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3T. Rapports &

des maifons.

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& le méridien, font la prémiére, la quatrième, la feptiéme & la dixiéme Elles font les plus fortes parceque leurs raions directs frappent bien plus à plomb, les fubfequentes, fçavoir la feconde, la cinquième, la huitiéme & l'onzième, font d'une force moienne; les tombantes qui font la troifiéme, la fixième, la neuvième, & la douzićme font les plus foibles.

La prémiére maifon appellée l'afcenpropriétés dant & l'angle d'Orient, fe rapporte Cka la vie & à la conftitution du corps; la feconde aux biens mobiliers & d'acquifition la troifiéme aux fréres & aux parents; la quatrième aux biens immeubles & de patrimoine; la cinquiéme aux enfants & à la joie,la fixiéme aux domestiques & aux maladies; la feptiéme aux femmes & aux ennemis déclarés; la huitième à la mort & aux fucceffions; la neuviéme aux voïages & à la religion; la dixiéme aux honneurs & aux dignités; l'onziéme à la profpérité & aux amis; la douzième à la prifon & aux ennemis cachés.

Comme les lieux que nous habitons fur la terre, contribuent beaucoup à nous mettre de belle ou de mauvaise humeur, de même les planétes exercent leurs qualités favorables ou nuifibles, fuivant les maifons qu'elles habitent. Chaque planéte a fon domicile favori, nommé proprement maifon, un domicile moins affectionné, mais pourtant favorable appellée exaltation; & les cieux admettant auffi bien que la terre une compenfation des biens & des maux, chaque planéte a deux autres domiciles, dont le prémier nommé fa décadence eft le moins finiftre, & le fecond appellé fa chute, eft tout à fait

contraire.

Tom. I.

[k] Raguf. de divinat. lib.1.epift.2. [1] Le Nobltabl.des philof.livr.6.

Ainfi le foleil [7] a pour mailon le lion, pour exaltation le bélier, pour décadence le verfeau, pour chute la balance. La lune a pour maifon l'écre-→ vifie, pour exaltation le taureau, pour décadence le capricorne, pour chute le fcorpion. Mercure a pour maifon les jumeaux, pour exaltation la vierge, pour décadence le fagittaire, pour chute les poiffons. Venus a pour maifons la balance & le taureau, pour exaltation les poiffons, pour décadence le bélier & le fcorpion, & pour chute la vierge. Mars a pour maisons le bélier & le fcorpion, pour exaltation le capricorne, pour décadence la balance & le taureau & , chute l'é pour creviffe. Jupiter a pour maifons le fagittaire & les poiffons, pour exaltation l'écrevifle, pour décadence les jumeaux & la vierge, & pour chute le capricorne. Saturne a pour maifon le capricorne, pour exaltation le verseau, pour décadence l'écrevifle, & pour chute le lion. Si l'on demande des raifons physiques de touts ces arran. gements, les aftrologues répondent qu'il fuffit qu'il n'y ait point de rai. fon phyfique, qui puiffe prouver que la chofe ne foit pas ainfi, & que ces découvertes font établies depuis longtemps fur des expériences qui ont fervi à des aphorifmes, dont on a vû de grands effets.

32.

Les pro.

maifos,des

Ces propriétés des maifons très chimériques en elles-mêmes, le paroiffent priétes, des encore évidemment, en ce qu'elles font fignées dif[m] affignées par Prolémée d'une façon, féremment. & par Héliodore d'une autre; diverfément décrites ment décrites par Manile, Materne, & Porphyre; attribuées d'une façon différente par les Egyptiens, Arabes Grecs, & Latins; autrement expliquées Mmmm

[m] Agripp.de vanit fcientiar,6,3 1.

33.

Des afpects

rités.

par les anciens & par les modernes. Ptolémée a établi fix afpects ou famion familia liarités [n], la conjonction, lorfque deux planétes font dans le même figne; l'oppofition qui coupe le cercle en deux parties égales, à un éloignement de 180. degrés, comme dans le bélier & la balance; le trine qui coupe le cercle en trois parties égales, de 120, degrés, à la diftance de quatre fignes, comme dans le lion & le fagittaire; le quadrat ou l'éloignement de trois fignes, qui coupe le cercle en quatre parties égales de 90. degrés, comme dans le bélier & le cancer; le fextil ou hexagone qui coupe le cercle en fix, à la distance de deux fignes ou de foixante degrés, comme dans le taureau & les jumeaux. Le fixiéme afpect eft l'antifce, quand deux corps céletes pofés fur la même ligne, appellée cercle de pofition à l'égard de la terre,tracent une ligne paralléle,ou é galement éloignée du point équinoxial. Les corps céleftes ont leurs afpects de deux maniéres, ou par rapport aux fignes & aux degrés du zodiaque ou par rapport au cercle qu'ils tracent, & à la pofition dans laquelle ils font à l'égard de la terre.

