Page images
PDF
EPUB

ftantinople un charlatan, qui aïant affemblé beaucoup de monde autour de lui, dit à ceux qui l'environnoient qu'ils pouvoient jetter dans la place les anneaux de leurs doigts, & que fon chien rapporteroit à chacun fon anneau fans fe tromper. Un phyficien moderne [m] explique cette induftric finguliére du chien, en difant qu'il demeuroit à chaque anneau des corpufcules de chaque perfonne, lefquels dirigeoient le chien vers celui où il trouvoit un athmofphére de corpufcules femblables. Car il eft certain, ajoute-t'il, que tout ce qui entre dans un volume de matiére tranfpirée, en eft imprégné ou mouillé, fi l'on veut, comme une pièce d'or qu'on a enfoncée dans l'eau, avec cette différence que les corpufcules de la tranfpiration infenfible, étant infiniment plus sub. tiles que les particules de l'eau, ils pénétrent plus avant dans ce qu'ils inondent, & ne s'en détachent qu'a vec plus de temps & de difficulté.

On a vu à la derniére foire faint Germain un petit cheval bai-brun, fort bien fait, agé de fix ans, qui en entrant dans l'affemblée d'un œil gai, careffoit tout le monde. Il répondoit fort à propos par des fignes de tête, à tout ce que fon maître lui demandoit. Il buvoit à la fanté du roi, en prenant un gobelet dans fa bouche, il tiroit un coup de piftolet auffi avec la bouche. Il contrefaifoit le boiteux & le mort pour ne point aller à la guerre. Quelque perfonne de l'affemblée tiroit une carte, & après qu'on l'avoit approchée de l'oeil du cheval, il frappoit autant de coups de pié qu'il y avoit de points. Il frappoit encore autant de coups de pié qu'une montre marquoit

Tom. I.

(m) Vallemont, phyfic, occulte, c, 8.

&

d'heures, exprimant les quarts par de petits coups redoublés, comme une montre à répétition. On lui demandoit s'il fçavoit l'arithmétique, il faifoit figne qu'oii; alors quiconque vouloit lui faifoit une queftion, & lui demandoit par exemple, combien font huit & fix, il frappoit du pié quatorze coups. Son maître prenoit plufieurs piéces de monnoïe de différentes perfonnes de l'affemblée après les avoir mêlées ensemble, il les jettoit l'une après l'autre dans un mouchoir au cheval, qui le prenant dans fa bouche, portoit à chaque perfonne la piéce qui vennoit d'elle. Iln'y a point en tout ceci d'exaggération, & touts ces tours ont été vûs par un grand concours de spectateurs. On ne peut pas douter que ce cheval ne fût guidé par les fignes ou la voix de fon maître, mais il eft étonnant que ce cheval obéit si bien à des fignes imperceptibles aux affiftants.

[ocr errors]

Lorfqu'Augufte [n] rentra victorieux dans Rome, après la bataille d'Actium, plufieurs perroquets le faluoient des fenêtres, en criant, Honneur & victoire à Céfar. Il fit acheter quelques-uns de ces oifeaux affez cher. Des envieux lui rapportérent que chez les mêmes citoïens, il y avoit d'autres oifeaux auxquels on avoit appris à prononcer le même compliment pour Antoine en cas de l'événement contraire. Cette réflexion rendit Augufte affez indifférent à cette forte de flatterie ; & quelques jours après un chevalier Romain lui aïant préfenté un perroquet, qui prononçoit plufieurs mots à la louange d'Augufte, cet empereur répondit froidement: J'ai affez de ces

S s

[ocr errors]

(n) Macrob.Saturnal, lib, 2.c. 4.

courtifans ailés. Le perroquet fe mit auffitôt à dire fort diftinctement, Ha! malheureux j'ai perdu mes foins & mes peines: paroles que fon maître lui avoit aprifes à tout hazard. Cette rencontre charma l'empereur, qui donna de l'oifeau une groffe fomme. Le chevalier Temple, dans la fe. conde partie de fes mémoires, parle d'un perroquet fort furprenant. Lorf, que le prince Maurice de Naflau vint me voir à la Haïe, dit-il, la penfée me vint de lui faire une queftion: car j'avois envie d'apprendre de fa propre bouche, ce que tant d'autres m'avoient fi fouvent raconté, d'un perroquet qu'il avoit vê au Brefil, qui répondoit auffi jufte qu'une créature raisonnable à toutes les queftions. Ce qui faifoit que les domestiques du prince croïoient qu'il y avoit de la poffeffion ou de la magie, & qu'un de fes miniftres ne voulut plus voir de perroquets, difant qu'ils étoient des diables. Le prince Maurice expliqua au chevalier Temple qu'il s'étoit fait apporter ce perroquet de fort loin: que l'oifeau étoit fort gros & fort vieux qu'il dit de lui-même. Quelle compagnie d'hommes blancs eft-ce là? On lui demanda en lui montrant le prince, qui il pen foit que fût cet homme; il répondit, C'eft quelque général. Le prince Maurice lui demanda, D'où viens-tu? la bête répondit, De Marinan. Le prince. Que fais tu là: le perroquet. Je garde les poulets ; & le prince s'étant mis à rire de cette réponse, l'oifeau ajouta : Je puis bien les faire venir & contrefit quatre ou cinq fois le cri de ceux qui appellent les pou

