mes. qui étoit la deux cents trente-sixié principaux dogmes, & elle peut pal- suivi de plusieurs Cyniques, ent pour principe le même fond d'or- ge. Il fut d'abord disciple de Polé. La lecte Scoïcienne toute dogma tique , & remplie de l'esprit de déCosta BransoW3D cision, fut crés-opposée à la seconde & à la troisiéme Académic, au PyrCHAPITRE HUITIÉME. thonisme , & même à cette maniére Des Stoïciens, irrésoluë de philosopher , dont so crate avoit donné l'exemple. Carnéa. SOMMAIRE. de partisan de l'indécision regardoit Zénon, comme un redoutable adver- O dans les Szorciens. 2. De Zé disputer contre lui, il se purgeoit Zénon s'attacha à Cratés le Thébain, ou le Cynique; il eut depuis plusieurs autres maîtres, & il fonda la secte peu A fe&te Stoïcienne, quoi que fort de temps aprés la mort d'Aristote. Il me venoit cependant avec elle dans les nes orné des peintures du célébre. Po. Meme of Quanto venari quàm lapuitte mi- 14 S. Aug. de civit. Dei, l 14.6.20.. [4] Νύν εύπλ λα, ότε νοναυάηκε. Valére Maxime, c'éroit pour disputer contra lygnote: & le mot Grec[d] , qui fi- j'ai de me rendre prés de vous, mais gnifie portique, fit nommer les disci- je vous envoie deux de mes disciples , ples de Zénon Stoïciens : ausquels il ne manque rien du côté des Antigonus rui de Macédoine écrivit biens de l'ame , & qui me surpassent à Zénon une lettre pleine d'estime , beaucoup par les avantages du corps. Diogéne de Laërce[e] nous l'a trank Si vous leur donnez une sérieuse atmise avec la réponse: Le roi Antigo- tention ,'ils vous mettront dans leche nus, au philosophe Zénon. Si la fortu. min de la sagesse & du véritable bonne & la gloire m'ont mis au-dessus de heur. vous, je reconnois que vous me sur- Il envoïa Perséc & Philonidas à Anpassez en science & en félicité : c'est tigonus. Ptolemée roi d'Egypte dépupourquoi je vous invite à venir à ma ta un ambassadeur à Zénon, comme à Lour, pour me communiquer les biens un souverain. Les Athéniens firent un dont vous jouissez . Faites réflexion decret, pour lui déférer une couronne que vos enseignements ne seront pas d'or, lui construire un tombeau , aux seulement utiles à un grand roi , mais frais du public , & élever deux coà toute la nation des Macédoniens,car fonnes , sur lesquelles ce decret fut .celui qui forme le roi à la vertu , rend gravé. toute une nation vertueuse , puisque Zénon mourut dans la cent vingtvous n'ignorez pas quelle est la force neuviéme Olympiade [f], âgé de de l'exemple du monarque. quatre-vingt-dix-huit ans. Les uns diZénon lui fit cette réponse. Zénon, fent que ce fut d'une mort naturelle, au roi Antigonus. J'applaudis à cette les autres, d'une mort volontaire ,.0Cardeur, qui vous porte à préférer une casionnée par le chagrin qu'il conçut science vraie , utile , & nécessaire de s'être rompu un doigt en tombant. telle qu'est la philosophie à une politi- Plusieurs personnages illustres ont faic que fausse & artificieuse , étude que la honneur à cette seđe, comme Cleanplupart des rois jugent seule digne thés, Chryfippe, Stilpon , Panatius, d'eux, & qui est si souvent fatale aux Caton, Brutus, Sénéque , Thraseas peuples'. Celui qui suit la philosophie, Pætus, Helvidius Priscus , Epiftéte, & qui s'éloigne de la volupté , joint l'empereur Marc.Auréle Antonin.Les bientôt les doux fruits de la vertu , dames Romaines au milieu du luxe & aux heureuses disposicions que la na. de la mollésse [g], se piquoient de turca