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Le succès populaire de ce Manuel, qui, en peu d'années, a compté plus de vingt-cinq éditions, m'a fait un devoir de chercher constamment le moyen de le rendre de plus en plus digne de la jeunesse studieuse. J'en ai trouvé l'occasion nouvelle dans la publication du programme du 5 septembre 1852. Pour cette révision, comme pour les précédentes, j'ai employé l'attention la plus sévère et la plus consciencieuse, et je me suis entouré de professeurs spéciaux qui ont bien voulu m'aider dans une tâche aussi longue que difficile. Comme élève de l'ancienne école normale, et comme professeur agrégé de l'Université, j'ai fait non-seulement des lettres, mais encore des sciences, l'objet constant de mes études, et, dans le cours d'une carrière déjà longue, je n'ai reculé devant aucun labeur pour me tenir au courant de tous les progrès littéraires ou scientifiques de notre époque. Néanmoins, je n'ai pas cru, pour une œuvre aussi complexe, devoir m'en rapporter à mes seules lumières, et j'ai appelé à mon secours celles de plusieurs collègues habitués comme moi à l'enseignement et à l'examen. J'ose donc penser et je crois pouvoir dire que cette nouvelle édition de mon Manuel présente les garanties d'exactitude qu'on a le droit d'attendre et d'exiger d'un ouvrage de ce genre.

Ce qui importe surtout dans un Manuel de préparation au Baccalauréat, et ce qui, j'ose l'avancer, a fait le succès du mien, c'est l'unité de méthode et de vues, l'uniformité d'ordre et d'exposition. Ce résultat, si précieux, si nécessaire, et pourtant si rare, ne peut évidemment être obtenu que lorsqu'une même main coordonne tous les éléments de l'œuvre, lorsqu'un même esprit préside à l'exposition générale, et qu'une même méthode enchaîne toutes les parties. Ainsi quelle que soit la diversité des matériaux qui m'ont été fournis par mes collaborateurs, ils ont tous été soumis à la même marche, ramenés à la même formule, en sorte que ni l'auteur dans son enseignement, ni le candidat dans son étude, ne changent jamais de route ni de procédé. Sans cette condition, on risque de faire un ouvrage sans suite, où la méthode varie avec chaque auteur et avec chaque matière, où chaque partie se

présente d'après un système différent, et où, par conséquent, le candidat est obligé, à chaque pas, de changer de route et d'allure. Quelque éminents que soient les esprits qui travaillent à une œuvre aussi diverse que l'est un Manuel du Baccalauréat, il est impossible que leur travail, s'il n'est soumis à une direction unique, n'offre pas de disparate dans la méthode d'exposition, et toute disparate de méthode est une difficulté de plus pour les élèves. L'avantage que mon système a constamment obtenu sur le système contraire montre que la condition première, indispensable, d'un bon Manuel, c'est l'unité dans la diversité diversité dans les spécialités qui le rédigent, dans l'esprit qui le dirige.

unité

Le but d'un tel Manuel est surtout de rappeler aux candidats, dans l'année qui précède l'examen, les matières qu'ils ont étudiées dans le cours des classes. A cet effet, il a donc besoin d'être concis et d'offrir plutôt des résumés substantiels qu'une exposition détaillée des faits que les candidats sont censés connaître et dont il s'agit seulement de réveiller en eux le souvenir. Mais, d'un autre côté, j'ai pensé qu'un Manuel du Baccalauréat, par suite d'un usage qui a prévalu, devait aussi servir de guide à ceux qui n'ont pas acquis dans leurs études toutes les connaissances nécessaires, et c'est à satisfaire à ces deux positions, ou, si l'on veut, à ces deux exigences, que je me suis particulièrement appliqué. Tout en renfermant ce livre dans les limites de la concision qu'il exige, j'ai tâché de le rendre aussi complet que possible, pour qu'il pût servir tout à la fois et de livre de rappel et de livre préparatoire au Baccalauréat. Telle a été l'idée fondamentale qui a présidé à toutes les éditions de ce Manuel.

