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Révolution Française," terminée en 1827. Ce livre, écrit avec éloquence, et où l'auteur essaie de rendre justice aux hommes de la Révolution, eut un immense succès et rendit Thiers si populaire que celui-ci acquit une grande influence politique. Il fonda le "National" avec le célèbre publiciste Armand Carrel et Mignet, et ce journal contribua à renverser Charles X. Sous Louis-Philippe, Thiers fut ministre, mais sa politique énergique déplut au roi et, à partir de 1840, Guizot fut au pouvoir.

Thiers se remit alors à ses études historiques et publia "le Consulat et l'Empire," en vingt volumes, ouvrage mieux écrit que "la Révolution," où l'épopée napoléonienne est racontée de la manière la plus intéressante. On a accusé l'auteur de partialité pour son héros, mais il nous a semblé, après une lecture attentive de cet immense travail, que l'historien fait bien ressortir les fautes de l'Empereur. Thiers revint à la politique après 1848 et fit opposition à Louis-Napoléon. Il fut arrêté au Coup d'état, mais rentra en France peu après et fut député sous l'Empire. Il fit acte de patriotisme en s'opposant à la déclaration de guerre contre la Prusse en 1870, fut le négociateur de la France après les désastres, sauva Belfort, fut le premier président de la troisième république et le libérateur du territoire. Il fut renversé par une coalition royaliste en mai 1873 et mourut en 1877. Peu d'hommes ont aussi bien mérité de leur patrie qu'Adolphe Thiers.

Les œuvres de Mignet sont plus sèches que celles de son ami, mais son "Histoire de la Révolution" est plus correcte et moins passionnée que celle de Thiers. Il publia aussi d'im

Mignet.

portants travaux sur Marie Stuart, François Ier et Charles-Quint.

On ne peut rien lire de plus intéressant que "l'Histoire des Ducs de Bourgogne" par de Barante. L'auteur fait revivre et parler les hommes du De temps de Philippe le Hardi, de Jean sans

Barante.

Peur, de Philippe le Bon et de Charles le Téméraire, mais ne nous dit pas ce qu'il pense de leurs actes et de leur caractère. Ceci n'est pas la vraie méthode historique.

Aucun écrivain ne nous présente l'histoire sous d'aussi vives couleurs que Jules Michelet (1798-1874). C'est un vrai poète et ses œuvres ont un Michelet. éclat et une force incomparables. Le coup d'œil qu'il jette sur la France, sur sa géographie, sur sa topographie, dans le premier chapitre de son "Histoire de France," est réellement grandiose, et l'on se sent inspiré en pensant aux grandes choses que l'auteur va nous raconter. Le chapitre sur Jeanne Darc est sublime et tout l'ouvrage est entraînant. Trop souvent, cependant, Michelet est plus poète qu'historien et fait appel à son imagination plutôt qu'aux documents. Il a écrit de nombreux ouvrages et dans tous se voit le poète et le grand écrivain, surtout dans l'Oiseau," "l'Insecte," "l'Amour," "la Femme," "la Mer," "la Montagne."

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Henri Martin (1810-1884) est aussi l'auteur d'une grande "Histoire de France," mais ses idées républicaines le font juger avec peut-être trop Historiens de sévérité la France monarchique.

divers.

Mentionnons encore parmi les historiens éminents: Michaud, "Histoire des Croisades"; de Tocqueville,

la" Démocratie en Amérique " et l'"Ancien Régime et la Révolution"; Louis Blanc, "Histoire de la Révolution"; Lanfrey, "Histoire de Napoléon "; Quinet," Fondation de la République des ProvinceUnies"; Victor Duruy, "Histoire Romaine."

Taine, célèbre comme critique par son "Histoire de la Littérature Anglaise," est aussi l'auteur des "Origines de la France Contemporaine." Le duc de Broglie, le duc d'Aumale, M. Rambaud, M. Lavisse sont au nombre des historiens contemporains les plus célèbres.

Conclusion.

Avec cette rapide esquisse de la littérature du XIXe siècle nous terminerons cette histoire de la littérature française. Nous avons tâché de présenter le tableau des œuvres littéraires d'un grand peuple, et nous avons cité bien des noms illustres depuis le moyen âge jusqu'à nos jours. Qu'on lise les chefs-d'œuvre dont nous avons parlé et on y trouvera de nobles sentiments exprimés dans une langue harmonieuse et claire.

Aucune littérature n'est plus féconde, plus sublime, que celle de ce grand pays qui s'appela la Gaule de Vercingétorix et qui est maintenant la France républicaine.

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Baïf (1532-1589), 60

),

Balzac (Honoré de), (1799-
1850), 332
Banville (Théodore de), (1823–
1891), 326

Barbier (1805-1882), 325
Barante (de), (1782-1866), 343
Barnave (1761-1793), 272
Baron (1653-1729), 136
Basselin (Olivier), (xve siècle),

63

Barthélemy (1796-1867), 324
Baudelaire (1821-1867), 326
Bayle (1647-1706), 216
Beaumarchais (1732--1799),
286

Belleau (Remi), (1528-1577),
60,83
Benoît de Sainte-More (XIIe
siècle), 15

Benserade (1612-1691), 94
Béranger (1780-1857), 315
Bernard (Charles de), (1805–
1850), 333

Bernard (Saint), (XIIe siècle),
48

Bernardin

de Saint-Pierre

(1734-1814), 270

Berryer (1790-1868), 338

Bertaut (1552-1611), 62

Balzac (J.-L. Guez de), (1597- Bertrand de Born (XIIe siècle),

1654), 91

16

Beyle (Stendahl), (1783–1842), | Chrestien (Florent),

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1596), 67

(1541-

Chrétien de Troyes (XIIe siè-
cle), 14

Christine de Pisan (xve siècle),
43
Claretie (1840-
), 334
Coeffeteau (1574-1623), 99
Colet (Mme

Louise), (1810-

1876), 325
Collé (1709-1783), 285
Collin d'Harleville (1735-1806),
291

Comines (Philippe de), (1445-
1511), 47

Comte (Auguste), (1798-1857),
338

Condillac (1715-1780), 243
Condorcet (1743-1794), 243
Conrart (1603-1675), 95
Constant (Benjamin), (1767-
1830), 296

Coppée (François), (1843- ),
326

Corneille (Pierre), (1606–1684),
102
Corneille (Thomas),
1709), 122

(1625-

Courier (Paul-Louis), (1772-
1825), 337

Cousin (Victor), (1792-1867),
338

Crébillon (1674-1762), 234
Cretin (XVIe siècle), 52

D

Dancourt (1661-1725), 284
Daudet (Alphonse), (1840- ),
335
Delavigne (Casimir), (1793-
1843), 314

Delille (1738-1813), 262
Delpit (Albert), (1849-1892),
334

Desbordes Valmore (Mme),
(1787-1859), 325

Descartes (1596-1650), 141

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