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KRYLOFF il resta quelques années sans emploi; et dans cet intervalle il enrichit le théâtre russe d'un grand nombre de pièces. Dès 1789 il s'était associé avec un capitaine de la garde, appelé Nachmanow, afin de créer une imprimerie et de publier un journal intitulé: La Poste des Esprits, transformé, en 1792, en Observateur. L'année suivante il abandonnait cette feuille pour publier Le Mercure de Saint-Pétersbourg; mais, toujours inconstant, il y renonça bientôt aussi, et depuis il ne s'occupa plus de journalisme. En revanche, il n'en travailla qu'avec plus d'ardeur pour le théâtre, et fit représenter alors successivement un grand nombre de pièces, entre autres La Folle Famille, Les Plaisants et Le Poëte dans l'antichambre. Après avoir obtenu, en 1801, la protection toute spéciale de l'impératrice, il fut adjoint au gouverneur de Riga, le prince Galyzin, en qualité de secrétaire. C'est à Riga qu'il composa sa farce Atcot, tragédie. Deux ans plus tard il abandonna encore cette position administrative, et à l'invitation du prince Galyzin il s'en alla passer trois ans dans les terres de ce seigneur, situées dans le gouvernement de Saratof. En 1806 il revint à Saint-Pétersbourg en passant par Moscou, où, cédant aux encouragements de Dmitrieff, il s'essaya pour la première fois, à l'âge de quarante-et-un ans, dans le genre de poésie qui devait immortaliser son nom. Son premier recueil de fables parut en 1808; il en contenait vingt-trois, et fut accueilli avec une faveur extrême. En 1811 il fut nommé membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg, en 1812 l'un des conservateurs de la Bibliothèque impériale, en 1830 conseiller d'État ; et par la suite il fut encore tellement comblé de distinctions, qu'en 1841, époque où il se démit de ses fonctions publiques, il touchait chaque année la somme de 11,700 roubles. Il mourut le 23 avril 1844.

Par l'esprit éminemment national qui y domine, par leur franche gaieté, par leur naturel, par leur aimable naïveté, ses Tables sont devenues l'un des livres populaires les plus répandus en Russie, et beaucoup des moralités qui les terminent ont passé en proverbe. C'est le premier livre qu'on mette d'ordinaire entre les mains des enfants; aussi s'en est-il fait d'innombrables éditions.

KUCKEN (FRédéric-Guillaume), musicien allemand, né le 16 novembre 1810, près Lunebourg (Hanovre), fut choisi tout jeune pour enseigner le piano aux fils du grandduc de Mecklembourg-Schwerin. Ses romances (Lieder) rendirent son nom vite populaire; elle sont gracieuses, naturelles et faciles à retenir. En 1858, cet artiste a remplacé Lindpaintner comme maître de chapelle à Stuttgard.

KUFA ou KOUFAH. En l'année 17 de l'hégire (639 de J.-C.), Saad, fils d'Abou-Vakar, après avoir gagné la bataille de Kadésiah, pris la ville royale d'El-Madaïen (Ctésiphon) et conquis l'empire entier des Perses, écrivit à Omar que les Arabes ne pouvant pas s'accoutumer à l'air de la ville d'ElMadaïen, il lui demandait la permission de bâtir une autre ville sur la même rivière, mais plus près de l'Arabie. Le khalife le lui permit, et de ce que les maisons de cette nouvelle ville n'étaient que de joncs et de roseaux couverts de terre, on lui donna le nom de Kufah (jonc, roseau, en arabe). Plus tard elle devint la résidence d'Ali et celle du premier khalife abasside, El-Saffah. Elle avait une telle importance, que l'Euphrate, sur les bords duquel elle s'élevait, avait reçu le nom de Nhar-Kufah, la rivière de Kufah. Toutefois, Bagdad étant devenu le siége de la cour des successeurs de Saffah, Kufah déchut, et on n'en voit plus aujourd'hui que des ruines éparses près des murs de la ville de Méchehed-Ali. Mais si elle a disparu, les monuments des arts ont sauvé son nom de l'oubli.

KUFIQUE ou KOUFIQUE. Voyez CUFIQUE. KUGLER (FRANÇOIS-THÉODORE), écrivain allemand, né le 19 janvier 1808, à Stettin, cultiva dans sa jeunesse la musique, la peinture et la poésie. Après avoir fait sur l'esthétique un cours libre à l'université de Berlin, il fut nommé professeur à l'Académie des beaux-arts (1835). Son principal mérite est d'avoir ouvert avec Waagen une voie nouvelle à l'histoire de l'art et d'avoir provoqué en Alle

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magne la naissance d'un art national. Il est mort le 18 mars 1858, à Berlin. Ses ouvrages sont nombreux et presque tous relatifs à l'objet de ses études favorites; nous citerons le Manuel de l'histoire de la peinture (1837, 2 vol. in-8°), le Manuel de l'histoire de l'art (1841-42, 2 vol.), réimprimé en 1861 avec additions de Lübke, et l'Histoire de l'architecture (1854-59, 3 vol.).

