& qui que ceux qui étoient émanés immé- secrettement dans le temple , pour y diatement des démons, ils n'ont cesté prendre les viandes offertes qu'avec l'idolâtrie, quoiqu'ils eussent faisoient accroire au roi que l'idole perdu leur crédit long-temps avant les consumoit. Mundus [9] étant la venue du Sauveur. C'est de cette amoureux de Pauline , le plus agé des espéce d'oracles la plus commune & prêtres d'Isis alla trouver cette dame, la plus générale , que Minutius Felix & lui dit que le dieu Anubis avoit a dit que les oracles ont commencé de la passion pour elle , & qu'il lui à se taire, à mesure que les hommes commandoit de l'aller crouver. Il l'en. ont commencé à sc polir. Mais quel- ferma ensuite dans une chambre , où que décriés que fussent les oracles, il n'y a avoit point de lumiére, & où les imposteurs trouvoient toûjours des Mundus fon amant , qu'elle croioit dupes, les fourberies les plus grossiéres être le dieu Anubis , étoit caché. n'en aïant jamais manqué. Cette imposture aïant été découver. C'est à ce sujet que S. Clément te Tibére fit crucifier ces détestables d'Alexandrie a dit: Vante-nous [o], prêtres , & avec eux Idé affranchie si tu veux , ces oracles pleins de fo. de Mundus , qui avoit conduit toute lie & d'impertinence , ceux de Cla- l'intrigue. Il fit abattre le Temple d'Iros, d'Apollon Pythien , de Dodo- lis , jetter sa stacuë dans le Tibre , ne , d'Amphiaraiis , d'Amphilochus. & à l'égard de Mundus, il se contenTu peux encore y ajoûter les augures & ca de l'éxiler. les interprêtes des fonges & des présa- Eusébe attribuë [r) le plus grand ges. Fai nous paroître aussi, devant nombre des oracles à la fraude , & à l'Apollon Pythien, ces gens qui devi- l'imposture des hommes. noient par la farine , ou par l'orge, Théophile [s] évêque d'Alexan& ceux qui ont été si estimés, parce drie non seulement détruisie les temqu'ils parloient du ventre. Que les plesdes faux dieux, mais découvrit les secrets des temples des Egyptiens, fouirberies des prêtres en faisant voir & que la nécromantie des Etrusques que les ftatuës, dont les unes étoient demeure dans les ténébres; toutes ces d'airain, & les autres de bois, étoient choses ne sont certainement que des creuses en dedans , & aboutissoient impostures extravagantes & de pures à des routes obscures & pratiquées tromperies, pareilles à celles des jeux dans le mur. de dez. Les chévres qu'on a dressées Lucien [+] en découvrant les im. à la divination, & les corbeaux qu'on postures du faux prophéte Alexandre a instruits à rendre des oracles, ne sont dit , que les oracles redoutoient pour ainsi dire que les associés de ces principalement la subcilité des Epicharlatans qui fourbent tout s les hom- curiens & des Chréciens. Le faux mes. prophéte Alexandre feignoit quelqueDaniel découvrit [p] l'imposture fois d'être épris de fureur divine, & des prêtres de Bel , qui rentroient par le možen d'une herbe qu'il mi [0] Tradut. de M. de Fontenelle hift.des: aracles. [p] Danielc. 14. [v] Eufeb.preparst. evangel. lib. 4.6.1 choit ; qu'on nommoit l'herbe au que les Chrétiens & les Païens fe sont soit de fource, ou CHAPITRE NEUVIÉME. Des Sibylles. Le lendemain il vint tout nud de grand matin dans la place publique, n'aïant qu'une écharpe dorée à la cein- SOMMAIRE. ture, tenant en main une faux , & agitant la chevelure, comme font les prêtres de Cybéle, puis montant sur 1. Incertitude des Auteurs touchant un autel élevé, il dit que ce lieu étoit les Sibylles. 2. Livres vendus à Tar, heureux d'être honoré de la naissan quin par la Sibylle de Cames. ce d'un Dieu .. ensuite Livres Sibyllins consultés dans les il courut vers le lieu où il avoit ca calamité's en dans les dangers. 4. ché son cuf d’oye, & entrant dans Livres Sibyllins bruke's e remplal'eau, commença à chanter les louan cés. 5. Lentulus trompé par une ges d'Apollon & d'Esculape prédiction Sibylline . 6. Prédiction inviter celui-ci à descendre, & à se Sibylline forgée par César. 7. Limontrer aux hommes. A ces mots il vres des Sibylles instruments de enfonce une coupe dans 'l'eau , & politique . 