dérer comme fausses toutes
Il sera même fort utile que nous rejetions comme aussi de consi- fausses toutes celles où nous pourrons imaginer le moindre doute, afin que si nous en découvrons les choses quelques unes qui, nonobstant cette précaution, nous semblent manifestement être vraies, nous fassions état qu'elles sont aussi très certaines et les plus aisées qu'il est possible de connoître.
Cependant il est à remarquer que je n'entends devons point point que nous nous servions d'une façon de douter si générale, sinon lorsque nous commençons doute pour la conduite de à nous appliquer à la contemplation de la vérité. Car il est certain qu'en ce qui regarde la conduite de notre vie, nous sommes obligés de suivre bien souvent des opinions qui ne sont que vraisemblables, à cause que les occasions d'agir en nos affaires se passeroient presque toujours avant que nous pussions nous délivrer de tous nos doutes; et lorsqu'il s'en rencontre plusieurs de telles sur un même sujet, encore que nous n'apercevions peut-être pas davantage de vraisemblance aux unes qu'aux autres, si l'action ne souffre aucun délai, la raison veut que nous en choisissions une, et qu'après l'avoir choisie nous la suivions constamment, de même que si nous l'avions jugée très certaine.
4. Pourquoi on peut douter
Mais, d'autant que nous n'avons point maintede la vérité nant d'autre dessein qué de vaquer à la recherche des choses de la vérité, nous douterons en premier lieu si