KULM (Bataille de). Kulm, petit village du cercle de Leitmeritz, en Bohême, à 12 kilomètres nord-est de Tœplitz, est célèbre par la bataille qui s'y livra le 30 août 1813. L'attaque sur Dresde tentée le 26 août par les coalisés avait échoué, et Napoléon s'était rendu maître de la route de Freiberg en tournant et en battant l'aile gauche de l'armée ennemie. Cette manœuvre contraignit Schwartzenberg à battre en retraite par la seule route qui restât à sa disposition, celle de Dippodiswald à Altenberg, et de là, par des chemins de traverse, à gagner la crête de l'Erzgebirge pour prendre position près de Toeplitz, dans la vallée d'Eger. Les Russes aux ordres de Barclay de Tolly eurent ordre de suivre la route stratégique conduisant du champ de bataille à Toeplitz par Dohna et Giesshubel; mais Barclay, jugeant trop périlleuse la voie qu'on lui assignait entre Vandamme et les troupes de Napoléon, se massa sur le chemin conduisant à Dippodiswald, mouvement duquel résulta beaucoup de confusion entre ses troupes et les masses de l'armée autrichienne. Il fit savoir alors au général Ostermann-Tolstoy qu'il eût à rejoindre à Maxen la grande armée, dans le cas où déjà Vandamme lui aurait coupé la retraite sur Peterswald. Mais Ostermann, réfléchissant aux dangers que courait l'armée de Bohême si la grande route conduisant de Peterswald à Toeplitz demeurait ouverte à l'ennemi, choisit, sous sa propre responsabilité, la direction la plus dangereuse, emporta de vive force le Kohlberg, déjà occupé sur ses derrières par l'ennemi, ainsi que le défilé de Giesshübel, et arriva le 28 à Peterswald. Alors Vandamme se précipita avec ardeur à sa poursuite, et, par les hauteurs de Hollendorf, accula dans Kulm son petit corps, réduit à 8,000 hommes. Ce fut là qu'Ostermann apprit par le roi de Prusse, arrivé de Toeplitz, la position critique de l'armée, engagée avec tous ses bagages et son artillerie dans l'Erzgebirge, et au milieu de laquelle se trouvait l'empereur Alexandre. Aussitôt, le 29, les généraux Ostermann, Yermoloff, Knorring, le prince Galyzin et le grandduc Constantin résolurent de défendre à tout prix une position d'où dépendait le salut de l'armée. Ce jour-là les Russes défendirent héroïquement chaque pouce de terrain jusqu'à onze heures du matin, moment où le feu de la mousqueterie s'engagea sur toute la ligne et ajouta à la gravité de la situation.

A cet instant arriva, sur l'ordre du roi de Prusse, le régiment autrichien des dragons de l'archiduc Jean, commandé par le colonel Stück, que ne tardèrent pas à suivre, indépendamment de la division de cavalerie légère, la garde impériale russe et la seconde division de cuirassiers russes, aux ordres du grand-duc Constantin. La lutte fut meurtrière. 6,000 morts et blessés couvrirent le champ de bataille. Un boulet de canon enleva le bras gauche du brave Ostermann; mais il ne s'en maintint pas moins dans sa position d'Arbisau, et Miloradowitsch, qui lui succéda dans son commandement, en fit autant. Vandamme interrompit enfin le combat à la nuit tombante et établit son camp à Kulm, où il comptait bien voir arriver le lendemain soit l'empereur, soit le maréchal Mortier. Napoléon s'était à la vérité avancé le 28 avec sa garde jusqu'à Perna, mais en proie à la fièvre et apprenant la perte de la bataille de Gross-Beeren, il était reparti en toute hâte avec la vieille garde pour Dresde, base de ses opérations, où il rappelait également de Perna Mortier et la jeune garde quand plus tard il apprit qu'une nouvelle bataille venait d'être perdue sur les bords de la Katzbach, parce qu'il craignit de voir l'armée de Silésie et l'armée du nord pénétrer de ce côté. Mais dans l'intervalle le corps de Kleist était parti de Glasshutte, de Breitnau et de Fursten

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KULM wald, et s'était dirigé par des chemins de traverse vers la grande route de Peterswald pour prendre par Hollendorf position sur les derrières de Vandamme. Si Napoléon ou Mortier étaient arrivés en ce moment de Perna, Kleist était perdu et Vandamme remportait la victoire. Mais Schwartzenberg, descendu vers deux heures du soir d'Altenberg dans la plaine de Kulm, avait fait renforcer la ligne des Russes à Arbisau, et s'était renseigné en personne sur la position et la force de l'ennemi.

