Oeuvres complètes de Boileau Despreaux, precédées des oeuvres de Malherbe, suivies des oeuvres poétiques de J. B. Rousseau..

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Chez Firmin Didot Frères, libraires, 1840 - 720 pages

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Page 243 - J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux. Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajomtez quelquefois, et souvent effacez.
Page 242 - Surtout qu'en vos écrits la langue révérée, Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée ; En vain vous me frappez d'un son mélodieux, Si le terme est impropre ou le tour vicieux : Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme, Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme : Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.
Page 47 - La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles; On a beau la prier, La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier.
Page 186 - J'envie, en écrivant, le sort de Pelletier. 35 Bienheureux Scudéri 1 dont la fertile plume Peut tous les mois sans peine enfanter un volume ! Tes écrits, il est vrai, sans art et languissants, Semblent être formés en dépit du bon sens, Mais ils trouvent pourtant, quoi qu'on en puisse dire, Un marchand pour les vendre, et des sots pour les lire...
Page 244 - Tantôt, comme une abeille ardente à son ouvrage, Elle s'en va de fleurs dépouiller le rivage : Elle peint les festins, les danses et les ris ; Vante un baiser cueilli sur les lèvres d'Iris, Qui mollement résiste, et, par un doux caprice, Quelquefois le refuse afin qu'on le ravisse. Son style impétueux souvent marche au hasard : Chez elle un beau désordre est un effet de l'art.
Page 241 - Quelque sujet qu'on traite, ou plaisant, ou sublime, Que toujours le bon sens s'accorde avec la rime : L'un l'autre vainement ils semblent se haïr; La rime est une esclave et ne doit qu'obéir. Lorsqu'à la bien chercher d'abord on s'évertue, L'esprit à la trouver aisément s'habitue; Au joug de la raison sans peine elle fléchit Et, loin de la gêner, la sert et l'enrichit.
Page 242 - Enfin Malherbe vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir. Par ce sage écrivain la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée. Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber. Tout reconnut ses lois ; et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encore de modèle. Marchez donc sur ses pas : aimez sa pureté, Et...
Page 46 - L'augmenteront toujours ? Le malheur de ta fille au tombeau descendue Par un commun trépas, Est-ce quelque dédale où ta raison perdue Ne se retrouve pas ? Je sais de quels appas son enfance était pleine ; Et n'ai pas entrepris, Injurieux ami, de soulager ta peine Avecque son mépris.
Page 195 - De tous les animaux qui s'élèvent dans l'air , Qui marchent sur la. terre , ou nagent dans la mer , De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome, Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme.
Page 242 - Ronsard , qui le suivit, par une autre méthode, Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode, Et toutefois longtemps eut un heureux destin. Mais sa muse, en français parlant grec et latin. Vit dans l'âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesque.

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