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PIECES JUSTIFICATIVES.

I

Page IV.

Acte de baptême de JEAN DE LA FONTAINE (extrait du registre de la paroisse de Saint-Crépin, à Château-Thierry).

Le vir jour de ce present mois (juillet) es l'an mil six cent vingt et ung, a esté baptisé par moi soussigné curé, un fils nommé Jehan. Le pere M° Charles de la Fontaine, conseiller du Roi et maistre des eaux et forets [de] la duché de Chaury. La mere damoyselle Françoise Pydou. Le parin, honorable home Jehan de la Fontaine, la marine Claude Josse, feme de Me Louis Guerin (ou Gurin ?), aussi maistre des eaux et forests au dict lieu.

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Acte de baptême de CLAUDE DE LA FONTAINE, frère puîné du poète (extrait du registre de la paroisse de Saint-Crépin, à Château-Thierry).

Ce mesme jour et an que dessus (26o jour de septembre 1623), a esté baptisé par moy soubsigné curé ung fils nommé Claude. Le pere M. Charles de la Fontaine, maistre des eaux et forests au duché de Chaûry. La mere damoyselle Françoise Pydou. Le parin Claude Rousselet, escuyer, conseiller du Roi et president au siege dudict lieu. La marine damoyselle Françoise Contesse, femme de M. Charles de la Haye, prevost audict Chaury.

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III

Page xxxI.

Acte de baptême de MARIE HÉRICART, femme du poète (extrait des registres de la paroisse de Saint-Vaast, à la Ferté-Milon).

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Le vingt sixieme avril mil six cent trente-trois a esté baptisée Marie, fille de noble homme Louis Hericart, lieutenant-criminel à la Ferté-Milon et damoyselle Agnès Petit. Levée sur les fonts par noble homme Claude Langlois, escuyer, seigneur de Chevigni et damoyselle Marie Methe1, veufve de feu Charles Petit, procureur du Roy au siege royal de Chastillon.

(Signe) P. N. COLLETET.

1. Ce nom, mal écrit sur le registre, doit être lu Marie Moët; elle était grand'mère de Mlle de la Fontaine. En effet, Agnès Petit était fille de Charles Petit, procureur du Roi aux eaux et forêts de Châtillon-sur-Marne, qui était chevalier, seigneur d'Urtebize et de Bailleux ; et de Marie Moët, fille de Jacques Moët, écuyer, seigneur de la Bretauche.

Nous tirons ces renseignements de notes qui nous ont été communiquées de la Ferté-Milon par M. Hazard, curé de Saint-Nicolas, paroisse de cette ville. Voici ce que ces mêmes notes nous ont fait savoir de la famille paternelle de la femme de la Fontaine. Nous y joignons entre crochets quelques autres indications qui nous ont été fournies par M. Médéric Lecomte, déjà cité ailleurs par nous.

Louis Héricart, père de Mlle de la Fontaine, était fils de Guillaume Héricart, lieutenant de bailliage à la Ferté-Milon, de 1618 à 1648. [Ce Guillaume Héricart, lieutenant civil et criminel et assesseur à la Ferté-Milon, vécut dans de grands sentiments de piété. Il mourat le 21 décembre 1648, à l'âge de soixante-dix-huit ans. Dans son testament du 24 octobre précédent, il se place sous la protection de Monsieur Saint-Vaast et de Monsieur SaintGuillaume, son ange gardien.] Sa femme était Nicole Cocault, d'une honorable famille de tabellions et procureurs de la Ferté-Milon. Ils laissèrent deux enfants Marie Héricart, femme de Jacques Jannart, laquelle devint dame de Thury par l'acquisition que fit son mari de ce domaine vers 1657"; et Louis Héricart, né en 1598, qui exerça, de 1625 à 1641, année de sa mort, l'office de lieutenant criminel, assesseur civil, que son père résigna en sa faveur, se contentant pour lui-même de celui de lieutenant civil. Il porta, à partir de 1629, le titre de seigneur d'Oigny (village près de la Ferté-Milon), ayant acquis cette terre le 28 juillet de la même année. Marié, comme nous

:

a Le second fils de Jacques Jannart et de Marie Héricart, étant mort sans postérité en 1712, laissa tous ses biens à Sébastien Héricart, petit-neveu de Mlle de la Fontaine. Depuis ce temps les terres et le château de Thury sont dans la famille Héricart de Thury. Ce château est tel encore aujourd'hui, sauf les réparations devenues nécessaires, qu'il était au temps de Jannart, le substitut du procureur général. On y conserve les portraits de la Fontaine et de sa femme, que M. le vicomte de Thury a permis de reproduire par la gravure pour notre Album,

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

CCVII

IV

Page XLVII.

Acte de baptême de CHARLES DE LA FONTAINE, fils du poëte (extrait du registre de la paroisse de Saint-Crépin, à Château-Thierry).

Le trente octobre et an que dessus (1653) a esté baptisé par moy prestre et curé de cette église soubsigné, un fils Charles. Son pere Jehan de la Fontaine, maistre des eaux et forêts, sa mere Marie Héricart. Le parin M. François de Mocroix, chanoine de l'eglise cathedrale de Rheims, la marine Geneviefve Her belin, femme de M. Jehan Josse, avocat au Parlement.