Il fut décidé en conséquence qu'on attaquerait de nouveau Vandamme le lendemain matin. Les divisions autrichiennes Colloredo et Bianchi reçurent donc l'ordre de quitter Dux pour se rapprocher du champ de bataille, et Kleist, qu'on avait appris être en marche sur Hollendorf, fut invité à prendre part à l'affaire. On se proposait de tourner l'aile gauche de Vandamme, de l'acculer entre Kulm et la hau teur, et de l'y écraser. A la pointe du jour, Barclay, à qui le 30 août Schwartzenberg avait remis le commandement de l'armée, attaqua l'ennemi, et bientôt Knorring, Colloredo et Bianchi s'emparèrent des hauteurs de l'aile gauche. Rien cependant n'était encore décidé, et Vandamme occupait toujours la route par laquelle il pouvait opérer sa retraite sur Peterswald, quand, à onze heures du matin, au lieu des secours qu'ils attendaient, les Français virent arriver Kleist sur leurs derrières. Enfermé dans l'entonnoir de Kulm, Vandamme chercha à se frayer un passage vers Hollendorf. La cavalerie française se précipita sur les Prussiens, et l'infanterie la suivit en carrés fermés. Mais les généraux Dumonceau, Philippon et Corbineau réussirent seuls à se frayer un passage à travers les bataillons prussiens de l'aile gauche. Le reste de nos troupes, quand leurs carrés eurent été enfoncés par la cavalerie ennemie, dut mettre bas les armes. Vandamme, trois généraux, entre autres Haxo, et 10,000 hommes furent faits prisonniers, après avoir perdu 5,000 morts et quatre-vingt-une pièces de canon. Le même jour l'armée des coalisés put déboucher sans obstacle des montagnes sur Tæplitz. Cette victoire des alliés en mettant la Bohême à l'abri de toute invasion, leur permettait d'abandonner les montagnes de Toeplitz et de se préparer à envahir de nouveau le territoire de la Saxe. Napoléon n'osa plus rien entreprendre de sérieux contre la Bohême et la forte position de Toeplitz; il se contenta de garder les défilés des montagnes. Plus tard, dans une nouvelle tentative, il échoua contre la résistance que lui opposèrent les troupes alliées dans les journées des 16 et 17 septembre 1813, et renonça à son entreprise par suite de la persuasion qu'il acquit que son armée, épuisée, n'était plus assez forte pour se rendre mattresse d'un sol offrant tant de difficultés. Ce fut à quelque temps de là que commença un mouvement de retraite qui ne devait pas même s'arrêter au Rhin.

Après la bataille de Kulm, le roi de Prusse récompensa le général Kleist des services signalés qu'il avait rendus dans cette journée, en lui conférant le titre de comte de Hollendorf, et le 1er septembre il fit célébrer sur le champ de bataille même un service solennel, auquel assista toute l'armée des coalisés.

KUNERSDORF, village du cercle de Lebus, régence de Francfort-sur-l'Oder, province de Brandebourg, est céJèbre par la bataille qui s'y livra le 12 août 1759, et qui fut l'une des plus remarquables de la guerre de sept ans. Les adversaires de Frédéric le Grand semblèrent, en 1759, décidés à agir contre lui avec plus d'ensemble, et sa position devenait de plus en plus critique. Daun se tenait en observation sur les frontières de la haute Silésie, tandis que les Russes, commandés par Soltikof, s'avançaient vers l'Oder, afin d'opérer leur jonction avec Loudon, qui venait à leur rencontre à la tête de 30,000 hommes. Pour empêcher à tout prix cette jonction, Frédéric avait envoyé le général Wedel contre les Russes; mais celui-ci ayant attaqué le 23 juillet avec des forces de beaucoup inférieures, et sans connaissance préalable du terrain, l'ennemi dans la forte position qu'il occupait entre Süllichau et Kossen, fut battu et obligé

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KUNTH

11 de repasser l'Oder avec une perte de 6,000 hommes. Les Russes occupèrent alors Francfort, et rien ne s'opposait plus à leur jonction avec les Autrichiens, qui arrivaient sous les ordres de Loudon et de Haddik. Le roi de Prusse n'avait plus un instant à perdre, s'il voulait sauver ses États héréditaires. Après avoir chargé en conséquence un corps aux ordres du prince Henri de tenir en échec la grande armée autrichienne commandée par Daun, il envoya une partie de ses troupes sur l'Oder, et y accourut en personne. Mais il ne put empêcher la jonction de Loudon et Soltikof. Tous deux étaient prêts à livrer bataille, à la tête de 60,000 combattants, et occupaient la rive droite de l'Oder près de Francfort. Le roi, qui arrivait à Mullrose, marcha vers la rive gauche, fit passer le fleuve à son armée, forte d'environ 40,000 hommes, au nord de la ville, et engagea l'action le lendemain matin.

