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17.

Opinion du

les forciers.

ge, on y en voïoit alors plus qu'en tout le refte de l'Europe.

C'est donc par l'effet d'une grande prudence; que le Parlement procéde avec beaucoup de retenue, toutes les fois qu'il connoît de ce crime. Les maximes qui résultent des arrêts qu'il a rendus fur ces accufations, font: que lorfque l'accufation de fortilège n'eft mélée ni de maléfice, ni de divination, le Parlement n'en prend pas connoiffance, & en laiffe la punition aux juges Eccléfiaftiques. Que s'il y a maléfices à l'encontre des beftiaux,fans une preu ve complette de fortilége, le parlement les punit de la peine des galéres; mais que s'il y a preuves de fortilége & de maléfices joints enfemble, le Parlement condamne les coupables à être pendus & brûlés.

Le P. Mallebranche [z] regarde les 1. Malle forciers comme gens dont l'imagination branche fur eft égarée, & dont la folie eft contagieufe. Il s'eft trouvé plufieurs fois des forciers de bonne foi, fans magie réelle ; des forciers d'imagination, qui étoient véritablement perfuadés qu'ils alloient au fabbath, qui le difoient à plufieurs perfonnes, qui l'ont avoué en juftice. L'écriture fainte nous apprend que le roïaume de Satan eft détruit, que l'ange du ciel a enchaîné le démon, & l'a renfermé dans les abîmes, d'où il ne fortira qu'à la fin du monde; que Jéfus Chrift a dépouillé le fort armé, & que le temps eft venu auquel le prince du monde eft chaffé du monde. Il n'eft pas douteux qu'il ne puiffe y avoir des forciers, des charmes & des fortiléges, & que le démon n'exerce quelquefois fa malice fur les hommes, par la permif

fion particuliére de Dieu;mais c'eft faire trop d'honneur au diable, que de rapporter des hiftoires de magie comme des marques de fa puiffance. Il y a plus de prévention que de vérité dans touts les récits qui ont été publiés en ce genre, foit dans les hiftoires anciennes, foit par les démonographes modernes. J'en rapporterai les exemples les plus remarquables, après avoir parlé de la quatrième & derniére efpéce de magie, qui eft la magie cérémoniale.

La magie cérémoniale fe divife,com- 18. me il a été dit,en théürgie,qui fe vante cérémoniaDe la magie de n'avoir de commerce qu'avec les le. efprits purs & bienheureux; & en goétic, qui confifte dans l'invocation & le commerce des efprits immondes. Les cérémonies magiques[a] font décrites d'un ftyle pompeux dans Lucain.

19.

Démocrite, Averroes, Simplicius, La magie les Epicuriens,les Saducéens qui nioient démoniaque l'éxiftence des démons, foutenoient à niée par plus fieurs phiplus forte raifon, que toute la magic lofophes. démoniaque eft illufoire. Ariftote ne croïoit ni à la magie, ni aux prédictions de l'avenir, n'étendant la providence divine,& le miniftére des intelligences,que jufqu'à la fphére de la lune,en forte que les êtres fublunaires,tout ce qui eft compris entre le centre de la terre,& la fphére de la lune n'y avoient aucune part.

L'empereur Marc Antonin[b]dit: J'ai appris de Diognetus à ne point ajouter foi aux charlatans & aux enchenteurs,& à ne rien croire de tout ce qu'on dit des conjurations des démons & de touts les autres fortiléges de cette nature.

Gerfon [ foutient au contraire qu'il eft probable en bonne philofophie, & certain, fuivant la foi, que Vu 3

[z]Recherch, de la vérit liv.2. part 3.ch 6. [a] Lucan. Eb 6.

[6] M, Antonin. réflex, liv.x. Art.64

[c] Joann. Gerfon. de errorib, circa artenx magicam.

20.

