la derniere encourra dès fa naissance, les incommoditez qui viennent de ruiner l'autre. Les reigles de la difpenfation de ce nouvel Ordre, auroient befoing d'eftre extremement tendues & contraintes pour lui donner authorité : & cette faifon tumultuaire n'est pas capable d'une bride courte & reiglée. Outre ce qu'avant qu'on lui puiffe donner credit, il est besoing qu'on ait perdu la memoire du premier, & du mefpris auquel il est cheu. Ce lieu pourroit recevoir quelque difcours fur la confideration de la vaillance, & difference de cette vertu aux autres: mais Plutarque eftant fouvent retombé fur ce propos, je me meflerois pour neant de rapporter ici ce qu'il en dit. Ceci eft digne d'eftre confideré, que noftre Nation donne à la vaillance le premier degré des vertus, comme fon nom montre, qui vient de valeur : & qu'à nostre usage, quand nous disons un homme qui vaut beaucoup, ou un homme de bien, au ftile de noftre Cour, & de noftre Nobleffe, ce n'est à dire autre chofe qu'un vaillant homme, d'une façon pareille à la Romaine. Car la generale appellation de Vertu prend chez eux etymologie de la force. La forme propre, & feule & effencielle, de Nobleffe en France, c'est la vacation militaire. Il eft vrai-femblable que la premiere vertu qui fe foit faict paroiftre entre les hommes, & qui a donné advantage aux uns fur les autres, ç'a efté cette-ci par laquelle les plus forts & courageux se font rendus maiftres des plus foibles, & ont acquis rang & reputation particuliere; d'où lui eft demeuré cet honneur & dignité de langage ou bien que ces Nations eftants très-belliqueufes, ont donné le prix à celle des vertus, qui leur eftoit plus familiere, & le plus digne tiltre, Tout ainsi que nostre paffion, & cette fievreu fe follicitude que nous avons de la chafreté des femmes, fait auffi qu'une bonne femme, une femme de bien & femme J d'honneur & de vertu, ce ne foit en effect à dire antre chofe pour nous, qu'une femme chafe comme fi pour les obliger à ce devoir, nous mettions à nonchaloir tous les autres, & leur laschions la bride à toute autre faute, pour entrer en compofition de leur faire quitter cette - ci. Fin du Tome troifieme. : 395 TABLE DES CHAPITRES Contenus dans le Tome III. SUITE DU LIVRE PREMIER. CHAP. XL. QUE Ur le gouf des biens & pag. I CHAP. XLV. De la bataille de Dreux: CHAP. L. De Democritus & Heraclitus. 181 CHAP. LI. De la vanité des paroles. 190 CHAP. LII. De la parfimonie des Anciens 199 |