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Les autres lui montraient cette mer démontée
Et la lame en fureur qui crachait des galets.

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Un canot à la mer, ou nous sommes des lâches!
Le mien, si vous voulez, car aux plus rudes tâches
Il est bon; il ne craint ni le flot ni le vent,

Et je l'ai baptisé d'un beau nom: En avant!«...
Ah! les hommes sont fous, mon Tiennot!... Ils partirent
Et tous ont péri, tous... A l'heure où se retirent
Les vagues, tu m'as vue aller, tout cet hiver,
Chaque jour, aussi loin que va la basse mer.
Mais l'Océan qui meurt à mes pieds et les lave
N'a jamais rejeté la plus petite épave,

Pas plus du grand trois-mâts que du pauvre canot...
O mon mignon chéri! Pauvre petit Tiennot!

Ne va plus sur la mer... tu sais, j'ai ta promesse...
Monsieur le recteur t'aime et tu lui sers sa messe;
Il t'apprend l'écriture... Eh bien, c'est ton destin,
Tu deviendras un prêtre et parleras latin.

Et puis, loin de ces flots dont le bruit m'épouvante,
Quand tu seras curé, je serai ta servante.

Ne te fais pas marin!... D'ailleurs, tu m'as promis...
L'enfant se tait. Il songe à ses petits amis,

A ces gamins qu'il voit, dès que le matin brille,
A bord d'une chaloupe, aller à la godille,
Tandis qu'il n'ose plus, le craintif orphelin,
Pousser un aviron ni nouer un grelin.

Il a promis, il veut obéir à sa mère.
Mais, lorsque le curé, refermant sa grammaire,
Lui dit: >Va-t'en jouer!« et qu'il est libre enfin,
Troussé jusqu'aux genoux et sur le sable fin
Marchant pieds nus, il court bien vite sur la grève,
Et le fils du marin cherche à tromper son rêve.
Mais sentir l'apre vent souffler dans ses cheveux
Et l'eau froide monter sur ses mollets nerveux,
Voir au loin le gros coup de la lame mauvaise
Éclater en couvrant d'écume la falaise,
Remplir tout un panier de crevettes, chercher
Quelque hideux homard tapi sous un rocher,
Ou saisir le lançon dans sa fuite rapide,
Cela ne suffit pas à l'enfant intrépide.

Non! son ardent désir, c'est le bateau mouvant,
Avec sa voile ronde et ses deux focs au vent,
Et le lest de galets humides qui le charge,
C'est la course au lointain horizon, c'est le large
Avec sa forte houle et son grand souffle amer,
C'est l'ivresse d'aller sur cette vaste mer
Dont le parfum le grise et le rythme l'attire...
Et voilà de longs mois que dure ce martyre!
Mais le temps passe. Encore un équinoxe affreux!
Et les marins du port, un jour, causant entre eux,

Tout comme l'an dernier, sur la mer en délire,
Viennent de signaler un malheureux navire

Un brick, cette fois-ci,

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qui touche le récif. A chaque lame, il fait ce sursaut convulsif Qu'on pourrait appeler le râle du naufrage.

»>Un canot à la mer! des hommes de courage!<< Dit quelqu'un. Aucun d'eux n'a pu, certe, oublier Les camarades morts de l'automne dernier;

Mais voilà qu'on entoure une barque et qu'on l'arme.
La mère de Tiennot est là, pleine d'alarme,

Elle étreint son garçon et lui redit tous bas:

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>>Tu sais, tu me l'as bien promis . . . tu n'iras pas!<< Et, les yeux dilatés et se mordant la bouche, L'enfant ne répond rien et regarde, farouche, Les braves compagnons qui parent le bateau; Tout à coup, une lourde et sombre masse d'eau S'écroule avec fracas, couvrant tout de sa bave, Et devant l'orphelin elle jette une épave, Une planche pourrie et rongée où l'enfant A déjà distingué ces deux mots: En avant! L'Atlantique a tiré du fond de son repaire Ce débris de bateau. C'est un ordre du père! Les sauveteurs sont prêts; ils poussent leur canot,

Et, s'arrachant des bras de sa mère, Tiennot

Saute auprès d'eux, saisit, à la hâte une rame.

