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insermentés de l'armée catholique et royale de Bretagne, et cette lettre, comme on le sait, n'était qu'une exhortation à la guerre.

CHAPITRE VIII.

TRAITÉ DE LA JAUNAIS.

PRÉSENCE DE CHARETTE ET DES CHEYS VEN

DÉENS A NANTES. - - ADHÉSION DES CHEFS DE LA CHOUANNE

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Quelque alarmants que fussent les événements que nous venons de rapporter, quelque sinistre conséquence qu'ils fissent pressentir (1), la Convention et le plus grand nombre des représen

(1) De la Roberie et le chevalier de Tinteniac venaient en effet de débarquer sur les côtes de la Vendée et de la Bretagne, munis des instructions de Puisaye et du cabinet anglais pour engager les insurgés à se tenir on mesure d'agir. Le premier avait péri dans les boues d'un marais de la Vendée, mais le second avait romis aux

tants en mission ne désespérèrent point d'un rapprochement. Les pourparlers entamés à Nantes entre les représentants qui avaient fait de cette ville le centre de leurs opérations, et les chefs vendéens, dont plusieurs s'étaient montrés au spectacle et dans les rues, étaient en effet du plus heureux présage. Charette offrait d'ailleurs par ses qualités personnelles, tous les moyens d'arriver à une franche et loyale réconciliation : les républicains comptaient beaucoup sur autorité et ses dispositions. Une première entrevue avait eu lieu vers le 20 nivôse, et c'était en conséquence de ces ouvertures, que Ruelle et Delaunay, deux des représentants, porteurs de l'acte d'amnistie, s'étaient rendus de Nantes à Paris, dans le but de prendre près du comité de salut public, de nouvelles instructions sur les difficultés qui pourraient se présenter. Mais le décret du 12 frimaire était explicite sur les pou

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chefs du Morbiban les instructions de Puisaye et les lettres de Pitt et de Windham, qui garantissaient au nom du cabinet anglais, les secours promis depuis si long-temps. Le mouvement que nous avons retracé dans le chapitre précédent, fut le résultat de ces communications,

voirs conférés aux représentants chargés de son exécution; ceux-ci avaient en effet reçu dès le principe la mission de faire tout ce que le bien de la patrie et les circonstances leur suggéreraient. La Convention confirma cette volonté le 27 nivôse, et déclara de nouveau que les représentants envoyés dans l'Ouest avaient des pouvoirs illimités pour terminer la guerre impie qui dévastait cette région. Les représentants des cinq départements de la Bretagne, présents à la Convention, prévinrent le même jour, par une lettre collective, leurs collègues Brue, Guezno et Guermeur de cette nouvelle confirmation de pouvoirs rendue commune à eux et aux représentants réunis à Nantes.

Une même pensée devait donc présider aux conférences partielles qui devaient amener un rapprochement; et la Convention ainsi que le comité de salut public n'entendaient pas qu'il pût y avoir division sur ce point; aussi les instructions du comité furent-elles précises à cet égard.

« L'écueil le plus dangereux dont vous ayez à vous défier, disait-il, est l'intrigue, dont on ne manquera pas d'animer les ressorts pour jeter parmi vous les semences d'une division qui nous ferait perdre tout le fruit de nos sollicitudes. »

Et c'est en conséquence de ces instructions, que Delaunay, l'Official et Menuau, écrivirent plusieurs fois de Nantes à leurs collègues en mission dans le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine pour qu'ils se joignissent à eux afin de se concerter sur les conditions générales de la pacification. Mais nous venons de dire quelles circonstances obligèrent les représentants fixés au centre de la Bretagne, à ne point s'éloigner de cette région. Parmi eux cependant, comme nous l'avons dit, deux hommes, Brue et Boursault, paraissaient surtout regarder la suspension d'armes convenue avec Boishardy et Cormatin comme une duperie. Guezno, Guermeur et Corbel, qui venaient de voir de près les excès de la chouannerie, n'étaient pas éloignés non plus de partager cette opinion; mais, avec Hoche et Bollet qui paraissaient avoir pris quelque confiance dans les démarches de Cormatin, ils pensaient, ainsi que le démontraient d'ailleurs les révélations fournies par le bureau central de Vannes, que, si quelques chefs du Morbihan voulaient la guerre, d'autres pouvaient bien vouloir la paix et n'être pas fâchés de se réconcilier avec la république pour rentrer dans leurs biens et jouir du repos. La cordiale franchise de Charette dans ses rapports avec les représentants

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