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A la richesse de l'or;

1 Un ancien commentateur des Psaumes avait dit, en parlant de ce concert sublime de la nature entière généralement entendu d'un bout de l'univers à l'autre, inscriptus est omnium oculis. Peut-être est-ce là ce qui a donné à Rousseau l'idée heureuse, et si noblement hardie d'une voix qui se fait entendre aux yeux.

2 Cet astre ouvre est d'une dureté d'autant plus choquante qu'elle est à contre-sens de l'image que le poëte veut rendre. Peut-être préférerait-on la leçon de l'édition de Hollande :

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Dans les replis de son cœur ?
Prête-moi tes feux propices:
Viens m'aider à fuir les vices
Qui s'attachent à mes pas;
Viens consumer par ta flamme
Ceux que je vois dans mon âme,
Et ceux que je n'y vois pas.

Si de leur triste esclavage
Tu viens dégager mes sens,
Si tu détruis leur ouvrage,
Mes jours seront innocents.
J'irai puiser sur ta trace
Dans les sources de ta grâce;

Et, de ses eaux abreuvé,
Ma gloire fera connaître
Que le Dieu qui m'a fait naître
Est le Dieu qui m'a sauvé.

ODE III,

TIRÉE DU PSAUME XLVIII.

SUR L'AVEUGLEMENT DES HOMMES DU SIÈCLE.

Qu'aux accents de ma voix la terre se réveille 3!
Rois, soyez attentifs; peuples, ouvrez l'oreille!
Que l'univers se taise, et m'écoute parler.
Mes chants vont seconder les accords de ma lyre:
L'esprit saint me pénètre, il m'échauffe; il m'inspire 4
Les grandes vérités que je vais révéler.

1 a Dulciora super mel et favum. » Ps. XVIII.

2 Mais sans tes clartés sacrées, etc. Il était difficile de rendre plus heureusement le sens et l'expression du texte: Delicta quis intelligit? « Les surprises faites à l'ignorance par la « bonne foi. >>

3 « Audite hæc, omnes gentes; auribus percipite, omnes qui habitatis orbem. » Ps. XLVIJI.

Racine avait déja dit, Athalie, acte III, sc. VII:

Cieux, écoutez ma voix ! terre, prête l'oreille!

Rien de plus imposant, de plus majestueux que ce début prophétique. Horace débute comme Rousseau, dans les leçons qu'il donne à la jeunesse romaine :

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Carmina non prius

Audita Musarum sacerdos
Virginibus puerisque canto.

Liv. III, ode I.

L'esprit saint me pénètre, etc. Racine, à l'endroit cité.

Mais d'où vient que mon cœur frémit d'un saint effroi !
Est-ce l'esprit divin qui s'empare de moi!

34

L'homme en sa propre force a mis sa confiance;
Ivre de ses grandeurs et de son opulence,
L'éclat de sa fortune enfle sa vanité.
Mais, ô moment terrible, ô jour épouvantable,
Où la mort saisira ce fortuné coupable,
Tout chargé des liens de son iniquité 1!

Que deviendront alors, répondez, grands du monde,
Que deviendront ces biens où votre espoir se fonde,
Et dont vous étalez l'orgueilleuse moisson?
Sujets, amis, parents, tout deviendra stérile;
Et, dans ce jour fatal, l'homme à l'homme inutile
Ne payera point à Dieu le prix de sa rançon 2.

Vous avez vu tomber les plus illustres têtes;
Et vous pourriez encore, insensés que vous êtes,
Ignorer le tribut que l'on doit à la mort!

Non, non, tout doit franchir ce terrible passage:
Le riche et l'indigent, l'imprudent et le sage,
Sujets à même loi, subissent même sort.

D'avides étrangers, transportés d'allégresse,
Engloutissent déjà toute cette richesse,
Ces terres, ces palais, de vos noms ennoblis.

Et que vous reste-t-il en ces moments suprêmes?
Un sépulcre funèbre, où vos noms, où vous-mêmes
Dans l'éternelle nuit serez ensevelis 3.