mises en lui, & qu'on peut ap- morale Stoïque. peller la véritable noblesie. Un travail Cléanthes vainqueur de la pauvre. modéré, & de bons enseignements , le té, tiroit & portoit de l'eau , [b] De Cléans , thés. conduisent bientôt à la perfe&ion . pendant la plus grande partie du jour, Mon âge de quatre-vingts ans pallés, pour gagner la vie , & emploioit la & la foiblesse de ma santé, sont des nuit à l'étude de la philosophie.ll a vé. obstacles insurmontables au désir, que cu[i]quatre-vingts ans. Chryfippe A] Ered. Jacere pulvillos amant?Hor. Epod.s. [«] Diog. Laërr. in Zen. Cin. [b] Cleanthes Pfeev 28, id eft , pu[f] Lucien, de ceux qui ont long-temps teos exhaurientis cognomen tulit, Dios, vécu. Laërr.in Cleanth. [8] Quid, quod libelli Stoïci inter fe- [i] Diog, Laërr in Cleaneh, Luciano in ricos Longav. 3 4. De Chry. Chrysippe natif de Solos ville de Ci- tées [p] par touts les critiques. Leur Augustin n'ont pas jugé à propos de ne. Il met Sénéque au rang des écri- conjuration de Pison [s]. Sénéque reet tes vains Ecclésiastiques [o], obligé, dit- çut cet ordre, & fe fit ouvrir les veines ald.si Paul .il, de l’y insérer, à cause des lettres avec beaucoup de fermeté. de Sénéque à saint Paul, & de saint On a reproché aux Stoïciens, da. . 1 V 6. trine Stoique dicor, in Chry? [k] Val. Max. lib. 8. c. 7. ille Deus eft potens omnium, five in[l] Diog, Laërt, in Chryfipp. corporalis ratio ingentium operum ar- maxima , minima , æquali intentione [1] Sapiens vicinus proximusque diis Jupiter quo antecedit bonum virum? voir enseigné que l'ame étoit une par- gnent :l'utilité même s'y oppose, l'uti- femme, & ses enfants , nioit [b ] qu'il Les Stoïciens rapportoient cette opi- eût perdu aucun bien véritable. Sénénion à Socrate [n], quoique toute que avance gravement [c] que les l'Académie fûc dans des principes [*] remparts des villes peuvent être ébran. fort différents. Ceux qui veulent, dit lés par le bélier, que les tours peuHorace, que toutes les fautes soient vent être renversées par des mines', égales[y], fe trouvent en peine, quand mais que la vertu eit hors de toute on remonte à la source de la vérité: caratteinte. L'abregé de Xiphilin [d] rele sens commun & les mæurs y répu- proche à ce même Sénéque d'avoir son pére. horti, diutiùs bonus eft. Sapiens nihilo fe mi sus, moresque repugnant, noris æstimat , quòd virtutes ejus fpatio Atque ipfi utilitas julti propè ma. breviore clauduntur. Quemadmodum ex ter, & æqui. Hor. lib. 1. Sar. 3. duobus fapientibus qui senior deceflit , [z] Nec vincet ratio hoc; tantumnon est beatior eo , cujus intra paucio. dem ut peccet, idemque , res annos terminata virtus eft: fic Deus Qui teneros caules alieni fregerit non vincit fapientem felicitate, etiamfi vincit ætate. Sen. epift. 73. Et qui nocturnus divům facra leHoc mihi philosophia promittit , ut me gerit. Hor, ibid. Deo parem faciat. Sen. epist. 48. [a] Stoïcos fines officiorum paulo lon[u] Idem esse Socrates dicebat veri- gius, quam natura vellet, proculiffe tatem & virtutem : quomodo illa non Cic. orat. pro Muræn. crescit, fic nec virtus quidem, Sen. [6]Sen. epift. 9. epift. 