La "Querela Pacis" d'Érasme

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Presses universitaires de France, 1924 - Pacifism - 218 pages

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Popular passages

Page 77 - S'il a une guerre difficile à soutenir , et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus.
Page 150 - Mais, si la guerre, cette maladie funeste, est à ce point inhérente à la nature humaine que nul!: ne puisse subsister sans elle, pourquoi les Chrétiens ne déchaînent-ils pas ce mal sur les Turcs ? Il serait» naturellement préférable de convertir les Turcs au Christianisme, par la persuasion, par les bienfaits, et par l'exemple d'une vie pure, plutôt que par les armes : cependant, si la guerre est absolument inévitable, ce malheur serait moins grave que si les Chrétiens se déchiraient...
Page 73 - Scias itaque omne ius populi in condendis legibus tibi concessum; tua voluntas ius est, sicut dicitur : quod principi placuit legis habet vigorem, cum populus ei et in eum omne suum imperium et potestatem concessit. Quodcumque enim imperator per epistulam constituerit vel cognoscens decreverit vel edicto praeceperit legem esse constat.
Page 159 - J'en appelle à vous, prêtres, consacrés à Dieu, afin que vous prêchiez de toute la force de votre âme ce que vous savez être le plus agréable à Dieu ; pour que vous combattiez ce qu'il avait le plus en horreur. J'en appelle à vous, théologiens : prêchez l'Évangile de la paix, faites-le sans cesse retentir aux oreilles du peuple. J'en appelle à vous, évêques, à vous, hauts dignitaires ecclésiastiques : que votre autorité ait assez d'influence pour fonder la paix sur des bases indestructibles....
Page 124 - ... agréable; en un mot, si elle est abominable au point de détruire toute vertu, toute piété dans le cœur des hommes et que rien ne leur soit plus funeste en même temps que plus désagréable à Dieu : au nom de ce Dieu immortel, je vous demande quel est celui qui peut croire sans peine que ceux qui la provoquent sont des hommes et qu'ils jouissent si peu que ce soit des lumières de la raison, quand on les voit s'employer avec tant de volonté, d'ardeur, d'efforts, d'artifice et de danger...
Page 129 - Et dans le même genre de profession, le scotiste combat le thomiste ; les nominaux sont en guerre avec les réaux ; les péripatéticiens avec les platoniciens, au point de ne pas s'entendre sur le plus petit sujet. Ils disputent de choses irréelles et inconcevables, jusqu'à ce que la violence des arguments les porte à l'outrage ; de l'outrage on passe à la violence et, si la question n'est pas tranchée les armes à la main, ils...
Page 77 - D'ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut. S'il n'a qu'un million d'écus dans son trésor, et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et ils le croient.
Page 105 - Les princes doivent donc faire de l'art de la guerre leur unique étude et leur seule occupation , c'est là proprement la science de ceux qui gouvernent. Par elle , on se maintient dans ses états; — par elle aussi de simples particuliers s'élèvent quelquefois au rang suprême, tandis qu'on voit souvent les princes en déchoir honteusement pour s'être laissés amollir dans un lâche repos.
Page 145 - Ils se plaignent d'être entraînés malgré eux dans la guerre. Mais qu'on ôte ce masque, qu'on rejette ce faux prétexte, que le prince consulte sa conscience, il verra que ce sont la colère, l'ambition, la sottise, et non la nécessité, qui l'entraînent à la guerre »M.
Page 159 - Etat l'union de tous contre la tyrannie des Puissants. Que chacun apporte ses conseils en vue de la paix ; que la concorde éternelle unisse ceux que la nature et le Christ ont unis par tant de liens ; que tous tendent leurs efforts afin de réaliser ce qui contribue à toutes les prospérités.

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