L'ennemi avait son aile droite couverte par l'Oder, sa gauche par des bois, des marais, de forts retranchements, et son front par de profonds ravins. Dans l'attaque dont l'aile gauche des Russes fut l'objet de leur part, les Prussiens, après un combat opiniâtre et malgré la mitraille que vomissaient sur eux cent pièces de canon, réussirent à franchir les retranchements, à enlever les batteries et à faire fuir les Russes. A six heures, des courriers partirent pour la Silésie et pour Berlin, porteurs de la nouvelle de cette victoire. Mais les Russes tenaient encore bon sur plusieurs points importants; en dépit de toutes les observations de ses généraux, le roi résolut d'attaquer leur aile droite avec ses troupes déjà fatiguées. Le combat s'engagea, et malgré quelques avantages partiels, les Prussiens, à cause des difficultés du terrain, ne purent rien faire de décisif. Pour les appuyer, le roi rappela, par des ordres réitérés, le général Seidlitz avec sa cavalerie du poste d'observation qu'il occupait en face de Loudon. Celui-ci, qui, dans son mouvement de retraite, avait attentivement suivi les manœuvres de l'ennemi, profita de l'occasion pour pousser une pointe et se précipiter avec sa cavalerie sur les bataillons prussiens, épuisés de fatigue. Ce mouvement décida du gain définitif de la journée. En vain les Prussiens essayèrent d'enlever la hauteur de Spitzberg; une nouvelle attaque de Loudon les mit en complète déroute. Ils perdirent dans cette journée environ 26,000 hommes et presque toute leur leur artillerie; mais la perte de leurs ennemis ne s'éleva pas non plus à moins de 24,000 homines. Le roi de Prusse eut deux chevaux tués sous lui; une balle brisa dans la poche de son gilet un étui en or, et le courage héroïque du capitaine Rittwitz l'empêcha seul d'être fait prisonnier. Seidlitz, Fink, Hulsen et d'autres généraux furent blessés. Le général Puttkamer et le poëte Ewald de Kleist périrent dans cette affaire.

KUNTH (CHARles-Sigismond), professeur de botanique à l'université de Berlin, né à Leipzig, le 18 juin 1788, fit preuve de bonne heure d'une inclination décidée pour l'étude des sciences naturelles. La mort de son père l'ayant laissé sans ressources, il fut assez heureux pour rencontrer dans Alexandre de Humboldt un protecteur généreux, qui le mit à même de suivre les cours de l'université de Berlin. Son premier ouvrage fut sa Flora Berolinensis (Berlin, 1813). A la mort de Wildenow, il fut chargé de la classification et de la description des plantes recueillies dans leur voyage par MM. de Humboldt et Bonpland, et accompagna à cet effet, en 1813, M. de Humboldt à Paris, où il demeura jusqu'en 1819. Pendant ce long séjour dans la capitale de la France, il fit paraître plusieurs importants ouvrages relatifs à la botanique, tels que ses Nova Genera et Species Plantarum (Paris, 1815-25); ses Monographies des légumineuses (1819) et des Graminées de l'Amérique tropicale (1829-33 ). Ses Suites à la Monographie des Mélastomées et des plantes équinoxiales commencée par Bonpland, contiennent près de 6,000 descriptions de plantes et de 1,000 planches gravées, dont il fournit lui-même les dessins. Revenu à Berlin en 1819, il y fut nommé professeur de bota

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KUNTH nique et sous-directeur du Jardin botanique. Il est mort à Berlin, le 22 mars 1850, et était depuis 1829 membre de l'Académie des Sciences de Berlin.

KUPETZKY (JEAN), l'un des peintres de portrait les plus distingués de l'Allemagne, né en 1867, à Pesing, sur les frontières de Hongrie, fils d'un tisserand, étudia la peinture dans l'atelier de Claus, à Vienne, et alla ensuite en Italie, où il eut d'abord à lutter contre une poignante misère, mais où la protection du prince Jean Sobiesky le mit à l'abri du besoin. Après y avoir séjourné pendant vingt-deux ans, il revint à Vienne, où il fit les portraits des princes et princesses de la famille impériale, et ceux d'un grand nombre de personnages distingués. Il imitait la manière de Rembrandt. Ses toiles ont une grande vérité et une remarquable puissance d'effet; mais elles sont devenues obscures avec le temps. Il mourut en 1740, à Nuremberg.

KURDES, KURDISTAN. Voyez KOURDISTAN, KURTKA, sorte de paletot court, d'origine polonaise, adopté sous le premier empire pour les lanciers de la garde et les lanciers polonais.

KUSSNACIIT, nom d'un arrondissement et d'un bourg de Suisse (canton de Schwytz), sur un golfe situé au nordest du lac de Lucerne. Le chemin creux où, suivant la tradition, le bailli Gessler fut tué d'un coup d'arbalète par Guillaume Tell, a disparu, par suite de la construction récente de la grande route conduisant par la montagne à Immensée. Toutefois, la petite chapelle consacrée originairement aux quatorze libérateurs de la Suisse, et qui par la suite a reçu le nom de Guillaume Tell, continue toujours à être visitée par de nombreux curieux.

KUSTRIN. Voyez CUSTRIN.

KUTTEMBERG, ville de Bohême, à 48 kilom. est de Prague, avec 15,000 âmes. Ses mines d'argent étaient célèbres au treizième siècle; épuisées depuis longtemps, on y exploite aujourd'hui le cuivre et le plomb. Il y a aussi des filatures de coton et des blanchisseries. KUTUZOW. Voyez KOUTOUsoff. KUYP (ALBERT). Voyez CUYP.

