plusieurs rencontres. Touts ceux qui Christ. Le tyran Néarque l'aïant fait étant guidés du même esprit , & fans appliquer à la question afin de le conêtre entiérement Pythagoriciens, ont traindre à découvrir les complices d'udonné la préférence à la philosophie nc conjuration, il nomma toucs les amis de Pythagore , doivent être rangés & les serviteurs affidés du tyran, qui sous la secte Eléate, fort semblable à furent conduits au supplice; & enfin le la secte Eclectique que nous explique peuple animé par la constance de Zérons bientôt non lapida le tyran lui-même. Les deux principaux disciples de Xé- Leucippe fut disciple de Zénon d'Enophane, Parménide & Zénon (qu'il lée. Leucippe a été l'auteur du systéme de'icus ne faut pas confondre avec Zénon de des atomes rendu célébre par Epicure. cippe. Cyccie chef des Stoïciens) écoient d'En Quelle est l'origine des corpuscules [d] lée , ville des Lucaniens en Italie , & fic dic Lactance ? ils n'en ont point d'autre rent donner à cette secte le nom d'Eléa que l'imagination déréglée de Leucipte. Suivant les uns Xenophane n'eut au. pe dont le disciple Démocrite a faic Epicun maître; d'autres ont écrit qu'il fut cure héritier de la folie. Poslidonius disciple [c] d'Archélaüs: mais il fau- rapportoit l'invention des atomes [e] droit que ce fût un Archelaus diffé. à Moschus Phénicien, qui vivoit avant. rent du maître de Socrate , Xénopha- la guerre de Troïe. ne aïant été plus ancien que Socrata Démocrite étoit né à Milet la troisica environ d'un fiécle, me année de la soixante-dix-septiéme Xénophane foutint la pluralité des olympiade: il étoic donc plus âgé d'un Debemomondes, réduisit les éléments au nom- an que Socrate. Appollodore [f] ne brede quatre, traita des météores, & place la naisance de Démocrice, que donna une forme ronde à la divinité. Il sous la quatre-vingtiéme olympiade. fut poëte en même temps que philofo- Démocrite a été surnommé Abdériphe, & il composa un poëme de deux cain, parce qu'il passa la plus grande mille vers sur Colophon sa patrie, Para partie de sa vie à Abdére ville de Thra. ménide d'Elée, disciple de Xénopha- ce. Il étudia lous Leucippe, mais il ne ne , a aussi été, suivant quelques aus s'en tint pas à ce maître, il alla chercher De Parné- teurs, disciple d'Anaximandre. Platon la sagese & les connoissances les plus a intitulé son dialogue des idées du nom étenduës en Egypte , chez les. Mages crite. Y 2 [1] Ubi funt aut unde ifta corpuscula? Λεύκιππος ωρώτος ατόμεςαρχας υπιστή- [f] Apollod. ap. Diog. Laërr, in Democra le donne à Démocrite[g] le titre du s'occuper que de la philosophie. plus illustre des philosophes. Il céda à ses fréres la part qui lui reveDémocrite eut une ardeur extrême noit[p]dans la succesion de leur pére, pour l'étude, il s'enfermoit dans les dont les richesses devoient être fort tombeaux, afin de mieux méditer. grandes , puisqu'il reçut chez lui Xer-Quelques jeunes gens étant venus dé- xés, lorsque ce Roi des Perses passa en guisés en spectres pour lui faire peur[b] Gréce. Valére Maxime ajoute même il leur dit, sans lever les yeux de dellus [9] que le pére de Démocrice régala son livre; Ne cesserez vous point de les troupes immenses de Xerxés, & que faire les fols? Le philosophe Laberius ses grandes richesses le mirent en état de rapporte que Démocrite s'aveugla par faire une li prodigeuse dépense sans s’inla réverbération d'un miroir ardent [i] commoder pour ne pas voir la prosperité des mé- Quelques auteurs rapportent que Dé. chants : mais quelle apparence que Dé- mocrite vit Socrate à Athénes , mais mocrite qui rioit de toutes choses, ait qu'il ne voulut pas s'en faire connoiconçû un fi violent dépit de la prospé- tre. Les Abdéricains érigérent une starité des méchants? il n'elt pas plus vrai- cuë à Démocrite, à l'occasion de son lisemblable que pour se délivrer des dé- vre inciculé le Diacosme, dans lequel firs & de l'inquiétude [k] que lui cau- il réduisit en un systéme, la description soit la vûë des femmes, ou afin d'écu- & l’arrangement de l'univers. Ils chandier [7] sans aucune distraction, il se gérent depuis de sentiments à fonégard; soit privé de