Polyxéne , & de plufieurs autres. pour avoir de quoi fournir à ses sacris. » Eusebe (y] montre combien ces dé. ces par des prisonniers de guerre. Aile , teftables facrifices avoient été répandus leurs en certain bourg, pour la bien-ve- » & qu'ils ayoient été introduits par les nuë dudit Cortez, ils sacrifiérent cinoracles. Il observe en même tems[2]que quante hommes tout à la fois. Je diraien- » la publication de l'évangile a fait ceffer core ce conte: Aucuns de ces peuples » cette horrible coutume. aïant été battus par lui, envoïérenc le » On en trouve cependant encore reconnoître & rechercher d'amitié. Les quelques exemples récents chez lesNa. messagers lui presentérent trois forces de , cions les plus féroces.„Amurath[a], en présens en cette maniére:Seigneur, voilà » la prise de l'Isthme,immola fix cents jeu. cinq esclaves; li tu es un dicu fier, qui te » » nes hommes Grecs à l'ame de son pere, paisses de chair & de sang, mange les, & » afin que ce sang servic de propitiation à nous c'en aménerons davantage: si tu es » l'expiation des pechés du crépassé. Et un dieu débonnaire:voilà de l'encens & » en ces nouvelles terres découvertes, en des plumes:fi tu es homme, prends les , » notre âge, pures encore & vierges au oiseaux & les fruics que voici. » prix des nôtres, l'usage en est aucune- Au Japon, [b] celui qui veut fe » ment reçu partout. Toutes leurs idoles noïer religieusement en l'honneur d'A» s'abbreuvent de sang humain , non sans mida , qui est une divinité des plus » divers exemples d'horribles cruautés... puissances , le met dans unbateau doré » Ces pauvres gens sacrifiables,vieillards, & orné de pavillons de soie ; il se faic » femmes , & enfants vont quelques jours suivre d'un nombreux corcége d'amis, » avant, quêtant eux-mêmes les aumônes de parens, & de Bonzes;& après avoir » pour l'offrande de leurs sacrifices, & se faucé & dansé au fon des inftruments » présentent à la boucherie, chantant & de musique, il s'attache des pierres aux » dansant avec les affiftants. Les ambassa- jambes, au milieu du corps , & au col, » deurs du roi de Mexico faisant entendre & se jette la tête en bas dans la riviere. » à Fernand Cortez la grandeur de leur Les Payens croïoient que leurs dieux » maîcre , après lui avoir dit qu'il avoit [c] se nourrissoient de l'odeur des victi. » trente vallaux,desquelschacun pouvoit mes. Jupiter est représenté dans Ho» assembler cent mille combattans,& qu'il mére [d] comme allant faire un bon » se tenoit en la plus belle & force ville qui repas en Echiopie: c'est dans cette opi. » fût sous le ciel lui ajoûtérent qu'il avoit nion [e] que l'empereur Julien pro» à facrifier aux dieux cinquante mille diguoic si forc le sang des bestiaux dans » hommespar an.lls direnc qu'il nourrissoit les facrifices, qu'on croioic qu'il en eût » la guerre avec certain grand peuple voi. détruit l'espece, s'il fût revenu de son » sin, non seulement pour l'exercice de la expédition de Perse. " jeunesse du pais, mais principalement Porphyre [f] donne dans une autre Opinions 19. [y] Euseb. preparar. evang, lib. 4.6. 8. Plaut. Djeudom. a£t.3. [z] Ibid. lib. s. c. 17. [d] Hom. Iliad. a. [a] El. de Montagn. liv, i. ch. 29. [c]Julianus superstitiosus magis quam fa[b]Cérumoon.cocour.relig.des peupl.idol.co.4. crorum legitimus observator, innumoras [c]Is odos demiflis pedibus in coelum fine parcimonia pecudes mactans , ut æstivolat, maretur, fi revertiffet de Parthis, boves Eum in odorem cænat Jupiter quo. jam defuturos. Amm. Marcell. lib. 25. tidie, [f] Porphyr. de abftinentia lib.z. autrée de par 20 Mortis prati fausses Reli. extrémité. Il dit que tout ce qui est ma- nent avec beaucoup d'adresse & de rapi- pas même emploïer la parole au culte grande de votion, à l'exemple de leur la seule pensée, tout autre culce dre aucune nourriture pendant quinze » A quel u sage, dit Montagne, [g] zejouoit aulli de la flute sans disconti les déchirements & démembrements des nuer, & au bout de ce tems-là Mévéfications, Corybantes, des Ménades, & en notre léva entroit en extase. tems des Mahometans, qui se balafrent Plutarque[] estime la superficion Lequelet quées dans les » le visage, l'estomach, les membres, plus injurieuse à Dieu que l'Athéisme. plus inju» pour gratifier leur prophéte? Tiresias, dit-il, étoit, véritablemene Sicus à Dica givns. Les religieux pénitens dans le Mo. malheureux de ne voir ni ses amis, ni ses ftition ! gol [b] sont obligés de demeurer toute enfants,à cause de son aveuglement; mais ilme? une tyrannie absoluë. C'est aulli la pen. quer les opinions de la multitude aux Bayle [k] Et incidebant le juxta ritum suum laisse le bon sens con la raison. impia fadia Bayle s'est fort étendu [9] sur cette voir un Athée vivant moralement bien, que 23. d'Athées, felon le même auteur [r], les