O muse! pourquoi passes-tu Et lui fais chanter le beau feu Que le bien du public en ses veines allume. Par elle son âme est nourrie; Par ses gémissemens il répond à ses plaintes; Durant la plus fière tempête Il abandonne son salut, Que, plein de colère et d'horreur, Le ciel tonne sur nous, et le sort nous poursuive, Dans sa conduite juste et sainte Il demeure en tranquillité, Ni d'espérance ni de crainte ; Ne l'ont su jamais émouvoir, Et jamais nuls appas n'ont son âme surprise : La beauté périssable est un bien qu'il méprise; Ebloui de clartés si grandes, Ainsi qu'à notre demi-dieu Je te viens faire mes offrandes. L'équitable siècle à venir Adorera ton souvenir, Et du siècle présent te nommera l'Alcide ; Tu serviras un jour d'objet à l'univers, Aux ministres d'exemple, aux monarques de guide, De matière à l'histoire, et de sujets aux vers. CHAPELAIN. SUR LA NAISSANCE DU DUC DE BRETAGNE. DESCENDS de la double colline, Quel dieu propice nous ramène Veut réparer le coup terrible Ne fut digne de vos faveurs. Peuples, voici le premier gage Ainsi durant la nuit obscure Quel monstre, de carnage avide, S'est emparé de l'univers? Quelle impitoyable Euménide De ses feux infecte les airs? Quel dieu souffle en tous lieux la guerre, Et semble à dépeupler la terre Qdes. 5 Exciter nos sanglantes mains? Arrête, furie implacable; Le ciel veut calmer ses rigueurs; Mais quel souffle divin m'enflamme? Les temps prédits par la Sibylle |