Histoire générale et système comparé des langues sémitiques

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Michel Lévy, 1858 - Semitic languages - 515 pages
 

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Popular passages

Page 132 - Mais on peut affirmer que si ces livres n'avaient pas renfermé quelque chose de profondément universel, ils ne fussent jamais arrivés à cette fortune. Israël eut, comme la Grèce, le don de dégager parfaitement son idée, de l'exprimer dans un cadre réduit et achevé ; la proportion , la mesure , le goût furent en Orient le privilége exclusif du peuple hébreu, et c'est par là qu'il réussit à donner à la pensée et aux sentiments une forme générale et acceptable pour tout le genre...
Page 16 - Ainsi la race sémitique se reconnaît presque uniquement à des caractères négatifs : elle n'a ni mythologie, ni épopée, ni science, ni philosophie, ni fiction, ni arts plastiques, ni vie civile ; en tout , absence de complexité , de nuances , sentiment exclusif de l'unité. Il n'ya pas de variété dans le monothéisme. Au lieu de cet immense cordon qui, depuis l'Irlande jusqu'aux îles de la Malaisie, trace le domaine de la race indo-européenne, les Sémites nous apparaissent confinés dans...
Page 15 - Le Sémite ne connaît guère de devoirs qu'envers lui-même. Poursuivre sa vengeance, revendiquer ce qu'il croit être son droit, est à ses yeux une sorte d'obligation. Au contraire, lui demander de tenir sa parole, de rendre la justice d'une manière désintéressée, c'est lui demander une chose impossible.
Page 377 - Un philologue composa , dit-on , un livre sur les noms du lion , au nombre de cinq cents ; un autre sur" ceux du serpent , au nombre de deux cents. Firuzabadi , l'auteur du Kamous, dit avoir écrit un livre sur les noms du miel , et assure qu'après en avoir compté plus de quatre-vingts , il était encore resté incomplet. Le même auteur assure qu'il existe au moins mille mots pour signifier l'épée, et d'autres (ce qui est plus croyable) en ont trouvé plus de quatre cents pour exprimer le malheuri.
Page 461 - ... générateur qui le fit être, le langage ne s'est enrichi d'aucune fonction vraiment nouvelle. Un germe est posé, renfermant en puissance tout ce que l'être sera un jour; le germe se développe, les formes se constituent dans leurs proportions régulières, ce qui était en puissance devient en acte; mais rien ne se crée, rien ne s'ajoute : telle est la loi commune des êtres soumis aux conditions de la vie. Telle fut aussi la loi du langage.
Page 132 - Il faut faire sans doute, dans cette étonnante destinée, la part des révolutions religieuses, qui, depuis le xvie siècle surtout, ont fait envisager les livres hébreux comme la source de toute révélation ; mais on peut affirmer que si ces livres n'avaient pas renfermé quelque chose de profondément universel, ils ne fussent jamais arrivés à catte fortune.
Page 459 - Quant au tour que l'on donne d'ordinaire à cette opinion , et à l'expression d'anté-grammaticale que l'on emploie pour désigner l'affinité dont il s'agit, je ne puis l'accepter. La théorie générale du langage élève contre cette manière de concevoir les choses d'insurmontables difficultés. S'il est absurde de supposer un premier état où l'homme ne parla pas , suivi d'un autre où régna l'usage de la parole , il ne l'est pas moins de supposer le langage d'abord ne possédant que des...
Page 432 - Lors même que la langue moderne s'élève à la dignité de langue littéraire, la langue ancienne n'en conserve pas moins un caractère spécial de noblesse. Elle subsiste comme un monument nécessaire à la vie intellectuelle du peuple qui l'a dépassée, comme une forme antique dans laquelle la pensée moderne devra venir se mouler, au moins pour le travail de son éducation...
Page 280 - L'esprit de prosélytisme des Nestoriens et les persécutions qui les forcèrent à refluer vers la haute Asie propagèrent bien plus loin encore l'influence de la langue syriaque, et la portèrent en Tartarie, dans le Tibet, dans l'Inde et jusqu'en Chine3.
Page 17 - En toute chose , on le voit , la race sémitique nous apparaît comme une race incomplète par sa simplicité même. Elle est, si j'ose le dire, à la famille indo-européenne ce que la grisaille est à la peinture, ce que le plain-chant est à la musique moderne; elle manque de cette variété, de cette largeur, de cette surabondance de vie qui est la condition de la perfectibilité. Semblables à ces natures peu fécondes qui, après une gracieuse enfance, n'arrivent qu'à une médiocre virilité,...

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