De plus, je me suis efforcé de combiner autant que possible la méthode synthétique et la méthode analytique : d'une part, en plaçant à la tête de chaque article une réponse résumée à la question; de l'autre, en faisant suivre ce résumé de tous les développements qu'il réclame pour être bien compris. Au moyen c'e ces deux méthodes combinées, les faits se gravent plus facilement dans la mémoire, et l'esprit saisit mieux les détails qui servent à les expliquer. Chaque résumé synthétique, chaque développement analytique de la réponse est annoncé par des chiffres et des caractères spéciaux qui frappent l'œil en même temps qu'ils sollicitent l'attention et fixent les souvenirs.

Telle a été la marche générale que j'ai suivie dans la rédaction de mon Manuel; mais les circonstances m'ont obligé, pour la

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première fois, de suivre en outre une marche particulière, qui ne nuit toutefois en rien à la marche générale. Par suite de la réforme introduite dans les études et des nouveaux programmes arrêtés pour l'enseignement des Lycées, dont le nouveau programme du Baccalauréat n'est qu'un résumé succinct, j'ai dû, pour les questions sommaires du second, chercher les développements dans les premiers; en d'autres termes, les coordonner entre eux, les expliquer l'un par l'autre, et c'était le seul moyen de faire un Manuel du Baccalauréat véritablement approprié à son but.

Je dirai maintenant quelques mots sur les diverses parties dont se compose ce Manuel, pour en faire connaître aux candidats, d'une manière sommaire, l'ensemble et l'esprit. On sent bien qu'outre les hommes spéciaux et éprouvés dont j'ai obtenu la collaboration et que je prie de recevoir ici mes vifs remerciments pour leur concours dévoué, j'ai dû consulter les ouvrages les plus modernes des auteurs les plus compétents en chaque matière : j'ai cherché à me pénétrer de leur esprit ; mais, tout en leur empruntant leurs idées ou leurs lumières, je me suis efforcé de faire de mon livre un tout homogène par le style comme par la méthode.

Compositions. Les deux compositions actuellement exigées comme prélude indispensable pour arriver à l'examen oral, m'ont engagé à donner aux candidats quelques avis et instructions sur la meilleure manière de réussir, tant dans la version latine que dans la composition latine ou française. Ces avis portent non-seulement sur le fond, mais aussi sur la forme; car une composition n'est bonne que si elle réunìt les conditions et les qualités de la pensée et du style.

Explication des auteurs. L'importance que le programme attache à l'explication des auteurs grecs et latins, et surtout des auteurs français, m'a suggéré la pensée de venir en aide aux candidats, en leur donnant pour les auteurs grecs, latins et français, une idée analytique de chaque ouvrage où j'entre dans quelques détails : 1o sur le sujet traité dans cet ouvrage ; 2o sur le genre de composition auquel il se rapporte; 3° sur son style et ses qualités; 4° sur les difficultés de fond ou de forme qu'on y trouve et qu'il faut plus particulièrement étudier; 5o sur le mérite général ou particulier de l'écrivain et de l'écrit, appréciation où j'ai pris pour guides les crítiques du goût le plus sûr, le plus délicat et le plus élégant. Au moyen de ces notices, le candidat se trouvera sans peine en mesure de répondre à

toutes les questions qui lui seront faites sur tel ou tel auteur, sur tel ou tel ouvrage, sans avoir besoin de faire des recherches qui souvent seraient hors de sa portée ou de son temps.

Logique. Je n'ai point eu la prétention de donner ici un cours complet de logique; je me suis contenté d'indiquer pour chaque question une solution simple, courte et réduite aux développements nécessaires. On n'y rencontrera donc point cette série de raisonnements et de considérations auxquels se livre celui qui écrit ou qui enseigne un système. Présentée de cette manière, la logique du Manuel n'offrira rien de rebutant ni de difficile, même pour ceux à qui l'étude en aura été jusqu'ici étrangère. Aux trois questions spéciales de logique, questions qui ne sont que les titres des trois parties du cours de logique des Lycées, et qui, par conséquent, imposent aux candidats l'obligation de l'étudier tout entière, le nouveau programme du Baccalauréat a rattaché cinq questions, plutôt historiques que théoriques, sur cinq ouvrages moraux ou philosophiques anciens et modernes. J'en ai donné une analyse exacte, précise et claire, avec de courtes appréciations critiques et quelques détails sur les auteurs de ces ouvrages.