persuasions générales de l'espric font Liceo beru ane feroit pas incapable de se préscrire. bien éloignées d'être les resorts, qui l'esprit indes loix de bienséance & d'honneur. foit agir les hommes. La volonté do- fur la con Cicéron [s Jest d'un avis opposé. Il minée par les sens se détermine prel-duite des hommes. Une fociertelt persuadé qu'il ne peut se trouver ni que toujours suivant les impresions Gible dans bonne foi, ni société, ni justice où la particuliéres des objets [u]. Il y a'une i eligija. piété envers les dieux ne se trouve pas. disproportion énorme entre ce que l'on Un passage de Plutarque est plus fort croit & ce que l'on fait. d'aller se prosterner aux piés du Pape , Le contraire årriva à un voïageur , conviction. té, non seulement ont subsisté, mais un être de raison : car bien loin que ce que toutes les vertus morales y ont été soit une hypothésë possible qu'une soplus généralement & plus austérement ciété d'Athées, il ne peut y avoir un seul praciquées, que dans aucune société Athée de conviction. Un véritable AChrétienne? Il seroit moins étrange de thée [ x ) seroit un homme qui faisant Tom. II. Il ne peut y avoir d'A. Gg Aulide quo pacto, &c. tus justitia tollatur. Cic. de nat. deor. lib. I. Tantum religio potuit suadere ma- [r] Α'λλα πολις άν μοι δοκει μάλλνεδα. lorum! Lucret, lib. 1. φες χωρίς , ή πολιτείας της περί θεών δύξης [9] Bayle pensées sur la Comér. conti- vzpe I flors, Tatánari CUOTADA naßer, a nnar, de ces pensées. daßioa zaprioad, Plutarch. adverf.Color. [r] Bayle pensées fur la Comér.'8.172. [w] ..... video meliora proboque. [3] Atque haud fcioan pietate adverfùs Deteriora sequor. Ovid. deos fublata fides etiam & focietas huma. [x] Le pére Tournemine , réflex. Sur l'Ani generis, atque una excellentissima vir- theisme, 26. Les Athées usage de la raison, jugeroit & fe perfua- inventés par les poëtės. Leur Athéïsme Bayle [y]distingue deux sortes d'A. lefquels il entreprenoit de renverser la Diferen. thées: les uns, qui commencent par fuperstition, & qu'il avoit inticulés, d'Athées. douter; les autres, qui finissent pardou [c] la Destruction de tours. Il y ren ter. L'auteur qui a continué les noue doit raison de ce qu'il avoit quitté l'o- C'est la prémiére espéce d'Athées qui dement. Le grand pontife Cotta au con- [1] Dixit infipiens in corde fuo; Non [e] Cic. de nar, deor. lib. i. [a] Platon, des loix liv. 10. Ifi At Phobi nondum patiens immanis [b] Voff. de idolol, lib. 1. c. 3. in antro Bacchatur vates , magnum li pectore poffit tigat Année de la XCI.Olympiade. Il s'enfuir par mera Os rabidum , fera corda domans, fine don évitant le fupplice il perit par le naufrage. gitque premendo, Virg, Aneid.lib.6. vemb. 170. 1. al. Sentiments fub fimes efforts pour le chasser de fon sein sont la morsure d'une puce les fait recourir homme, qui étant sans Religion lors- recours à l'aide l'attribuer à cout un peuple , comme du Seigneur. Les égaremens de l'esprit Juricu l'attribuë à toute la Nation des ne peuvent effacer les sentiments naCannibales. Quelques sophistes, pour curels. exercer leur subtilité, ont pû foutenir Au milieu de tant d'opinions insences maximes, comme nous le lisons fées de l'Idolâtrie , on trouve des idées dans Platon & dans Cicéron; mais il fublimes de la divinité produites par des Payens fur la diviest imposible qu'aucun homme ait été la nature seule: & on licchez les Payens nitó. persuadé de la vérité de cette propofi- plusieurs craits qui sont , suivant l'extion contraire à toutes les idées natu- pression de Tertullien(/), le témoignage relles. d'une ame naturellement Chrétienne. Nous vous offrons à vous-même, Di- Gg 2 [8] Tous les sectateurs d'Arcéfilas da de impleret. Tir-liv,lib.1, Pyrrhon disoient qu'ils ne sçavoient s'ils exil- [1] Testimonium animæ naturaliter tiene: Christianæ. Tertull. de teft. Anim, [b] In pulicis morsu deos ínvocar. [m] Plurarg.d'Ifis don d'Ofiris. Erafm.adag.chil. 3. centur. 4. proverb.4. Ego sum quidquid fuit, est, & erit. [i]... der's Sérist up's you is wrodani, Nec meum peplum mortalium ullus de tór’HÚXETO texit. Athan. Kircher, in Obelisc. Pamphil. Airãini, yaar špavév 7€ + POC XUVWT. Æf- lib. 5.6.3.p.405. Cette infcriprion se rapporchyl, in Perl. v. 467. te au verser du pseanme 17 où le faint Roi Pro[k] Ipfe quoque longinquo morbo eft im- phéte dir de Dieu : pofuit tenebras latiboplicitus. Tunc adeo fracti sunt fimul cum lum fuum. corpore spiritus illi feroces, ut qui nihil [n] Te tibi, una quæ es omnia, deals. antè ratus effet minus regium quàm facris Achan Kircher. in Cedip. Ægypriac. t.1.p.188. dedere animum, repente omnibus ma- [] Ce mor éroir la syllabe se qui signife ru gnis parvisque superstitionibus obnoxius es Plutarg de la syllabe in. degeret , religionibusque etiam populum 27. des esprits forts. |