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6. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cachée il égrène

Les grelots d'argent du muguet.

7. Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
I met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

8. Puis lorsque sa besogne est faite
Et que son règne va finir

Au seuil d'avril tournant la tête

Il dit: Printemps, tu peux venir.

9. LOUANGES DE DIEU.

Théophile Gautier.

Tout l'univers est plein de sa magnificence;
Qu'on l'adore, ce Dieu, qu'on l'invoque à jamais.
Son empire a des temps précédé la naissance;
Chantons, publions ses bienfaits!

En vain l'injuste violence

Au peuple qui le loue imposerait silence;
Son nom ne périra jamais.

Le jour annonce au jour sa gloire et sa puissance,
Tout l'univers est plein de sa magnificence:

Chantons, publions ses bienfaits!

3. Il donne aux fleurs leur aimable peinture, Il fait naître et mûrir les fruits;

Il leur dispense avec mesure

Et la chaleur des jours et la fraîcheur des nuits.
Le champ qui les reçut les rend avec usure.
Il commande au soleil d'animer la nature,

Et la lumière est un don de ses mains;
Mais sa loi sainte, sa loi pure

Est le plus riche don qu'il ait fait aux humains.

20 4. O mont de Sinaï, conserve la mémoire,
De ce jour à jamais auguste et renommé,
Quand, sur ton sommet enflammé,

Dans un nuage épais le Seigneur enfermé

Fit luire aux yeux mortels un rayon de sa gloire.

Dis-nous pourquoi ces feux et ces éclairs,
Ces torrents de fumée et ce bruit dans les airs,
Ces trompettes et ce tonnerre?

Venait-il renverser l'ordre des éléments?
Sur ses antiques fondements
Venait-il ébranler la terre?

5. Il venait révéler aux enfants des Hébreux
De ses préceptes saints la lumière immortelle;
Il venait à ce peuple heureux

Ordonner de l'aimer d'une amour éternelle.
O divine, ô charmante loi!

O justice, ô bonté suprême!
Que de raisons, quelle douceur extrême
D'engager à ce Dieu son amour et sa foi!

6. D'un joug cruel il sauva nos aïeux,

Les nourrit au désert d'un pain délicieux;
Il nous donne ses lois, il se donne lui-même:

Pour tant de biens, il commande qu'on l'aime.
Des mers pour eux il entr'ouvrit les eaux,

D'un aride rocher fit sortir des ruisseaux;
Il nous donne ses lois, il se donne lui-même:

Pour tant de biens, il commande qu'on l'aime.

7. Vous qui ne connaissez qu'une crainte servile, Ingrats, un Dieu si bon ne peut-il vous charmer? Est-il donc à vos cœurs, est-il si difficile

8.

Et si pénible de l'aimer?

L'esclave craint le tyran qui l'outrage,

Mais des enfants l'amour est le partage.

Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits,

Et ne l'aimer jamais!

O divine, ô charmante loi!

O justice, ô bonté suprême!

Que de raisons, quelle douceur extrême. D'engager à ce Dieu son amour et sa foi!

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IV. Abschnitt.

Französische Lektüre mit deutschem Inhalt.

1. DIEU FAIT BIEN CE QU'IL FAIT.

„Père des animaux et des hommes," dit le cheval, en s'approchant du trône de Jupiter, „on veut que je sois la plus belle créature dont du aies orné le monde; et mon amourpropre me porte à le croire. Cependant n'y aurait-il pas en moi bien des choses à corriger?"

Que crois-tu donc qu'il y ait à corriger en toi?" reprit le dieu avec un sourire plein de bonté; parle, je me laisse conseiller." „Peut-être," continua le cheval, „serais-je plus rapide, si mes jambes étaient plus hautes et plus fines; un long cou comme celui du cygne ne me déparerait pas; un poitrail plus large augmenterait ma force; et puisque enfin tu m'as destinée à porter l'homme, ton favori, la selle que met sur moi le charitable cavalier pourrait bien m'être donné par la nature."

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Très bien," repartit Jupiter. „Patiente un moment." Alors le dieu prononça une parole créatrice: aussitôt la vie se répand dans la poussière, et tout à coup parut devant le trône céleste le hideux chameau.

A cette vue, le cheval tressaillit, trembla d'horreur et de dégoût.

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„Voilà des jambes plus hautes et plus fines," dit Jupiter; voilà un long cou de cygne; voilà un poitrail plus large, voilà une selle naturelle. Veux-tu, cheval, que je te transforme de la sorte?"

Le cheval tremblait encore.

„Va," poursuivit le Dieu; „pour cette fois, sois instruit sans être puni. Mais je veux que tu n'oublies jamais ta

témérité; ainsi donc, continue à vivre, nouvelle créature (Jupiter jeta sur le chameau un regard vivifiant), et que le cheval ne t'aperçoive jamais sans frissonner." Lessing.