KWASS, nom d'une boisson fort aimée en Russie, où elle tient lieu de bière, et qu'on manque rarement de servir, même sur la table des grands. Chez les paysans, le kwass n'est guère qu'une infusion trouble, aigre et encore à l'état de fermentation, de blé égrugé, et n'ayant d'autre mérite que d'être rafraichissante. Mais le kwass confectionné avec des pommes et des framboises est d'un goût très-délicat.

KYBOURG, village de Suisse, à 15 kilom. de Zurich, possède un ancien château, qui fut le berceau de la famille des comtes de Kybourg.

KYMMENE, grand fleuve de Finlande, qui n'est à proprement parler qu'une suite non interrompue de lacs dont il décharge les eaux et qui va se perdre dans le golfe de Finlande entre Frédéricsham et Lowisa, par trois bras aussi larges que profonds, et renfermant plusieurs petites

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KYSTE

fles. Dans deux des fles ainsi situées à son embouchure trouvent les formidables forteresses de Rothschensalm et Kymmènegard. C'est dans le Svensksund, baie formée p le Kymmène, que fut livrée, les 9 et 10 juillet 1790, célèbre bataille navale dans laquelle la flotte suédoise co mandée par le roi Gustave III battit complétement celle d Russes.

KYMRI. Les Gaulois se subdivisaient en Galls ou Gae et Kymri, deux races venues également de l'Orient, mais des époques différentes, et parlant des langues distinctes quoique dérivées l'une et l'autre du sanscrit. Les Kymri dont le nom est évidemment le même que celui des Cim mériens de l'Orient et des Cimbres de Marius, s'étaient principalement fixés sur la côte nord-ouest de la Gaule e dans la partie méridionale de la Bretagne, qui prit ce nom d'un de leurs chefs. La religion druidique avait son siége dans leur pays. Aujourd'hui la langue kymrique ne subsiste plus que dans deux dialectes parlés, l'un en France, le basbreton, l'autre en Cornouailles.

KYRIE ELEISON, mots grecs signifiant : Seigneur, aie pitié, en latin : Domine, miserere. L'un est le vocatif de Kúpɩoç, Seigneur, et l'autre, une forme de l'impératif du verbe éλɛɛiv, avoir pitié. Cette expression biblique a été employée depuis le quatrième siècle dans l'Église chrétienne comme prière. Le pape Sylvestre 1er l'introduisit dans l'Église d'Occident. On la récite au commencement des litanies, et à la messe après le Confiteor, lorsque le prêtre est monté à l'autel.

KYRILLITZA, ou alphabet cyrillien. Voyez CYRILLIE' (Alphabet) et GLAGOL.

KYSTE (du grec xúσtos, sac ). Les anatomistes donnent ce nom à une sorte de poche membraneuse et fibreuse accidentellement développée au sein des parties vivantes et renfermant des matières liquides ou épaissies, adipeuses, charnues, etc. Telle est l'enveloppe membraneuse de l'athérome, du mélicéris, du stéatome et de toutes les tumeurs qui s'engendrent dans les glandes dont la membrane externe forme le kyste. Quoiqu'on ne puisse les considérer en eux, mêmes comme une maladie, les kystes ne laissent pas quel. quefois que d'occasionner des accidents d'une certaine gravité, en raison de leur volume et de leur poids, comme aussi de la compression qu'ils exercent sur les parties qui les avoisinent. Il faut alors les extirper, ou s'il n'est pas possible de les atteindre avec l'instrument tranchant, les vider des matières organiques qu'ils contiennent et enflamment leur paroi interne, qui contracte alors des adhérences avec elle-même et les réduit à une petite tumeur insignifiante. L'histoire de la chirurgie cite une foule d'exemples curieux de kystes parvenus à un volume extraordinaire et situés dans des endroits qui rendaient leur extirpation singulièrement difficile. Quand on laisse les kystes acquérir un volume énorme, il n'est pas rare de leur voir subir la dégénératior cancéreuse. BELFIELD-LEFÈVRE.

L

L, substantif masculin suivant l'appellation de PortRoyal (le) et féminin d'après l'appellation usuelle (elle), est ia douzième lettre de l'alphabet et la neuvième des consonnes. L'articulation que représente la lettre / est linguale. On donne aussi la qualification de liquide à cette consonne, sans doute à cause de la merveilleuse fluidité avec laquelle elle s'allie et semble se fondre avec d'autres consonnes.