Les hommes, éblouis de leurs honneurs frivoles,
Et de leurs vains flatteurs écoutant les paroles,
Ont de ces vérités perdu le souvenir :
Pareils aux animaux farouches et stupides,

Les lois de leur instinct sont leurs uniques guides;
Et pour eux le présent paraît sans avenir.

Un précipice affreux devant eux se présente;
Mais toujours leur raison, soumise et complaisante,
Au-devant de leurs yeux met un voile imposteur.
Sous leurs pas cependant s'ouvrent les noirs abîmes,
Où la cruelle mort, les prenant pour victimes,
Frappe ces vils troupeaux dont elle est le pasteur 4.

Là s'anéantiront ces titres magnifiques,
Ce pouvoir usurpé, ces ressorts politiques,
Dont le juste autrefois sentit le poids fatal :

C'est lui-même, il m'échauffe; il parle; mes yeux s'ouvrent, Et les siècles obscurs devant moi se découvrent.

Tout chargé des liens de son iniquité. Ce n'est pas seulement une très-belle image; c'est une grande pensée morale, revêtue de tout ce que l'expression poétique a pu ajouter à son énergie.

2 a Fratrem redimens non redimet vir : nec dabit Deo propitiationem pro eo. » Ps. XLVIII.

3 « Et sepulchra eorum domus illorum in æternum. » Imitation sublime du Psalmiste: « Sicut oves in inferno positi sunt: mors depascet eos. » Ps. XLVIII.

Ce qui fit leur bonheur deviendra leur torture;
Et Dieu, de sa justice apaisant le murmure,
Livrera ces méchants au pouvoir infernal.

Justes, ne craignez point le vain pouvoir des hommes;
Quelque élevés qu'ils soient, ils sont ce que nous som-
Si vous êtes mortels, ils le sont comme vous. [mes:
Nous avons beau vanter nos grandeurs passagères,
Il faut mêler sa cendre aux cendres de ses pères,
Et c'est le mênie Dieu qui nous jugera tous.

ODE IV,

TIRÉE DU PSAUME LVII.

CONTRE LES HYPOCRITES.

Si la loi du Seigneur vous touche,
Si le mensonge vous fait peur,
Si la justice en votre cœur

Règne aussi bien qu'en votre bouche ';
Parlez, fils des hommes : pourquoi
Faut-il qu'une haine farouche

Préside aux jugements que vous lancez sur moi?

C'est vous de qui les mains impures
Trament le tissu détesté
Qui fait trébucher l'équité
Dans le piége des impostures;
Lâches, aux cabales vendus,
Artisans de fourbes obscures,
Habiles seulement à noircir les vertus.

L'hypocrite, en fraudes fertile,
Dès l'enfance est pétri de fard :
Il sait colorer avec art

Le fiel que sa bouche distille;
Et la morsure du serpent
Est moins aiguë et moins subtile

Que le venin caché que sa langue répand '.

En vain le sage les conseille,
Ils sont inflexibles et sourds;
Leur cœur s'assoupit aux discours
De l'équité qui les réveille :
Plus insensibles et plus froids
Que l'aspic, qui ferme l'oreille

Aux sons mélodieux d'une touchante voix 3.

1 « Si vere utique justitiam loquimini, recte judicite, fili hominum. » Ps. LVII.

2 « Furor illis secundum similitudinem serpentis: sicut aspidis surdæ et obturantis aures suas. » Ps. LVII.

3 Aux sons mélodieux, etc. Ce n'est pas précisément le sens de l'original. Il s'agit du sage enchanteur, incantantis sapienter, dont la voix puissante sait charmer et adoucir la langue même de l'aspic.

Mais de ces langues diffamantes
Dieu saura venger l'innocent.
Je le verrai, ce Dieu puissant,
Foudroyer leurs têtes fumantes.
Il vaincra ces lions ardents,

Et dans leurs gueules écumantes

Il plongera sa main, et brisera leurs dents 1.

