. IV. 74. que les vi. Liv. IV. temps la ferincntation du vin dans le medicala & depuis long-temps, que les vins, te effervescence de l'air est d'autant tion des par exemple, transportés en Angleter- plus vraisemblable, qu'elle nous eft à vins, lorra ' redes Canaries, de Guienne, & d’Ef. nous mêmes fort sensible par fa tiédeur. enes sont en pagne, souffrent quelque agitation & C'est la même cause physique , qui fait Reus. fermentation , lorsque la vigne est en que la chair de sanglier salés change de fleur : » El-il bien croiable que ces faveur & de couleur [b], dans le temps » flottes de corpuscules [8 I qui viennent du rot de ces animaux. » des Canaries, de Guienne, & d'Espa- Si l'on admettoit l'explication du » gne, aillent chacune chercher fort di- chevalier Digbi , on pourroit à plus tion plaisan» stinctement le tonneau de leur vin, forte raison ajouter foi sérieufement à te des effets » comme le chevalier Digbi semble le ce qui est rapporté dans les mémoires croscope. » faire entendre ? cela paroît assez gro. de Trévoux (i] par maniére de plai tesque, & néanmoins est beaucoupplus fanterie , qu'un homme avec un ex- , que quelques uns le feu féparoic touces les parties du » donnent aux corps ; pour expliquer bois, sur lequel ce feu agissoit , & les * ce qui leur plaît. dardoit contre un filet de bæuf qui Ce phénoméne ne doit pas paroîcre écoit à la broche , & en incisoit toutes fort embarassant à un Physicien. Il est les parties, dont les unes se convercilfacile de rejetter également & l'expli- foient en jus, & les autres fe tournoient Cation grotesque du chevalier Digbi, en une vapeur délicate, qui remplif Rre 75. 2 -'[f] on compose la poudre fulminante, vite botrum fentiunt : fic obfervatunt reur mutare, Monorailiom centuria no- [i] Mémoir, de Trévi Décombr, 1738. 76. Loic la cuisine, & chatouilloit les nari. lui, accroche par une infinité de pénes. Au fortir de la ville, ajoutoit cet cites visses, les corps dont les pores sont homme, vous vîmes dans la campagne disposés à souffrir leur infinuation ; les un liévre qu'on chassoit ; il para a dix pores de l'aiman sont disposés en mapas de nous, & le regardant avec le mi- niére de petits écroux, dont l'entrée coscope, il me parut comme un tifon cft d'un côté, & l'isfuö de l'autre : & de feu qui laisse après lui une grosse fu- la file de la maciére subtile , qui part mée. Dans un jeu de paume je fencis de d'un des poles de la terre , & est difl'inclination pour l'un des joueurs, & posée en maniére de willes , renconde l'aversion pour l'autre, & le microf- trant l'aiman, elle ne peut entrer dans cope me fic voir que les corpufcules ces pores, que: du côté disposé à la reque transpiroit celui pour qui j'avois cevoir; & fortant par l'autre côté, li de l'inclination, s'accrochojent avec elle trouve du fer ou un autre aiman, ceux que je transpirois moi même; ce qui aïene de pareilles disposicions , qui n'arrivoit pas à l'égard de l'autre. cette file de matiére subtile y entre L'auteur de cet article des mémoires de pareillement comme un tourbillon de Trévoux ajoute ce paffage d'Hora- petites villes, qui obligent ce fer ou ce[k]: A de pareils récits pouvez-vous, cct autre aiman de s'approher & de fe mes amis contenir vos éclats de rire ? joindre: car cette matière subtile chaf La physique moderne fait un grand se l'air intermédiaire , beaucoup plus Expiication des proprie- ufage de ses corpuscules, dans l'expli- grossier & moins agité qu'elle ; & cet tés de l'ai- cation des propriétés de l'aiman. air par la force de son relfort revenant Thalés [1] avoit attribué l'attrac. sur lui-même, & pressant les côcésoption de l'aiman à une ame végétative, posés de l'aiman & du fer, les poulie semblable à celle des plantes. Gaffendi l'un contre l'autre. a suivi cette opinion . Empedocle , C'est cette même matiére subtite, Démocrite, Placou, Epicure ont ex- qui formant autour du globe de la terpliqué cette attraction par l'écoule- re un courbillon trés délié, & mê. ment des particules, qui sortant de l'aj. lé aux parties grolliéres de l'air , dispoman & du fer , s'accrochent & obligent se les verges de fer, & les aiguilles ces.corps de s'approcher. Descartes re- de boussole aimantées dans le même prend de plus loin l'explication qu'il sens, & selon qu'elle se meut elle mêdonnc de l'aiman. Il établit pour prin. me, 8c les rend