3. Supposition des livres Ous Incertituds dire qu'il tenoit Esculape. Chacun touchant [a] les Sibylles. Tout des auteurs écoit attentif à contempler ce beau ce qui regarde ces anciennes prophé-tsushies! mystére, lorsqu'aïant cassé cet auf, il tesses , est enveloppé des ténébres. en sortit un petit serpent , qui s'en- Platon parle des Sibylles , dans le torcilloit autour de les doigts. Ménon & dans le Phédre, sans exCes exemples montrent clairement, pliquer son sentiment à ce sujet. A Ссс 2 & à 1. NO [a] Le nom de Sibylle est tiré decids, qui qui signifie esprit , volonté , conseil. en langage Eolique signifie Dieu, don de Box ristoce [b] qui în á aussi fait men- rophile. L'Hellespontiaque, du temps cion , ne nous a pas appris non plus de Cyrus; la Lybique, dont Euripice qu'il en pensoic. de fait mention ; la Perlique , ou Les Grecs ont donné le nom de Chaldéenne , suivant saint Justin , & Sibylles à toutes les femmes inspirées qu'il fait fille de l'historien Bérole d'un esprit prophétique. Bekker croit contemporain d'Alexandre : c'est celque c'étoit des femmes sçavantes , qui le que d'autres ont nommée Sambecha, faisoient la fonction des prêtrelles. & ont fait fille de Noë; la Phrygien Suivant Diodore de Sicile, il n'y ne, qui prophétisoit à Ancyre, dont a eu qu'une Sibylle; suivant Martia. le temps est incertain ; & la Tiburcinus Capella, il y en a eu deux ; Plinc ne, nommée Albunée. & Solin en comptent trois ; au cal- Quelques auteurs ont encore compcul de La&ance & de saint Augustin té parmi les Sibylles , la Colopho il y en a eu dix. Elien [C] en a nienne , fille de Calchas , nommée nommé quatre , l'Erythréc , la Sa. Lampusia; Cassandre, fille de Priam mienne , l'Egyptienne , l'Egyptienne , & la Sar: [f], la Sibylle Epirote; la Teftalicidienne ; & il dit que quelques au- ne, nommée Manto; Carmenta , né teurs en ajoutent six autres. Varron red'Evandre ; Fauna, femme & fæur en a compté dix (d], la Delphique, de Faunus roi d'Italie. fille de Tirésias, que Varron croit la Thomas Hyde [g] prétend que ce plus ancienne de toutes. C'est celle qui a donné lieu à supposer des Sidont Chryfippe a faic mention dans bylles, c'est le signe de la Vierge Jon craité de la divinacion, & dont dont l'étoile la plus éclatante s'appel [e] Diodore de Sicile a parlé. L'Ery- le l'Epi. ; que les Chaldéens & les chrée, qui a prédit la prise de Troïe; Perses avoient coutume de représenla Cumée , Cimmérienne, ou lcali- ter cette étoile , comme une fille qui que , qui prophécisa peu après la tenoit une gerbe d'épis à la main; guerra de Troïe : elle se nommoit que le nom de Sibylle vient d'un Déiphobe , c'est celle dont Virgile mot Persan qui signific épi. Comme parle dans la quatriéme éclogue , & ces anciens peuples tiroient leurs prédans les troisiéme & fixiéme livres dictions des aftres, ils attribuérent à de l'Eneïdo, La Samienne, du temps ce ligne qui représentoit une vierge, de Numa : elle est appellée Pytho la vertu d'annoncer l'avenir. Ce qui par Eratosthene , Eusébe la nomme donna lieu aux Grecs, qui apprirent Eriphile. La Cumane, qui apporta les sciences des Orientaux, & qui y les livres . Sibyllins à Tarquin, appel- mêlérent leurs fictions , d'inventer léc Amalthée, Démophile, ou Hié sur ce fondement la fable des Sibylles. [6] Ariftor.de mirabilib. auscultar, [f] Yoñez sur les Sibylles , opsopeus de Sibyllis ; Salmafius, in exercitat, ad Solin. o. nuphrius , de Sibyllis e carminibus Sibyllinis; Blondel des Sibylles; Var-Dale de lilris Remanorum Sibyllinis ; Th. Hyde de religione veter Persar. 6. 32. don les traités de Peritos de Gallois sur les Sibylles. [8] Th, Hyde, loc. citat. Saint Augustin [b] dit que la Sic la crut encore plus folle: mais lors- Sibylle en demandoit. Les auteurs, Une vieille femme, qu’on a cru faisant jetter dans la 'mer , enfermé Amalthée, apporta à Tarquin neuf pent, & un finge, pour en avoir livres, qu'elle lui assura être rem- laissé prendre une copie par Petronius les dangers Cumes. Liries Si. Ссс 3 [b] S. Aug. de civit. Dei, lib. 18.6. 23. sub ima mandat. na virgo, leclusa relinquit dine cedunt. dine ventus frondes; prendere faxo, mina curat. Sibyllæ, Virgil. Æneid. lib. 3. (n) Den, d'Halicarn. liv. 4. Laftanr, iftir. (0) Val. Max. lib. 1.6.1. Livres Si apprend que cette superstition écoit Cornéliens auroient à Romë la puis- issu d'une branche de la maison Cor- dans la prison avec tous les complices, Dans la cent soixante & treiziéme olym- sans avoir aucun égard à la loi, suibyllins brû- piade , l'an 183. avant Jésus-Christ, vant laquelle les citoïens Romains lés & rem- sous le Consulat de C. Norbanus & ne pouvoient être condamnés à mort placés. de P. Scipion[r], le Capitole aïant que par le peuple dans l'assemblée forgée pour Livres des cles prétend que les livres Sibyllins Sibyiles in Lentulus Le motif qui porta P. Lentulus étoient gardés avec mystére dans le trument de troinpé par Sura à conjurer contre la patrie avec Capitole, pour être un instrument politique • of SOLI L. Sergius Catilina , fut une préten- de politique aux Romains, afin de Sibyl duë prédi&tion des Sibylles, que trois contenir la milice & le peuple dans 7. line. (9) Serr.commene, in Virgil. Æn. 0.2 7. Tac. Annal. lib. 6. (r) Tac, bit, lib. 3. Appian, debell.civil, (1) Salluft, de bell. Catilinar, lib. 1. (1) Dio Cal. lib. 44. Suet. in Jul, c. 79. (s) Den.s Halicarn, liv, 4. Lactant, lib.1. Plutarch, in cas, Cic. de divinat, lib, 2. |