On distingue encore l'l ordinaire de l'l mouillée. La première forme dans la prononciation une de nos liaisons les plus coulantes; sa douceur résulte du caractère de la consonne, qui, étant une des liquides, comme nous venons de le dire, se lie sans difficulté, comme dans les mots céleste, chaleur, maladie. Le second, qu'on appelle 7 mouillée et dont le son, différent de celui de l'l ordinaire, se reconnaît dans les mots soleil, travail, orgueil, doit donner lieu ici à quelques remarques. Quand la consonnel est mouillée, elle est toujours précédée d'un i et quelquefois suivie d'une autre aussi mouillée. La voyelle i qui précède l'l mouillée est tantôt seule, comme dans fille, famille, tantôt précédée d'une voyelle simple ou d'une voyelle composée, avec laquelle elle se joint pour ne former qu'une seule syllabe, comme dans caillou, vermeil, vieillard, rouille, deuil. Il résulte de ces exemples que I'l mouillée est toujours exprimée par il ou ill. Néanmoins, on aurait tort d'en conclure que la lettre l est mouillée toutes les fois qu'elle est précédée de la voyelle i. Les mots illustre, subtil, ville, tranquille et d'autres encore prouvent évidemment le contraire. Règle générale: la consonne n'est jamais mouillée au commencement des mots; quant aux diverses exceptions, c'est l'usage seul qui peut les enseigner. Ajoutons toutefois, à propos de son produit par les ll précédées d'un i, qui sont parfois mouillées, que ce son n'a lieu que forsque le mot qui les contient est suivi d'un i dans la fangue latine, à laquelle nous l'avons emprunté. Ainsi nous mouillons les ll dans fille, famille, etc. (qui viennent de filia, familia), et non dans ville, tranquille (tirés de villa, tranquillus). D'après ce principe, on devrait, ainsi que l'a toujours fait Corneille, prononcer Camille (Camillus, Camilla) comme Achille (Achilles).

Dans l'écriture des temps les plus reculés, on retrouve la lettre l, ainsi que la plupart de nos autres consonnes, avec la même valeur et à peu près la même figure que dans les alphabets de nos langues. Court de Gébelin fait remarquer que la lettre / eut dans l'origine la figure d'une aile ou d'un bras reployé et servant d'ailes pour mieux courir. « C'est ce que désigne cette intonation elle-même, ajoute-t-il de là les noms d'aile, de flanc, de fluide, et en latin, ala, latus, flua, etc. »

L comme lettre numérale représentait le nombre cinquante, ainsi que l'atteste ce vers latin :

Quinquies L denos numero designat habendos.

Elle a conservé cette valeur dans les chiffres romains; sur. montée d'une ligne horizontale, elle en acquiert une mille fois plus grande. Ainsi, L vaut 50,000. Dans quelques auteurs, LL S signifie sextertius, le petit sesterce, ou sextertium, le grand sesterce. L était le signe particulier de la monnaie fabriquée à Bayonne. Dans les formules chimiques, L repré sente le Lithium. CHAMPAGNAC.

LA, note de musique, appelée simplement A par les Allemands et les Italiens. C'est le sixième degré de notre échelle musicale. Il porte accord parfait mineur, et s'emploie en harmonie, ou comme sixième degré de la gamme majeure d'ut, ou comme premier degré du relatif mineur de cette même gamme.

La est aussi le nom de la seconde corde du violon et de la chanterelle ou première corde de la viole, du violoncelle et de la contrebasse. C'est sur cette note, prise dans l'octave du médium de notre système sonore, que s'accordent tous les instruments sans exception et que sont réglés les diapasons. Il ne s'ensuit pourtant pas que tous les diapasons donnent exactement le même son, quoiqu'ils soient tous accordés sur la même note la: au contraire, ils varient selon les lieux et quelquefois selon les orchestres; mais la différence est fort légère, et n'excède jamais un demi-ton ou trois quarts de ton au plus.

On dit donner le la, prendre le la, pour donner et prendre l'accord. Ch. BECHEM. LAALAND ou LOLLAND, île de la Baltique, appartenant au Danemark, située à l'entrée du grand Belt, et remarquable par sa grande fertilité. On y compte (1870) 75,000 habitants, sur une superficie de 14 myriamètres carrés. Ses villes les plus importantes sont: Mariabæ, avec 2,000 habitants, chef-lieu de bailliage, et Nakskow, dont la population s'élève à 4,000 âmes. Elle possède un gymnase, une synagogue et un bon port, et est le centre d'un commerce de grains assez actif.

Le bailliage de Laaland, qui forme l'extrémité méridionale du Danemark, contient 90,706 habitants sur une superficie de 16 myriamètres carrés. Indépendamment de l'tle dont il tire son nom et de quelques îlots voisins, il comprend aussi l'île de Falster, qui n'est séparée de celle de Laaland que par un petit détroit appelé Guldborgsund. LAAR ou LAER (Pierre de), surnommé Bamboccio ou te Bamboche, peintre célèbre de l'école hollandaise et musicien distingué, naquit vers l'an 1613, à Laren, village situé près de Naarden. Après avoir appris les premiers éléments de son art dans sa patrie, il se rendit à Rome, où il passa seize ans, vivant dans la plus étroite intimité avec le Poussin, Claude Lorrain, Sandrart et autres artistes distingués. A son retour en Hollande, il se fixa d'abord à Amsterdam, puis à Harlem, où, en 1674, il mit fin volontairement à ses jours, dans un accès d'hypocondrie. Son sobriquet d'atelier, Bamboccio (Bamboche), lui avait été donné à Rome par ses camarades, à cause de la singulière conformation de sa figure. Bamboche était né peintre de genre; il n'a guère traité que des épisodes empruntés à la vie du peuple, des foires, des jeux d'enfants, des chasses, des paysages, des scènes gaies et champêtres, des tabagies et autres sujets plaisants.