Géographie. La géographie, qui n'était dans les programmes antérieurs qu'une nomenclature d'États et de lieux, est devenue, par l'alliance intime du programme du Baccalauréat avec celui des Lycées, un cours presque complet de géographie physique et politique, où l'on a donné à l'orographie, à l'hydrographie et à la statistique industrielle et commerciale toute l'importance qu'elles méritent de nos jours. Je me suis attaché à en bien faire saisir les principes et leurs conséquences. Ici encore, j'ai trouvé l'explication et le développement des questions succinctes du programme du Baccalauréat dans le programme circonstancié des Lycées. La géographie de cette nouvelle édition a été enrichie d'une carte planisphère, dessinée avec exactitude, et qui, toujours placée sous la main et sous l'œil des candidats, leur rendra facile l'étude de cette matière épineuse du programme.

Histoire. Ce qu'il fallait avant tout, c'était d'approprier l'histoire au but du Manuel. Pour cela, chaque réponse présente plusieurs subdivisions ou paragraphes, qui sont comme autant de points d'arrêt, propres à classer plus facilement les faits dans la mémoire. Dans un ouvrage de ce genre, où l'histoire doit être à la fois complète et très-sommaire, une seule page contient une

quantité considérable d'événements. Cette multiplicité de faits, s'ils sont présentés sans interruption, devient fatigante pour l'esprit comme pour la mémoire : on se perd dans ce dédale de noms, d'actions et de dates; on oublie les uns, on déplace les autres : tout s'embrouille, tout se confond. J'ai cherché à éviter cet inconvénient, le plus grave dans l'étude de l'histoire, par des coupures faites avec soin et d'après la marche des événements. D'un autre côté, pour bien comprendre la suite et la liaison de l'histoire, il ne faut pas s'astreindre à la lettre du programme ce serait là une erreur qui aurait pour résultat de ne laisser dans l'esprit des candidats que des souvenirs imparfaits on confus. Aussi ai-je donné aux faits tous les développements nécessaires, en suivant pas à pas et pour ainsi dire à la lettre le programme d'histoire des Lycées, sans compter que j'en ai indiqué l'enchaînement soit par de courts résumés, soit par de nombreux renvois, qui permettent d'en saisir l'ensemble et les détails, comme aussi de renouveler ou de coor donner les souvenirs.

Pour compléter la partie historique du Manuel et en faciliter l'étude, j'ai placé, à chaque numéro où il est parlé d'un nouveau peuple, quelques notions de géographie, de manière que le candidat, en lisant un nom géographique, puisse toujours savoir et dire à quel pays ce nom se rapporte. En outre, comme l'histoire se grave plus facilement dans la mémoire quand on voit sur une carte les lieux où se sont passés les faits, j'ai joint à cette édition quatre cartes historiques, la 1re pour l'histoire ancienne, la 2o pour l'histoire romaine, la 3o pour l'histoire du moyen âge, et la 4° pour l'histoire des temps modernes. Cette double innovation, qui donne à l'histoire toute sa lumière, sera éminemment utile aux candidats, qui trouveront ainsi réunis dans ce Manuel tous les secours capables de leur rendre l'étude de l'histoire aussi facile qu'intéressante.

le Arithmétique, Géométrie, Physique. Dans ces matières, programme est quelquefois conçu en termes si généraux qu'il serait dangereux, pour le succès de l'examen, de le prendre trop à la lettre. Ainsi, dans l'arithmétique, il faut étudier dans tous ses détails le système métrique, que le programme ne désigne que par ces deux mots. Dans la géométrie, outre les théorèmes et les problèmes demandés, il y en a d'intermédiaires, que j'ai eu le soin de donner, et qui sont indispensables pour comprendre la démonstration ou la solution de ceux qui sont nommément exigés. En physique, il est nécessaire d'étu

a.

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