l'usage de la vûë , qui lui & prennant les ris continuels [r) pour écoit si necessaire pour avancer ses une marque de démence, ils firent veprogrés dans la philosophie . Aufli nir Hippocrate de l'isle de Cos sa pace trait de l'histoire de Démocrite est trie, pour traiter Démocrite, Aprés craité de fable par Plutarque [m], quelques entretiens qu'Hippocrate cut & est regardé comme fort incertain avec ce philosophe, il déclara au peupar Cicéron [n] ; mais il parle pour ple d'Abdere , que non-seulement constant que Démocrite abandonna le Démocrite n'étoit pas insensé, mais soin de son patrimoine[0], pour ne qu'aucun homme n'étoit aussi capable [g] Nobilifimus philofophorum Democritus. Aul. Gall. lib. 10.6.12. [h] Lucien , dans le dial, infir, l'incrédule. [i] ...... malis bene Esse ne videret civibus. [*] Tertull. apolog. 6. 46, [l] Aul. Gell. lib, 10.6.17. [m] Plutarch. de curiosit, [n] Democritus dicitur oculis se privase; certe ut quam minime animus à cogitationibus abduceretur, patrimonium neglexit , , agros deseruit incultos, Cic. de finib, lib. s. [o] ... Denocriti pecus edit agellos, Gultaque, dum peregre eft animus fine corpore velox. Hor. [p] Ding. Laërt in Democr, Suidl, in voce s, que lai de guérir la folie des hom- souhaitoit de n'être pas privée de la cémes. lébration de certaine fête par un deuil Démocrite s'étoit fi peu crevé les domestique, il prolongea sa vie de trois yeux, qu'Hippocrate,dans une lettre à jours, par l'odeur des pains chauds. Damagetus dit qu'étant appellé par les Diogéne de Laërce [t] ne lui donne que Abdéricains pour remédier à la folie de cent quatre ans de vie , & Diodore de Démocrite, il le trouva appliqué à la lec. Sicile ne lui en donne que quatre-vingtture & à l'anatomie ,qui sont deux oc- dix. L'empereur Marc Auréle Antonia cupations qui demandent l'usage de la a écrit que Démocrite mourut mange vớë. Ce fut aussi dans cette occasion des poulx. [s] que Démocrite aïant salué à titre On place ordinairement Héraclite à de fille une jeune personne qui accom- côté de Démocrite , à cause du contenu D'Heracli. pagnoit Hippocrate, il la salua le len- traste des pleurs de l'un & des ris de demain à titre de femme, connoisant l'autre, quoiqu'Héraclite soit de quelà ses yeux qu'elle étoit devenuë femme que temps plus ancien ,que Démocripendant la nuit : sagacité capable de te; car Héraclite vivoit sous la soixante rendre la philosophie odieuse à la moi- & neuviéme olympiade , environ cinq tié du genre humain, suivant la réflé- cents ans avant l'ère chrétienne. Il fut xion de l'auteur de la vie de Démo- surnommé le ténébreux[n], à cause de crite. sa grande obscurité. Platon même ne Son genie avoit beaucoup de force & pouvoit entendre ses écrits, à l'excepd'étenduë , il réunit la morale, les tion cependant d'une partie de sa phymathématiques, la physique , l'astrono. sique, que Platon inséra dans ses oumie, en un mot l'enyclopédie des scien- vrages. Quelques auteurs font Héraces. Il établit pour premiers principes, . clice disciple de Xénophane , d'autres les atomes & le vuide , & pour souve. ont écrit qu'il n'eut point de maître, & sain bien la tranquilité de l'ame. qu'il devint philosophe, par de pro Aristoxéne témoigne que Platon eut fondes & continuelles méditations. Il dessein de supprimer les ouvrages de écoit né à Ephese. Il établit le feu pour Démocrite , pour se faire honneur des principe général de toutes choses , & il découvertes de ce grand philosophe , annonça que le monde finiroit par un mais que ses amis l'en détournerent, lui embrasement. Les uns ont attribué à asant représenté, qu'il y en avoit des cette réfléxion la cause de ses larmes, exemplaires répandus en trop grand d'autres estiment qu'il gémissoit & nombre, pour qu'il pût venir à bouc pleuroic continuellement de la folie de son derlein. On lit dans l'échole de des hommes. Salerne que Démocrite , à l'âge de cent La philosophie lui inspira un tel deneuf ans, finit ses jours par une absti. tachement des grandeurs , qu'il résigna nence volontaire de toute nourriture, à son frere la principauté d'Ephése. Da-& qu'en considération de la seur , qui rius fils