Ainsi que la vague rapide

D'un torrent qui roule à grand bruit
Se dissipe et s'évanouit

Dans le sein de la terre humide;

Ou comme l'airain enflammé
Fait fondre la cire fluide

Qui bouillonne à l'aspect du brasier allumé2 :

Ainsi leurs grandeurs éclipsées
S'anéantiront à nos yeux;
Ainsi la justice des cieux
Confondra leurs lâches pensées.

Leurs dards deviendront impuissants,
Et de leurs pointes émoussées

Ne pénétreront plus le sein des innocents.

Avant que leurs tiges célèbres
Puissent pousser des rejetons,
Eux-mêmes, tristes avortons,
Seront cachés dans les ténèbres;
Et leur sort deviendra pareil

Au sort de ces oiseaux funèbres 3
Qui n'osent soutenir les regards du soleil.

C'est alors que de leur disgrâce
Les justes riront à leur tour 4 :
C'est alors que viendra le jour
De punir leur superbe audace;
Et que, sans paraître inhumains,
Nous pourrons extirper leur race,

Et laver dans leur sang nos innocentes mains 5.

I a Deus conteret dentes eorum in ore ipsorum. »

2 Cette dernière comparaison est littéralement traduite, et avec un rare bonheur, du texte sacré : Sicut cera quæ fluit, auferentur, etc.

Au sort de ces oiseaux funèbres, etc. Funèbre, pour sinistre, de mauvais augure: c'est l'effet pour la cause; c'est, pour le signe, la chose signifiée.

4 « Lætabitur justus, quum viderit vindictam : manus suas lavabit in sanguine peccatoris. Ps. LVII.

5 Et laver dans leur sang, etc. Racine avait dit bien plus énergiquement encore, Athalie, acte IV, sc. III, en parlant de ces fameux lévites, qui,

De leurs plus chers parents saintement homicides,
Consacrerent leurs mains dans le sang des perfides.

Consacrer est ici la pensée de la religion et le mot de la poésie.

Ceux qui verront cette vengeance
Pourront dire avec vérité
Que l'injustice et l'équité
Tour à tour ont leur récompense;

Et qu'il est un Dieu dans les cieux
Dont le bras soutient l'innocence,

Et confond des méchants l'orgueil ambitieux.

ODE V,

TIRÉE DU PSAUME LXXI.

IDÉE DE LA VÉRITABLE GRANDEUR DES ROIS'.

O Dieu! qui, par un choix propice,
Daignâtes élire entre tous
Un homme qui fût parmi nous
L'oracle de votre justice,
Inspirez à ce jeune roi 2,
Avec l'amour de votre loi
Et l'horreur de la violence,
Cette clairvoyante équité
Qui de la fausse vraisemblance
Sait discerner la vérité.

Que par des jugements sévères
Sa voix assure l'innocent:
Que de son peuple gémissant
Sa main soulage les misères :
Que jamais le mensonge obscur
Des pas de l'homme libre et pur
N'ose à ses yeux souiller la trace.
Et que le vice fastueux

Ne soit point assis à la place
Du mérite humble et vertueux.

Ainsi du plus haut des montagnes 3
La paix et tous les dons des cieux,
Comme un fleuve délicieux,
Viendront arroser nos campagnes.
Son règne à ses peuples chéris
Sera ce qu'aux champs défleuris
Est l'eau que le ciel leur envoie;
Et, tant que luira le soleil,

L'homme, plein d'une sainte joie,
Le bénira dès son réveil.

1 Cette pièce, composée dans l'extrême jeunesse de Louis XV, époque où le talent de Rousseau était dans toute sa force, emprunte un nouvel intérêt de la circonstance et du rapprochement que l'on en peut faire avec le discours du grand prêtre Joad, dans Athalie, acte IV, sc. 1; allusion qui, indépendamment du mérite de ce magnifique ouvrage, contribua si puissamment, en 1716, au succès d'un chef-d'œuvre jusqu'alors si peu apprécié.

