comme autour d'eux, autour de cent autres; tant nous avons de tiercelets & quartelets de Rois : & ainfi d'autres pareilles introductions nouvelles & vicieuses: elles se verront incontinent esvanoüies & defcriées. Ce font erreurs fuperficielles, mais pourtant de mauvais prognoftique: & fommes advertis que le maffif fe defment, quand nous voyons fendiller l'enduift, & la croufte de nos parois. Platon en fes loix, 3 n'eftime peste au monde plus dommageable à fa cité, que De de laiffer prendre liberté à la jeunesse, 4 de changer en accouftremens, en gestes, en danses, en exercices & en chansons, d'une forme à une autre: remuant fon jugement, tantoft en cette affiette, tan Ja e Lib. VII, p. 631. 4 A préfent, l'efprit & la politeffe de plufieurs peuples de l'Europe confiftent en graud parcie à changer fouvent de mode dans leurs vêtemens, & à faire quelque fade raillerie fur les modes qu'ils viennent de quitter, fi elles font encore en ufage chez leurs voifins, ou dans quelque ville du éloignée de la capitale. Sur cette imbécillité hu maine, voyez Montagne, L. I. ch. XLIX. Tome III E pays, zost en cette-là : courant après les nouvelJetez, honorant leurs inventeurs: par où les mœurs fe corrompent, & les ancien nes inftitutions viennent à desdain & à mefpris. En toutes chofes, fauf fimplement aux mauvaises, la mutation eft à craindre la mutation des faifons, des vents, des vivres, des humeurs. Et nulles loix ne font en leur vrai credit, que celles aufquelles Dieu a donné quelque ancienne durée, de mode que perfonne ne fache leur naiffance, ai qu'elles aient jamais efté autres. CHAPITRE XLIV. Du dormir. LA raifon nous ordonne bien d'aller tousjours mefme chemin, mais non toutesfois mefme train. Et I ores que le Sage ne Et quoique le fage ne doive point lâcher la bride aux paffions humaines jufqu'à s'écarter du droit che nin pour l'amour d'elles, cependant il peut fort bien fans manquer à fon devoir, leur permettre de hâter, doive donner aux paffions humaines, de. ou de retarder fa marche, &c. C'est-là, je crois, le 603588 A le jour affigné à cette furieuse bataille contre Darius, 2 dormit fi profondement, & fi haute matinée, que Parmenion fut contraint d'entrer en fa chambre, & approchant de fon lict, l'appeller deux ou trois fois par fon nom, pour l'efveiller, le temps d'aller au combat le preffant. L'Empereur Othon ayant refolu de fe tuer, cette mefme nuit, après avoir mis ordre à fes affaires domeftiques, partagé fon argent à fes ferviteurs, & affilé le tranchant d'une espée dequoi il fe vouloit donner, n'attendant plus qu'à fçavoir fi chacun de ses amis s'estoit retiré en feureté, se print fi profondement à dormir, 3 que fes valets de chambre l'entendoient ronfler. La mort de cet Empereur a beaucoup de chofes pareilles à celle du grand Caton, & mefmes ceci: car Caton eftant preft à fe deffaire, cependant qu'il attendoit qu'on lui rapportaft nouvelles fi les Plutarque, dans la Vie d'Othon, ch. 8. 2 Plutarque, dans la Vie d'Alexandre, ch. XI, de la traduction d'Amyot, Senateurs qu'il faifoit retirer, s'estoient eflargis du port d'Utique, 4 fe mit fi fort à dormir, qu'on l'oyoit foufler de la chambre voifine: & celui qu'il avoit envoyé vers le port, l'ayant efveillé pour lui la tourmente empeschoit les senateurs de faire voile à leur aife, il y en dire que renvoya encore un autre, & fe renfon çant dans le lit, fe remit encore à fommeiller, jusques à ce que ce dernier l'af feura de leur * partement. Encore avons-nous dequoi le comparer au fait d'Alexandre, en ce grand & dan gereux orage, qui le menaffoit, par la fedi tion du Tribun Metellus, voulant publier le decret du rappel de Pompeius dans la ville avecques fon armée, lors de l'émotion de Catilina: auquel decret Caton feul infiftoit, & en avoient eu Metellus & lui de groffes paroles & grandes menaffes au Senat: mais c'eftoit au lendemain en la place, qu'il falloit venir à l'exécution; Id. dans la Vie d'Útique, ch. 19. Départ. |