paralléles aux lignes cipe qu’une infinité de corpuscules ma- courbes , qu'elle décrit depuis l'équagnétiques [m] se meuvent circulaire- teur jusqu'aux poles. Ce tourbillon de ment autour de la terre , & que la matiére magnétique a utour du globe matiére subcile entre continuellement de la terre, n'est point du tout contraidans le globe terrestre par un de fes re aux loix du mouvement sur lequel poles, & en sort par l'autre. L'aiman est fondé le méchanisme de la nature. est environné d'une matiére subţile Le prémier élément ne peut pas tousemblable, qui tournožanc autour de jours s'élancer vers les régions supé's inan. [k] rifum teneatis, amici? Hor. [m] Magnes ideo dictus, qui in Ma. goefiâ repertus 78. 77. La mariére troisiéme 79. luia com rieures. La preslion générale de la ma- ment plus rapide de la mariére fubti- Pourquoi fés à le recevoir , & qui n'admettent aiguilles de boussole soient aimantées , l'aiguille pas les autres éléments. Nous avons pour recevoir une impression fenfible de la boufoblervé que la matière subtile s’inli.. des corpuscules magnetiques, parceque être aimannuë par tout;& que le soleil même, qui quand elles ont été touchées d'un bon téc. eit au centre du grand courbillon, en aiman,elles sont imprégnées de pareils eit abondımment pénétré. corpuscules magnetiques, qui y écane tiére doic être bien plûtôc considérée , Le fer perd la vertu que l'aiman lui muniquée Explication que la raclure du froitlement, elle pa- ingénieuse, que Descartes a donnée de de l'elaliroîc peu susceptible d'une figure, en l'élasticité du corps, en disant forme de ville; au lieu que l'on con- l'on plie un corps dur comme une laçoic aisément la maciére plus com- me d'epée, les parties s'écartent du pacte du croiséme élément disposée en côté convére, & s'approchent du côté forme de ville, par la figure que les concave, de sorte que les pores s'écréparties branchues ont contractée, ciffent du côté concave , & s'élargillent dans les pores de la terre, d'où elle du côté convexe ; & la matiére subtile s'est échapée. Car quoique les globes qui passe & repasse par ces pores , fait des planéces & du soleil même , foient ciorc contre les parties du corps ainsi composés de l’union des parties bran- plié, pour les écarter, les refouler , chues de cette maciere plus compacte & les remettre en leur premier état. du troisième élément, il y a toujours Ainsi lorsqu'on cient trop longtemps une quantité considérable de cette ma- un rellort dans la contrainte, l'élastici tiére, qui moins bien liée , & moins té diminuë , parce que la maciórésub. bien' unie se détache & est poussée hors tile élargic peu les pores qui de ces grands corps, soit par son pro- avoienc été retrellis. Et si l'on bat à pre mouvement, foit par le mouve: froid sur une cnclume une lame d'acier &o. cité. quc fi à 3. [»] Jour.de/fu.du 30, doar 1666. ! Rrr :3 mée. que les objets leur avoient impri- Chapitre de l'imagination & des sens: Quelques physiciens estiment que la letters S. Augustin [d] ne peut compren- choroïde est le principal organe de la cien ne dre que les grands miroirs n'augmen vûë [f]. D'autres souciennent qu'on ne s'accordin tent point les objets qu'ils représentent, peuc refuser à la rétine d'être le princi- gane de ia & que cependant les petits miroirs pal instrument de la faculté visuelle. vie, diminuent & réduisent à la propor. Suivant ce dernier sentiment, la rétine tion de leur étenduë toutes les figures reçoit l'impression de la lumiére & des qu'ils renvoient vers nos yeux. Il affue espéces visibles: ce qu'il y a lieu de prere qu'il y a en cela quelque vertu le fumer, de ce que la rétine est un tissu créte. velouté de petits filets déliés , & qu'elle Porphyre trouvant de l'impossibilité est par consequent fort sensible à des imà expliquer la vuë par l'action des pressions très fines, telles que font cel. corps, a soutenu une opinion forc éloi- les de la lumiére & des espéces visibles ; gnée de toutes les autres: il a regardé & de ce qu'elle est située dans le fond la faculté de voir comme purement de l'oeil où les corpuscules visuels doispirituelle , v'admettant ni raïons vi- vent se réunir après avoir traversé les fuels, ni espéces visibles , ni aucune humeurs. Ensuite la rétine fait parler autre chose corporelle qui contribuë immédiatement dans le cerveau par le à la vision ; & il a prétendu