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Polyxéne, & de plufieurs autres. Eufebe [y] montre combien ces dé. teftables facrifices avoient été répandus & qu'ils avoient été introduits par les oracles. Il obferve en même tems [z]que la publication de l'évangile a fait ceffer cette horrible coutume.

On en trouve cependant encore quelques exemples récents chez lesNations les plus féroces.,,Amurath [4], en » la prise de l'Ifthme,immola fix cents jeu»nes hommes Grecs à l'ame de fon pere, » afin que ce fang fervit de propitiation à l'expiation des pechés du trépaffé. Et » en ces nouvelles terres découvertes, en »notre âge, pures encore & vierges au » prix des nôtres, l'ufage en eft aucune»ment reçu partout. Toutes leurs idoles » s'abbreuvent de fang humain, non fans » divers exemples d'horribles cruautés...... Ces pauvres gens facrifiables,vieillards, » femmes,& enfants vont quelques jours » avant, quêtant eux-mêmes les aumônes » pour l'offrande de leurs facrifices, & fe préfentent à la boucherie, chantant & »danfant avec les affiftants. Les ambaffa» deurs du roi de Mexico faifant entendre » à Fernand Cortez la grandeur de leur » maître, après lui avoir dit qu'il avoit » trente vaffaux,defquels chacun pouvoit "affembler cent mille combattans,& qu'il » fe tenoit en la plus belle & forte ville qui » fût fous le ciel,lui ajoûtérent qu'il avoit » à facrifier aux dieux cinquante mille "hommespar an.Ils dirent qu'il nourriffoit " la guerre avec certain grand peuple voi. » fin, non feulement pour l'exercice de la »jeuneffe du païs, mais principalement

"

[y] Eufeb. praparat. evang, lib. 4. c. 8. [z] Ibid. lib. 5. c. 17.

[a] Eff. de Montagn. liv. 1. ch. 29. [b]Ceremon.cout.relig.des peupl.idol.ro.4. [c]Is odos demiflis pedibus in cœlum volat,

Eum in odorem cœnat Jupiter quotidie.

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pour avoir de quoi fournir à fes facrifi- „ ces par des prifonniers de guerre. Ail-,. leurs en certain bourg,pour la bien-ve- „ nuë dudit Cortez, ils facrifiérent cinquante hommes tout à la fois. Je dirai en-,, core ce conte: Aucuns de ces peuples aïant été battus par lui, envoïérent le,, reconnoître & rechercher d'amitié. Les meffagers lui prefentérent trois fortes de préfens en cette maniére:Seigneur, voilà cinq efclaves;fi tu es un dieu fier, qui te paiffes de chair & de fang, mange les, & nous t'en amènerons davantage : fitues, un dieu débonnaire:voilà de l'encens & des plumes:fi tu es homme, prends les, oifeaux & les fruits que voici.

Au Japon, [b] celui qui veut fe noïer religieufement en l'honneur d'Amida, qui eft une divinité des plus puiffantes, fe met dans un bateau doré & orné de pavillons de foie; il fe fait fuivre d'un nombreux cortège d'amis, de parens, & de Bonzes;& après avoir fauté & danfé au fon des inftruments de mufique, il s'attache des pierres aux jambes, au milieu du corps, & au col, & fe jette la tête en bas dans la riviere.

Les Payens croïoient que leurs dieux [c] fe nourriffoient de l'odeur des victimes. Jupiter eft repréfenté dans Homére [d] comme allant faire un bon repas en Ethiopie: c'eft dans cette opinion [e] que l'empereur Julien prodiguoit fi fort le fang des beftiaux dans les facrifices, qu'on croioit qu'il en eût détruit l'efpece, s'il fût revenu de fon expédition de Perfe.

Porphyre [f] donne dans une autre

Plaut. pjeudom. alt.3.

[d] Hom. Iliad. a. [e]Julianus fuperftitiofus magis quâm facrorum legitimus obfervator, innumeras fine parcimonia pecudes mactans, ut æftimaretur, fi revertiffet de Parthis, boves jam defuturos. Amm. Marcell, lib. 25.