Livres de

tribués aux

perionna

ges..

la magie démoniaque exifte réellement. Agrippa a reconnu la fourberie de magie fauf. touts, les livres de magie fauffement fement at attribués à Zoroaftre, Hermés Trif plus faints mégifte, Abraham, Salomon, Apu& favants lee, S. Thomas, Albert le grand, & à plufieurs autres fçavants & renommés perfonnages. L'impofture a remonté jufqu'à Cham fils de Noë, pour lui attribuer un livre de magie. Jean [d] & Jean François [e] Pic, comtes de la Mirandole fe font mocqués des traités de nécromancie, mis fous les noms de S. Jérôme, de S. Thomas, de Platon & c'est auffi fauf fement qu'on a voulu faire paffer des traités de charmes & de fortiléges, pour avoir été compofés par Ovide & par Galien. Diogéne de Laerce, ni aucun auteur ancien n'ont parlé du livre de magie attribué à Démocrite, dont l'opinion même étoit de rejetter les démons; & Diogène de Laerce, qui fait mention dans fa préface d'un livre de magie d'Ariftote, n'en parle pas

[d] Toann. Pic. Mirand. adverf. Aftrolog. [e] Joann. Francifc. Pic, Mirand, de pra notione. lib. 5. c. 6..

[f] Gilbert, Gaulmin. in not. ad Pfellum.. [g] Rog. Bacon. de fecret. operib. natur.

art, c. 2.

[b] On lit dans le traité de effentiis. effentiarum fauffement attribué à S.Thomas d'Aquin, qu'Abel fils d'Adam mit un livre des vertus céléftes dans une pierre où il fut trouvé par Hern.és après le déluge.. Lab. bé Tritheme fait mention d'un livre de magie compofé par le patriarche Jofeph, fous le titre de Speculum Jofeph. Genebrard. lib. 1. chronol, ad ann. diluvii 1460 parle de trois livres de magie compofés par Salomon. Pineda,lib. 3. de reb. Salomon.c. 29. parmi les livres de magie composés par Salomon, en cite un des exorcifmes. L'auteur du livre intitulé. Le miroir d'aftrologie, attribué à Alkert le grand, fait mention de cinq livres de magie compofés par Salomon, le prémier intitulé, Liber Almadal; le fecond, Liber quatuor annulorum; le troifiéme, Liber de novem.candariis;, le quatrième, De tribus.

dans l'énumeration qu'il fait des ou vrages de ce philofophe.

Gaulmin [f] dit que les Grecs modernes ont mis fans aucune pudeur les plus grands noms de l'antiquité à la tête de plufieurs manufcrits de magie: & Roger Bacon [g] nous apprend ce que nous devons penser des livres de magie par ces judicieufes paroles: On ne doit pas ajouter foi à ceux qui difent que Salomon ou autres grands perfonnages ont compofé tel ou tel ouvrage, parce qu'ils ne font reçus ni par l'autorité de l'Eglife, ni par l'aveu des fçavants, mais débités par des impofteurs, dont le but eft de tromper les hommes. Leur fourberie confifte à compofer des livres nouveaux, pour répandre leurs inventions chimèriques; & à mettre enfuite des titres pompeux à leurs ouvrages, les attribuant [b] avec impudence aux auteurs les plus illuftres.

A l'égard des faits de magie, ils fe préfentent en foule dans l'histoire, Jo

figuris fpirituum; & le cinquième, de figillis ad dæmoniacos. Tritheme en rapporte qua tre autres: 1, Clavicula Salomonis ad filium Roboam; 2. Liber lamene; 3. Liber pentaculorum;4.De officiis fpirituum.. Reuchlin, lib. 10. De arte caballifticâ, cite le livre de Salomon, intitulé, Raziel. Chicus fur la sphère de Sacrobofco, parle de celui qui eft intitulé, De umbris idearum. Greifer, de jure & more probibendi libros hareticos, lib.1.c. 10. dit qu'il a vû dans la bibliothé que du duc de Bavière un traité en Grec, De hydromantiâ ad filium Roboam. Gaulmin cite plufieurs paffages du teftament de Salo-. mon écrit en Grec. Gilb. Gaumlin, in not. ad Pfell. Niceras, lib. 4. annalium in fine, parle encore d'un livre de magie, composé par Salomon qu'il nomme Liber Salomonicus. Aucun fçavant ne regarde Albert le grand comme auteur du livre de mirabilibus, qui renferme plufieurs fecrets vains & fuperfti-. tieux, ni du livre, de fecretis mulierum,. auffi peu digne de la gravité de ce grand!