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On a donné, depuis lui, le nom de bambochades à ce genre de peinture, dont il ne fut pourtant pas le créateur puisque ses principaux représentants, Teniers, Brower, etc., sont plus anciens que lui, mais que personne ne mania avec plus de force, d'esprit et de vérité que cet artiste. LA BALUE (Cardinal de). Voyez BALUE. LABAN, Gls de Bathuel, fils de Nachor, de la famille

14 LABAN d'Abraham, habitait la Mésopotamie. La vue des riches présents de l'envoyé d'Isaac le fit consentir au mariage de celui-ci avec sa sœur Rebecca. Il accueillit avec bienveillance Jacob, lorsque celui-ci, fuyant la colère d'Esau, vint chercher un asile auprès de lui. Il lui donna en mariage ses deux filles, Lia et Rachel, et le retint pendant plus de vingt ans sous divers prétextes. Le fils d'Isaac, fatigué enfin des délais et de la mauvaise foi de son beau-père, partit sans le prévenir avec ses femmes, ses enfants et ses troupeaux. Laban, irrité de cette fuite, le poursuivit pendant sept jours, bien résolu à en tirer vengeance. Il l'atteignit vers les montagnes de Galaad; mais sa colère s'était déjà apaisée. Il se contenta de se plaindre amèrement à son gendre de ce qu'il était parti comme un voleur, sans lui laisser la consolation d'embrasser ses filles et de les accompagner avec tout le cérémonial d'usage. « Pourquoi, ajouta-t-il ensuite, pourquoi as-tu dérobé mes idoles? » Jacob nia ce larcin; car il ignorait que Rachel s'en fût rendue coupable, et il consentit que si elles étaient trouvées parmi ses bagages, le voleur fût mis à mort. La recherche de Laban étant devenue infructueuse par la ruse de Rachel, Jacob éleva la voix, et profita de cette occasion pour se plaindre à son beau-père de toutes ses injustices. Laban, attendri, s'écria « Quel mal veux-tu que je te fasse? tes épouses sont mes filles, et tes enfants sont mes enfants; il n'est pas jusqu'aux troupeaux qui t'accompagnent qui ne m'appartiennent. » Après cela, ils se réconcilièrent, offrirent ensemble des sacrifices au Très-Haut, et érigèrent un monument pour en conserver la mémoire. Laban recommanda tendrement ses filles à Jacob, bénit toute la famille, et reprit la route de la Mésopotamie. J.-G. CHASSAGNOL.

LABANOFF (ALEXANDRE JAKOBLÉWITSCH DE ROSTOF, prince), général-major russe et écrivain distingué, né en 1788, a fait un emploi très-honorable de sa fortune au profit des sciences et des arts. Sa collection de cartes géographiques, qui fait aujourd'hui partie de la bibliothèque de l'état-major général de Saint-Pétersbourg, est regardée comme la plus riche de toutes celles qui existent. Il l'a lui-même décrite dans un gros volume imprimé chez MM. F. Didot. Il s'est aussi fait connaître par des recherches intéressantes sur divers points de l'histoire de son pays, et a publié en 1826 un Recueil de pièces historiques sur la reine de France Anne ou Agnès, fille de Jorowslaffer, grand-duc de Russie. M. de Labanoff a dépensé également beaucoup de soins et d'argent pour retrouver et réunir la correspondance de la reine Marie Stuart. Il a donné déjà deux éditions de lettres inédites de cette princesse (1844, 8 vol. in-8°).

LABARRAQUE ( ANTOINE-GERMAIN), pharmacien-chimiste, naquit à Oloron (Basses-Pyrénées), le 29 mai 1777. Il servait dans les grenadiers de La Tour-d'Auvergne, lorsqu'on imagina de faire de lui un pharmacien militaire; il prit sa mission au sérieux, et dès qu'il le put il alla étudier à Montpellier. Il vint ensuite à Paris, et fut reçu maître en pharmacie en 1805. Il se fit connaître par ses recherches sur les chlorures ou chlorites de chaux et de soude, et les appliqua à la désinfection des matières qu'on emploie dans la boyauderie, à la désinfection des égouts, des endroits où l'air est corrompu, etc. On les utilisa'aussi dans les exhumations, dans les embaumements, puis dans les cas de maladies épidémiques, fièvre jaune, peste, etc.; enfin, Paris en consomma une énorme quantité en 1832, lorsque le choléra y sévissait. Tout cela valut à l'heureux pharmacien une immense fortune. Décoré de la Légion d'Honneur, membre de l'Académie de Médecine et du conseil de salubrité, il est mort en 1850. LABARRAQUE (Liqueur de). Voyez CHLORIte de

Soude.