[f] Porphyr. de abftinentia lib.2.

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19.

Opinions

au trée de Porphyre,

à Dieu.

extrémité. Il dit que tout ce qui eft mafur la puretétériel eft impur,& ne doit être offert qu'à du culte du des divinités fubalternes;que l'on ne doit pas même emploïer la parole au culte de Dieu, parce que la voix eft matériel le qu'il ne faut adorer l'être fuprême que par la feule penfée, tout autre culte étant indigne d'une majefté fi haute. » A quel ufage, dit Montagne, [g] les déchirements & démembrements des fications, Corybantes, des Ménades, & en notre prati- tems des Mahométans, qui fe balafrent le vifage, l'eftomach, les membres, pour gratifier leur prophéte?

20

Morti

quées dans les fauffes Reli. gions.

رو

وو

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Les religieux pénitens dans le Mogol [b] font obligés de demeurer toute leur vie dans la pofture qu'ils ont choifie. Les pèlerins de Naugracut fe coupent un morceau de la langue. Parmi les Faquirs Indiens, les uns par mortification tiennent leurs mains toujours jointes fur la tête,[i]ou derriere le dos;les autres ont une main toujours étenduë en l'air: d'autres,la tête toujours panchée en devant, ou fur l'épaule; d'autres gardent continuellement mille autres poftures extravagantes, Ils tuent ou bleffent tous les Chrétiens qu'ils rencontrent: on les tuë auffi comme des chiens enragés, & les gouverneurs en fçavent très-bon gré. Leurs compagnons les enterrent alors comme martyrs.

Les faux Prophétes de Baal [k] fe faifoient de profondes incifions avec des couteaux & des lancettes, & fe couvroient de leur propre fang.

Ricault rapporte que les Dervis de la fecte, que l'on nomme Mévélévi, tour

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nent avec beaucoup d'adreffe & de rapidité au fon de la flute, & qu'ils font de cet exercice très pénible un acte d'une grande dévotion, à l'exemple de leur patron,nommé Mévéléva, qui tournoit continuellemeut,difent-ils,& fans prendre aucune nourriture pendant quinze jours, pendant lefquels fon ami Haraze jouoit auffi de la flute fans difcontinuer, & au bout de ce tems-là Mévéléva entroit en extafe.

27.

Lequel

rieux à Di

de l'Ath

Plutarque[] eftime la fuperftition plus injurieufe à Dieu que l'Athéïfme. plus inju Tirefias, dit-il, étoit, véritablement de la fupe malheureux de ne voir ni fes amis, ni fes ftition of enfants,à caufe de fon aveuglement;mais ime? il faut avouer qu'Athamas & Agavé étoient plus miférables de prendre les leurs pour des tigres & pour des lions, & Hercule encore plus de déchirer les liens,que fon imagination bleffée lui repréfentoit comme les ennemis.

C'est une égale impieté, fuivant Seneque, [m] de nier les dieux, ou d'en avoir des opinions infàmes.Bâcon, chancelier d'Angleterre,croit que l'Athéïfme peut laiffer à l'homme la philofophie, la juftice naturelle, les loix, le foin de la réputation, & plufieurs autres bons motifs [n]; au lieu que la fuperftition détruit toutes ces chofes, & s'érige en une tyrannie abfolue. C'eft auffi la penfée d'Epicure, lorsqu'il foutenoit [0] que ce n'eft pas uneimpieté de nier les dieux de la multitude; mais d'appliquer les opinions de la multitude aux dieux. Lucréce décrit les maux causés dans le monde [p] par la fuperftition. Bayle

tereft utrum deos neges an infames ?

[n] Si l'Atheisme peut laisser a l'homme toutes ces chofes, il eft impoffible qu'il lui laiffe le bon fens & la raison.

[o] Diog. Laërt, in Epicur.

[PL Relligio peperit fcelerofa atque
impia facta

32.

ne peut fab

Bayle s'eft fort étendu [9] fur cette
comparaifon de la fuperftition & de
l'Athéïfme. Il croit que ce dernier monf.
tre ne troubla jamais les Etats, au lieu
que la fuperftition a été une fource de
troubles & de défordres. Une fociété
d'Athées, felon le même auteur [r],
ne feroit pas incapable de fe préfcrire
des loix de bienféance & d'honneur.

