ture,en auroient ørdinairement le plus deux ministres ont beaucoup de con de besoin. Les grands accoutumes à formité. remplir. Ils y trouvent encore ungrarid Personne n'a mieux entendu cette ceco- La fuite de l'oisiveté est le plus sur B 7. 2 [] Fidiffimos regum , monitores & Extinctæque jacent & line luce consiliarios effe libros Ptolemæo dixit faces. Ovid. [z) Diog. Laërt. in Pythag. Plutarg.dans mutaremus. Cardan, de libris proprüs. me compositas, quàm Pythionicarum -8. deux odes d'Horace , qu'il aimeroit commerce n'est sujet à aucune inégamieux les avoir composées que d'être lite. roi d'Aragon. Suivant Nicéphore , Mais les sciences nuisent plus qu'el[c] un fynode aïant donné le choix les ne servent, fuivant le sentiment de des rens à Héliodore , évêque de Trica en Thel- Platon [c], li l'on n'a pas la véritable ces. falie , de bruler fon roman des amours science, c'est-à-dire, si l'on ne sçait pas de Théagéne & de Cariclée, ou de en faire usage. Rien n'est fi dangereux, renoncer à fon évêché, il prie le parti que l'impieté & le yice armes de la de se démettre de fon évêché, plâcôt fcience : si elle tombe en un esprit, que de jetter au feu son ouvrage. Paf- qui manque de capacité pour la conteferat disoit qu'il eût mieux aimé avoir nir, elle y fait plusieurs fortes de ravafaic l'ode de Ronsard au chancelier de ges,elle y porce la présomption [f],l'iml'Hôpital, que d'être duc de Milan: portunité, le ton décisif : elle dédaigne & le poëte Bourbon, suivant qu'il s'en les conseils, & les lumiéres des autres. expliquoit lui-même , eût été plus con- La fcience entête un esprit foible, tent de lui, d'être l'auteur des pseau. comme les odeurs blessent un cerveau mes de Buchanan, que d'être arche- délicat, ou comme un estomac malade vêque de Paris. est surchargé des aliments qu'il ne peut L'étude instruit la jeunesse, [d] & digérer. C'est une comparaison fort in bannit le chagrin d'un âge avancéelle génieuse,que celle de ces demi-sçavanes est un ornement dans la prospérité, & avec les épis vuides de grains, qui porune confolation dans la mauvaise fortu- tent une tête droite & alciére. ne: c'est une ressource afurée en tout Hannibal se mocqua du philosophe cemps, en touts lieux, à la ville ou à la Phormion, [g] qui faisoit des differta. campagne, en voïage, ou dans nos sé- cions militaires en la présence, On voit jours ordinaires. Quelles satisfactions, ces demi-sçavants s'embarrasser dans[b] & quels charmes ne trouve-t-on pas des questions inutiles & épineuses. Ils se dans la conversation de ces hommes perdent dans leurs pensées, [i] & leur ehoiás dans toute l'antiquitéz ils ne cæur est enveloppé de nuages. Ils font fe font connoître à nous , que par de grands efforts [k], pour trouver le ce qu'ils ont de plus aimable, leur nom de la nourrice d'Anchise, [2] & multas Pindari & Nemeonicarum : qua-" peritis indignantur, & jure quodam porum fimiles malim compofuifle, quam teftatis , quo feré hoc hominum genus effe totius Tarraconnenlis rex. Jul. Sca- intumescit, imperiofi atque iterùm fæ. lig. poëtit. lib. 6. cap. 7. vientes ftultitiam suam perdocent.Quintile [č] Niceph. Call. hif, ecclef. lib. 12. 6. 34. inftir. lib. 1. cap. 1. [d] Hæc ftudia adolescentiam alunt, [2] Cic. de orator. lib. 2. fenectutem oblectant, secundas res or- [5] Turpe est difficiles habere nugas, nant , adverfis perfugium ac folatium Et Aultus labor eft ineptiarum. præbent: delectant domi , non impediunt Mart. foris , perno&ant nobiscum, peregrinan- Evanuerunt in cogitationibus suis tur, rusticantur. Cic.pro Arch.poët. & obscuratum eft infipiens cor eorum. [0] Plat. in Alcib. 