que l'ame nerf optique, l'impression qu'elle a reexcitée à la verité par le sens de la vûë, çuë. Le !nerf optique aboutit par une mais sans aucune coopération de la part extrémité à la rétine , & fon autre exde ce sens, voit touts les objets en elle trémité va directement se rendre dans feule & au-dedans d'elle-même . Ce la substance du cerveau, où il porte la sentiment laisse subsister toutes les mê: sensation qui a été faite par les traces mes difficultés, n'expliquant pas de de l'objet, qui s'est peint sur la récine, quelle maniére le sens de la vûë est car les nerfs sont les vehicules des senaffecté pour exciter l'ame. sations. L'usage que ces Physiciens atLe pére Mallebranche [e] a privé tribuent à la choroide est d'arrêter les également l'ame & le corps de la fa- éspéces visibles que la grande finesse de culté de voir; & il a voulu établir que la rétine laisseroit passer, faisant à peu l'ame ne peut rien connoître ni par l'en- près à l'égard de la rétine,ce que tremise des sens, ni par réflexion sur j'étain fait à l'égard d'une glace de elle même: & qu'elle ne peut apper. miroir. cevoir tout les objets foit spirituels soit Le sens de l'oüie a donné bien" 65. corporels qu'en Dieu . Il sera traité de l'exercice a la subtilité des Phy. tions des de plus au long de cette opinion dans le ficiens . Le son [8] est un frémif- fon Observa [d] Mirum autem eft quod in imagini- matur. Hic profectò aliquid latet. S Ang. -- fement du corps fonore , ou un cer. ment lorsqu'il est dans toute sa fora' tain nombre de vibrations de ses pare ce qu'à la fin lorsqu'il est presque' tiesi insensibles mises en ressort: les entierément dissipé. Si le bruit d'un unes aprés les autres par la répercus! canon porte à dix mille coises , & cel sion . Le progrès du son n'approche lui d'un mousquet à deux mille , & pas de la rapidité de la dumière. En que touts deux partent à la fois, ils une seconde il parcourt 180. toises, arriveront à deux mille toises en mê. & par consequent en une minute il me temps ; & le coup de mousquet en parcourt dix mille huit cents , & fera aussi-côt entendu à cette distance il feroit en un heure plus de deux que le coup de canon. cents quatre-vingt trois lieuës com- Ce phénoméne du Con est causé, munes de France, fi nul obstacle écran. parceque dans le fon fort au comger ne s'opposoit à son cours. mencement ,.& dans le fon af. On peut connoître à peu près ; foibli à la fin, les vibrations des quelle est la distance de la foudre, partics insensibles, leurs compresen remarquant combien de fois le fions , & dilatations emploient des poulx bat, entre l'éclair & le bruit. temps égaux. Les vibrations du fon Bat-il fix fois ? le tonnerre est envis fore sont à la vérité plus grandes : ron à six mille pas. Cinq fois ? di celles du son affoibli font petites à cinq mille pas. Car le son, qui ara proposition ; mais Jes grandes & rive par un progrés succesif, est par- les petites se font dans des temps ti de l'endroit où est le tonnerre, égaux. L'exemple des pendules elt au même inftant que l'éclair paroît; la preuve de cette explication : Si & selon les observations de l'acadés le pendule a plus de force & de vimie rosale des sciences , il fait en, teffe ; il a aussi plus de chemin à virov mille pas pendant un bacte- faire : de même si l'excés de force ment de poulx ou dans une seo comprime davantage. les parties inconde. La chute du tonnerre est fensibles qui contribuent au son, elausli promte que l'éclair , & pré- lcs font plus de chemin en s'éloivient le bruit. On ne peut être ef- gnant , & cn se rapprochant pour fraié d'un coup de tonnerre : dit reprendre par leur ressort leur pré. Sénéque [b], que lorsqu'on est déja, miére extension ; & par une raison échapé au danger. contraire, dans le fon affoibli elles C'est une expérience de l'académie font moins de chemin pour revenir des sciences, qui est très remarqua- fur elles-mêmes. Ainsi le son proble , que le moindre bruit & le duit par ces contra&tions & dilataplus violent , ne parcourent qu'une, tions , doit faire un égal progrés même distance dans le même inter quoiqu'il ait plus ou moins de forvalle de temps , & que le son n'a ce. Il y a seulement quelque difpas plus de vitesse au commence- férence , quoique très petite, dans 299 3 [6] Nemo unquam fulmen timuit, nisi qui effugit , Sex, Baiural. queft, lib, 2. 6.99. |