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L'afpect dans le zodiaque fe fait par le mouvement local des planétes, qui arrivent à tel ou tel degré ; leur afpect à l'égard de la terre fe fait par le rapport qu'elles ont à elle, fuivant la divifion des axes diurnes & nocturnes. Ainfi lorfque l'obliquité de la fphére eft telle, que le plus grand cercle diurne eft de feize heures, & le plus petit de huit; la moitié de ces huit ou feize heures fe partage en trois maifons. Chaque maifon qui dans le zodiaque eft un efpace fixe de deux heures, aura dans le grand cercle deux heures & quaran

te minutes,à l'égard de la terre; & n'aura qu'une heure & 20. minutes dans le petit cercle ; en forte que dans le grand cercle un quadrat qui ne comprend que trois maifons à l'égard de la terre, s'étendra à quatre fignes ou à 120. degrés dans le zodiaque, &y fera un trine; & par conféquent les deux planétes qui fe trouveroient l'une au milieu du ciel & l'autre à l'afcendant, feroient dans un trine du zodiaque; & dáns un quadrat à l'égard de la terre ; & au contraire dans le petit cercle, les trois maifons du cercle diurne n'enfermant que deux fignes ou foixante degrés du zodiaque, les deux planétes fituées l'une au milieu du ciel, & l'autre à l'afcen dant, feroient en quadrat à l'égard de la terre, & ne feroient qu'en fextil dans le zodiaque,

Quelques aftrologues ont voulu ajouter aux configurations précédentes l'octile de quarante-cinq degrés, qui coupe le cercle en huit parties égales; le duodécile de trente degrés, qui le coupe en douze; mais le plus grand nombre n'y a aucun égard,parceque ces afpects ne font pas capables de former des angles aflez forts, le raion ne faifant que gliffer fur le corps de la pla néte, fans prefque refléchir fur la terre.

L'oppofition & l'antifce font des afpects toujours finiftres; le quadrat a un peu moins de malignité; celui des malfaifants eft toujours mauvais, & celui des bienfaifants leur fait perdre beaucoup de leur bonté; le trine eft toujours favorable, celui des bienfaifants excellent, & celui des malfaifants non-feulement appaise leur malignité, mais les rend quelquefois bons. Enfin le fextil eft de même nature que

[n] Ptolem.apud Raguf. de divinat.lib.1, epift.8.

34.

le trine, mais moins fort & moins bon Toutes ces puérilités aftrologiques ne font pas inutiles à dévoiler fuccinc tement, les hommes étant portés à fuppofer des vertus occultes dans ce qu'ils ne connoiffent pas, & à passer aifément de l'admiration au mépris pour ce qui leur paroiffoit merveilleux, dès qu'ils viennent à le concevoir.

dit

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Chacun des éléments a deux des qua lités primitives. Le feu a une chaleur féche; l'air une humidité chaude; l'eau une froideur humide; & la terre une féchereffe froide. Les aftrologues ont que chaque figne a rapport à quelqu'un des éléments. Ils ont attribué au lion la chaleur du feu, à la vierge la fécherelle de la terre, à la balance l'humidité de l'air, au fcorpion la froideur de l'eau: & attribuant dans le même ordre les quatre mêmes qualités à touts Des quatre les fignes qui fe regardent de trine, ils triplicités. en ont formé les quatre triplicités []; celle du feu compofée du lion, du fagittaire, & du bélier; celle de la terre qui comprend la vierge, le capricor ne, & le taureau; celle de l'air qui réunit la balance, le verfeau, & les jumeaux; & celle de l'eau formée du fcorpion, des poiffons & de l'écreviffe. Les aftrologues ont trouvé du rapport entre ces triplicités, & les quatre humeurs du corps de l'homme: en forte que celle du feu répond au fang, celle de la terre à la mélancholie, celle de l'air à la bile, & celle de l'eau à

[o] Ptolem. quadripartit. lib.1.c.19. .....terreftria funt Capricornus, Taurus, & Erigone: funt aëris hæc tria, libra,

Hydrochoos, gemini; naturam fervat aquarum

Pifcibus, & cancro fimilis nepa: quæ tria reftant Ignea funt aries, Chiron,leo: mafcula

la pituite. Les fignes des triplicités ignée & aërienne, font mafculins & heureux: ceux des triplicités terreftre & aqueufe font féminins & infortunés . Il y a beaucoup d'apparence que les régles de l'aftrologie judiciare ont été faites par des hommes & non par des femmes, car le fexe mafculin y a partout un grand avantage.