Cicéron [s Jeft d'un avis oppofé. Il Une focietéeft perfuadé qu'il ne peut fe trouver ni fibfterfas bonne foi, ni fociété, ni juftice où la religi piété envers les dieux ne fe trouve pas. Un paffage de Plutarque eft plus fort [t]. Une ville fe foutiendroit plûtôt en l'air, dit-il, qu'une fociété ne pourroit fubfiftér fans religion.

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Le contraire arriva à un voïageur, qui voïant à Rome la corruption du peuple, en fortifia beaucoup fa foi, confidérant qu'il n'y avoit qu'une Religion émanée de Dieu & foutenuë de fa toute-puiffance, qui pût subsister au milieu de tant de défordres, fi contraires à fa pureté.

Saint Louis voïant un roi Tartare
nouvellement converti, dans le defsein
d'aller fe profterner aux piés du Pape
Il faut avouer cependant que bien qui étoit alors à Lyon, le faint mo-
loin que la Religion Payenne pût fer-narque l'en détourna, de peur que la
vir de frein à la corruption des mœurs, diffolution des mœurs des Chrétiens
il falloit que la pudeur, la raison, les ne diminuât dans fon efprit l'idée de la
idées naturelles de l'honnêteté & de la fainteté de notre Religion.
justice, le foin de la réputation, les
maximes de l'honneur, la force des
exemples, la fatisfaction d'une bonne
confcience, la crainte de la juftice hu-
maine, plufieurs intérêts de l'amour
propre, & les obftacles dont les paffions
fetraver fent réciproquement, ferviffent
de frein à la Religion même. Peut-on
concevoir que des fociétés,qui ont ob-
fervé une Religion où tous les crimes
étoient confacrés par quelque divini-
té, non feulement ont fubfifté, mais
que toutes les vertus morales y ont été
plus généralement & plus auftérement
pratiquées, que dans aucune fociété
Chrétienne? Il feroit moins étrange de

Tom. II.

Aulide quo pacto, &c.

Tantum religio potuit fuadere ma-
lorum! Lucret, lib. 1.
[9] Bayle penfies fur la Comet. & conti-
nnat, de ces penfées.

[r] Bayle penfees fur la Comét.§.172.
[] Atque haud fcio an pietate adverfùs
deos fublatâ fides etiam & focietas huma-
ni generis, atque una excellentiffima vir-

hommes.

Il ne peut

conviction.

Comparer la fuperstition avec l'Athéïl. 24
me, c'eft faire la comparaifon du plus y avoir d'a-
abominable de touts les monftres avec thées de
un être de raifon: car bien loin que ce
foit une hypothéfe poffible qu'une fo-
ciété d'Athées, il ne peut y avoir un seul
Athée de conviction. Un véritable A-
thée [x] feroit un homme qui faisant
G g

tus juftitia tollatur. Cic. de nat. deor. lib. 1.
[+] Α'λλά πολις ἂν μοι δοκει μᾶλλον ἐδά
φες χωρίς, ἢ πολιτεία, τῆς περὶ θεῶν δόξης
αναιρεθείσης, παντάπασι σύστασιν λαβεῖν, ἢ
λaßioα Inproce, Plutarch. adverf. Colot.
[u]... video meliora proboque.
Deteriora fequor. Ovid.
[x] Le pére Tournemine, réflex. fur l'A-
theifme.

25.

tes fortes

ufage de fa raifon, jugeroit & fe perfuaderoit qu'il n'y a point de Dieu. Or, cette fuppofition renfermant les deux contradictoires, eft impoffible.