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Lettre (inédite) à Mademoiselle de la Fontaine, à Château-Thierry.

« Ma chère sœur, j'arriverai à Château-Thierry, jeudi au soir. Je pars par le coche de Joinville; la voiture répond bien peu à l'élégance de mon papier. Il me conduira à la Ferté, et de là je prendrai des chevaux. Mon voyage ne sera pas long. Les premiers jours du mois prochain, je compte être à Livry

l'avons vu, à Agnès Petit, il eut pour fils Louis Héricart, et Marie Héricart, femme de la Fontaine. Louis Héricart, beau-frère de notre poëte, eut, à son tour, l'office de lieutenant de bailliage, conservé, de père en fils, dans cette famille, depuis 1618 jusqu'en 1703. [Un acte de vente du 16 mai 1696 nous apprend qu'il vivait encore à cette date. Il était né en 1629, quatre ans avant Marie Héricart, sa sœur.]

La famille Héricart était une des plus anciennes de la Ferté-Milon, et des plus notables. [Denis Héricart était, en 1589, gouverneur du château de cette ville, et paya de sa vie sa fidélité au service du Roi. Il fut jeté par les habitants du haut des murailles dans les fossés. Cinq ans après, en 1594, son neveu, Jourdain Héricart, fut aussi gouverneur du château; mais pour les ligueurs.] Était-il de ces sages qui crient, selon les temps: Vive le Roi, vive la Ligue? Au siècle précédent, un autre Jourdain Héricart, qui vivait vers 1475, avait épousé une Colette Drouart. Nous notons cette alliance avec une famille de gentilshommes, seigneurs de Norroy et autres lieux, parce que Mlle de la Fontaine, descendante de ces Drouarts, se trouvait par eux parente de Jean Racine : voyez ci-dessus, p. LXX, et ci-après, p. ccix.

où l'on m'attend. Je vous annonce une nouvelle affreuse: Mademoiselle Regnaud est ma compagne de voyage; elle espère loger chez vous, en passant, jusqu'à la fin de ses affaires; tel est son projet. Ainsi, si vous ne pouvez me donner un lit, faites-moi le plaisir d'en faire demander à M. Thierrion de ma part. Je compte être quelques jours à Neuilly; aussi je serai très-peu incommode.

« M. le duc de Bouillon m'a promis que je trouverois à Château-Thierry des ordres pour les bois. Dieu le veuille! En tous cas, voici l'été, et nous avons le temps de les attendre. M. Desfossés m'a juré qu'on ne faisoit pas plus de diligence pour lui que pour vous. Mon papier vous paroîtra fou; je vous écris de chez Mme de Montboissier, où je n'en trouve pas d'autre. Mes respects à ma chère mère. Voici la quittance de Delabarre. Je vous embrasse de tout mon cœur et suis

. Ce mardi au soir. »

DE LA FONTAINE.

Voici l'explication des mots « l'élégance de mon papier » et de ceux-ci « Mon papier vous paroîtra fou ». Ce papier a une bordure de fleurs peintes à la gouache; en tête de la lettre, une petite figure de femme, et à la fin, entre « et suis » et la signature, un gentilhomme en habit rouge, l'épée au côté. Les costumes de ces deux personnages nous ont paru plutôt du dix-huitième siècle que du dix-septième. Sans oser nous prononcer absolument sur l'écriture, nous dirons que celle de notre poëte a quelques caractères que nous n'avons pu retrouver dans la lettre. Ni les personnes, ni les lieux que la lettre nomme ne nous sont familiers dans l'histoire de la Fontaine. La mention de la mère encore vivante, et sans qu'il soit question du père, est loin d'être sans difficultés. Nous trouvons une bien plus grande objection encore dans le passage sur le duc de Bouillon, qui, si l'on suppose la lettre écrite par notre Jean de la Fontaine, donne des ordres pour des distributions de bois à Château-Thierry, bien longtemps avant l'échange qui lui en fit posséder le duché. Nous croyons donc plutôt le petit billet écrit par le petit-fils de la Fontaine, Charles-Louis, à l'une des trois sœurs nées, comme lui, de Charles de la Fontaine et de Françoise-Jeanne du Tremblay. Les petites figures, peintes à la gouache, représentent assez probablement Mme et M. de Montboissier. Celui-ci, avec son habit rouge, pourrait être ce Montboissier-Beaufort, vicomte de Canillac, qui servit, avec grande distinction, dans les mousquetaires, de 1728 à 1751. La lettre aurait été écrite par Charles-Louis de la Fontaine à une date assez voisine de 1740. Né en 1718, il avait perdu son père en 1722. Sa m ère ne mourut qu'en 1763.

I

Page LXX.

TABLEAU GÉNÉALOGIQUE

qui prouve la parenté du poëte Jean 'Racine et de Marie Héricart, femme de la Fontaine, comme descendants de Pierre Drouart de Norroy, vivant

en 1400.

PIERRE DROUArt de Norroy, marié à JEANNE MOREIL DE LA GRAVELLE.

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