2. JUPITER ET LA BREBIS.

La brebis avait beaucoup à souffrir de la part des autres animaux. Elle se présenta devant Jupiter pour s'en plaindre et le prier de la protéger contre ses ennemis. Il approuva sa demande et dit: Je reconnais que je t'ai laissé sans défense; mais si tu le désires, je placerai deux cornes sur le sommet de ta tête." „Oh non!" répondit la brebis; car je serais tentée d'en frapper comme le bouc."

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„Eh bien! je mettrai du venin dans ta salive." les serpents venimeux sont si détestés."

„Je t'armerai de dents et de griffes." avoir de commun avec les bêtes féroces.

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„Je ne veux rien

"Que veux-tu donc que je fasse? Il faut que tu puisses nuire aux autres, si tu veux te défendre contre eux."

„Alors, ô bon père! laisse-moi, comme je suis; car il vaut mieux souffrir le mal que de le faire.“

3. LES DEUX FRÈRES.

Lessing.

Se tenant embrassés comme deux frères, l'ange du sommeil et l'ange de la mort parcouraient la terre. C'était le soir. Ils s'arrêtèrent sur une colline non loin des habitations des hommes. Un silence mélancolique régnait tout à l'entour, et la cloche du soir se taisait dans le village lointain.

Calmes et silencieux, comme le demandent leurs fonctions, les deux génies bienfaisants de l'humanité étaient assis l'un à côté de l'autre, et déjà la nuit approchait. Alors l'ange du sommeil se leva de son siège de mousse, et répandit d'une main légère les semences invisibles du sommeil; le vent du soir les porta aux paisibles cabanes. Aussitôt le doux sommeil saisit les habitants des champs, depuis le vieillard qui marche avec un appui jusqu'à l'enfant du berceau. Le malade oublia ses douleurs, l'affligé ses chagrins, le pauvre ses soucis. Les yeux de tous se fermèrent.

Après avoir rempli ses fonctions, l'ange bienfaisant du sommeil vint se replacer à côté de son frère, dont la contenance est plus sévère; il s'écria avec une joie innocente: „Oh! qu'il

est doux de faire du bien sans être aperçu! Quand l'aurore paraîtra, les hommes me béniront comme leur ami et leur bienfaiteur. Que nous sommes heureux, nous, messagers invisibles de l'esprit du bien! qu'elle est belle notre paisible vocation!“

"

Ainsi parla le doux ange du sommeil. L'ange de la mort le regarda avec mélancolie, et une larme, comme les immortels en répandent, parut dans son grand œil noir. „Ah!" dit-il, que ne puis-je jouir comme toi de la reconnaissance des hommes! Mais moi, la terre me nomme son ennemi, et me regarde comme le destructeur de ses joies." „O mon frère," reprit l'ange du sommeil, l'homme de bien, à son dernier réveil, ne verra-t-il pas aussi en toi son ami, son bienfaiteur, et ne te bénira-t-il pas aussi avec reconnaissance? Ne sommes-nous pas frères et envoyés par le même père ?"

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Il dit; l'œil de l'ange de la mort rayonna, et les deux frères s'embrassèrent plus tendrement.

4. LA PÊCHE.

Krummacher.

Un laboureur rapporta de la ville cinq pêches d'une grande beauté. Ses enfants voyaient ce fruit pour la première fois. Ils regardèrent avec admiration ces belles pommes aux joues couleur de rose et couvertes d'un tendre duvet. Le père les distribua à ses quatre fils, et il y en eut une pour la mère.

Le soir, quand les enfants allaient se coucher, le père leur demanda comment ils avaient trouvé les pêches. "Délicieuses, cher papa," dit l'aîné; „c'est un beau fruit, et elles ont un goût à la fois doux et acide. J'ai gardé avec soin le noyau, et je le mettrai en terre pour en avoir un arbre.“\ - „Bien," dit le père, c'est pensé à l'avenir en sage économe, comme doit faire le laboureur." "Quant à moi," s'écria le plus jeune, j'ai mangé la mienne, j'ai jeté le noyau, et maman m'a encore 'donné la moitié de la sienne. Ah! c'était si bon, cela fondait dans la bouche." „Tu n'as pas, il est vrai, fait preuve de prudence," dit le père; „mais tu as agi naturellement et comme un enfant de ton âge. Tu auras dans ta vie assez d'occasions de te conduire avec prudence." Le second fils dit alors: „J'ai ramassé le noyau que mon petit frère avait jeté; je l'ai cassé et j'en ai mangé l'amande, qui était aussi douce qu'une noix; pour ma pêche, je l'ai vendue, et j'en ai retiré assez d'argent pour en acheter une douzaine, la première fois que j'irai à la

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