Bayle [y] diftingue deux fortes d'ADifféren thées: les uns, qui commencent par d'Athées. douter; les autres, qui finiffent par dou. ter. L'auteur qui a continué les nouvelles[z] de la république des Lettres, appelle les premiers Athées d'efprit, & les derniers Athées de cœur. Il ajoute une troifiéme efpece d'Athées fans réflexion. Platon [a]diftingue trois fortes d'Athées:ceux qui nient les dieux; ceux qui admettant les dieux, nient Jeur providence; & ceux qui enfeignent que les dieux font fi bons & fi faciles, qu'on les appaife fans peine par quelque priere ou quelque facrifice. Il condamne à mort ceux qui oferont foutenir une de ces trois impiétés. Voffius [b]diftingue quatre fortes d'Athées: ceux qui nient l'existence de Dieu: ceux qui nient fa providence: ceux qui enfeignent que les divinités fupérieures ont chargé les inférieures de l'adminiftration & du détail; enfin ceux qui croient que les récompenfes & les peines ne s'étendent pas au-delà de cette vie.

Ceft la prémiére efpéce d'Athées qui eft impoffible. On peut citer dans l'antiquité quelques hommes impies qui ont porté le furnom d'Athées, & qui fe font déclarés publiquement pour l'Atheisme, comme Diagoras, Evémére, Théodore, & Denys le tyran. Ils nioient les dieux adorés dans leurs patries &

[y] Bayl. penf.fur la Comét. §. 177. [z] Jacq. Bernard. républ, des lettr. Nowemb. 170.

[a] Platon, des loix liv. 10. [b] Voff.de idolel, lib. 1. c. 3. [ε] Λόγος ἀποσυργίζοντας. Diagoras fut condamné à mort pour At heïf me par jugement de l'Areopage, la xv 1. année de la guerre du Péloponnée, ou la II. année de la XCI.Olympiade.Il s'enfuit par merɔ évitant le fupplice il perit par le naufrage.

inventés par les poëtes. Leur Athéïsme ne tomboit pas fur l'exiftence d'un Dieu. Diagoras Mélien compofa des livres au rapport d'Hefychius, dans lefquels il entreprennoit de renverfer la fuperftition, & qu'il avoit intitulés, [c] la Destruction de tours. Il y rendoit raison de ce qu'il avoit quitté l'opinion des dieux, pour avoir confidé ré l'impunité d'un homme qui l'avoit trompé en fe parjurant. On voit par cet exemple que ces Athées attaquoient la fuperftition de leur païs; mais il ne fe trouve point parmi eux d'Athées de conviction.

Quelques furieux, comme Vanini, qui fut brulé à Toulouse l'an 1619. ont: porté leur opiniâtreté jufqu'au milieu des flammes: la folie & le défefpoir & non la perfuafion de leur efprit, les y a précipités.

26.

Les Athe

bre.

S'il ne peut y avoir d'Athées de conviction, les Athées de cœur font en de cœur e grand nombre. L'impie a dit en fon grand nom cœur: il n'y a point [d]de Dieu; mais le cœur ne réuffit pas toujours à convaincre l'efprit: ainfi l'impie qui dit dans fon cœur qu'il n'y a point de Dieu, ne peut le dire dans fon entendement. Le grand pontife Corta au contraire, qui avoit grand intérêt à fe perfuader [e] la vérité de la Religion, avouoit qu'il ne pouvoit s'en convaincre. Les efforts de ces Athées de cœur font femblables à ceux de la fibylle de Cumes [f] elle ne peut foutenir la force du Dieu qui s'empare d'elle; ses

[d] Dixit infipiens in corde fuo; Non eft Deus. Pfalm. 13.

[e] Cic. de nat, deor. lib.i.

[ At Phoebi nondum patiens immanis in antro

Bacchatur vates, magnum fi pectore

poffit
Excuffiffe Deum; tanto magis ille fa-
tigat

Os rabidum, fera corda domans, fin-
gitque premendo, Virg. Æneid.lib.6.

27.

III

efforts pour le chaffer de fon fein font inutiles: plus elleréfifte, plus le Dieu dompte cette rebelle.