d'Hystaspe roi de Perse recher Y 3 [s] Puellam Hippocratis comitem Joann. Chryfoft. Magnenus in vitá Democriti 6. oras. cha ron amitié. Heraclite étant attaqué de, trois cents quarante-deux ans de l'hydropisie, demanda aux méde. avant l'ére Chrétienne, dans un bourg cins s'ils pourroient bien changer la du territoire [b] d'Athénes. Sa famille pluïc en un temps sec & serain [*], écoit illustre parmi celles de l'Atcique. mais voïant qu'ils ne sçavoient que re- Il préféra la philosophie de Pythagore pondre à cette énigme, il ne voulut à celles de Platon & d'Aristote. Cicépas les consulter davantage, & de son ron[c] dit qu'Epicure arrosa ses jarordonnance, il se mit dans du fumier, dins des eaux puisées dans les sources pour faire transpirer ses humeurs. Ce de Démocrite, Cicéron[ d ) un peu reméde ne lui réiislit pas , & il moarut auparavant avoit blâmé l'ingratitude peu aprés, âgé de soixante ans, d'Epicure envers Démocrite. Ce fuc Parmi les philosophes de la secte peu de cemps aprés la mort d'AléxanDe Protha Eléace , on trouve un Protagoras d’Ab- dre, vers la fin de la vie d'Aristote, dére, qui aïant avancé que les connois- qu'Epicure se fit chef de la secte, qui sances humaines étoient crop bornées, à porté son nom. Aucune lecte n'a eu pour sçavoir ce qu'on devoit penfer autant de vogue, & ne s'est solltenuë des dieux, fut chassé par les Athéniens avec autant d'éclat que l'Epicurienne. de leur ville, & les ouvrages furent C'est à cette grande répucation qu'on condamnés au feu. Il fut le chef de doit accibuer le déchaînement de toul'art des Sophistes, que Platon combat tes les sectes, pour lesquelles celle dans plusieurs de ses dialogues. d'Epicure a toujours été un objet d'a version & de jalousie. Nous ne lisons ucpe vente een gereage2 pas les mêmes reproches contre Arif tippe & les Cyrénaïques, qui les mériCHAPITRE DOUZIÉME. coient bien davantage, que contre Epi cure & ses sectateurs, parce que la Des Epicuriens. fecte Cyrénaïque n'a jamais eu une vo gue fort étenduë, au lieu que l'Epi. SOMMAIRE. curienne a été la plus florissante de tou. tes. Cette philosophie fut surtout celle I D'Epicure . 2. Louanges de ses des personnes les plus qualifiées de la vertus. 3. Epicure a été le plus labo- Gréce & de Rome; & du temps de rieux des philosophes. 4. Dela phia Diogénc de Laërce, sous l'empereur lofophie Epicurienne Sévére, la secte Epicurienne atcirantà elle presque touts les disciples, les pro , fesseurs des écholes abandonnées se D'Epicure née de la cene neuviéme Olympia- vengeoient en décriant les Epicuriens. . [x] Diog. Laërt.in Heracl. Suid in voce Cùm genuere virum tali cum corde Ηρακλίτ. repertum, [a] Sur ce que le nom d'Epicure signifie Omnia veridico qui quondàm ex ore secourablo en Grec, Erasme dit : Nemo magis profudit. Lucret.lib 6. in init, promeretur nomen Epicuri quàm Chrif- [c] Democritus vir magnus imprimis, cujus fontibus Epicurus hortulos suos, [b] Lucréce fait sér éloge d'Athénes à irrigavit. Cic. de nar. deor, lib. 1. qarse de la naissance d'Epicure : [d] In Democritum ipsum , quem Et primäe dederunt folatia dulcia secutus eft , fuit ingratus, Cic. de nata . tus. deor. lib, . vitæ, Epicure a été fort dédommagé par louent d'avoir témoigné beaucoup de sa lumiére efface celle dos Tertullien [l], c'est annuller la divi- nité, que de nier la providence à la Saint Jérôme loue baucoup [f] la maniére des Epicuriens. de la vertu tempérance d'Epicure: Sénéque non- Epicure a été le plus laborieux de d': picure • obstant l'antipathie de la secte Scoicien- touts les philosophes, & celui qui a Episudede ne, avouë [g] que les préceptes d'E- laisfé un plus grand nombre d'écrits . fieux des picure étoient accompagnés de sainte- Chryfippe a voulu imiter la fécondité philofo phes . & Philosopic curien sur les mceurs de cette secte. que trois leteres insérées dans la vie , d'Epicure. Diogéne de Laërce & Jamblique le par Diogéne de Laërce. La prémiére 3• 4. [!] Quigenus humanum ingenio fupe- maxime & fobrium & continentem exti- tifle, ac feétam nullam philofophoruni vitá Epicur. fed rationibus Deorum immortalium & , ut ita dixeriin, neminem D eum ad. |