$ VORS. les grands désordres & dans les temps critiques , n'ont pas laissé de faire dangereux de la république. Auguste beaucoup de cas de ces prédictions fit rassembler & apporter à Rome attribuées aux Sibylles , & les Chrétout ce qu'il put trouver de vers & tiens de la primitive église étoient de monuments des Sibylles.' tellement persuadés de leur authen Ces oracles Sibyllins furent confer- ticité, que les Payens ( a), par raillevés jusqu'au temps d'Honorius & du ric, les appelloient Sibyllins. jeune Théodofe [*], que Flavius Scilicho beaupére d'Honorius les fit bruler l'an 399. de l'ére Chrétienne, ola olado ola & fic détruire jusqu'aux fondements le temple d'Apollon où ils avoient été gardés. CHAPITRE DIXIÉME. Il n'est pas douteux que ce ne soit un on des 1i- ouvrage supposé [y], que les vers Tes Sibyl- Sibyllins qui nous restent en huit livres. Des Augures. ins que nous On y trouve des prédictions sur Moyse, qui a été plus ancien qu'aucune des sur les prédictions augurales prouvé Quelques auteurs graves prévenus par les exemples tirés de l'histoire. par leur zéle, & d'ailleurs mauvais 13. Mauvaise application de quel (*) Onuphr.de Sibyll. Regul.de divinat. Bib. 2.6.12. (y) Blondel, des Sibyll. vor de poët Gree. (z) M. l'abbé Banier, explicar, historiq. des fables, entret, 23.1. 3.p. 338. (A) Orig.contra Cell. lib. 3 L Es Augures, suivant Cicéron [ ques passages de l'écriture a la science La nymphe Bigoïs avoit écric dans la Toscane un livre de l'interpréta tion des éclairs: ce livre étoit gardé suivant Cicéron [a], dans le temple d'Apollon · Lorsque ont été inventés par politique le tonnerre commençoit à se faire avantageuse à la république. Il fe & obfervoit avec foin de quel côté Quelle apparence y a-t.il, dit Tite- Les augures étoient des plus sinistres, La maniére d'observer les augures de la cavalerie. Q. Sulpitius fut déposes réduits a été réduite en préceptes , & les an- fé du pontificat , parce que le chaen préceju ciens en avoient fait une science, dans peau sacerdotal étoit tombé de fa tête laquelle Amphiaraus, Tirésias, Mop- en sacrifiant. Marcellus [i] abdiqua tion 9 la) Aufpicia ista ad utilitatem effe tum est, qui mirari se aïebat quòd non reipublicæ compofita. Cic. de legib. lib. 2. rideret aruspex, arulpicem cùm videret. (6) Urbem philofophiæ, mihi crede Cic. de divinar. lib. 2. proditis, dum castella defenditis. Nam (c) Telemus Eurymedes, quem nulla dum aruspiciniam veram effe vultis,phya fefellerat ales. Ovid. meram. lib. 13. Lologiam totam pervertitis. Cic. de divi. (1) Iutonuit lævum. Virgil. nitar lib. 2. (5) Alex, ab. Alex. genial. dier. lib. 5.c.ij. (c) Quid enim interest , fi pulli non (h ) Occentus autem Toricis auditus palcenturfi ex caveà tardiùs exierint, fi Fabio Maximo dictaturam, C. Flaminio occinerit avis; parva funt hæc,fed parva magifterium equitum deponendi caulan ifta non contemnendo , majores noftri præbuit. Val. Max. lib 1... 1. maximam hanc rempublicam fecerunt. (i) Plurarg, vie de Marcell. (d) Vetus illud Catonis admodum ici lique tion; & il eut le titre de Proconsul, pour naire. A l'égard da vol, li les oiseauxéto- Les oiseaux que les augures obserDémocrite avoit composé plusieurs voient avec le plus de soin étoient livres sur les augures. Jules Célar, les vautours, les aigles, les corbeaux , au rapport de Macrobe, avoit fait au les chats huants, les corneilles [ m), moins seize livres des entrailles des les tourterelles, les cygnes [n), les victimes. geays, les coqs, les abeilles, les cigaL'institution des augures avoit eu les, & en général, les oiseaux de proie, L'inftitue un fondement raisonnable & phyfi. & les insc&es. Eures avoit que, de connoître par les entrailles Hercule regardoit le vautour, comau un fon des bêtes, la qualité de l'eau, de la de mentphy. me un augure très favorable. C'est le terre, de l'air, des viandes. Mais ces moins malfaisant de touts les animaux, conje&ures simples & purement na- il ne gâce aucun des fruits de la terre, il turelles dégénérérent bientôt en super- ne se nourrit que de chair morte, il ftition & en fourberic. ne cuë, ni ne blelle aucun animal vi. On entendit plus particuliéremenç vant. C'est pour cette raison que les rioa des au-14 Diftinc. In par l'auspice, l'inspection des oi- vautours étoient consacrés à Ilis, & surco. seaux; par l'augure, la prédištion que la tête de la statuë étoit ornée de de la prison, un hibou vint se per- Ddd [k] Ces livres éroient nommés, Libri ful- fuvor ables: Unde & gruere verbum antiminales, fulgurales. Cic. de divinar, lib. s. quum à quo congruere proficit . Joan. Sa [1] Auspicium quasi a vispicium. risber de nugis curialium,lib.1.6.13. Le Butor do le Faucon étoient d'excellents Aruspicium ex victimis in ara inspicien- augures. Triorchen verò , cui principadis. tum dedêres augures,& falconem felicis [m] Sæpe sinistra ca va prædixit ab ili. eventûs, futurique maximi boni fpem ce cornix. Virgil. habere augurio expertissimo compertum [n] Cycnus in auspiciis semper lætis- eft. Eft autem triorches, quem buteonem simus ales : antiquitas dixit. Hunc optant nautæ, quia se non mergit Quodque tres testes habeat , triorches in undas. dietus. Alex ab. Alex.genial. dier.lib.5.c.13. Es Virgile dir: bis senos lætantes aëre [•] Pencer, de precip. divinaf, genecycnos. rib. Les gruës palloient auffi pour des augures [p] Joseph, anriq. lib. 18. 