Et les voilà partis avec l'énorme lame!

Comme on les suit des yeux! Hardi, là! Comme ils vont!
Sainte Vierge! voyez cette lame de fond...

Ils ont chaviré... Non! le canot se redresse
Il va toucher, il touche au navire en détresse .
Il était temps, le brick se penche à faire peur
Ils reviennent déjà... Voilà des gens de cœur!
Qu'ils sont chargés! Ils ont de l'eau jusqu'au bordage.
>> Combien en avez-vous sauvé? Tout l'équipage!
Hurrah Vite! jetez une corde... Aidez-nous...<
Et, tandis que, joyeux, sautent sur les cailloux
Sauveteurs et sauvés, parmi l'écume amère,
Le brave enfant Tiennot dit à sa pauvre mère,
Qui de ses bras brisés l'entoure en sanglotant:

»

»Maman, ne gronde pas... Le père est si content!<<

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Dans le Midi: TROUBADOURS (langue d'oc): canzones, tensons, plaints, sirventes.

Dans le Nord: TROUVERES (langue d'oil): chansons de geste, romans, fabliaux, lais.

Cycle carlovingien:

THÉROULDE OU TUROLD [?] (11° siècle): Chanson de Roland.

Cycle breton de la Table ronde du roi Artus:

CHRESTIEN DE TROYES (12° siècle): Perceval le Gallois, Lancelot du Lac, etc.

Cycle d'Alexandre.

Roman d'Alexandre (12° siècle) (donne son nom au vers alexandrin).

ROBERT WACE (12° siècle): Romans de Brut et de Rou.

GUILLAUME DE LORRIS (règne de Louis IX)

JEAN DE MEUNG (règne de Philippe-le-Bel)

}

Roman de la Rose.

RUTEBEUF (règne de Louis IX), trouvère, auteur de fabliaux.
MARIE DE FRANCE, auteur de lais.

PIERRE DE SAINT-CLOUD (12° siècle), auteur d'une des meilleures parties du premier Roman de Renart.

JACQUEMART GELÉE DE LILLE (règne de Philippe-le-Bel), auteur de Renart le Nouvel.

GENRE LYRIQUE PROPREMENT DIT.

QUESNES DE BETHUNE (temps de la 4e croisade).

THIBAUT DE CHAMPAGNE (1201–1253), imitateur des troubadours. CHRISTINE DE PISAN (1363-1420): ballades, poésies légères.

EUSTACHE DESCHAMPS († 1422): ballades, rondeaux.

OLIVIER BASSELIN (15° siècle): chants bachiques appelés vaux-de-vire. CHARLES D'ORLÉANS (1391-1464).

VILLON (1431-1500): Le grand Testament.

GENRE DRAMATIQUE.

Mystères et Miracles représentés par les CONFRERIES. Privilège accordé en 1402 par Charles VI à la Confrérie de la Passion et Résurrection de Notre Seigneur. Moralités, farces et soties jouées par les BASOCHIENS et les ENFANTS

SANS SOUCI.

PIERRE GRINGOIRE (1475-1547): L'homme obstiné.

L'Avocat Pathelin (fin du 15° siècle), farce faussement attribuée à

Pierre Blanchet.

PROSE: CHRONIQUEURS.

VILLEHARDOUIN (1160-1213): Histoire de la Conquête de Constantinople ou Chronique des empereurs Baudouin et

Henri.

JOINVILLE (1223-1319): Histoire de saint Louis.

FROISSART (1333-1410): Chronique de France, d'Angleterre, etc. COMMINES (1445-1509): Mémoires.

IIE PÉRIODE. RENAISSANCE, XVIE SIÈCLE.

POÉSIE ÉPIQUE ET LYRIQUE.

CLÉMENT MAROT (1495-1544): elégies, épîtres, complaintes, ballades, rondeaux, chansons, épigrammes.

PIERRE DE RONSARD (1524-1585): odes, hymnes, sonnets, la Franciade, épopée.

LA PLEYADE FRANÇAISE: Ronsard, Du Bellay (Défense et Illustration de la langue française), Baif, Daurat, Belleau, Jodelle, Ponthus de Thiard.