L'Athéïlme de conviction n'eft pas plus croïable que ce qui a été rapporté par Jurieu dans fon traité des droits des deux fouverains. Les Cannibales, dit-il, il ne commettent rien contre la confcience; car ils croient que tout eft permis. Un fentiment fi monftrucux n'est jamais entré dans l'efprit d'un feul homme; à plusforte raifon on ne peut l'attribuer à tout un peuple, comme Jurieu l'attribue à toute la Nation des Cannibales. Quelques fophiftes, pour exercer leur fubtilité, ont pû foutenir ces maximes, comme nous le lifons dans Platon & dans Cicéron; mais il eft impoffible qu'aucun homme ait été perfuadé de la vérité de cette propofition contraire à toutes les idées naturelles.

Il s'eft trouvé des hommes [g] qui ont avancé qu'ils doutoient de leur propre existence. Cette opinion eft auffi abfurde que celle de douter de l'exiftence de Dieu. Quelqu'un fe perfuade. ra-t-il qu'une opinion fi oppofée au fentiment intérieur ait été un fentiment de conviction.

Ces Athées de cœur font remplis de Foibleffe foibleffe à la moindre apparence de péril. Le proverbe latin [bi dit d'eux que

des cfprits

forts.

[g] Tous les Sectateurs d'Arcéfilas & de Pyrrhon difoient qu'ils ne fçavoient s'ils exif

toient:

[b] In pulicis morfu deos invocat. Erafm.adag.chil. 3. centur. 4. proverb.4. [i]... θεωὶς δέ τις Τὸ πρὶν νομίζων ἐδαμι, τότ' εύχετο

Airãioi, yalavŸpavóv re πроoxuvŵv. Æfchyl, in Perf. v. 467.

[4] Ipfe quoque longinquo morbo eft implicitus. Tunc adeo fracti funt fimul cum corpore fpiritus illi feroces, ut qui nihil antè ratus effet minus regium quàm facris dedere animum, repente omnibus magnis parvifque fuperftitionibus obnoxius degeret, religionibufque etiam populum

.

la morfure d'une puce les fait recourir aux dieux. Efchyle[] représente un homme, qui étant fans Religion lorfqu'il étoit fans crainte, invoquoit le ciel & la terre dans le danger. Tullus Hoftillius, roi de Rome [k], qui avoit toujours négligé le culte des dieux, fe fentant frappé d'une maladie dangereufe, devint fuperftitieux à l'excès.

Celui qui eft furpris de quelque danger imprévu, éprouve que fon prémier mouvement eft d'avoir recours à l'aide du Seigneur. Les égaremens de l'efprit ne peuvent effacer les fentiments naturels.

Sentiments

fur la divi

Au milieu de tant d'opinions infen- 28. fées de l'Idolâtrie, on trouve des idées fublimes fublimes de la divinité produites par des Payens la nature feule: & on lit chez les Payens nité. plufieurs traits qui font, fuivant l'expreffion de Tertullien(), le témoignage d'une ame naturellement Chrétienne.

Cette infcription étoit gravée fur une ftatuë d'Ifis dans la haute Egypte : Je fuis tout ce qui a été (m), ce qui eft, & ce quifera, il n'y a point encore eu d'homme mortel qui ait levé le voile qui me cache. Sur un autel confacré à la même déeffe, il étoit écrit: (n) Nous vous offrons à vous-même, Divinité unique & univerfelle.

Un mot gravé fur le frontifpice du temple d'Apollon à Delphe (•), étoit

impleret. Tit.liv.lib.1.

Gg a

[1] Teftimonium animæ naturaliter Chriftianæ. Tertull. de teft. anim. [m] Plurarq. d'Ifis & d'Ofiris.

Ego fum quidquid fuit, eft, & erit. Nec meum peplum mortalium ullus detexit. Athan, Kircher, in Obelife. Pamphil. lib. 5. c. 3. p. 405. Cette infeription fe rapporte au verfet du pfeaume 17 où le faint Roi Prophéte dir de Dien: pofuit tenebras latibulum fuum.

[n] Te tibi, una que es omnia, dea Ilis . Achan Kircher. in Cedip. Ægyptiac. t.1.p.188. [•] Ce mot étoit la fyllabe is qui fignifie vu es Plutarq, de la fyllabe iı.

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