15 3. Vers moi sa main mourante Va, camarade, adieu! Uhland. (Amiel.) 21. LE FILS DE LA MONTAGNE. 1. Je suis le pâtre, enfant des monts! 2. Au berceau du torrent d'azur, 3. Ma maison forte est ce rocher. Qu'il hurle du nord au midi, Plus haut ma chanson retentit. Je suis le fils de la montagne. 4. Gronde à mes pieds, nuage en feu! Je suis debout dans le ciel bleu. Siffle, ouragan! je te connais Passe et laisse mon trône en paix; 5. Quand pour la guerre le tocsin Là-bas je serai dans mon rang Pour brandir mon glaive en chantant: Uhland. (Schuré.) 22. CHANT DE DIMANCHE DU BERGER. 1. C'est le jour du Seigneur! Restons sur la prairie immense, Un son de cloche . . . puis silence. .. Il tend sa main vers moi en mourant. 1. Dis-moi, quelle est donc cette histoire Dont mon cœur se souvient, De douce et antique mémoire, Qui toujours me revient? 2. La brise fraîchit, il fait sombre, Tout dort, tout grisonne; dans l'ombre 3. Là-haut une vierge immortelle Trône au soleil couchant, Son sein de rubis étincelle 1) La belle chante un chant; 4. Chante en peignant sa chevelure Un chant de merveilleuse allure, 5. Le pêcheur d'un désir sauvage 6. Je crois que la vague dévore Heine. (Schuré.) Le pêcheur frémit d'un désir 24. LE TOMBEAU DU BUSENTIN. 1. A Cosenza la nuit frémit un sombre chant, Le Busentin répond par un écho roulant. 2. Et sur ses bords des Goths marchent les ombres graves Qui pleurent Alaric, le premier de leurs braves. 5 3. Ils ont dû l'enterrer trop tôt et en ces lieux, Son jeune front encore orné de blonds cheveux. 4. Le Busentin les vit creuser sur son rivage Pour détourner ses eaux dans un autre passage. 5. On creusa de nouveau dans le lit desséché, 10 Y posa le cadavre à cheval, tout armé. 6. Puis on le recouvrit avec ses biens superbes Et planta sur les lieux les aquatiques herbes. 7. On détourna les eaux encor dans l'ancien lit, L'écumant Busentin y tombe avec grand bruit. 8. Et le chœur chanta: „Dors dans ta pompe héroïque, Le Romain ignore ton tombeau magnifique!“ 9. Et tous les Goths enfin répétèrent ces chants Busentin, porte-les à tous les océans! Platen. (Mondroit.) 2. Tout dormait: Les bois, les prés verts, 5 De son fouet n'était point avare, 5. Au galop, nos quatre chevaux 6. En un clin d'œil, plaine et forêt 7. Soudain, dans la splendeur de mai, Apparut de murs blancs fermé Et dressant haut sa croix de pierre. Rahn, Franz. Lesebuch. I. |