faint évêque. On ne doit pas ajouter plus de foi à ceux qui ont attribué au Papé, Léon,

Plufieurs

s par les

feph [i] témoigne que Salomon compoits de ma- fa plufieurs rémédes qui avoient la fore rappor ce de chaffer les démons: & il raconte qu'un Juif, nommé Eléazar, délivra quelques poffédés en préfence de l'empereur Vefpafien,de fes fils, & de plufieurs de fes capitaines.Il attachoit au nez du pollédé un anneau,dans lequel étoit enchaffé une racine, dont Salomon fe fervoit à cet ufage, & auffi tôt que le démon l'avoit fentie, il jettoit le malade par terre & l'abandonnoit. L'hiftorien ajoute que ce Juif récitoit enfuite les mêmes paroles que Salomon avoit laiffées par écrit, & défendoit au démon de revenir: & que pour faire voir encore mieux l'effet de ses conjurations, il emplit une cruche d'eau, & comanda au démon de la jetter par terre, & de montrer par ce figne qu'il avoit abandonné le poffédé, & le démon obéït,

Arnobe [k] reproche aux Payens de débiter parmi leurs myftéres, que Numa, par le confeil de la nymphe Egérie, aïant pofté douze jeunes hommes hardis & robuftes avec des chaines, dans un bois où Faunus & Picus avoient coutume de venir, il fit furprendre & lier ces deux divinités inférieures, & les contraignit de lui enfeigner, comment il pourroit évoquer Jupiter par des conjurations fortes & impérieufe []; ce qui lui réuffit fi bien, que quand il vouloit, il faifoit defcendre de fon thrône le plus puiffant des dieux. Tullus Hoftilius, fucceffeur de Nama, aïant voulu ufer des mêmes enchantements, & faire defcendre Jupiter par le même facrifice que Numa avoit pratiqué, ce troifiéme roi de Rome fe trompa à quelques cérémonies, & au lieu de

III. Encheiridion Leonis papæ contra omnia mundi pericula, envoié par ce Pape à Charlemagne, qui eft rempli de croix, de noms de Dieu des anges dans le Style de la cabale & de mots mystérieux & peu intelligibles. C'est à tort qu'on a attribué à Pierre d'Apon, furnommé le conciliateur,les trois livres de magie dont il passe pour étre auteur. Le prémier cet heptameron qui eft imprimé à la fin de la philofophie occulte d'A grippa où toutes les cérémonies magiques font décrites, les deux autres dont l'abbé Tritheme fait mention, l'un intitulé; Elucida rium Necromanticum, & l'autre, Liber experimentorum mirabilium de annulis, fecundùm viginti octo manfiones lunæ. Il n'y a pas plus de fondement à l'opinion qu'il s'étoit acquis la connoiffance des ferr arts libéraux, par le moven de fept efprits familiers qu'il tenoit enfermés dans un chryAtal. Il eft conftans qu'outre la connoiffance qu'il avoir de la médecine & des langues, il étoit grand aftrologue, & qu'il vouloir expliquer par la vertu des corps célestes tours les effets qui arrivoient en la nature ce qui le fit foupçonner d'impieté d'Athes/me. Et Caftellanus de vitis illuftr. medicor.in Petro Apono, rapporte que Pierre d'Apon fut

accufé de magie étant dans fa 80, me année

qu'étant mort en 1305. avant que fon procès fut achevé, on ne laiffa pas de le con damner au feu, & de brûler sa représentation d'ofier dans la place publique de Padouë Jean François Pic en parie fort différem ment & dit qu'à la vérité Pierre d'Apon passe pour avoir été magicien; mais qu'il eft conftant qu'il fut accusé d'une opinion toure contraire, puifque l'inquifition lui fit faire fon procés pour l'erreur de nier l'existence des diables.Baptifte Mantouan l appelle homme d'une grande doctrine mais téméraire. La ville de Padoue a fait mettre fon effigie fur la porte de fon palais, entre celles de Tite-Live & de Julius Paulus, avec cette infcription: Petrus Aponus Patavinus philofophiæ medicinæque fcientiffimus, ob idque conciliatoris nomen adeptus, aftrologiæ verò adeo peritus, ut in magiæ fufpicionem inciderit, falfoque de hærefi poftulatus, abfo lutus fuerit. Naudé, apoiog.