[blocks in formation]
[ocr errors]

mais

lets. Le chevalier Temple demanda au prince Maurice en quelle langue l'oifeau parloit? le prince lui répondit, que c'étoit en Brefilien; qu'il n'entendoit pas cette langue l'un qu'il avoit deux interprétes, Hollandois, l'autre du Brefil; qu'il les avoit interrogés en particulier, & qu'ils s'accordoient très-bien fur les réponfes du perroquet. Le récit du chevalier Temple fe contredit, en ce que le prince Maurice eft excité à rire fur le champ par une réponse du perroquet, & que ce prince interroge féparément deux interprétes, fur les réponses de l'oifeau, dont il n'entendoit pas la langue.

L'empereur Bafile [o] aïant exilé Léon fon fils, pour le foupçon d'une conjuration, ce prince tomba dans l'oubli. Quelques courtifans, qui s'intéreffoient à fon fort, inftruifirent un perroquet à prononcer fes paroles, Ah! mon cher maître Léon. Bafile l'aïant entendu, ils en prirent occafion de demander la grace de Léon à l'empereur, qui l'accorda.

De pigeons font devenus célébres dans l'hiftoire, en portant & rapportant [p] des lettres dans les villes affiégées. Ce ftratagéme à été pratiqué pendant le fiége de Modéne, foutenu par Decimus Brutus contre Marc Antoine après la mort de Jules Céfar, & pendant les fiéges de Harlem & de Leyde par les Espagnols. Après la levée du fiége de Leyde il fut or donné [9] que les pigeons qui avoient porté les lettres, feroient nourris aux dépens du public, embaumés après leur mort, pour être gardés dans l'hôtel de ville. Les marchands d'A

[blocks in formation]
[ocr errors]

Plufieurs

lep, & d'Alexandrette, fe fervent encore aujourd'hui de ces couriers ailés, pour s'avertir avec une extréme diligence, de tout ce qui peut intéreffer leur commerce.

On fait un conte que je ne prétends point du tout garantir, d'une guenon qui après avoir reçu un fouflet de fon maître, dans le moment que jouant aux échecs avec lui, elle lui donna échec & mat, fe couvrit la jouë d'un couffin qu'elle trouva fous fa patte, lorfque rejouant avec lui, elle le fit échec & mat une feconde fois.

Montagne [r] s'eft fort étendu fur raits con ce fujet de l'induftrie des animaux. cernant les Son témoignage leur eft fi avantageux portés par que je vais en inférer ici une partie, Montagne. laiffant à cet auteur les graces qui fe trouvent dans fon ftyle Gaulois.

bêtes rap

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Chrifippus bien qu'en toutes chofes autant dédaigneux juge de la condition des animaux que nul autre philofophe, confidérant les mouvements "" du chien, qui fe rencontrant en un " carrefour à trois chemins, où à la quê"te de fon maître qu'il a égaré, ou à », la pourfuite de quelque proie qui fuit devant lui, va effaiant un chemin après l'autre, & après s'être affu" rédes deux, & n'y avoir trouvé la " trace de ce qu'il cherche, s'élance » dans le troifiéme fans marchander; » il eft contraint de confeffer qu'en » ce chien là un tel difcours fe paffe: J'ai fuivi jufqu'à ce carrefour mon maître à la trace; il faut néceffairement qu'il paffe par l'un de " ces trois chemins, & n'eft paffé » ni par cettui-ci ni par celui-là, il » faut donc infailliblement qu' il paf