Ces triplicités, felon les aftrologues, déterminent les plus grands événements, par la force unie des mêmes qualités élémentaires. C'est ainsi que l'embrafement général du monde arri vera, lorfque les dominateurs du ciel pénétrés eux-mêmes d'une qualité chaude & féche, fe rencontreront dans une triplicité ignée.

De la par

Ptolémée établit comme une pièce 35. principale de la figure, ce qu'il nom- tie de forme la partie de fortune. C'est l'endroit tune.. du ciel, qui fetrouve dans la nativité auffi éloigné de la lune, que l'afcendant l'eft du foleil.

Des cinq

Les cinq Aphétes de Ptolémée, aux- 16. quels il attribue une grande puiffan Aphètes. ce, font le foleil, la lune, l'afcen. dant, la partie de fortune, & le milieu du ciel. Il veut qu'on les confulte fur les biens & fur la durée de la vie, au lieu que d'autres aftrologues rejettent abfolument l'afcendant, la partie de fortune, & le milieu du ciel, foutenant [p]qu'il ne peut y avoir d'influence fans lumiére, ni aucune lumićre qui ne parte directement ou par réMmmm 2

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47.

De la tête & de la

dragon.

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Il y a la même diverfité de fentiments entre les aftrologues [9], au fujet de la quelle du tête & de la queue du dragon, qui font les points dans lefquels la lune coupe l'écliptique. Les uns le confidérent dans la nativité, pour affeoir en partie fur eux leurs jugements; les autres n'y ont aucun égard, fur le même principe qui vient d'être expliqué, que ce font des lieux vuides, deftitués de corps, & par conféquent de lumière & de réflexion, & qui varient continuellement. Suivant les aftrologues[r], les inces des étoi- fluences des étoiles fixes font les plus conftantes. Hermés d'Alexandrie allure[s], que celui qui aura dans les an gles de fa nativité les étoiles fortunées, comme le vautour, ou la queuë de poule, ou l'épaule de cheval, ou l'œil du taureau, fera riche, beau, fage, courageux, orné de toutes les bonnes qualités de l'ame & du corps, en dépit même des planétes.

Des influen

les fixes.

39.

De l'impul

de confulter

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Quand on peut joindre à la connoif fance du moment de la nativité, la connoiffance du moment de la conception[], les jugements de l'aftrologue en font très-fortifiés.

Les aftrologues, fuivant le fameux fion fecréte comte de la Mirandole [4], voulant qui avertit augmenter la moiffon que leur offre la les afties. vaine curiofité des hommes, & ne fe contentant pas de ces moments de la conception & de la nativité, qui font

[q] Raguf. de divinat, lib.1. epift.10. [r] Id. loc. citas. l.1. epift.11. [s] Herm, Alex, ap. Raguf. loc. citat.) [r] Pencer. de pracip. divination, generib.

fouvent ignorés, ils ont eu foin d'aver tir leurs bonnes pratiques, que toutes les fois qu'on a l'efprit frappé du défir de connoître quelque événement, alors le ciel eft difpofé de maniére, qu'il mon. tre l'événement dont on veut être éclairci: ce mouvement intérieur étant un figne que les aftres font prêts à répondre à qui fçaura les interroger. Les aftrologues ne font pas d'accord entr'eux, file temps de confulter les af tres, eft celui de cette impulsion, ou bien fi l'impulfion a fait connoître, qu'il en feroit temps, lorsque l'aftrologue feroit confulté.