[i] Jofeph. antiq liv. 8. c. z.
[k] Arnob. lib.5.in init.

Eliciunt cœlo te, Jupiter, unde
minores
Nunc quoque te celebrant Eliciumque
Ovid.

vocant,

22'

Chute de

magicien.

de faire venir à lui Jupiter, il fut frappé [m]& tué d'un coup de tonnere.

Parmi les faits de magie prefque Simon le touts fabuleux, il s'en trouve quel ques-uns atteftés par des autorités [»] fort refpectables. Arnobe a rapporté que Simon le magicien s'éleva dans les airs en préfence de Néron, & qu'il tomba & fut fracaffé par la prière de faint Pierre. La magie de Simon avoit fait marbre éri- une telle impreffion fur les Romains, gée à Si- qu'ils fui élevérent une statuë de margicien, bre [o]à Rome, entre les deux ponts

23.

Statuë de

mon le ma

24. Prédiction

Théodofe

du Tibre.

Lés hiftoriens ont conté très diverfede l'avène- ment, la fameufe prédiction de l'avément de nement de Théodofe à l'empire. Suivant à l'empire. le récit de Zonare [p], ce furent Libanius, & Jamblique qui cherchérent le nom du fucceffeur de Valens. Ils arrangérent dans un cercle toutes les lettres de l'alphabet Grec, ils mirent un grain de blé fur chacune, & aïant placé au milieu du cercle un coq qu'ils avoient fait jeuner, ils prononcerent des paroles myfterieufes, & examinérent , & examinérent quelles lettres feroient les prémiéres découvertes par le coq, en mangeant les grains de blé. La prémiére fut le Théta, la feconde l'Epfilon, la troifié

me l'Omicron, la quatrième le Delta, & ils jugérent que le nom du fucceffeur commençoit par Theod. Le bruit de cette prédiction s'étant répandu, l'empereur Valens fit mourir plufieurs de ceux qui pouvoient être à portée de l'empire, dont le nom commençoit par Theod. Comme Théodecte, Théodule, Théodore, Théodote: mais le tyran ne fit pas mourir Théodose, & vérifia le proverbe, qui dit que jamais tyran ne fit mourir fon fucceffeur. Valens à cette occafion perfécuta, & fit mourir plufieurs Philofophes, enforte que les fçavants attachés à d'autres études n'ofoient plus porter le manteau, de peur de paffer pour philofophes. Jamblique redoutant la colére de l'empereur s'empoifonna.

Socrate [9], fuivi par Caffiodore[r], ne parle que d'une invocation des démons, qui fut faite pour apprendre le nom du fucceffeur de Valens. Sozoméne [s] fuivi par Nicéphore [], a écrit que les magiciens firent un trépié, avec un tronc de laurier, & qu'après l'avoir confacré par leurs enchantements, ils arrangérent deffus les lettres de l'alphabet, que quatre de ces lettres for

mérent

,

[m] L.Pifolib.x.annal.ap. Plin.lib 28.c.2. Plutarch in Numá. Solin.c.2.Jul. Obfequens, c.3. Lycofthenes, p.59.

[n] Arnob.lib.z.Hift ecclef.de Fleuri, t. 1. p. 217. Hift. ecclef. de Tillemont. t. 2. p. 521. Baron, annal. ad ann. 44.

[o] L'hiftoire de la ftatuë de marbre érigée en l'honneur de Simon le magicien avec cette infcription, Simoni deo Sancto, a été atteftée par S Juftin, S. Irénée, Tertullien, Eufébe, Théodoret. Des témoignages fi refpectables n'ont pas empêché Pierre Ciaconius de hazarder une critique fondée fur la découverte qui fut faite en 1574. dans une isle du Tibre, de la base de marbre d'une ftatuë avec cette infcription, Semoni deo fanco Fidio; il a

prétendu que S. Puftin avoit appliqué par méprife cette derniére infcription à Simon le magicien. Cette critique a été méprisée par les Proteftants mêmes. Hammond, differtat. 1. c. 9. de epifcopor. jure adverfus Blondellum. Guil lelm.Spencer, in annotat. ad lib. 1. Origen.contra Celfum. Et en effet quelle apparence de regarder S.Juftin, Tertullien, S. Irénée, Eusébe, & Théodoret, comme des barbares fans aucune intelligence de la langue Latine, & capables d'une erreur fi groffiére?