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

fe par cet autre : & que s'affurant « par cette conclufion & ces difcours, il ne fe fert plus de fon fentiment au troifiéme chemin, ni ne le fonde plus, ains s'y laifle emporter par la force de la raifon. Ce trait purement dialecticien, & cet ufage de propofi- " tions divifées & conjointes, & de la « fuffifante énumération des parties vaut << il pas autant que le chien le fçache de foi que de Trapezonce? Je remarque avec plus d'amiration cet effet, qui eft toutefois affez vulgaire, des chiens de quoi fe fervent les " aveugles & aux champs & aux vil les: je me fuis pris garde comme ils s'arrêtent à certaines portes, d'où ils ont accoutumé de tirer l'aumône comme ils évitent le choc des choches & des charettes, lors même que pour leur regard ils ont affez de pla- «< ce pour leur passage. J'en ai vu le « long d'un foffé de ville laifer un « chemin plein & uni, & en prendre un pire pour éloigner fon maître du foffé. Comment pouvoit-on avoir fait concevoir à ce chien, que c'étoit fa " charge de regarder feulement à la fu- << reté de fon maître, & méprifer fes « propres commodités pour le fervir? Et comment avoit-il la connoiffance que tel chemin lui étoit bien affez large, qui ne le feroit pas pour un aveugle? tout cela peut-il comprendre fans ratiocination? Aux fpecta- « cles de Rome, il fe voïoit ordinai rement des éléphants dreffés à fe mou- ર voir & danfer au fon de la voix " des danfes à plufieurs entrelaffures coupures, &diverfes cadences très dif- " ficiles à apprendre. Il s'en eft vû qui « en leur privé remémoroient leurs le- «< Ss 2

[ocr errors]

'ટ

(r) Eff. de Montagn, liv, 1,ch. 12.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

» çons, & s'exerçoient par foin & par étude, pour n'étre tancés & battus de leurs maîtres. Mais cette autre hiftoire de la pie, de laquelle nous avons Plutarque même pour garand "eft étrange: elle étoit en la boutique "d'un barbier à Rome, & faifoit mer. » veilles de contrefaire avec la voix tout » ce qu'elle oioit. Un jour il advint ,, que certaines trompettes s'arrêtérent long-tems à fonner devant cette bou" tique; depuis cela & tout le lendemain voilà cette pie penfive, muette, » & mélancholique; dequoi tout le » monde étoit émerveillé, & penfoit»on que le fon des trompettes l'eût ainfi étourdie & étonnée, & qu'avec l'ouie, " la voix fe fût quant & quant éteinte. Mais on trouva enfin que c'étoit une " étude profonde & une retraite en foi » même, fon efprit s'éxercitant & pré» parant la voix à repréfenter le fon de ces trompettes de manière que fa prémiére voix ce fut celle-là d'exprimer parfaitement leurs reprifes leurs pofes, & leurs muances, aïant " quitté pour ce nouvel apprentiffage » & pris à dédain tout ce qu'elle fçavoit dire auparavant. Je ne veux pas omettre d'alléguer auffi cet autre exemple d'un chien, que ce même Plutarque dit avoir vu, lui étant dans un navire :ce chien en peine d'avoir > l'huile qui étoit dans le fond d'une » cruche, où il ne pouvoit arriver de » la langue, pour l'étroite embouchure du vaiffeau, alla querir des cailloux, & en mit dans cette cruche jufqu'à ce qu'il eut fait hauffer l'huile plus près du bord, où il la pût attein"dre. Cela qu'eft.ce, fi ce n'eft l'effet » d'un efprit bien fubtil? On dit que les corbeaux de Barbarie en font de même, quand l'eau qu'ils veulent boieft trop baffe. Cette action eft aucunement voifine de ce que réci

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

re

,

[ocr errors]
[ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

toit des éléphants un roi de leur na- << tion Juba; que quand par la finesse « de ceux qui les chaffent, l'un d'entr'eux fe trouve pris dans certaines foffes profondes qu'on leur prépare, & les recouvre-t'on de menues brouffailles pour les tromper, fes compagnons y apportent en diligence force pierres « & piéces de bois, afin que cela l'aide « à s'en mettre hors. Mais cet animal rapporte en tant d'autres effets à l'humaine fuffifance, que fi je voulois fuivre par le menu ce que l'expérience ena appris, je gagnerois aifément ce que je maintiens ordinairement, qu'il << fe trouve plus de différence de tel « homme à tel homme, que de tel ani- « mal à tel homme. Le gouverneur d'un éléphant en une maison privée de Syrie, déroboit à touts les repas la moitié de la penfion qu'on lui avoit ordonnée: un jour le maître voulut lui- «< même le panfer, verfa dans fa man- ce geoire la jufte mesure d'orge qu'il lui avoit prefcrite pour fa nourriture: l'éléphant regardant de mauvais œil ce gouverneur, fépara avec fatrom. “ pe, & en mit à part la moitié, décla- " rant par là le tort qu'on lui faifoit; « & un autre aïant un gouverneur qui « mêloit dans fa mangeoire des pierres « pour en croître la mefure, s'approcha du pot où il faifoit cuire fa chair pour fon dîner, & le lui remplit de cendres ..... H falloit bien qu'on fe répondît " à bon efcient de la créance de ces bê- « tes & de leur difcours, leur aban- «, donnant la tête d'une bataille, où le moindre arrêt qu'elles cuffent fçû faire, pour la grandeur & la pefanteur de leurs corps, le moindre effroi qui leur eût fait tourner la tête fur leurs gens, étoit fuffifant pour tout perdre: & s'eft" vû peu d'exemples où cela foit advenu, « qu'ils fe rejettaffent fur leurs troupes, au lieu que nous mêmes nous rejettons

[ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

» les uns fur les autres,& nous rompons... Le philofophe Cléanthés remarqua des fourmies qui partoient de leur fourmilliére, portant le corps d'une fourmie morte vers une autre fourmilliére, "de laquelle plufieurs autres fourmies » leur vinrent au devant comme pour » parler à eux;& après avoir été ensemble » quelque temps, celles ci s'en retourné rent pour confulter, penfez,avec leurs concitoïens, & firent ainfi deux ou trois voïages pour la difficulté de la capitu"lation: enfin ces derniéres venues ap»portérent aux prémiéres un ver de leur » tanniére, comme pour la rançon du » mort; lequel ver les prémiéres chargé» rent fur leur dos, & emportérent chez elles, laiffant aux autres le corps du trépaffé. Voilà l'interprétation que Cleantés y donna,témoignant par là que celles qui n'ont point de voix, ne laient pas » d'avoir pratique & communication » mutuelle, de laquelle c'est notre défaut » que nous ne foions participants & nous mêlons à cette caufe fottement d'en opiner.... Un citoïen de Cyzique " acquit jadis réputation de bon mathé"maticien, pour avoir appris la condi» tion du hériffon. Il a fa tanniére ouver té à divers endroits & à divers vents; & prévoïant le vent à venir, il va boucher le trou du côté de ce vent-là:ce que remarquant ce citoien, apportoit en fa " ville certaines prédictions du vent qui "avoit à tirer. Le chaméléon prend la » couleur du lieu où il eft affis: mais le » poulpe fe donne lui-même la couleur qu'il lui plaît, felon les occafions, pour fe cacher de ce qu'il craint, & attraper " ce qu'il cherche: au chaméléon, c'eft "changement de paffion, mais au poulpe "c'eft changement d'action.... De fubri»lité malicieufe en eft-il une plus expref» fe que celle du mulet du philofophe Thalés lequel paffant au travers d'une

[ocr errors]
[ocr errors]

"

"

[ocr errors]

cr

[ocr errors]

riviére chargé de fel, & de fortune y " étant bronché,fi que les facs qu'il portoit « en furent tout mouillés, s'étant apper- « çû que le fel fondu per ce moïen,lui avoit rendu fa charge plus légére, ne failloit jamais, auffitôt qu'il rencontroit quelque ruiffeau, de fe plonger de dans. " avec fa charge, jufqu'à ce que fon maî- « tre découvrant fa malice, ordonna « qu'on le chargeât de laine, à quoi fe << trouvant mêcompté, il ceffa de plus ufer de cette fineffe.... Les fourmies étendent au dehors de l'aire leurs grains & femences, pour les éventer, rafraî- « chir & fécher, quand ils voient qu'ils <<< commencent à fe moifir & à fentir le rance, de peur qu'ils ne fe corrompent & pourriffent. Mais la caution & prévention dont ils ufent à ronger le grain de froment, furpaffe toute imagination " de prudence humaine:parce que le fro- << ment ne demeure pas toujours fec nisain, «< ains s'amolit,se réfout & détrempe comme en lait,s'acheminant à germer & pro. duire,de peur qu'il nedevienne femence, & perde fa nature & propriété de ma- " gafin pour leur nourriture, ils rongent" le bout, par où le germe a coutume de « fortir... Quant à la gratitude (car il me femble que nous avons befoin de mettre le mot en crédit) ce feul exemple y fuffira, qu'Apion récite comme en aïant été lui-même fpectateur. Un jour qu'on donnoit à Rome au peuple le plaifir du « combat de plufieurs bêtes étranges, & principalement de lions de grandeur « inufitée, il y en avoit un entr'autres, qui pour fon port furieux, par la force & groffeur de fes membres, & par un rugiffement hautain & épouvantable " attiroit à foi la vue de toute l'affiftance. « Entre les autres esclaves qui furent pré- « fentés au peuple en ce combat des bétes, '« fut un Androdus de Dace qui étoit à un feigneur Romain de qualité confulaire

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
« PreviousContinue »