LABARRE (JEAN-FRANÇOIS LEFEBVRE, chevalier DE), petit-fils d'un ancien lieutenant général des armées du roi, neveu de Mme Feydeau de Brou, abbesse du monastère d'Abbeville et fille d'un ancien chancelier de France, subit à Abbeville, en 1766, comme blasphémateur un supplice affreux, peu d'accord avec les idées philosophiques de l'époque.

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LABAT

Montesquieu, dans ses Lettres persanes, Fontenelle, da sa relation de Mero et d'Enegu (anagrammes de Rome de Genève), avaient pu écrire impunément les choses les plu hardies, et l'on ne pardonna point à de jeunes étourdis de impiétés peut-être moins fortes. Enfin, Piron, malgré ce taine ode, jouissait d'une pension de 1,200 livres sur la ca sette du roi; or, l'un des griefs contre le neveu de l'abbess était précisément d'avoir récité cette ode de Piron et d' voir fait des génuflexions ironiques devant des livres obscène Duval de Saucourt, ennemi de l'abbesse, avec qui il ava eu un procès, l'avait dénoncée elle-même comme accueillan à ses soupers des jeunes gens qui s'étaient permis de passe sans se découvrir devant une procession de capucins po tant le saint-sacrement, et qui peu de jours après avaie renversé et mutilé un Christ en bois, placé sur le pont ne d'Abbeville. Trois des inculpés, parmi lesquels se trouva le jeune d'Étallende, fils du président de l'élection, prire la fuite. Labarre, âgé de dix-neuf ans, et son ami Moinel, âg de quatorze à quinze ans, furent seuls arrêtés. Voltaire con vient qu'ils se perdirent dans leurs interrogatoires par de réponses imprudentes. Il y eut un plus ample informé à l'é gard de Moinel; Labarre et le contumax d'Etallende furer condamnés à avoir la langue arrachée, le poing coupé, tête tranchée, et à être brûlés vifs; le tout après avoir sul la question ordinaire et extraordinaire pour les contraindr à révéler leurs complices. Sur l'appel au parlement de Paris huit avocats entreprirent de prouver la nullité de la sen tence prononcée par la sénéchaussée d'Abbeville. Le pro cureur général lui-même conclut à la cassation. Mais il avait dans les esprits parlementaires une réaction religieus qui luttait contre l'influence de la cour elle-même. La sen tence fut confirmée à la majorité de 15 voix contre 10. O adoucit seulement à l'égard de Labarre l'horreur du sup plice, en ordonnant qu'il aurait d'abord la tête tranché avant toute autre mutilation. Il subit son sort avec fermeté Cette condamnation et celle de Lally ne contribuèrent pa peu à amener la chute du parlement, qui fut détruit par 1 chancelier Maupeou quatre ans après.

LABARRE (THÉODORE), né le 5 mars 1805, à Paris fut élève de Bochsa pour la harpe et parvint à donner à ce instrument un caractère plus élevé, une variété d'effets qu'i n'avait pas auparavant. Quelques romances d'un goût délica commencèrent sa réputation. Il a fourni à l'Opéra plusieur ballets gracieusement écrits, entre autres la Révolte a sérail (1833) et la Fonti (1855). De 1852 à 1870 il a ét inspecteur de la musique de la chapelle impériale. On lu doit une excellente Méthode pour la harpe.

LA BARRIÈRE (JEAN DE), instituteur de la congré gation des Feuillants, naquit en 1544, à Saint-Seré, en Quercy. Nommé abbé de Notre-Dame des Feuillants, diocèse de Rieux, en 1565, il mit la réforme dans son abbaye. Sa vie fut une suite continuelle de pénitences et de mortifications. Il mourut à Rome, en odeur de sainteté, entre les bras du cardinal d'Ossat, son intime ami, le 25 avril 1600.

LABARUM. C'est ainsi qu'on appelait l'étendard que les empereurs romains faisaient porter devant eux dans les batailles. Il consistait en une longue lance, traversée, par le haut, d'un bâton duquel pendait un superbe voile pourpre, encadré dans une frange précieuse, et resplendissant de pierreries. A l'occasion de l'apparition de la croix miraculeuse portant ces mots : In hoc signo vinces (Tu vaincras par ce signe), qui lui apparut dans les airs au moment où il se disposait à attaquer Maxence, Constantin y fit placer le signe de la croix, avec les initiales grecques du nom du Christ (X et P). Le labarum était soigneusement gardé dans une tente particulière du camp, et le jour du combat cinquante hommes d'élite le portaient alternativement.

LABAT (JEAN-BAPTISTE), religieux dominicain, né à Paris, en 1663, fut nommé, très-jeune encore, professeur de philosophie à Nancy. A trente ans, il fut envoyé en Amérique, en qualité de missionnaire, et séjourna à Macouba (partie septentrionale de la Martinique, dont la cure lui fut

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