Œuvres complètes de P. J. de Béranger: contenant les dix chansons nouvelles, Volume 2

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Page 180 - PEUPLE On parlera de sa gloire Sous le chaume bien longtemps. L'humble toit, dans cinquante ans, Ne connaîtra plus d'autre histoire. Là viendront les villageois Dire alors à quelque vieille : Par des récits d'autrefois, Mère, abrégez notre veille.
Page 182 - J'ai depuis gardé son verre, Gardé son verre. — Vous l'avez encor, grand'mère ! Vous l'avez encor ! ' Le voici. Mais à sa perte Le héros fut entraîné. Lui, qu'un pape a couronné, Est mort dans une île déserte. Longtemps aucun ne l'a cru ; On disait : II va paraître. Par mer il est accouru ; L'étranger va voir son maître. Quand d'erreur on nous tira, Ma douleur fut bien amère, Fut bien amère. — Dieu vous bénira, grand'mère, Dieu vous bénira...
Page 317 - Qui découvrit un nouveau monde? Un fou qu'on raillait en tout lieu. Sur la croix que son sang inonde, Un fou qui meurt nous lègue un Dieu. Si demain, oubliant d'éclore, Le jour manquait, eh bien ! demain Quelque fou trouverait encore Un flambeau pour le genre humain.
Page 128 - C'est un grenier, point ne veux qu'on l'ignore. Là fut mon lit, bien chétif et bien dur ; Là fut ma table; et je retrouve encore Trois pieds d'un vers charbonnés sur le mur. Apparaissez, plaisirs de mon bel âge, Que d'un coup d'aile a fustigés le temps,' Vingt fois pour vous j'ai mis ma montre en gage.
Page 81 - Ma sœur est-elle mariée ? Avez-vous vu de nos garçons La foule, aux noces conviée, La célébrer dans leurs chansons? Et ces compagnons du jeune âge Qui m'ont suivi dans les combats, Ont-ils revu tous le village? De tant d'amis ne me parlez-vous pas?
Page 306 - J'ai dit : Qu'on m'enseigne un métier. Va, nous n'avons pas trop d'ouvrage, Répondaient-ils, va mendier. Riches, qui me disiez : Travaille, J'eus bien des os de vos repas ; J'ai bien dormi sur votre paille. Vieux vagabond, je ne vous maudis pas. « J'aurais pu voler, moi , pauvre homme ; Mais non ; mieux vaut tendre la main, Au pluSf j'ai dérobé la pomme Qui mûrit au bord du chemin.
Page 90 - Ces paysans, fils de la République, Sur la frontière à sa voix accourus? Pieds nus sans pain, sourds aux lâches alarmes, Tous à la gloire allaient du même pas. Le Rhin lui seul peut retremper nos armes. Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas!
Page 330 - Société, vieux et sombre édifice, Ta chute , hélas ! menace nos abris : Tu vas crouler : point de flambeau qui puisse Guider la foule à travers tes débris ! Où courons-nous? quel sage , en proie au doute , N'a sur son front vingt fois passé la main ? C'est aux soleils d'être sûrs de leur route : Dieu leur a dit : Voilà votre chemin. Mais le passé nous dévoile un mystère. Au...
Page 307 - Que me font vos vins et vos blés , Votre gloire et votre industrie , Et vos orateurs assemblés? Dans vos murs ouverts à ses armes, Lorsque l'étranger s'engraissait, Comme un sot j'ai versé des larmes. Vieux vagabond, sa main me nourrissait. Comme un insecte fait pour nuire , Hommes, que ne m'écrasiez-vous? Ah! plutôt vous deviez m'instruire A travailler au bien de tous. Mis à l'abri du vent contraire , Le ver fût devenu fourmi. Je vous aurais chéris en frère. Vieux vagabond, je meurs votre...
Page 129 - J'ai su depuis qui payait sa toilette. Dans un grenier, qu'on est bien à vingt ans ! A table un jour, jour de grande richesse, De mes amis les voix brillaient en chœur, Quand jusqu'ici monte un cri d'allégresse : A Marengo, Bonaparte est vainqueur. Le canon gronde ; un autre chant commence ; Nous célébrons tant de faits éclatans.

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