6.8, 6. Plaisanteries Agathoclés [9] étant à la tête de chanter des poissons & non pas des leurs cages ne mangeoient point : dit ce l'examinoit , devoient être en parfai- général; puisqu'ils ne mangent point ce santé, parce que cette fontion il faut les faire boire. Cette plaisan. étoit regardée comme pure & facrće. terie lui couta cher, l'armée navale Origéne a réfucé férieusement des qu'il commandoit fut entiérement déphilosophes , qui prétendoient qu'en faite . se rendant attentif au chant des oi. Papyrius au contraire [ u ]craignant seaux, on pourroit prédire l'avenir. que la confiance de ses soldats ne für . Exemplos Caton répondit [r] plaisamment diminuée, parce que le rapport des emploies furriesaus à un homme qui lui paroisloit effražé, Aruspices avoit varié, l'un d'eux aïant face politie de ce qu'on de ses fouliers s'étoit assuré que l'augure étoit favorable , poulets n'avoient point mangé : le- l'apparence que le trait n'étoit pas par- A la bataille de Platées [x], los [9] Diod Sic. lib. 20. cum deos irridens , cùm cavea liberati quam juffit, ut biberent, quoniam effe [sv] Tir. Liv. lib. 10. Les Lacédémoniens faisoient accom. quoi les Aruspices dirent, que les pagrer leurs rois d'un augure, qui diri. malheurs prognostiqués regardoient geoit leurs principales démarches. ceux qui avoient en leur possession Alexandre pour affermir le coura- les victimes. ge de fon armée au passage du Gra- Les principes des Augures chez les nique, surtout dans un mois réputé Romains, écoient différents de ceux Différents malheureux par les Macédoniens [y], des autres nations. Dejotarus [c] , de la science fit tracer dans la main du devin Arif- dit Cicéron s'informoit de moi auguralc. tandre, au možen d'une liqueur pré- quels étoient les principes de nos parée à cet effet , des charactéres qui Augures, & je lui demandois quels s'étanc imprimés sur le foie de la vie étoient les liens. Dieux immortels ! &time, parférent pour une assurance quelle différence! nous ne convenions que les dieux donnoient de la victoi. ni des oiseaux, ni des lignes . Les re. Il est étonnant qu'Alexandre a observations & les réponses fe trouprès avoir connu & pratiqué les ru- voient différentes. Ne faut-il pas ases de la superstition, soit tombé lui vouer que cette prétenduë science a même [z] dans les égarements d'une été produite par l'erreur, la supersti. fuperstition exceffive. tion, & la tromperic? Dans un sacrifice [a], que Sylla Cicéron nous a confervé ce passa fir dès qu'il fut arrivé à Tarente, à ge de Pacuvius [ dy]: car pour ces son retour d'Alie, il se servit du mês devins qui se piquent d'entendre le me stratagéme. On remarqua sur le langage des oiseaux , & qui tirent leurs foie de la vidime , une couronne réponses du cour des bêtes & non de de laurier, d'où pendoient deux ban- leur propre ceur, je suis d'avis qu'il delectes. Les prêtres marquoient dans vaut mieux les laisser dire, que leur leurs mains les figures qu'ils vou- obéïr & les croire. Joient faire paroître , & en pressant Cicéron ajoute: 6 Tagés l'invenun peu le foie, ce viscére tout chaud, teur de ces belles connoissances chez & fort tendre, recevoit aisément l'em- les Toscans étoit un Dieu , pourquoi preinte. étoit-il caché dans une terre labou. Auguste , facrifiant [b] près de réc? que n'a-t'il instruit les hommes Pérouse, & les augures ét ani très fi- de quelque lieu élevé, avec la dignité nistres, les ennemis survinrent, qui d'un Dieu ? Si c'étoit un homme,com. mirent en fuite les sacrificateurs, sur ment pouvoit-il respirer & vivre fous. Ddd 2 [y] Supplem. Freinshem. lib. 2. fratag. lius. Dii immortales, quantùm differeFrontin. lib. 1. bat! ... hæc quanta diffentio eft? Quid [2] Qui poft Darium vi&tum ariolos cùm aliis avibus utuntur , aliis signis, ali& vates confulere defierat, rursus ad fu- ter observant, aliter relpondent, non ne. perstitionem humanarum gentium ludi- celle est fateri partim horum errore suscebria revolutus, Aristandrum, cui credu. ptum effe , partim superstitione,multa fal. litatem suam addixerat, explorare even- lendo? Cic. de divinar, lib. 2. tum rerum facrificiis jubet:2.Curr. l. 7.6.7. [a] Nam istis qui linguam avium in Alexander superstitionis potens none telligunt, rat, Id. lib. 7.6.7. Plusque ex alieno jecore fapiunt quàm [x] Plutarque, vie de Sylla. ex suo, [6] Suer. in Ostav.c.96. Magis audiendam, quàm auscultandum [c] Solebat ex me Dejotarus percon Pacuv, ap.Cis, de din tari nostri augurii disciplinam, & ego ila vinar. lib 1. censeo. |