2. S. Paul, ad Rom.6, 1.V. 21. [f] Nihil enim pejus eft iis qui pau- . [4] Mus in pice, Erasm. lum aliquid ultra primas litteras progref. · [!] ... autores noverit omnes, fi, falsam fibi fcientiæ perfuafionem in Tanquam ungues digicofque fuos, ducrunt . Nam & credere præcipiendi ut forte rogatus , rendre compte du nombre de piéces de est pernicieuse dans les méchans,& mévin, dont Aceste fit présent aux com- prilable dans les esprits foibles. Elle pagnons d'Enée. Ils disputent [m] avec est aussi humiliante pour les vrais sçachaleur fi le vaisseau confervé ancien- vants : car plus ils font de progrés, [p] nement à Athénes, étoit proprement plus les doutes se multiplient, plus ils le vaisseau de Thésée, ou un vailleau connoiffent l'insuffisance de leurs ludifférent. Tibére [n] pour fe mocquer miéres. Les fciences ont deux extrémides sçavants, leur demandoit de quelle tés [g] qui se touchent, la pure igno. maison étoit la mére d'Hécube; quel rance nacurelle , & l'ignorance sçavante nom Achille avoit porté, lorsqu'il qui se connoîc. s'écoit déguisé en fille , pour ne pas Aprés que les deux derniers siécles Peu d'efin aller à la guerre de Troie ; quel étoit ont produit les plus sçavants hommes, me pour le le sujet des chansons des Siréncs. & que le renouvellement des Lettres (qavois. Il s'en faut bien que nous ne met- y a été célébré avec toute l'ardeur poltions au nombre de ces recherches ri- fible , il semble que l'estime des sciendicules , un traité qui se débite de. ces ne soir plus à la mode. On a quel. puis peu [o], qui contient cinq disserta que confusion de paroître sçavant : on Lious singulières : sur les sçavants mi- se persuade qu'il ne faut que de l'esprit, fantropes ; sur ceux qui ont été enne. qu'on est allez riche de son propre mis du beau léxe ; sur ceux qui ont été fond. Ces maximes sont trés capables, mal propres , & qui n'ont eu aucun de faire bientôt renaître l'ignorance foin de leurs perfonres; lur ceux qui mére du mauvais goût & deserreurs. cont eu de méchantcs femmes; enfin sur Cicéron[r] préfére la nature sans les ceux qui ont été grosiers & sans poli- lettres, au sçavoir desticué de touts les tesle. Tout ce qui sert à faire connoîcre talents naturels. Suivant le sentiment les hommes , peut étre emploïé à leur d'Horace [h], l'art ne peut rien sans le avantage. génie, ni le génie sans l'écude. L'un Il résulte des réflexions que nous a besoin de l'autre, & leur fuccés de avons faites ci-dessus, que la science pend de leur bonne intelligence. B. 3 Dumur petit aut thermas aut Phobi bal- ve de celles qui avoient besoin d'érre rendita nea, dicat velées. Ce qui faisoit le sujet d'une disputo, Nutricem Anchisze , nomen patriam- les uns soutenant que c'eroit roujours le méque noverca me vaisseau , dgn les autres que c'étoit un Anchemoli, dicat quot Aceftes vixe. vaisseau différent. Plurarg. vie de Théfée. rit annos, En] Suet. in Tib.c.70. Quot Siculus Phrygibus vini donave- [0] Ce livre est intitulé : Selectorum Lite rit urnas. Juv. far. 7. terariorum Pentas. [m] Le vailleas fur lequel Thélée alla [p] Cui plura nofle datum est , eum en Créte , don en revine aprés avoir tué le majora dubia fequuntur. En. Sylu. ther. Minotaure , fut conservé jusqu'au tenaps lib, 2, de Demetrius de Phalére, c'est-à-dire , prés [9] Penf. de Pasc.c.29. de mille ans ; car Demotrius de Phalére [] Cic. pro Arch, poët. fue pour fon malheur , contemporain de [f] Ego nec ftudium fine divide Prolémée Philadelphe qui le fit enfermer vena, dans une prison , où il mourut de la pia Nec rude quid profit video inguúre d'usin afpic, Les Athéniens avoient genium : Alterius fic un trésagrand soin de conserver ce vaisseau, Altera poscit opem res , & conjua remercant des planches neuves, a la plna rat amicé. Hor. art. poët, CHAPITRE TRIOSIÉME. LES uns n'estiment que l'antiqui. Du prix de l'antiquité. plus forte [a] & plus féconde, lorfDes Auteurs que l'univers sortoit, pour ainsi diSOM M A IRE. re, de la main du créateur; les au tres relévent avec une censure trop 1. De l'estime pour l'antiquité . 2. De maligne, ce qu'ils croient -apperce la renconire des pensées. 3. Du me voir de défaurs dans les anciens. les homAuteurs parmi les souverains , mes recherchent pendant toute leur grands seigneurs. 