71. [c] Adíum hoc vobis probaturus : sub (x] Illa paradoxa primâ fpecie admi- isto tot civitatum everlore munimenta rationem, re explicatâ risum movent. incursu arietis labefieri, & turrium alCir, Academ. quaft. lib. 4. titudinem cuniculis ac latentibus foffis Cicéron a tourné les Srožciens en ridicule repentè considere, & æquaturum edi. daris les paradoxes, dgn dans l'oraison pour tislimas arces aggerem crescere. At nulMurena, la machinamenta poffe reperiri quæbe. [y] Queis paria esse feré placuit pec- nè fundatum animum agitent, Sen. quod laborant, in sapient, non ennemiyr.c.6. Cùm ventum ad verum eft, fen. [d] Xiphil, « Dion. lib. or. og 62, cata, mené une vie crés-contraire à ses écrits, compris: ce que notre bon pére Chryd'avoir corrompu Julie & Agrippine, fippe a voulu dire. Le sage ne se fait & d'avoir ensuite trempé dans la mort jamais ni souliers ni pantoufles; le lage de la derniére, d'être monté sur le est pourtant bon cordonnier. Come théâtre avec Néron, par une flaterie ment cela? par exemple, comme Herbasse & indigne de la gravité qu'il af- mogéne; quand il ne dit mot, ne fectoit . Son avarice & lon luxe sont laisse pas d'être un excellent musicien, cxaggérés à tel point par le même au- qui chante & compose parfaitement ; reur, que Sénéque est représénté,com- comme Alfenus encore, cet habile jume la cause des révoltes de l'Angleter- risconsulte , étoit toûjours fort bon corre; qui ne pouvoit plus souffrir les donnier , quoiqu'il eûc fermé boutique usures. Il paroît cependant que les Ro- & renoncé au métier; il en est de même mains du temps de ce philosophe, du sage; il est seul bon arcisan en tou. avoient une faute idée de la vertu , te forte d'ouvrages. Il est roi, quoi. puisque Juvénal en parle [e], comme qu'il n'ait point de roïaume.Oui, mais d'un contraste qu'il oppose aux mon- des que vous sortez dans la ruë, les enftrueux débordements de Néron. fants courent aprés vous pour vous ar Horace est plein de traies de raille- racher la barbe; & fi vous ne vous ferrie de la secte Stoïque. Le sage, dit-il, vez de votre bâton, pour écarter cette [f] ne voit que Jupiter au dessus de troupe folêtre, dans un moment vous lui; il est riche, libre, comblé d'hon. en étes accablé, & cout grand roi que neurs, beau & bienfait; & pour la vous étes, vous vous tuez à force de fanté, elle est merveilleuse, à moins crier. qu'il ne soit incommodé de la pi- Plutarque[h] a porté les coups les tuite. plus morcels à la recte Scoïque. Il reSi le sage est riche [8], s'il est bon présente le Lapiche Stoïcien , formé cordonnier, s'il est seul beau & seul d'un acier impénétrableaux passions & roi, pourquoi souhaitez vous ce que à la douleur, & bien plus merveilleux vous avez? Oh! vous n'avez pas bien que le Cænée de Pindare; qui étoit V 2 [e] Libera si dentur populo suffragia , quis tam Perditus, ut dubitet Senecam præ ferre Neroni ? [f] Ad fummam , sapiens uno minor est Jove; dives, Liber, honoratus, pulcher , rex denique regum; Præcipuè fanus,nisi cùm pituita mo lefta eft. Hor. lib. 1. epift. 1. [] Et futor bonus, & folus formo fus, & eft rex; Cur optas quod habes? non poftri quid pater, inquis, Chryfippus dicat: Sapiens crepidas fibi nunquam, Nec soleas fecit, lútor tamen eft fa. piens: quo? Ut, quamvis tacet Hermogenes, cantor tamen gatque Optimus eft modulator; ut Alfenus vafer , omni Abjecto instrumento artis, claus. que taberna Sutor erat: sapiens operis fic opti mus omnis Elt opifex , fic rex folus : vellunt ti bi barbam Lascivi pueri,quos tu nisi fuste coërces Urgeris turbâ circum te ftaute: mic serque Rumperis, & latras magnorum ma xime regum. Hor. l 1. Sat. 3: traduét, de Dacier. [b]Plutarchade Srożcor.repugn.d comment. quo oftend, Stoicos quàm poë, absurdjor dicer |