[p] Zonaras, in Valente.

[q] Socrat.hift.ecclef lib.4.c.19.
[r] Caffiod. hift. tripart lib 7.c. 35.
[s] Sozom. lib. 6. c. 35.
[r] Niceph. lib. 11.c.45.

25.

biftoriques

mérent le commencement d'un nom, fans expliquer de quelle maniére ces lettres s'unirent enfemble pour former Theod. Que la prédiction parue regarder Théodore qui étoit Payen, & fort eltimé parmi les Philofophes.

Ammien Marcellin (4) ne parle si du coq, ni de Jamblique, ni de Libanius, mais d'un anneau fufpen. du par un fil, au milieu des lettres de l'alphabet Grec; & il nomme pour acteurs de cette cérémonie magique, Pergame, Fidufte, Irénée, Patrice, Hilaire, affiftés de plufieurs autres.

Nicétas (x) rapporte un autre fait Autres faits à peu près femblable, & qui n'est concernant pas moins extraordinaire. Andronic la magie. Comméne, aïant confulté les démons pour connoître qui lui fuccéderoit à l'empire, & s'il n'y avoit point quel que complot formé contre lui, il vit les lettres J. & S. Aiant confulté fur le temps, l'efprit fit du bruit dans l'eau, & répondit que ce changement arriveroit avant la pré niére fête. Andronic appliqua la prédiction à Ifâc Comméne petit-fils de l'empereur Manuel; mais il fit réflexion qu'Ifac Comméne étoit dans l'ifle de Chypre, & ne pouvoit arriver avant la fête prochaine; Andronic fe raffura, & il conclut que la prédiction ne pouvoit être accomplie. Lorsqu'on lui repréfentoit que la prédiction pouvoit s'entendre d'Ifac Ange, il répondoit que c'étoit un homme lache, & incapable de rien entreprendre. Peu de temps après, & avant que la pré

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Tom. I.

[u] Ammian. Marcel.l.29.

.

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miére fête arrivât, Ifac Ange ôta à Andronic l'empire & la vie.

Le tribun Pollentianus (y) fut convaincu d'avoir ouvert une femme enceinte, pour demander à fon enfant, le nom du fucceffeur à l'empire.

Glycas (z), & Zonare (a) ont rapporté que Santabarenus, confident & favori du patriarche Photius, étant prié par l'empereur Bafile de lui faire voir fon fils qui étoit mort, ce magicien fit venir le fils de l'empereur

fa rencontre, comme il alloit à la chaffe, & qu'après que l'empereur l'eut embraffé, le prince difparut.

Tacite (b), parlant de la mort de Germanicus, dit qu'on trouvoit chez Pifon, des membres de corps humains déterrés, qu'on y lifoit des enchantements, & le nom de Germanicus gravé fur des plaques de cuivre, qu'on y voïoit des cendres de cadavres à demi brûlés, & fouillées de fang, & qu'on y découvroit les traces de ces maléfices, par lefquels on croit communément qu'on peut dévouer les ames aux divinités infernales.

Xiphilin [c] dans l'abregé de Dion Caffius, raconte que l'empereur Caracalla évoqua les ames de Commode & de Sévére. Ce même auteur [d] assure qu'Adrien,dont la curiofité tentoit tout ce qu'il y a de plus déteftable dans la magie,voulut immoler un homme,pour prolonger fes jours. Mais il falloit un homme qui fe confacrât volontairement à la mort; & tout le monde s'en excufant, Adrien fut contraint d'accepter

Xx

carmina & devotiones, & nomen Germa

[x] Nicétas, hift. d'Andronic. Comméne nici plumbeis tabulis infculptum, fe

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miufti cineres & tabe obliti, aliaque maleficia, quis creditur animas numinibus infernis facrari. Tac, annal. lib. z.

[c] Xiphil. e Dion. 1.77. [d] Xiphil, lib, 69,

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