la haute Egypte, qu'il décrit avec des détails très-instructifs. La distribution des montagnes, des vallées, la nature de leurs principes inorganiques, la température qui est la plus habituelle; l'action des vents, du soleil sur les rochers, les terres calcaires et quart zeuses, sur les corps organisés; le cours du Nil, ses élévations, ses débordemens et la qualité de ses eaux

dans les différentes saisons; les productions des vallées en comestibles, en substances médicamenteuses, en boisson, en animaux terrestres et aquatiques; le nombre, la population, le caractère, les mœurs, les occupations des habitans de la haute Egypte, leur régime diététique et médical, forment ce tableau, dans lequel il paraît n'avoir rien omis de ce qui était accessible à son œil observateur.

» Il a rappelé ensuite tous ces objets à l'inspection, à l'observation et au jugement du médecin, non par des théories vagues, mais par les lumières positives que lui donnaient les rapports, la vue et l'examen scrupuleux des malades qu'il traitait.

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D'après ces connaissances, il a indiqué les maladies propres à ce climat, maladies qui sont presque inévitables, mais qu'il assure être moins variées et moins multipliées que celles qui s'observent en Europe.

» Ce premier mémoire, fort court, intitulé: aperçu physique et médical de la haute Egypte, contient beaucoup de choses. C'est une vraie sta- : tistique précise de ce pays, source féconde, dit-il, de recherches et d'étonnement pour l'Européen observateur qui y aborde.

» Dans le second mémoire, l'auteur examine ces deux questions : la peste est-elle endémique

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en Egypte? est-il possible de la barnir de cette contrée ?

» Il résout affirmativement la première question, au moins quant à la majeure partie de la basse Egypte, où toutes les causes qui peuvent donner naissance à cette fièvre pernicieuse se rassemblent, par la nature et la distribution du sol, des eaux, par la succession rapide et presque inévitable d'une chaleur brûlante, d'un frais humide dans les vingt-quatre heures, par l'aridité des vents, la stagnation des eaux, mais sur-tout par l'insouciance, la paresse et la soumission aveugle de ses habitans au fatalisme.

» Il a cependant observé que les naturels étaient moins vivement affectés par ces causes, que les Européens nouvellement arrivés: mais il ne balance pas à affirmer que cette endémie, née dans l'Egypte même, est contagieuse; que les miasmes, émanés des humeurs qu'elle déprave et corrompt d'une manière particulière et encore inconnue, s'attachent aux vêtemens, aux meubles, y restent inertes pendant plusieurs années; que développés dans la suite par une cause quelconque, ils font es mêmes ra vages qu'ils avaient produits auparavant, la seule différence des effets provenant des dispositions propres à chaque individu, des localités et des circonstances.

» Détruire les causes qui suscitent cette fièvre,

serait sans doute le moyen de la prévenir; mais on ne peut espérer d'obtenir les réformes nécessaires ni du peuple, ni du gouvernement ottoman sous lequel il vit. Son bonheur exigerait une vigilance, une activité telles que les a déployées le général Bonaparte. La véritable et la seule ressource que l'on puisse opposer aujourd'hui (l'auteur écrivait en l'an vii) à la propagation de la maladie, est le maintien et l'augmentation des lazareths, des quarantaines sévères. Le citoyen Pugnet propose un plan à suivre dans ces établissemens, et il trace les règles de conduite pour les malades, et même pour ceux qui ne sont qu'exposés à la maladie.

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» Les 3., 4. et 5.o mémoires contiennent la description des maladies épidémiques annoncées comme de la même nature que celle qu'on nomme vulgairement peste, et qui ont régné en Syrie pendant l'an VII, à Damiette pendant le cours du premier été de l'an vIII, et au Caire en l'an IX.

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» Il distingue avec beaucoup de précision, quoique dans les plus grands détails, les symptômes particuliers à chacune de ces maladies sous l'empire de la cause générale qui affectait tous les individus essentiellement de la même manière, de cette manière qui caractérise les fièvres pernicieuses, c'est-à-dire, par l'affaiblisse ment subit ou le trouble des fonctions animales, dont le principe est, ou comme éteint, ou jeté

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