Maniére de

Ileft affez difficile de concevoir,com- 40. ment-les aftrologues trouvent dans le prédire le cie! non feulement les événements qu'ils temps des prédifent, mais encore le temps précis auquel ils doivent arriver. Voici quels font leurs raifonnements à ce fujet. Ils imaginent [] que l'enfant qui nait eft placé dans le centre d'un cercle, & que dans l'inftant fatal de fa naissance,toutes les planétes font fituées en différents endroits de ce cercle,& que, fuivant leurs configurations entr'elles, elles fancent fur cet enfant des raïons de lumière,plus ou moins directs, ou brifés & refléchis, qui portent fur lui des influences différemment tempérées. Il faut en même temps comprendre que touts ces raions de lumiére ainfi influés au moment de la naiffance font comme autant de petites chaînes imperceptibles, qui actachent perpétuellement l'enfant à l'endroit du cercle, d'où il a reçu ces prémiéres influences, en forte que leur bénignité ou malignité aïant fixé fon levain en cet endroit pour le bien ou

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41.

Seconde

conde figure combinée avec la prémić-
re qui est toujours la principale, défi-
gnera la fortune de la deuxième année
de la vie de l'enfant, & continuantain-
fide jour en jour, on trouvera te rap-
port de ce que défignera la figure de
chaque jour, à chaque année qui lui ré-
pond. C'eft la véritable interprétation
de la progreffion du foleil, dont parle
Prolémée. Cette figure de la révolution
diurne prife dans les jours qui fuivent
la naiffance, eft beaucoup plus forte &
plus efficace, difent lesaftrologues, que
celle qu'on tire des révolutions annuel-
les, parce qu'étant plus proche du prin-
cipe, elle agit avec plus de vigueur.

le mal, lorsque la planéte qui a pro.
gnostiqué l'événement revient à l'en-
droit fatal auquel l'enfant eft attaché
par ces liens imperceptibles, elle fait
pour ainsi dire, gernver l'influence,
& l'excite à produire fon effet.

Dailleurs les aftrologues aïant divifé
dans la figure généthliaque l'efpace qui
eft entre les méridiens & les horizons en
autant de cercles de pofitions, que la
région a de degrés d'élevation de polle,
l'expérience a montré que chaque degré
de diftance, ou chaque cercle de pofi-
tion donne uncannée. Et on en a rendu
cette raifon, que la révolution diurne
eft l'abregé & l'image de la révolution
annuelle, puifque la terre ou le foleil
paffe en un jour les quatre points cardi-
naux des deux méridiens, & des deux
horizons, comme l'un ou l'autre de ces
globes paffe en une année les quatre
points des deux tropiques & des deux
équinoxes. Or comme ce globe avance
en un jour d'un degré prefque jufte du
zodiaque, ce degré qu'il parcourt en
un jour, opére une année dans la direc-
tion de l'astrologue.

Secondement la progreffion que fait pratique Je foleil depuis le moment de la naifanPour con- ce de Fenfant, fait jour par jour la prin temps des écipale détermination de fa fortune pour vénements. chaque année. Je m'explique par un à

noitre le

exemple: un enfant eft né aujourd'hui
une heure aprés midi & dix minutes.
Vous dreffez fa figure généthliaque fur
ce moment; c'eft la racine de fa vie, &
la figure générale qu'il faut fuivre pour
toujours. Mais fi l'on dreffe la figure de
l'état auquel le foleil & toutes les pla
-nétes fe trouvent le lendemain à la mê
- me beure & mêmes minutes, cette fe-

Les puérilités & les contradictions de touts ces raisonnements font trop fenfibles, pour mériter une réfutation détaillée. J'obferverai feulement que fuivant ces principes, les mêmes influences portent fur la terré les couronnes & les fupplices, les richeffes & la pauvreté, la liberté & da Prifon, la vie & la mort, la gloire & l'ignominie, & que de la même fource on fait fortis touts les contraires.

7.

lam.

Les préceptes de l'astrologie demandent, comme on le voit, beaucoup d'é tude & d'application. C'eft le cas de pro- Réflexion firer de cette belle réflexion du comte de de VéiuVérulam chancelier d'Angleterre [y } telle eft la folie des hommes, que la vigueur de leur efprit ne pouvant fuffire à embraffer tout ce que les fciences ont de vrai & de folide, ils l'emploient mal à propos, & l'énervent, pour ainfi dire, dans les chofes les plus frivoles, & les plus indignes de leur appli cation.

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Hobbes définit [z] l'aftrologie judi-
Mmmm 3

[] Verulam, de augmentis fcientiarum.
[] Fugiandæ ege ftatis caufa, hominis

ftratagema eft, ut prædam auferat à po-
pulo ftalto. Hobbes, de homine.

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