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Rursus hoc Pulli Parenti territi renunciant.

Mater illos tum quoque esse sine metu et cura imperat.
« Vos modo, inquit, adnotate diligenter omnia,
Quæque dicentur per illum, quæque fient denuo. »
Alia lux exoritur : Ales pabulatum provolat.
Ille vir bonus propinquos frustra et affines manet.
Quos jubens tandem valere, Filio edixit suo
Ut duas deferret illuc luce falces postera :

« Tu tibi unam sumito, inquit; alteram ipse sumpsero:
Rem geremus marte nostro et copiis domesticis, »
Hoc ubi rescivit Ales, ilicet Pullis ait:

« Nunc profecto providendum est vos ut alio transferam ;
Nam seges cras demetetur ista certo certius,

Quando is ipse cuja res est illam agendam suscipit. »
Hoc erit tibi argumentum semper in promptu situm,
Ne quid exspectes amicos, quod tute agere possies.

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Au demeurant ne hante ou frequente familierement ceux qui sont ou se veulent faire plus grands que toy, s'ils n'ont la teste et ceruelle si bien faictes qu'ils sachent bien conduire leur grandeur et n'en abuser. L'apologue d'Esope, lequel vray-semblablement il a emprunté de l'Ecclesiastic, faict bien à ce propos : C'estoient deux pots, l'un de fer, l'autre de terre, qui deliberoient aller en voiage et commission. Celui de fer soustenoit qu'ils deuroient aller ensemble et de compagnie, væ homini soli! ils s'esbatroient, deuiseroient, et gausseroient ensemble. « Monsieur de fer, respondit celuy de terre, vous m'excuserez s'il vous plaist : ie suis un pauure compagnon, qui n'ay brebis ny mouton; mais ie n'iray point auec vous, car il ne faut que un moins de rien, ou demie cholere pour me casser, et puis, adieu Fouquet! allez vostre chemin, et moy le mien: le premier arriué fera le logis à l'autre. » Vouloit le bon Esope monstrer par cest exemple comme il est malaisé et plus dangereux hanter les grands et ceux qui se veulent preualoir sur les autres, et encore beaucoup plus de faire du compagnon, et trop familiariser auec eux.

(Les Contes et Discours d'Eutrapel, par le feu seigneur de la Herissaye, gentilhomme breton. Rennes, 1585, folio 17 verso.)

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Rusticus ex malo sapidissima poma quotannis
Legit, et urbano lecta dedit domino:
Hinc, incredibili fructus dulcedine captus,
Malum ipsam in proprias transtulit areolas.
Hactenus illa ferax, sed longo debilis ævo,
Mota solo assueto, protinus aret iners.
Quod tandem ut patuit domino, spe lusus inani,
Damnavit celeres in sua damna manus;
Atque ait : « Heu! quanto satius fuit illa, coloni,
Parva licet, grato dona tulisse animo!

Possem ego avaritiam frænare gulamque voracem :
Nunc periere mihi et fœtus et ipse parens. »

(MILTON, Epigrammatun liber, XII. The Poetical works, Londres, 1842, tome IV, p. 428.)

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Pour lors auoit le Roy' deuers l'Empereur Jehan Tiercelin seigneur de Brosse, pour trauailler qu'il ne se appoinctast auec le duc de Bourgongne, et pour faire excuse de ce qu'il n'auoit enuoyé ses gens d'armes, comme il auoit promis, asseurant touiours le faire, et faisant les exploictz et dommaiges qu'il faisoit audict duc bien grans, tant es marches de Bourgongne que de Picardie. Et oultre luy ouurit ung party nouueau, qui estoit qu'ilz s'asseurassent bien l'ung de l'aultre de ne faire paix, ny trefues l'ung sans l'aultre; et que l'Empereur prinst toutes les seigneuries que ledict duc tenoit de l'Empire, et qui par raison en debuoient estre tenues, et qu'il les feist desclarer confisquees à luy; et que le Roy prendroit celles qui estoient tenues

1. Louis XI. -2. Frédéric III.

3. Charles le Téméraire.

de la couronne de France, comme Flandres, Arthois, Bourgongne, et plusieurs aultres. Combien que cest empereur ait esté toute sa vie homme de très peu de vertu, si estoit il bien entendu, et pour le long temps qu'il a vescu a veu beaucoup d'experience. Et puis ce partis, entre nous, luy auoient beaucoup duré; et il estoit las de la guerre, combien qu'elle ne luy coustast riens; car tous ses seigneurs d'Allemaigne y estoient à leurs despens, comme il est de coustume quand il touche le faict de l'Empire.

Ledict Empereur respondit que empres d'une ville d'Allemaigne y auoit ung grant ours, qui faisoit beaucoup de mal. Trois compaignons de ladicte ville, qui hantoient les tauernes, vindrent à ung tauernier, à qui ilz debuoient, prier qu'il leur acreust encores ung escot, et que auant deux iours le payeroient du tout; car ilz prendroient cest ours, qui faisoit tant de mal, dont la peau valloit beaucoup d'argent, sans les presens qui leur seroient faictz des bonnes gens. Ledict hoste acomplit leur demande; et quand ilz eurent disné, ilz allerent au lieu où hantoit cest ours; et comme ilz approcherent de la cauerne, ilz le trouuerent plus pres d'eulx qu'ilz ne pensoient. Ilz eurent paour, et se misrent en fuyte. L'ung gaigna ung arbre; l'aultre fuyt vers la ville; le tiers, l'ours le print, et le foulla fort soubz luy, en luy approchant le museau fort pres de l'oreille. Le poure homme estoit couché tout plat contre terre, et faisoit le mort. Or ceste beste est de telle nature que quant ce qu'elle tient, soit homme ou beste, des ce qu'il ne se remue plus, elle le laisse là, cuydant qu'il soit mort. Et ainsi cedict ours laissa ce poure homme, sans luy auoir faict gueres de mal; et se retira en sa cauerne. Des que le poure homme se veit desliuré, il se leua, tirant vers la ville. Son compaignon qui estoit sur l'arbre, lequel auoit veu ce mystere, descent, court et crye apres l'aultre, qui alloit deuant, qu'il l'attendist; lequel se tourna, et l'attendit. Quant ilz furent ioinctz, celluy qui auoit esté dessus l'arbre demanda à son compaignon, par serment, ce que l'ours luy auoit dict en conseil, qui si long temps luy auoit tenu le museau contre l'oreille. A quoy son compaignon luy respondit : « Il me disoit que iamais ie ne marchandasse de la peau de l'ours, iusques à ce que la beste fust morte. » Et auec ceste fable paya l'Empereur nostre homme, sans faire aultre responce, sinon en conseil, comme s'il vouloit dire : « Venez vous en icy, comme vous auez promis, et tuons cest homme, si nous pouuons; et puis despartons ses biens. »>

(Mémoires de Philippe de Commynes, Paris, Jules Renouard, 1840, livre IV, chapitre III, année 1475, tome I, p. 328-330.)

J. DE LA FONTAINE, I

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FABLE III.

La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que
le Bœuf.....

FABLE IV. Les deux Mulets.

FABLE V. Le Loup et le Chien..

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FABLE VI. La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en société

avec le Lion....

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