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SONNET.

Sur la mort d'une Parente.

P

Armi les doux transporcs d'une amitié fidéle,

Je voyois près d'Iris couler mes heureux jours. Iris que j'aime encor , & que j'aimai toujours , Brûloit des mêmes feux dont je brûlois pour elle.

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- ?
Quand par l'ordre du Ciel une fiévre cruelle
M'enleva cet objec de mes tendres amours ;
Et de tous mes plaisirs interrompant le cours
Me laissa de regrets une suite éternelle.

Ah ! qu'un si rude coup étonna mes esprits ! Que je versai de pleurs ! que je poufsai de cris! De combien de douleurs ma douleur fut suivie !

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Iris , tu fus alors moins à plaindre que moi.
Et, bien qu'un triste sort t’ait fait perdre la vie ,
Hélas ! en te perdant, j'ai plus perdu que

toi.

AUTRE SONNET.

Sur une de mes Parentes qui mourut toute jeune

entre les mains d'un Charlatan.

N Ourri dès le berceau près de la jeune Orance,

Et non moins par le cæur que par le sang lié, A ses jeux innocens Enfant associé , Je goûtois les douceurs d'une amicié charmante ;

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Quand un faux Esculape, à cervelle ignorante,
A la fin d'un long mal vainement pallié,
Rompant de ses beaux jours le fil crop délié
Pour jamais me rayit mon aimable Parente,

,

O! qu'un fi rude coup me fit verfer de pleurs !
Bien-tôt, la plume en main signalant mes douleurs,
Ye demandai raison d'un acte fi perfide.

Oui, j'en fis dès quinze ans ma plainte à l'Univers
Et l'ardeur de venger ce barbare homicide,
Fut le premier Démon qui m'inspira des vers.

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UI, j'ai dit dans mes vers, qu'un célébre
,,

Assassin,
Laissanr de Galien la Science infertile ,
D'ignorant Médecin devint Maçon habile :
Mais de parler de vous je n'eus jamais dessein ,
Perrault , ma Muse est trop

correcte.
Vous êtes , je l'avouë, ignorant Médecin,

Mais non pas habile Archicecte.

I I.

R

A Monsieur Racine.
*ACINE, plains ma destinée..

C'est demain la criste journée,
Où le Prophête Des-Marais,
Armé de cette même foudre
Qui mit le Port Royal en poudre ».
Va ine percer de mille traits.

C'en est fait , mon heure est venuë.

de Non, que ma Muse , soutenuë. Delma. De tes judicieux avis, rais en

N'ait assez de quoi le confondre : nuyeux à la Mais, cher ami, pour lui répondre ,

Hélas ! il faut lire Cloyis. *

* Poë

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mort.

II I.

Contre Saint Sorlain.

D Ans le Palais hier Bilain;

gager contre Ménage,
Qu'il étoit faux que Saint Sorlain
Concre Arnauld eûc fait un ouvrage:
Il en a fait , j'en (çais le tems ,
Dit un des plus fameux Libraires.
Attendez..... C'est depuis vingt ans,
On en tira cent Exemplaires.
C'est beaucoup, dis-je en m'approchant,
La piéce n'est pas fi publique.
Il faut

compter, dit le Marchand , Tout est encor dans ma boutique.

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IV.

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A Messieurs Pradon, & Bonecorse , qui firent en même tems paroître contre moi un'

Volume d'injures.
V Enez , Pradon , & Bonecorse,

Grands Ecrivains de même force, :-
De vos vers recevoir le prix :
Venez prendre dans mes Ecrits
La place que vos Noms demandent.
Linière & Perrin yous attendenc..

V.

Sur une Satire très-mauvaise que l'Abbé Cotin avoit faite , & qu'il faisoit courir

Sous mon nom.
N vain
E par

mille & mille outrages Mes ennemis , dans leurs ouvrages, Ont cru me rendre affreux aux yeux de l'Univers.

Corin, pour décrier mon stile ,
A pris un chemin plus facile :
C'eft de m'attribuer fes Vers..

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VI.

Contre lui même.

A Quoi bon rane d'efforts , de larmes , & de

,

Cocin, pour

faire ôter ton nom de mes ouvrages? Si tu veux du Public éviter les outrages, Fais effacer con nom de les propres

écrits:

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