DU BARTAS (1544-1590): Semaine, hymne didactique.
DESPORTES (1546-1606): Sonnets, Imitation des psaumes.
BERTAUD (1552-1611): poésies diverses.

AGRIPPA D'AUBIGNÉ (1551-1630): Les Tragiques, satires.

GENRE DRAMATIQUE.

La représentation des mystères est défendue en 1547.
Restauration du théâtre antique.

JODELLE (1532-1573): tragédies: Cléopâtre captive, Didon se
sacrifiant. Comédie: Eugène ou la Rencontre.
GARNIER (1545-1601): tragédies: Porcie, Hippolyte, Cornélie,
Marc-Antoine, la Troade, Bradamante.

PROSE.

RABELAIS (1483-1553): Vie de Gargantua et de Pantagruel, roman satirique.

MARGUERITE DE VALOIS, reine de Navarre (1492-1549): L'Hepta
méron, Lettres (à son frère François Ier).
CALVIN (1509-1564): Institution chrétienne.

AMYOT (1513-1593): Traduction de Plutarque.
LA BOETIE (1530-1563): De la servitude volontaire.
MONTAIGNE (1533-1592): Essais.

La Satire Menippée (1593), composée par Le Roy,
Pithou, Rapin, Durant, Chrestien, Passerat, Gillot.

IIIE PÉRIODE. PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIE SIÈCLE.

(JUSQU'EN 1661, ÉPOQUE DE LA MAJORITÉ DE LOUIS XIV.)

POÉSIE ÉPIQUE ET LYRIQUE.

FRANÇOIS DE MALHERBE (1555-1628), le réformateur de la langue et le législateur de la versification: odes, stances.

OF T

RÉGNIER (1573–1613): l'adversaire de Malherbe: satires, élégies.
RACAN (1589-1670): odes, stances, les Bergeries, pastorale.
VOITURE (1598-1648): poésies badines.

SCUDERI (1601-1667): Alaric, épopée; poésies légères.
SCARBON (1610-1660): poésies burlesques, L'Eneide travestie.

GENRE DRAMATIQUE.

HARDY (1560-1632): imitateur de drames italiens et espagnols. SCUDERI (1601-1667): tragi-comédies.

ROTEOU (1609-1650): Venceslas, tragédie; comédies.

CYRANO DE BERGERAC (1620-1655): Agrippine, tragédie.
Le Pédant joué, comédie.
SCARRON (1610-1660): comédies bouffonnes.
PIERRE CORNEILLE (1606-1684):

Le Cid (1636), tragédie tirée de l'histoire espagnole.
Horace (1638),

Cinna (1639),

} tragédies tirées de l'histoire romaine.

Polyeucte (1640), tragédie tirée d'une légende chrétienne.
Le Menteur (1642), comédie de caractère.

PROSE.

AGRIPPA D'AUBIGNÉ (1551-1630): Histoire universelle depuis l'an 1550 jusqu'à l'an 1601.

THÉODORE DE BÈZE (1509-1605): Abraham sacrifiant.

BALZAC (1594-1654): Lettres.

VOITURE (1598-1648): Lettres.

DESCARTES (1596-1650): Discours de la Méthode (1637).

PASCAL (1623-1662): Lettres provinciales (1656).

Pensées, publiées après sa mort.

IVE PÉRIODE. SIÈCLE DE LOUIS XIV.

(1661-1715.)

POÉSIE ÉPIQUE ET LYRIQUE.

LA FONTAINE (1621-1695): douze livres de Fables (1668-1692). BOILEAU (DESPRÉAUX) (1636-17,1):

Satires (1660-1698).

Epitres (1669-1695).

L'Art poétique (1669-1674).

Le Lutrin, poème héroï-comique (1672-1674).

GENRE DRAMATIQUE.

MOLIÈRE (JEAN-BAPTISTE POQUELIN) (1622-1673).

Comédies:

Les Précieuses ridicules* (1659).

L'Ecole des Maris (1661).

L'École des Femmes (1662).

Don Juan ou le Festin de Pierre* (1665).

* Les pièces marquées d'un astérisque (*) sont écrites en prose.

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