« Deus judicium tuum regi da, et justitiam tuam filio regis: judicare populum tuum in justitia, etc. » Ps. LXXI. Suscipiant montes pacem populo, et colles justitiam.

3

((

Son trône deviendra l'asile
De l'orphelin persécuté :
Son équitable austérité
Soutiendra le faible pupille.
Le pauvre, sous ce défenseur,

Ne craindra plus que l'oppresseur
Lui ravisse son héritage;
Et le champ qu'il aura semé
Ne deviendra plus le partage
De l'usurpateur affamé.

Ses dons, versés avec justice,
Du pâle calomniateur
Ni du servile adulateur

Ne nourriront point l'avarice ';
Pour eux son front sera glacé.
Le zèle désintéressé,

Seul digne de sa confidence,
Fera renaître pour jamais
Les délices et l'abondance,
Inséparables de la paix".

Alors sa juste renommée,
Répandue au delà des mers,
Jusqu'aux deux bouts de l'univers
Avec éclat sera semée :

Ses ennemis humiliés
Mettront leur orgueil à ses pieds 3;
Et, des plus éloignés rivages,
Les rois, frappés de sa grandeur,
Viendront par de riches hommages
Briguer sa puissante faveur.

Ils diront: Voilà le modèle
Que doivent suivre tous les rois;
C'est de la sainteté des lois
Le protecteur le plus fidèle.
L'ambitieux immodéré,
Et des eaux du siècle enivré 4,
N'ose paraître en sa présence :
Mais l'humble ressent son appui;
Et les larmes de l'innocence 5
Sont précieuses devant lui.

1 Humiliabit calumniatorem.

Orietur in diebus ejus justitia et abundantia pacis. 3 Mettront leur orgueil à ses pieds. C'est traduire bien heureusement ces mots du texte : Inimici ejus terram lingent. «Ses ennemis baiseront la poussière de ses pieds. »

Les eaux du siècle, pour dire les attraits du luxe, la séduction des plaisirs du siècle, etc., sont une de ces expressions familières aux écrivains sacrés, et qu'il faut religieusement conserver en traitant ces sortes de sujets : Racine n'y manque jamais.

5 Cette belle expression est empruntée de Racine, qui avait dit:

Et les larmes du juste, implorant son appui,

Sont précieuses devant lui.

De ses triomphantes années
Le temps respectera le cours;
Et d'un long ordre d'heureux jours
Ses vertus seront couronnées.
Ses vaisseaux, par les vents poussés,
Vogueront des climats glacés
Aux bords de l'ardente Libye :
La mer enrichira ses ports;
Et pour lui l'heureuse Arabie
Épuisera tous ses trésors 1.

Tel qu'on voit la tête chenue
D'un chêne, autrefois arbrisseau,
Égaler le plus haut rameau

Du cèdre caché dans la nue :

Tel, croissant toujours en grandeur,

Il égalera la splendeur

Du potentat le plus superbe;

Et ses redoutables sujets
Se multiplieront comme l'herbe
Autour des humides marais.

Qu'il vive, et que dans leur mémoire
Les rois lui dressent des autels :
Que les cœurs de tous les mortels
Soient les monuments de sa gloire!
Et vous, ô maître des humains,
Qui de vos bienfaisantes mains
Formez les monarques célèbres,
Montrez-vous à tout l'univers,
Et daignez chasser les ténèbres
Dont nos faibles yeux sont couverts.

ODE VI,

TIRÉE DU PSAUME XC..

QUE RIEN NE PEUT TROUBLER LA TRANQUILLITÉ
DE CEUX QUI S'ASSURENT EN DIEU.

