Abélard: sa vie, sa philosophie & sa théologie, Volume 1

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Didier, 1855 - Philosophers - 563 pages
 

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Popular passages

Page 228 - effet, ces pervers qui pervertissent tout et dont « la sagesse est perdition, que je suis éminent dans « la logique, mais que j'ai failli grandement dans la « science de Paul. En louant en moi la trempe de « l'esprit , ils m'enlèvent la pureté de la foi. C'est...
Page 366 - ... noms , laquelle règle est fausse pour les noms qui désignent une substance unique et une même essence; la saine croyance étant que le Père est Dieu , que le Fils est Dieu , que le Saint-Esprit est Dieu, et que cependant, il ne faut pas reconnaître trois Dieux, puisque ce sont trois noms qui désignent une même substance divine...
Page 44 - Partout on parlait de lui; des lieux les plus éloignés, de la Bretagne , de l'Angleterre , du pays des Suèves et des Teutons, on accourait pour l'entendre; Rome même lui envoyait des auditeurs'. La foule des rues, jalouse de le contempler, s'arrêtait sur son passage; pour le voir, les habitants des maisons descendaient sur le seuil de leurs portes , et les femmes écartaient leur rideau, derrière les petits vitraux de leur étroite fenêtre.
Page 323 - L'être en soi a autant d'acceptions qu'il y a de catégories, c'est-à-dire qu'on ne peut rien affirmer de lui qui ne soit une de ces dix choses : l'essence, la quantité, la qualité, la relation, le lieu, le temps, la situation , la possession, l'action, la passion...
Page 50 - les passions sont plus grandes, parce que les pas« sions n'étant que des sentiments et des pensées « qui appartiennent purement à l'esprit , quoiqu'elles « soient occasionnées par le corps, il est visible « qu'elles ne sont plus que l'esprit même , et qu'ainsi « elles remplissent toute sa capacité.
Page 171 - Geneviève , docteur illustre, admirable à tous Là , « à ses pieds, je reçus les premiers éléments de l'art « dialectique, et suivant la mesure de mon faible « entendement , je recueillis avec toute l'avidité de « mon âme tout ce qui sortait de sa bouche. Puis, « après son départ qui me parut trop prompt , je ii m'attachai au maître Albéric, qui excellait parmi « les autres comme le dialecticien le plus réputé , et « qui était effectivement l'adversaire le plus éner...
Page 41 - Sainte,Geneviève couronnait le faîte, et sur les flanes de laquelle l'enseignement libre avait déjà plus d'une fois dressé ses tentes. Les plaines voisines se couvraient peu à peu d'établissements pieux ou savants, destinés à une grande renommée ; à l'est, la communauté de Saint-Victor venait d'être fondée; à l'ouest, la vieille abbaye de Saint-Germain-des-Prés attestait, dans sa grandeur, le souvenir de ce saint évêque de Paris dont la mémoire le disputait à celle de saint Germain...
Page 254 - ... exigea qu'il changeât d'air , et l'envoya auprès de Châlons , dans le prieuré de Saint-Marcel, fondé par le roi Contran, et possédé par l'ordre de Cluni. Cette maison s'élevait non loin des bords de la Saône, dans une des situations les plus agréables et les plus salubres de la Bourgogne. Là il continua sa vie studieuse; malgré ses souffrances et sa faiblesse, il ne passait pas un moment sans prier ou lire, sans écrire ou dicter. Mais tout à coup ses maux prirent un caractère plus...
Page 134 - ... religion et du passé, peut-être la crainte vague de la faiblesse de son cœur. Mais tous ces sentiments comprimés, il les reporte dans la sollicitude attentive et délicate du directeur de conscience. Il semble ne tracer pour ses religieuses et pour leur abbesse que des exhortations évangéliques, des règles monacales, des lettres de spiritualité, tout ce que dicte la piété et l'érudition; mais il règne dans tout cela une sympathie si tendre, quoique si contenue, une préoccupation...
Page 45 - ... jour et se donnât carrière. Des passions tardives éclatèrent dans son âme et dans sa vie, et il entra, poussé par elles, dans une destinée nouvelle et tragique qui est devenue presque toute son histoire. Il avait jusqu'alors vécu dans la préoccupation exclusive de ses études et de ses progrès. La science et l'ambition, qui animaient sa vie, la maintenaient pure et régulière. On ne voit même pas que les premiers feux de la jeunesse y eussent porté quelque désordre.

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