16. Les lettres rea vie , il n'y a rien de meilleur que gardées par les barbares comme un d'avoir de vieux bois pour brûler, obstacle aux vertus militaires. 17. de vieux vin pour boire , de vieux Magnifiques récompenses de quelques amis pour la société, & de vieux Sgavanis. 18. Misére du plus grand livres pour lire . Il pouvoit ajouter nombre des gens de lettres. 19. Des de vieux soldats . pour & auteurs qui se sont loués eux-mêmes, même de vieux chiens pour la chasse. 20. Considerations sur les langues. 21. Arécade prétendoit que les chemins de la lenProjet d'une écriture commune à tou. des sciences étoient si battus & fi contre des pensées. tes les langues, 22. Les Rabbins font fraïés , que les auteurs s'y renconkes plus extravagants des anteurs. troient [b] fans se connoître. Il avoit [x] Sum ex iis qui miror antiquos > Et la fasse l'horreur de touts les non tamen, ut quidam, temporum no. animaux ftrorum ingenia defpicio , neque enim Quant à moi je la tiens pour le quasi lafla & effæta natura , ut nihil point desiderable, jam laudabile pariat. · Plin. epift. lib. 6. Où commencent nos biens, & fiepit.zr. nifsent nos maux : (6) Racan étant en garnison à Calais Un de ses amis lui fit voir que ce qun1608. fir à Tâge de 19. ans ce quarrain.train) éroit le prémier de Maasthieu dans son Efime qui voudra la mort épou- livre intitulé : Les rablettes de la vie de vantable de la mort, que Racan n'avoit jamais fajt un traité de la rencontre fortuité teurs du bas empire. Je n'ai jamais voulu emploïer ou per- Il y a deux opinions diametralement La préférence des ouvrages anciens opposées sur le mérite des craductions. Des ereduce ou modernes étoit contestée dès le temps Toute la délicatesse des pensées & des tions. de Ciceron , & même d'Aristote. Ils en expressions des auteurs, dit le père ont porté un même jugement, & l'ap. Bouhours [h], se perd quand on les plication s'en trouve encore aujourd': veut mercre dans une autre langue ; à hui fort juste. Ils ont dit [e] que les an. peu près comme ces essences exquises, ciens avoient bien moins d'ordre & de dont le parfum subtile s'évapore , méthode , que la composition des ou quand on les verse d'un vase dans vrages [f] modernes de leur temps un autre. Le pére Bouhours se sert étoit beaucoup plus châtiée. & plus encore de la comparaison des traducorrecte. Etions avec l'envers des tapisseries de Le sentiment de Cicéron a d'autant Flandres. plus de poids , que le plus grand nom. Perrault (c) soutient au contraire bre des auteurs qui nous sont restés de qu'il y a plus d'avantage à lire les aul'antiquité, avoit déja paru de son teurs anciens dans une bonne tradutemps. Car l'antiquité littéraire ne s'é- &ion; que nous ne connoissons rien à tend qu'environ depuis Hérodote , jul- la prononciation des anciennes lån. qu'à l'empereur Marc-Antonin , ce gues, & qu'ainsi nous ne pouvons qui ne comprend guéres plus de 600. juger de leur nombre ni de leur ans; les auteurs qui ne sont pas renfer. harmonie ; qu'à l'égard du sens du més dans cet espace, étant ou en fort discours, des pensées qu'l renferme, petit nombre, comme Homére & Hé. des figures dont il est orné, de la fode, ou peu estimés, comme les au- suite du raisonnement, & de l'æco lú. Mais il pouvoir avoir vû ces vers cites S; OITOLO 7W Y:WT&pw. Aristor. polit. lib. 2. en quelque endroit. Peut-érre eft-ce une pu- [f] Certè recentiffima quæque funt re rencontre. On a prétendu que le hazard correcta & cmendata maxime . Cic.de kveit été jusqu'à faire composer des fon. cad. quaft. lib. 1. Bets entiérement semblables. [s] Non multùm ego temporis im[] Περί συνεμπτώσεως. pendo aut perdo in veterum libris le. (d) Multa venientisævi populus igno- geodis, non quòd contemnam illos, fed ta nobis sciet. Multa fæculis tunc fu- quòd omnia quæ pulchrè cogitarunt , turis, cùm memoria noftri exoleverit, jam fint å junioribus summo Audio & reservantur. Sen, natural, quaft. lib 7. induftriâ elimata. 6,31. [b] Pen), ingén. p. 195. [o] Τα πλώςα των αρχαίων ήττον διήρ- 1 Parall, des anc. do modo |