Celui qui mettra sa vie
Sous la garde du Très-Haut
Repoussera de l'envie

Le plus dangereux assaut 3.
Il dira: Dieu redoutable,
C'est dans ta force indomptable
Que mon espoir est remis :

Mes jours sont ta propre cause;

1 Reges Tharsis, et insulæ munera offerent: reges Arabum et Saba dona adducent. Ps. LXXI.

2 Se multiplieront comme l'herbe, etc. Littéralement traduit du Psalmiste: Florebunt de civitate sicut fænum terræ. 3 Qui habitat in adjutorio altissimi, in protectione cœli commorabitur. Ps. XC.

Et c'est toi seul que j'oppose
A mes jaloux ennemis.

Pour moi, dans ce seul asile,
Par ses secours tout-puissants,
Je brave l'orgueil stérile
De mes rivaux frémissants.
En vain leur fureur m'assiége:
Sa justice rompt le piége
De ces chasseurs obstinés;
Elle confond leur adresse,
Et garantit ma faiblesse
De leurs dards empoisonnés.
O toi, que ces cœurs féroces
Comblent de crainte et d'ennui,
Contre leurs complots atroces
Ne cherche point d'autre appui.
Que sa vérité propice
Soit contre leur artifice
Ton plus invincible mur ' :
Que son aile tutélaire,
Contre leur âpre colère
Soit ton rempart le plus sûr.
Ainsi, méprisant l'atteinte
De leurs traits les plus perçants,
Du froid poison de la crainte
Tu verras tes jours exempts;
Soit que le jour sur la terre
Vienne éclairer de la guerre
Les implacables fureurs;
Ou soit que la nuit obscure
Répande dans la nature
Ses ténébreuses horreurs.

3

Mais que vois-je! quels abîmes S'entr'ouvrent autour de moi!

Quel déluge de victimes 4

1 Quoniam ipse liberavit me de laqueo venantium. Ibid. 2 Scuto circumdabit te veritas ejus.

Le poëte-roi est bien plus riche, bien plus abondant ici que son imitateur, pour l'ordinaire si heureux : « Non timebis a timore nocturno; a sagitta volante in die, a negotio perambulante in tenebris, ab incursu et dæmonio meridiano. » Ps. XC.

4 Cadent a latere tuo mille, et decem millia a dextris tuis. Ps. xc. Comparons avec cette strophe le morceau suivant de Racine la meilleure manière de juger de la perfection du style est de comparer entre eux les maitres dans cet art difficile :

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S'offre à mes yeux pleins d'effroi! Quelle épouvantable image de carnage,

De morts, de sang,

Frappe mes regards tremblants!
Et quels glaives invisibles
Percent de coups si terribles
Ces corps pâles et sanglants!

Mon cœur, sois en assurance;
Dieu se souvient de ta foi;
Les fléaux de sa vengeance
N'approcheront point de toi.
Le juste est invulnérable :
De son bonheur immuable
Les anges sont les garants;
Et toujours leurs mains propices
A travers les précipices
Conduisent ses pas errants'.

Dans les routes ambiguës
Du bois le moins fréquenté,
Parmi les ronces aiguës,

Il chemine en liberté ;
Nul obstacle ne l'arrête :
Ses pieds écrasent la tête
Du dragon et de l'aspic;
Il affronte avec courage
La dent du lion sauvage,
Et les yeux du basilic,

Si quelques vaines faiblesses
Troublent ses jours triomphants,
Il se souvient des promesses
Que Dieu fait à ses enfants.
A celui qui m'est fidèle,
Dit la Sagesse éternelle,
J'assurerai mes secours;
Je raffermirai sa voie,
Et dans des torrents de joie
Je ferai couler ses jours.

Dans ses fortunes diverses
Je viendrai toujours à lui;
Je serai dans ses traverses
Son inséparable appui :
Je le comblerai d'années
Paisibles et fortunées;
Je bénirai ses desseins :
Il vivra dans ma mémoire,

Quoniam angelis suis mandavit de te, ut custodiant te in omnibus viis tuis. Ps. XC.

Je le comblerai d'années. Cela est bien faible, en comparaison de l'original: Longitudine dierum replebo eum.

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