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On a beaucoup écrit sur l'éducation des filles, sous les rapports de la science du monde, de la morale, ainsi que de la religion. Tels sont les Traités de Mme la marquise de Lambert, de Fénélon, etc. mais on n'a pas considéré l'éducation du sexe sous le rapport de l'économie domestique, et je publierai peut-être un jour le plan de cette éducation; puisqu'il est vrai que l'économie est, sinon la seule, au moins la première science dont on doive instruire le sexe, parce que cette science est la source des vertus et du bonheur des familles; aussi ne trouvet-on point de mère coupable dans les temples de l'économie domestique, où l'innocence de la vie ne cesse de luire, de même que le feu sacré dans le temple des vestales.

J'avais esquissé le plan de cette éducation dans un de ces entretiens familiers avec un philosophe, le patriarche de l'économie en Amérique, titre dû à l'auteur du Bon-Homme Richard, ouvrage composé seulement de quelques feuil

lets, qui a opéré une révolution si étonnante dans les mœurs des Etats-Unis, et qui renferme ces mêmes préceptes d'économie et de morale que nous a transmis l'antiquité.

Mais ce plan que je m'engage à rédiger, pourra bien rester en projet, dans

le siècle où nous sommes au moins ce sera le rêve d'un bon époux, d'un bon père, qui a la longue habitude du bonheur domestique dans sa femme et dans ses enfans ce sera sur-tout l'hommage d'un sincère ami du sexe.

LE

LE MÉNAGE

DES FRUITS.

DE L'ÉCONOMIE DES FRUITS.

LA
La plupart des productions de la terre,

A

et principalement les fruits, n'offrent à l'homme, dans les climats froids et même tempérés, qu'une jouissance passagère ; mais rien de plus facile que l'art de conserver ces dons fugitifs de la nature, et de multiplier les ressources qu'ils procurent au ménage.

La chimie, mère de tous les arts, va jeter sur celui-ci quelques rayons de son flambeau ; car j'écris pour cette classe de Ménagères qui consentiront à trouver à côté d'une recette un principe; et c'est des principes qu'elles sauront tirer de nouvelles conséquences.

LES substances végétales, destinées par la nature à la nourriture de l'homme et des ani

maux, contiennent le principe éminemment nutritif dans les deux états de muqueux insipide et de muqueux sucré : ces deux substances sont les seules qui soient alimentaires.

Le muqueux insipide, et tel le donnent les farineux, la pomme-de-terre, etc., fait mucilage (1).

Le muqueux sucré, également mucilagineux, au lieu d'être insipide, est sucré. Il existe sous deux formes: ou il est cristallisable, et tel est le sucre ; ou il refuse de cristalliser, tel est le miel.

Les fruits sont doux ou sucrés; les fruits même dans lesquels l'acide est très-développé, verjus, oranges, groseilles, finissent par devenir doux, s'ils ne deviennent

pas sucrés. La greffe, la culture, un bon sol, une exposition favorable, ajoutent à cette saveur sucrée des fruits que leur maturité complette. Traitons donc de la maturité.

(1) On donne le nom de mucilage à tout ce qui fait colle, l'amidon de froment, la fécule de pomme-deterre et la farine de graine de lin, etc.

DE LA MATURITÉ.

JE distingue quatre sortes de maturités. Cet sont celles de végétation, de miellation, d'expectation, de coction.

Maturité de végétation.

La maturité de végétation est fixée par la nature à cette époque où les végétaux, ainsi que leurs parties destinées à en être détachées, telles que les fleurs, les fruits, les tubercules, après avoir parcouru le cercle de leur végétation, se séparent spontanément ou provoquent cette séparation. Tout indique la maturité du fruit, son volume, sa coloration, sa physionomie, son arôme : enfin, la facilité avec laquelle il cède à la main qui interroge cette maturité.

L'art est parvenu à hâter cette époque par d'ingénieux artifices: c'est ainsi que la section annulaire d'une branche, sa courbure, tout en concourant à assurer la fécondité de l'arbre et à en augmenter les productions accélèrent la maturité du fruit.

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